Cilian est aux prises avec la chasseuse. Une racine à surgit de terre et la happée au sol, neutralisant son bras armé. L'occasion de prendre ta dague. Tu te rues sur ton sac, tire la fermeture éclair et poigne dans ton arme soigneusement emballée au fond. PAN! Un coup de feu retenti, en te retournant tu vois la jeune femme, un flingue à la main pointer sur ton amis. Si seulement tu l'avais fouillé un minimum. Par chance, tu es complètement indemne, mais lui est couvert de blessures, le sang transperce ses vêtement, il va crever si ça continue. "Cillian, partons, tu vas finir pas te tuer!" Tu hurles dans la bataille alors qu'il semble complètement dans un autre monde, un monde en proie à la folie. Ta voix ne la peut-être même pas atteint. L'air que tu contrôles, soulève une branche morte et la pousse violemment sur le fusil, espérant désarmer la jeune femme. Tu ne peux pas faire grand chose de plus pour Cillian, s'il veut mourir ici, il le fera et l'énergie commence à te manquer.

Il est trop lent, beaucoup trop lent. Nolan n'a pas l'habitude de se battre comme ça, surtout pas avec quelqu'un qui montre tellement de résistance. Ses sacrifices, il n'a aucun mal à les emmener là où il veut, d'ordinaire. Un simple sort et les voilà à sa merci. Au final, il commence à douter que cette situation soit réellement une bonne idée, ou même un cadeau de la Déesse. Peut-être que leur Mère cherche a les punir de leur défiance, d'avoir laissé partir deux humaines dont l'énergie aurait pu lui profiter. Il n'en sait rien, Nolan, il n'a pas envie de le savoir. Il se concentre pour sauver sa peau. La jeune femme évite de peu l'attaque du sorcier, se jetant juste à temps sur le côté. Il fait volte-face et a juste le temps de voir la lame s'approcher de lui et s'enfoncer dans son épaule. Un juron échappe ses lèvres, tandis que la jeune femme retire rapidement le poignard. Il n'a pas le temps de jeter un coup d'oeil à la blessure, mais il sait que ça ne doit pas être joli à voir. Tout son bras le lance, il sent la chaleur familière du sang sur sa peau. Aussi rapidement que sa condition lui permet, Nolan repousse la chasseuse. Il en profite pour allumer une flamme dans sa paume. Il veut la brûler, la rendre vulnérable, suffisamment longtemps pour qu'il puisse prendre l'avantage. Il ne pourra pas tenir très longtemps comme ça. Si l'adrénaline masque une partie de la douleur, ça ne saurait durer. Et tandis que ses blessures saignent, la jeune femme se tient toujours devant lui, quasiment intacte. Il refuse qu'elle s'en tire de la sorte.

L'adrénaline avait prit possession du corps de Cora, contrôlant ses moindres faits et gestes, ses moindres pensées. Elle ne se sentait plus maître d'elle-même, comme dirigée par une force qui la dépassait. La jeune femme se retrouvait souvent sujette à ces pertes de contrôle -qui se manifestaient pendant la chasse, évidemment-, elle les redoutait un peu trop, par ailleurs. S'effrayant elle-même, Cora avait peur de voir ce dont elle était capable quand elle ne se contrôlait plus, des atrocités qu'elle était capable de commettre. Elle haïssait les créatures surnaturelles plus que tout mais parfois, elle avait peur de s'en prendre aux personnes qu'elle aimait quand elle se perdait dans l'immensité de son engouement. Sa lame l'avait atteint, elle avait blessé l'homme en face d'elle et une nouvelle fois, un sourire détestablement fier s'installa sur les lèvres de Cora. « Ouch. Ça a l'air de faire mal. » un sourcil se arqua tandis que ses yeux, remplis de malice, se déplaçaient sur le visage du sorcier exprimant une colère qui devait s'en doute égaler celle de la jeune femme. Si le temps lui en avait donné l'occasion, elle aurait sans doute profité de cette situation pour lui saisir l'épaule et faire pression sur sa blessure, un peu plus, doucement. Cependant le sorcier la repoussa et Cora manqua de tomber à la renverse. Tandis qu'elle se remettait sur ses pieds et commençait à se lancer de nouveau sur le sorcier, une immense chaleur sembla entourer la chasseuse. Ses yeux noirs reflétèrent une source de chaleur jaune orangée tandis qu'elle sentit une douleur insupportable s'emparer de son bras. Un cri effroyable s'échappa des lèvres de Cora tandis qu'elle s'écroula sur le sol, le bras brûlé. Elle ne pouvait contenir des cris de douleur si bien que, quand ses lèvres se joignirent, un grognement presque bestial résonna. Elle tentait tant bien que mal de récupérer le couteau dans sa botte mais elle le fit tomber, les doigts tremblants. Elle ne sentait plus rien d'autre que la douleur de son bras, brûlé, qui semblait lui desservir une douleur glacée, contradictoire.

