Lorsque Nolan a appris que la ville organisait des battues dans divers endroits de Glencullen, il a directement sauté sur l'occasion. Les citoyens, lâchés dans la nature, afin de découvrir des indices susceptibles de mener la police sur une piste concernant les treize meurtres qui ont créé un sentiment de panique dans toute la ville. Si la presse s'est rapidement emparée de l'affaire, parlant de crimes satanistes, de secte obscure, le sorcier n'est pas dupe. Il sait que ceux qui ont fait ça sont de son espèce, et qu'ils sont bien plus à craindre que n'importe quel psychopathe. Mais la curiosité l'a emporté sur la raison et le jeune homme s'est vite rendu à la mairie pour participer aux recherches, espérant également se disculper de tous soupçons, si un jour il en a besoin. Nolan a été assigné au groupe de la forêt, une chose plutôt réjouissante pour lui qui connaît les bois comme sa poche. Alors il est parti, en compagnie des personnes qui allaient l'accompagner. Des personnes qu'il connait, pour certains, mais surtout, Nerys. Encore une fois, ils se sont retrouvés poussés l'un vers l'autre, sans qu'il ne puisse rien y faire. « Comment on s'organise, pour couvrir toute la forêt? » Il aurait eu envie de partir seul, et de laisser les autres faire de même, mais il préfère attendre l'avis général, peu enclin à discuter aujourd'hui.

Ayant vu les créatures sans doute responsables de tous ces meurtres non pas exactement de près mais déjà de beaucoup moins loin que tu ne l'aurais voulu, tu n'as pas hésité une seconde à te porter volontaire pour essayer de localiser au plus vite ces trucs grâce à un effort commun. Ils doivent être éliminés le plus vite possible. Tu as déjà senti leur odeur particulière avant, en Russie, mais il n'y en avait qu'un seul. Et ce n'est jamais beau avec eux alors pour une fois tu es prête à te salir les mains pour la bonne cause. Tu as laissé le salon à l'employé et Saul, prenant un petit congé pour aider. Même si tu n'avais pas prévu te retrouver dans un groupe comme ça. Vous êtes envoyés dans les mêmes bois où ont eu lieu combats et sacrifices il y a quelques jours. Le problème principal cependant est que tu te retrouves avec deux humains et... quatre sorciers. Autant dire que tu es en sous-nombre. Pire. parmi eux la brunasse que tu as griffée lors de la dernière pleine lune, n'ayant pas le temps de faire plus vu qu'une certaine arrivée avait coupé court à tous combats. Tu la reconnais immédiatement mais il n'y a pas de raison que de son côté elle te reconnaisse. Tu n'avais pas exactement la même tête quand vous vous êtes croisées. Un peu plus de poils de ta part si je puis me permettre. Immédiatement tu décides de rester loin de la pute, on sait jamais avec leurs pouvoirs bizarres elle pourrait quand même te reconnaître. Un des sorciers commence à poser des questions de logistique. « Comment on s'organise, pour couvrir toute la forêt? » Ah bonne question. Tu ne comptes ni rester là ni partir toute seule, ce serait trop risqué. Les sorciers pourraient te tirer dans le dos après tout. « Je propose qu'on se sépare en groupes. Seuls cela pourrait être dangereux, je rappelle qu'on recherche des tueurs maniaques. Mais en restant tous ensemble on ne sera pas assez efficaces. Deux groupes de deux et un groupe de trois ? » Alors que tu fais la demande tu t'es déjà approchée des deux humains - qui sont d'ailleurs plutôt plaisants de leur personne - et les as doucement attrapés par le bras pour commencer à les éloigner doucement du groupe. Tu joues la carte de la fille seule apeurée qui a besoin d'hommes forts, peut-être qu'ils ne se poseront pas de questions comme ça.