Thaddeus savait que l'heure approchait, un ultimatum qu'il sentait arriver à mesure que les secondes défilaient. C'était le moment ou jamais, la rousse était en position de faiblesse, ne parvenant même pas à le blesser ou à quitter son emprise. Il était le gardien de sa prison doré, refusant de la laisser partir, son geôlier. La Lune, déesse mère, réclamait un sacrifice, et il ne pouvait la décevoir une fois de plus. Son premier sacrifice s'était fait la malle, il n'avait plus le choix. Il vit Nolan se débattre avec sa victime du coin de l'oeil, cette dernière semblant plus vigoureuse qu'Azilis. Mais elle aussi semblait s'affaiblir à vue d'oeil, sa blessure réduisant avec précision ses gestes. Ils devaient frapper, tous les deux. Pour le Cercle, pour la Lune, pour eux-mêmes. Nolan n'hésiterait pas une seule seconde, et à vrai dire, il se moquait bien du sort de la brune. Quant à Azilis... quelque chose en lui se rétracta. Il se sentait faible et stupide. Les souvenirs de leurs bonheur et gloire passés l'envahit, et il hésita, une seconde de trop. Le sorcier avait toujours la dague en main, il lui suffisait d'un geste pour lui trancher la gorge, et le tour était joué. La rage le prit au ventre, hors de question qu'il faille à sa tâche encore une fois. Alors, sans la tuer, il lui agrippa les poignets, et les lui tordit, tentant pour le tout, et positionnant sa dague droit sur son abdomen.

Elle sent ses forces la quitter, mais elle ne lâche pas prise pour autant. Elle maintient le regard vert de l'autre, essaie encore et encore de retirer son poignet de son emprise. Elle ignore la douleur dans son épaule, plus vive chaque seconde. Elle guette sa meilleure amie du coin de l'oeil, sans pour autant réellement tourner la tête vers elle. Thaddeus l'occupait beaucoup trop. Il passait sa lame devant ses yeux, comme pour la menacer, mais ne faisait rien. Et elle sait pertinemment pourquoi. C'est la même raison qui l'avait poussée à ne pas s'emparer des deux lames dans son dos et de couper le sorcier en deux. Elle se doute que les mêmes souvenirs leur revenaient à tous les deux. Elle entend le cri d'horreur que Cora pousse, près d'elle, alors que l'odeur de chair brûlée parvint jusqu'à ses narines. Elle pince les lèvres, assez fort pour que cela lui fasse mal - mais elle ne sent rien. Elle ne sent rien d'autre que sa plaie qui lance, son coeur qui se sert et les larmes silencieuses qui coulent sur ses joues. Elle ferme les yeux, essaie de chasser les images qui se pressent devant ses iris - elle, lui ; souriants, riants, aimants. Et quand elle les ouvre à nouveau, elle les plonge dans ceux du jeune homme, animés d'une lueur qu'elle ne leur connaissait pas. Elle déglutit, et c'est un sourire franc, à la fois heureux et triste qui vient se plaquer sur ses lèvres maquillées de pourpre. « Pourquoi est-ce que j’suis pas encore morte, Thad ? » Question qui déguise une affirmation, qu'il saisira parfaitement bien. Il n'est pas capable de la tuer, pas plus qu'elle ne l'est. Elle espère le faire réfléchir - mais elle ne fait que le provoquer : elle pousse un aigu cri de douleur alors qu'il tord son poignet, et elle se retrouve bientôt avec le ventre presque transpercé. Juste ouvert ; assez pour lui retirer ses dernières forces, trop peu pour la faire mourir. Elle ouvre la bouche en grand, à la recherche d'une bouffée d'air qui semble ne jamais arriver. Là encore, leurs regards sont encore soudés, et elle n'arrive même pas à cligner des paupières pour humidifier ses pupilles. Elle porte une main à son abdomen, là où la lame du sorcier est encore planté, trouve encore une once de force pour la retirer de dans la plaie. Il l'avait fait. Il avait prouvé qu'il était bien le plus cruel des deux.

Il avait envie de lui rire le nez. En réalité, il était pratiquement certain qu'il était en train de le faire. Un rire cynique et vide de toute émotion. Elle était si vulnérable, ainsi au sol, les poignets brisés, et incapable de réagir, le sang coulant à flot de son épaule, et désormais de son abdomen. Il ne regrettait en rien son geste, à vrai dire, il ne regrettait plus rien du tout. C'est comme si son corps ne lui appartenait plus. A vrai dire, la Lune s'impatientait, il pouvait le sentir dans tout son être. Mais il ne pouvait pas se résoudre à tuer Azilis, malgré toute sa bonne volonté. Il devrait se contenter d'un nouvel humain, quitte à violer l'intimité d'un appartement dans la nuit, il s'en moquait, il l'avait déjà fait, à plusieurs reprises. Il avait loupé sa chance, par deux fois, qu'est-ce que cela disait de lui ? Qu'il était faible et complètement stupide. Mais c'était la même raison qui poussait la rouquine à croiser son regard, leurs prunelles vertes ne cessant de se dévisager, sans la moindre haine. Seulement de la compréhension. Tous les deux en étaient au même point : incapables de faire du mal à l'autre. Pourquoi poses-tu une question dont tu connais déjà la réponse ? Le sorcier ne voulait pas la tuer. Malgré la Pleine Lune, malgré le Cercle, malgré les sacrifices. Malgré tout ce qui constituait son monde pourri jusqu'à la moelle. Elle était l'une des seules personnes à avoir un semblant de sens dans sa vie, malgré leurs allégeances respectives. Il voulait la voir souffrir, plus que tout au monde. La voir saigner, la voir hurler. Après tout, ils étaient ennemis. Tant que son cadavre ne rejoignait pas sa liste déjà impressionnante de victimes. D'une main, il essuya une larme glissant sur les joues de l'humaine, sans pour autant cesser de la maintenir au sol. Il sentait une présence approcher, nouvelle, dangereuse. Il ne pouvait rester. Le gaélique glissa de ses lèvres aussi aisément que le sang infiltrait les pores de la rousse. Elle devait souffrir, mais pas succomber à ses blessures. Pas pour cette nuit.  

Elle le nargue, la jeune femme. Le sourire installé sur son visage ne trompe pas, elle est horriblement fière d'elle. Nolan ressent le besoin irrépressible de lui faire ravaler ce satané rictus. Il ne la connait pas, mais elle réussit à l'agacer plus que quiconque. Il boue intérieurement, son sang-froid l'ayant quitté depuis un certain temps déjà. L'adrénaline qui coule dans ses veines prend le dessus sur la douleur lorsqu'il repousse la chasseuse. Un sourire carnassier se niche sur son visage tandis que la flamme enveloppe le bras de la jeune femme. Elle crie, comme ils le font tous. Nolan, le feu, ça ne l'affecte pas. Une simple caresse sur sa peau, rien de plus. Mais c'est dévastateur sur les autres. Sous ses yeux, la brune se tord, écroulée au sol. Un simple coup d’œil vers Thaddeus lui confirme que son ami a aussi la situation en main. Son cœur commence à ralentir dans sa poitrine, tandis qu'il s'approche de la jeune femme. Un coup précis et son couteau vole à quelques mètres, loin de ses doigts tremblants. « Ça a l'air de faire mal. » Il prend un malin plaisir à lui renvoyer ses propres paroles en pleine figure. Nolan se baisse ensuite et murmure quelques mots en gaélique pour immobiliser la jeune femme. Il en profite alors pour la désarmer. « Je retourne au Cercle Thad, traîne pas. » Sur ces mots adressés à son meilleur ami, Nolan récupère la jeune femme dans ses bras, ignorant ses protestations. « Tu t'es bien battue, je dois l'avouer. » Et ses blessures en témoignent. L'adrénaline partie, il commence à se sentir fébrile. Il s'autorise un rapide coup d’œil à sa blessure à l'épaule. Ça n'est pas joli. Tout son pull est imprégné de sang, mais tant pis.