Tu joues avec Nerys à claquer les pinces fournies au départ, ignorant la présence de cette louve aux yeux bridés. Il n'y a pas qu'elle qui t'interpelle, Lulu, ce gars sans aura avec qui tu as passé toute une soirée, ayant fait surgir tant de questions. Nolan, le joueur de piano qui prend les devants de l'expédition, un homme que tu ne supportes pas. Les deux humains présents pourraient être des chasseurs que tu ne serais pas plus mal. Cette situation parait surréaliste à tes yeux. Tu es venu ici pour en apprendre plus sur les nécromanciens, fasciner comme le sont certains sorciers face au sang sacrificiel. Ces démons bafouent tout, la vie, la Mort, la Lune et leurs âmes, pour ramener un être cher. A l'époque, tu l'aurais fait, sans une once d'hésitation, seulement pour la revoir une fois. Maintenant, tu t'es assagi, tu vis avec la douleur, incapable de tuer sans en ressentir toute la douleur. Pourtant, le 'et si ?' subsiste dans ton esprit. Et si elle était toujours là, comment serais ta vie ? Serais-tu Elric Marbh, le gars qui ramasse des cadavres humains derrière les sorciers avant de les brûler, celui qui a besoin d'alcool pour supporté tout le poids de la vie, celui qui reste dans sa cage bien sagement, enchainer sans le sentir. La louve te sort de cette noirceur spirituel, elle veut se diviser. Une idée stupide, même si ça l'éloigne de toi, quand on a déjà vu un nécromancien on ne veut pas se séparer, un être sans aura, insipide et incolore, rempli de douleur. Te retournant vers Lulu, tu fixes un grand sourire à ton visage. Et s'il avait déjà ramené quelqu'un ? Ce serais la réponse logique. Une nouvelle raison de t'approcher de lui, pour en savoir plus, encore une fois, son absence d'aura t'attire. Puis, la fin de cette soirée, tu n'es plus vraiment sûr de savoir ce qu'il s'est passé entre vous. "On reste nous trois ?" Nerys et Luan sont les plus amicales personnes de l'assemblée, autant resté avec eux.

Si Nolan n'apprécie pas les loups, il est bien obligé d'être d'accord avec la louve qui propose de se séparer. C'est le moyen le plus efficace de couvrir le plus de terrain possible en peu de temps. Visiblement, le choix est rapide pour elle puisqu'elle s'éloigne déjà en compagnie des deux seuls humains, leur aura jaunâtre brillant d'un faible éclat. Ça fait sourire le sorcier, et surtout ça l'arrange bien. Il aurait particulièrement abhorré de se retrouver en compagnie d'une louve. Son regard se pose ensuite sur les trois personnes restantes. Trois personnes qu'il connaît, plus ou moins bien. Qu'il n'apprécie pas particulièrement. Qu'il ne supporte pas même, pour le cas d'Elric. Sentiment largement réciproque. Il ne reste que Nerys et Luan. Nerys, qui semble être toujours sur son chemin, peu importe ce qu'il fait. Ça en devient presque inquiétant. Légèrement à l'écart, Nolan ne peut s'empêcher d'entendre la remarque d'Elric. Ça le fait doucement sourire. Visiblement, il n'a besoin de faire aucun effort pour qu'on ne veuille pas de lui pour binôme. Peu importe, après tout. « Bon ok, j'irais tout seul. Peu importe en fait. » Son ton est froid, ses paroles acides. Il préfère être seul, mais au fond ça l'agace qu'Elric prenne l'initiative de former un groupe à trois. Incapable de suivre les consignes, visiblement incapable de compter jusqu'à deux. Sans perdre plus de temps, Nolan commence à s'éloigner, peu désireux de passer plus de temps dans le coin.

ce n'est pas vraiment le groupe que tu espérais. tu n'as pas à te plaindre, ça aurait pu être bien pire, mais tu te demandes ce que tu fais là, du coup. t'aurais pu simplement faire demi tour. t'aurais peut-être du, au fond. c'est surement la curiosité qui t'a retenu. une part de toi ne peut s'empêcher de vouloir connaître l'avancée de cette affaire. ça ne te plait pas trop qu'on veuille s'en prendre aux tiens. oui, tu les considère toujours comme les tiens. même s'ils (te) font peur. même si eux pourraient te tuer sans aucune pitié, soyons honnête. alors t'es venue à tâtons, à reculons même. tu t'es tout de suite rapprochée d'elric, parce que tu le connais. il est gentil, elric. tels deux enfants vous jouiez avec vos pinces sur le trajet jusqu'à la forêt. tu n'as même pas fait attention à cette louve avec vous. jusqu'à ce que vous arriviez, jusqu'à ce que tu poses enfin tes yeux sur elle. quelque chose ne va pas. t'as une sensation étrange, une sensation de déjà vu. t'es incapable de mettre le doigt dessus, cependant. alors tu te contentes de la fixer, ne pas la lâcher du regard. jusqu'à ce qu'elle s'éloigne un peu, et qu'une voix te sorte d'un état second. une voix familière. bon ok, j'irais tout seul. peu importe en fait. tu tournes alors la tête vers nolan et le regarde s'éloigner. tu n'as suivi qu'à moitié ce qu'il se passait, mais on ne peut pas dire que sa réaction t'étonne. ce groupe n'a pas l'air de l'emballer plus que ça, et il n'est pas du genre à faire semblant. tu le sais que trop bien. tu sais qu'il s'en sortira, seul. il traîne souvent dans la forêt, et tu connais ses capacités. un peu. mais tu ne veux pas qu'il le soit. tu diriges ton regard vers les deux hommes en face de toi. je vais avec lui, si ça vous dérange pas.