Ca fait mal, vraiment. La blessure dans son dos laisse s’écouler beaucoup de sang, plus que ce dont il peut se rendre compte. Et il y a celle de son poignet, qui rend sa main poisseuse de sang. Et puis la brune, qu’il a réussi à plus ou moins immobiliser, dégaine une arme à feu et lui tire dessus. Elle ne prend pas le temps d’assez bien viser, mais elle déchire la peau de son bras et un grognement s’échappe de la gorge du sorcier. Elric l’interpelle, mais il l’entend à peine. L’adrélanie tambourine dans sa tête, le sang bouillonne, il a du mal à réfléchir. Et puis, il voit un autre éclat argenté et c’est Elric qui est touché par le chasseur qui hante ses pensées. Ils doivent partir, vite. Cilian a la tête qui tourne, le sang qu’il perd commence à le rendre faible et il est en manque d’énergie. Et malgré tout, il entend les cris, et il reconnait les voix. Ca lui glace le sang, cette nuit est meurtrière et il ne peut pas perdre ses meilleures amies après avoir perdu Adam. Il en serait détruit, bien plus que par ses blessures. « Elric, casse-toi ! » Siffle Cilian, avant de se tourner vers Adam. Astrée n’est plus vraiment un soucis, elle a été désarmée par Elric et son amie la terre l’empêche de bouger son autre main. Cilian sait qu’il va perdre beaucoup d’énergie à faire ça, mais il le fait quand même : il soigne son poignet. La blessure est suffisamment artificielle pour que la chaire se referme plus ou moins. Il y a encore une marque sanguinolente, mais plus aussi profonde. Et le manque d’énergie est encore pire. Couplé au manque de sang, il sait qu’il ne pourra pas continuer à se battre sans y laisser sa peau. Alors il ne fait qu’y penser. Attrape le. Les branches de l’arbre le plus proche bougent, Cilian ne regarde pas si elles capturent effectivement Adam ou pas, il se dirige vers Elric et le pousse vers les bois. « On file. » Il veut vivre, plus que de se venger.

Toute ton attention est portées sur Cillian et la chasseuse clouée au sol. Pourtant, lui est là, dans l'ombre près à vous tuer. Un sifflement file dans l'air, tu n'as pas le temps de te retourner qu'une douleur lancinante te transperce le bas du dos. Ta bouche se tord dans un cri inaudible. Tu foudroies ton assaillant du regard, les branches bougent autour de lui, sans le toucher. Une seule envie te trotte dans la tête, l'étouffer, une idée veine, car Cillian te pousse dans les bois. La douleur de ton dos t'empêche de résister, sac à la main, vous courez vous réfugier dans la pénombre de la nuit. Un coup de feu retentis derrière vous, un sursaut te fait trembler, adressant une prière siliencieuse à la Lune tu continue de fuir. La peur fait trembler ton corps, le sang colle t'es vêtements à ta peau, la mort te poursuis comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Tu continues tout droit sans réfléchir. Ils vont surement vous poursuivre, vous traquer sans relâche. Un cris résonne dans la nuit, une femme hurle. Pas de quoi s'inquiéter, tous les sorciers, les loups et les chasseurs rodent cette nuit, certainement un sacrifice qui a mal tourné ou un duel opposant loups et chasseurs. Ce problème ne te concerne pas, tu as déjà deux chasseurs sur tes talons et Cillian est bien amoché, par ta faute, si seulement tu avais fouillé cette fille, si seulement le clodo n'était pas mort, tout ce serais bien passé. Cela aurait été une nuit de sacrifice comme les autres. Tu t'expliqueras à lui plus tard, pour le moment il faut survivre.