La police a mal fait les choses à te coller avec tous ces sorciers. Et pour tout ce que tu sais, ces humains sont peut-être tous deux des chasseurs bien que ce soit peu probable. En tout cas là où la police a mal fait les choses c'est que chasseurs ou non, ils sont au moins très bien faits. Carrément sexy même en fait. Au moins tu auras des choses à admirer quand tu ne seras pas en train de regarder partout autour de toi dans la forêt par peur de tomber sur les créatures étranges ou que tout ceci se transforme en une chasse aux loups. Tu es sérieusement en sous-nombre après tout. Oh certes tu es un loup puissant mais au cas où personne ne l'aurait remarqué, c'est le soleil qui est dans le ciel là pas la lune. Tu as beau t'en sentir de plus en plus proche à chaque essai, tu ne peux pas encore te transformer hors d'une nuit par mois. Tu sais quand même te défendre plutôt bien sous forme humaine. Face à un chasseur ou un sorcier ? Pas la moindre chance, pas même sûr que tu coures assez vite. Enfin, fallait pas te proposer pour cette battue si tu ne voulais pas te retrouver dans cette merde. Les sorciers cependant sont déjà en train de se déchirer, il y en a qui n'ont pas écouté et le noir - bah oui désolée mais comme je connais pas leurs noms c'est la façon la plus simple de le désigner vu qu'il y a plusieurs bruns - décide de prendre sous le bras le blond platine (sérieusement c'est sa couleur naturelle ou pas ?) et ta victime de la dernière pleine lune. Laissant le brun-blond-je-peux-pas-trop-me-décider-sur-la-couleur qui avait parlé en premier tout seul. Il prend visiblement assez mal et tu t'apprêtes à lancer que ce n'est guère prudent et plutôt une mauvaise idée de ne pas être en duo avant de te rappeler que tu t'en fous. Si il meurt tant mieux. Oui, c'est plutôt méchant mais qui a dit que tu étais gentille ? Alors tu fais signe aux deux humains de s'éloigner avec toi dans la forêt pour enquêter. Très vite vous tombez sur quelque chose et ce n'est pas un indice pour retrouver les mecs bizarres trop pâles. Ce sont des douilles et tu sais très bien qu'elles n'appartiennent pas à des chasseurs du dimanche mais à de vrais chasseurs. Tu sens un grondement monter en toi à l'idée qu'une des balles qui en est sortie peut très bien avoir blessé un de tes frères. Tu secoues la tête en te baissant pour les renifler discrètement - faudrait pas que les deux mecs te prennent pour une folle ou te démasquent. Oui c'est bien ça pas de doute, ça date de la dernière pleine lune qui était plutôt chaotique. Tu te retournes vers les deux beaux gosses. « A ce que je sais personne n'avait tiré sur les victimes non ? Je ne suis pas sûre qu'il y ait un rapport avec les meurtres. Ce doivent être des restes de la dernière saison de chasse. D'ailleurs c'était quand la dernière saison ? »