tout ceci ne te plait pas. cette nuit, bien différentes de toutes les autres, tu ne la sens pas. non seulement parce que tu n'es pas à ton endroit habituel, celui où tu te sens en sécurité, mais aussi parce que quelque chose se trame. quelque de mauvais arrive. et ça te tue de ne pas savoir quoi, toi qui aime avoir le contrôle. toi qui sait toujours exactement ce que tu fais, même lorsque tu te laisse aller. merci nerys. pour tout ça. mais, bordel j'y comprends plus rien. tu hoches la tête, un simple hochement. c'est normal, après tout. tout s'était passé tellement vite jusqu'ici. si tu n'étais pas tombée par hasard sur le cercle, les deux jeunes femmes seraient probablement morte à l'heure qu'il est. morte sous l’incantation de nolan et thaddeus. en y pensant, c'est assez ironique. et un gros bordel sans nom. après tout, s'il ne s'agissait pas de poppy - pour qui thaddeus a un faible, tu n'es pas dupe - tu n'aurais pas eu le temps d'intervenir. mais tu voulais pas être remercier. tu ne cherches jamais la reconnaissance. après tout, tu n'agis que par instinct. et puis ton intervention a fait que les deux sorciers se sont retrouvés sans sacrifices. tu sais à quel point c'est important. et même si en temps  normal, ça te serait passé au dessus de la tête, là il s'agit de deux sorciers que tu apprécies. comment tu savais où nous trouver ? t'es une sorcière ? un moue fait irruption sur ton visage. bizarrement, le mot sonna comme une insulte à ses oreilles, comme quelque chose d'affreux. ce qui n'est pas totalement faux, à vrai dire. tu finis par hocher les épaules. je savais pas où vous trouver, je suis tombée par hasard sur.. vous. tu comptais poursuivre, mais quelque chose se trame derrière toi. tu te concentres, essayant de faire fonctionner tous tes sens, mais sans te retourner pour autant. c'est surement une erreur. un frisson parcours tout ton corps. une louve. courez, ordonnes-tu naturellement. si les chasseurs ne t'impressionnent pas, il faut avouer que les loups sont de véritables machines de guerre, tu le sais. ça ne t'effraie pas pour autant. au contraire, ce n'est pas la peur qui cours dans tes veines, c'est du dégoût. tu te retournes, prête à faire face à ton adversaire. trop tard. tu n'as pas le temps de réagir que la bête est déjà entrain de te sauter dessus. tu tombes à la renverse, la louve sur toi. elle a visiblement essayé de te mordre, mais se sont ses griffes qui t'ont touché à la place. la colère monte vite, ne faisant qu'un tour. tu te débats, essayant de t'extirper de cette situation. tu veux reprendre le dessus. tout en essayant de te dégager, tu murmures des mots en gaélique, dans le but de littéralement faire voler la créature. l'envoyer violemment plus loin.

"pray to your god, open your heart
whatever you do, don't be afraid of the dark
cover your eyes, the devil's inside"
a feast for death

clarissa entendit les hurlements alors que l’agacement commençait graduellement à prendre place dans ses entrailles. une voix – féminine de ce qu’elle devinait à son ténor – lacée de douleur, qu’elle ne reconnaissait pas, mais qui lui suffisait pour presser le pas. elle et ciara avaient été obligées de se séparer, partir dans deux directions différentes, chose que la brunette avait fait tout en grinçant des dents. mais maintenant qu’elle entendait l’appel égaré dans la noirceur des bois, la protestation d’une personne en danger, elle ne pensait plus au reste. elle était chasseuse. son premier but était de protéger les innocents, même si clare avait tendance à l’oublier au profit de sa soif de vengeance. l’alarme la gagnait alors que sa démarche se transformait dans une course contre la montre. le temps était un allié précieux. il lui fallait quelques secondes pour arriver à l’endroit immanquable. rouge. tout ce qu’elle voyait étaient les cheveux roux et le sang, tout ce sang, un peu partout, comme de la peinture qui s’était renversée pour former un tableau de mauvais goût. cela la figa. pendant quelques secondes. elle ne remarqua pas la silhouette qui se dissimulait dans les ombres. « misty… » la mauvaise appellation lui échappa dans un souffle, la vision de son ainée affleurant devant ses prunelles. misty, misty, misty. mais ce n’était pas elle. le visage n’était pas le même et l’inconnue respirait toujours, semblait toujours consciente. il ne lui fallait pas plus pour venir s’écraser à ses côtés, son tachi lâché par terre, mais jamais loin en cas d’attaque. « ça va aller. » qu’elle murmura les yeux rivés sur la (les) blessure, autant pour elle, que pour la victime – une chasseuse, de ce qui lui en disait son allure, son accoutrement. la réplique était une métamorphose. elle oublia ses émotions, oublia l’effroi, l’affolement, l’épouvante, la hantise. clarissa reprenait le contrôle. se souvenait des cours de premier secours qu’on lui avait enseigné pendant son entrainement. enlevant l’une des couches de ses vêtements – son haut en occurrence -, elle ne fit pas attention au vent glacial qui la frappa de plein fouet et la température ambiante qui tombait brusquement dans le négatif. dès cela fait, l’adolescente se précipita pour apposer l’étoffe contre la plaie qui lui semblait plus grave, celle à l’estomac de la rousse. « on peut pas rester ici, c'est trop dangereux pour un blessé. est-ce que tu te sens capable de marcher ? » la jeune fille savait qu'il était préférable de ne pas bouger en cas de saignement intense, mais la lésion ne lui semblait pas fatale. et puis elles n'avaient pas d'autre choix. ce n'est pas comme s'il leur était possible d'appeler les urgences.