En tant que flic, Helios n'avait pas pas une seule seconde quand la mairie avait décidé d'organiser des battues. Il s'était proposé comme bénévole pour enquêter, tout comme le reste de la ville. Ce n'était même pas une corvée, à ses yeux. Cela rentrait dans ses juridictions, dans ses devoirs, et il ne comptait pas repartir de son enquête bredouille. Contrairement à ses coéquipiers et aux autres habitants de Glencullen, l'humain possédait un avantage considérable, dans le sens où il était courant des actions plus que louches qui se passaient dans le voisinages. Des rites sataniques, il en avait déjà aperçu auparavant. Il avait même aidé Isadora à en accomplir certains, et à dissimuler les preuves. Mais cette fois, cela n'avait rien du rituel lunaire habituel. Des sorciers étaient sans doute responsables, mais des psychopathes comme jamais il n'en avait vu auparavant. Arrivé en forêt, il se mit immédiatement au travail, ne perdant pas de temps à analyser les lieux. Dans son métier, on lui avait trop souvent appris que tout pouvait se révéler être un indice. Il détailla son groupe avec attention, il ne connaissait aucune des personnes présentes, mais pouvait déjà en déduire que deux d'entre eux étaient des sorciers. Comment ? Par leur façon de parler, et de se comporter. Il y avait certainement des loups, également, mais Helios s'en moquait bien. Tant que tout ce beau monde restait à sa place et ne s'entretuait pas en sa présence, le reste lui passait au dessus de la tête. Si tout le monde commence à se disperser à se faire la gueule, on va pas s'en sortir. Alors on suit l'idée de base, et on se rassemble en petits groupes. J'ai pas le temps de babysitter des adolescents avec les hormones en feu.  Helios ne prit même pas le temps de s'assurer que tous suivaient ses directives, il n'avait pas le temps. S'ils voulaient se perdre ou faire leur caprice, grand bien leur fasse. Il avait une enquête à résoudre. Très vite, ils tombèrent sur des douilles. L'ancien soldat en Helios refit surface, analysant chacune des balles avec soin. On ne doit mettre aucune preuve à l'écart. De ce que je vois, ces douilles ont été utilisées récemment, sans doute au même moment que les massacres. Car oui, rien n'écartait une balle perdue ou deux au moment des rites sataniques. L'humain n'était pas non plus sans savoir que des chasseurs sévissaient en ville. Chasseurs qu'il s'efforçait de garder le plus loin possible de sa soeur.

Il te plaît bien ce brun-blond humain taqué. Oui, vous verrez donc qu'en l'absence de noms officiels pour ces gens - noms dont tu te fous d'ailleurs - une décision collective a été prise de les désigner par leurs attributs marquants. Donc je disais, Mr. brun-blond taqué (on le réduira peut-être juste à monsieur musclé ce sera plus court) te plaît. Pourquoi ? Parce qu'immédiatement il fait comprendre aux petits sorciers en couches-culottes qu'il a autre ça à foutre que les écouter geindre sur leurs amitiés dans la cour du collège. Effectivement, il semble même être un peu plus vieux que toi. Ça change très certainement. Tu as l'impression que dans cette ville il n'y a pas d'entre-deux, soit on sort du lycée soit on rentre à la maison de retraite. Inutile de dire que c'est une attitude générale que tu ne peux qu'approuver. Raison de plus pour l'entraîner avec toi et l'autre humain dans cette forêt qui, si elle peut sembler inhospitalière pour un civil, est ton deuxième foyer. Sauf que voilà, si vous aviez tout pour vous entendre, vous avez votre premier désaccord au moment même où vous trouvez quelque chose. Tu trouves les preuves inutiles puisque tu sais très bien d'où elles viennent et tu sais très bien qu'elles ne viennent pas de ceux à l'origine du massacre. Cela dit il n'est pas obligé de savoir ça. Sa vision lui dit ce que ton flair t'avais déjà raconté, c'est-à-dire que les douilles sont récentes. Tu ne sais guère que penser de sa phrase. C'est la phrase de quelqu'un qui ne connaît pas tous les événements surnaturels. Ou alors c'est la phrase de quelqu'un qui fait semblant de ne pas les connaître. En vrai c'est une phrase parfaitement banale qui peut aller dans tous les sens et tu ne peux pas y interpréter grand chose donc autant s'arrêter là. Alors tu regardes monsieur musclé avec un air passif. « Du coup on fait quoi ? On appelle la police juste pour les tenir un peu au courant de ce qui se passe ? Pour leur dire qu'on a trouvé des douilles et qu'il faudra qu'ils viennent les chercher et que nous on continue à se balader ? » Le pire dans ces questions c'est qu'elles sont à moitié sincères et à moitié ironiques, comme si tu avais peiné à concilier ta méchanceté et tes interrogations authentiques sur les procédures policières. Après tout les battues tu n'en fais pas tous les quatre matins.