hrp (azilis):

Sa vue se brouille. Elle entend presque le sang qui court sur sa peau, et la nouvelle flaque qui se forme à côté d'elle. Elle entend encore Cora et son assaillant, qui se débattent encore un peu ; lui qui parle, ses paroles sonnant aux oreilles de la chasseuse comme du poison. Sa main libre se presse, par réflex, contre cette nouvelle plaie - mais sa blessure à l'épaule l'empêche d'appuyer trop fort, car la douleur se réveille à chaque fois qu'elle essaie d'augmenter la pression. Encore une fois, le prénom de sa meilleure amie glisse d'entre ses lèvres alors qu'elle est soulevée et amenée loin d'elle. Elle ne peut pas s'empêcher de penser que c'est de sa faute - parce que tous ses morts avaient vécu leurs derniers vrais instants à ses côtés. Elle n'arrive plus à retenir ses larmes, qui coulent sur ses joues. Mais elles sont vite essuyées, par des mains qui ne l'avaient que trop effleurée ; et elle fronce les sourcils, parce qu'elle a du mal à saisir. Elle sait parfaitement ce qui le pousse à faire ça, mais elle se demande, Azi, si c'est un acte volontaire ou un simple reflex. Parce qu'il en avait séché, des larmes, Thaddeus. Elle serre les lèvres, et remarque que la colère et la haine qu'elle avait vu dans ses yeux quelques secondes plus tôt avaient disparu. Il s'était penché en avant, la plaquant encore une peu plus contre le sol mousseux, et le dialecte qu'elle avait maudit parvint jusqu'à ses oreilles comme un murmure. Il levait le sort. La blessure à son ventre aurait des chances de cicatriser - lentement, mais normalement. Elle espère qu'il entend son merci silencieux quand leurs iris se mélangent à nouveau. Et il la laisse seule avec son hémoglobine et ses démons.

Elle ne sait pas combien de temps était passé entre le moment où il était parti, et celui où elle était arrivée - mais pour la rousse, ce fut aussi long que des heures. Elle avait encore les yeux dans le vide quand une nouvelle voix vint la tirer de sa torpeur. Elle arrive à passer sa langue sur ses lèvres, humidifiant ses lèvres asséchées par le froid vent hivernal. Ça va aller. Leurs accents sont similaires, et cela arrive à la faire légèrement sourire. Elle la laisse faire, et elle regarde ses mains presser un vêtement contre la plaie de son ventre. Le sang s'arrêtera de couler à un moment où à un autre. Elle hoche la tête  à la question de la brune, qui, une fois le visage un peu plus éclairé par l'éclat de la pleine lune, semble plus jeune qu'elle ne l'aurait cru. C'était comme revoir Astrée, ou Ariana au même âge, nouvelle  dans ces bois. Elle passe son bras valide autour du cou de la jeune fille, grimaçant alors que son épaule et son abdomen la lancent, comme pour lui rappeler leur présence. Peu à peu, ses pensées se rassemblent, retrouvent un semblant de sens. Seul un mot - seul un murmure réussit à franchir la barrière de ses lèvres. « Cora. » C'est tout ce qui lui importe. Sa meilleure amie que l'on lui avait retirée, dont Dieu seul savait la position. Elle sent son coeur accélérer, ses jambes se dérober alors qu'elle réussit à se mettre debout. Elle n'a pas la force de parler à nouveau, mais elle prie son Seigneur, pour qu'Il la laisser aller la chercher.

hrp (clarissa):