Nolan ne réagit pas suite aux paroles de l'humain, mais ça lui arrache un sourire. S'il ne se soucie pas de ce que ce mec peut penser de lui, ça a au moins eu le don de l'amuser. Le sorcier s'éloigne seul, fait quelques pas pour s'enfoncer un peu plus dans la forêt, à l'opposé de là où est parti le groupe de trois. Bientôt, le craquement familier des branches derrière lui l'informe de la présence de quelqu'un d'autre. Il n'a pas le temps de se retourner qu'une main se glisse dans la sienne. Étrangement, il n'a pas besoin de tourner la pour savoir de qui il s'agit. Un instant, quelques secondes à peine, il oublie sa nature, garde cette main dans la sienne. Il la serre, un contact si léger qu'elle pourrait penser à une erreur. Puis il se reprend, baisse les yeux vers Nerys et lui accorde un regard totalement blasé. Il retire sa main de celle de la jeune femme, pas violemment, avec une délicatesse dont il fait rarement preuve. « Je savais que tu me suivrais. » Nolan accorde à la sorcière un sourire narquois, avant de reprendre son masque d'indifférence. Le jeune homme observe d'un air distrait les alentours, à la recherche d'un détail qui pourrait les avancer. Le sorcier est désormais persuadé qu'il ferait un bien piètre inspecteur, pas assez précis, pas assez attentif. « Comment tu fais pour l'apprécier, lui? » Tout le venin que ressent Nolan se déverse dans ses paroles. Il parle d'Elric, de ce sorcier qu'il ne supporte pas. Il ne saurait expliquer pourquoi, c'est physique, voilà tout. Alors qu'ils continuent d'avancer, le regard du blond s'attarde sur un tronc. Il s'arrête tandis qu'un détail attire son attention : une touffe de poils noirs. Un soupir quitte ses lèvres tandis qu'il lève les yeux. «  Les loups, quelle plaie. » Et avec un dégoût non dissimulé, le sorcier s'éloigne, non sans un regard pour Nerys.

tu poses ton regard sur l'humain. un regard noir. tu ne te sens pas particulièrement visée par ses paroles, mais ça t'irrite tout de même. inutile, c'est tout ce qui te passe par la tête. alors tu ne dis rien. après tout, on ne répond aux imbéciles que par le silence. tu détaches enfin ton regard, pour le reposer sur nolan. il ne s'est pas éternisé. tu marches donc sur ses pas, jusqu'à te retrouver à sa hauteur. sans réfléchir, tu glisses ta main dans la sienne et entrelaces tes doigts aux siens. tu ne t'attends pas à grand chose vis à vis de ce geste. si ce n'est qu'il ne durera pas. alors, tu n'es pas vraiment étonnée lorsqu'à peine quelques secondes plus tard, il se retire. à vrai dire, si. t'es un peu surprise par son geste. t'aurais pensé qu'il se ferait plus blasé, violent. le regard qu'il te porte, en revanche, c'est tout à fait ça. et malgré tout, tu lui souris. je savais que tu me suivrais. tes lèvres s'étirent un peu plus. évidemment. tu ne pouvais pas le laisser partir seul. ou peut-être était-ce qu'une excuse. tu ne pouvais pas ne pas en profiter. c'était pas la peine de faire un caca nerveux, dans ce cas. ton sourire se fait moqueur. tu dévies ton regard, quelques instants. tu regardes autour de toi, sans vraiment prêter attention à quoi que ce soit. tu ne connais pas bien la forêt, et tu ne souhaites pas la connaître plus que ça. de plus, il faut avouer que tu n'es pas là pour aider. comment tu fais pour l'apprécier, lui? un haussement d'épaules, puis tu reposes tes yeux sur nolan. si tu ne t'étais pas déjà rendu compte du peu d'estime qu'il porte à elric, tu pouvais désormais en être certaine. étrangement, ça te fait plaisir. un peu. égoïstement, surtout. tu ne penses pas que ce qu'il éprouve à ton égard soit aussi négatif que ça. du moins, tu l'espères. il me fait un peu penser à toi, tu tentes un léger sourire. une version plus gentille et inoffensive de toi. en soit, ça aurait pu être un compliment. après tout, il l'a dit lui-même; tu apprécies elric. mais tu ne penses qu'il le prendra tel quel, étant donné sa réaction face au sorcier. tes yeux ne quittent le jeune homme qu'une seconde ou deux, le temps d'observer sa découverte. ces poils ne t'intriguent pas plus que ça. tu n'es même pas étonnée lorsqu'il mentionne les loups. indifférence totale. une fois de plus, tu le suis lorsqu'il s'éloigne.

Les lèvres de Nerys s'étirent en un sourire moqueur tandis que Nolan lui adresse un regard. Il n'a pas envie de relever son commentaire, il sait très bien qu'elle fait ça pour le taquiner. Au fond, ça ne le dérange pas vraiment. Il est plutôt d'humeur avenante aujourd'hui,  ce qui n'est pas souvent le cas lorsqu'il est en présence de la jeune femme. Il la laisse parler, l'écoute sans pour autant la regarder. Ses yeux sont attirés par les détails de la forêt, des fleurs aux feuilles en passant pasr les brindilles au sol. Ces bois, il les connaît comme sa poche, après y avoir passé de nombreuses pleines lunes. Étrangement, il se sent en sécurité sous la cime des arbres. Parfois ça lui arrive de se demander si, dans d'autres circonstances, il aurait pu connecter avec la terre.  Alors que Nerys lui explique qu'il lui rappelle Elric, Nolan ne peut s'empêcher de rire. Il ne sait pas vraiment si c'est véritablement de l'amusement, de l'agacement ou du mépris (ou peut-être un mélange des trois). Se faire comparer à une personne qu'il abhorre, ça ne lui réchauffe pas vraiment le cœur mais ça ne le blesse pas non plus. « Tu vas me vexer là. » Il la regarde, un léger sourire aux lèvres. Une version plus gentille et inoffensive. Il se demande ce que la jeune femme peut avoir comme image de lui. En vérité, il ne comprend pas comment elle peut encore s'intéresser à lui. Il s'est comporté comme un goujat avec elle, plus qu'avec n'importe qui. Lorsqu'il a compris qu'elle ne le lâcherait pas, il s'est formé comme un blocage en Nolan. Comme s'il s'était fait le devoir de ne pas la laisser entrer dans sa vie, de la repousser par-dessus tout. « Pourquoi tu participes à cette fouille? » Ca ne lui ressemble pas du tout, de vouloir œuvrer pour le bien commun. Lui non plus, à vrai dire, mais ça parait tout de même plus logique pour un ambulancier de se trouver là, même si sa motivation n'a rien de désintéressée.

nolan a l'air moins blasé ou même énervé que d'habitude. il a même plutôt l'air de bonne humeur - enfin, autant qu'il puisse l'être en ta présence. ça t'étonne, te laisse perplexe. tu ne peux t'empêcher de penser que ça ne durera pas. tu vas me vexer là. ton sourire ne quitte toujours pas tes lèvres, bien au contraire. tu retiens un léger rire, cependant. comme si t'étais capable de le vexer. encore faudrait-il qu'il te porte assez d'attention. on ferait une bonne équipe, toi et moi, commences-tu, lui lançant un regard en coin. je sais que l'idée d'un toi et moi ne t'emballe pas trop, mais il faut avouer qu'on aurait le monde à nos pieds. excitée par cette idée, tes mots s'accompagnent de gestes enthousiastes. mais tes bras retombent aussitôt, alors que tu réalises que ça n'arrivera pas. jamais. tu ne perds pas ton sourire pour autant. tu te fais doucement à cette idée. ça devient moins douloureux, en quelques sortes. pourquoi tu participes à cette fouille? un haussement d'épaules suit sa question. une très bonne question. j'espèrais tomber dans un meilleur groupe. pour surveiller, bien sûr. tu ne souhaites pas aider. à vrai dire, tu ne veux même pas que l'on enquête sur eux, peu importe qui ils sont. tu ne saurais expliquer pourquoi. par loyauté, peut-être. ça semble un peu exagéré, surtout que tu ne sais même pas qui ils sont. mais ce ne serait pas la première fois que tu agis ainsi sans connaître la personne.

Nolan lui jette un coup d’œil, essayant d'ignorer le sentiment qui grandit en lui. Le et si qui lui ronge l'esprit depuis quelques semaines. Si d'apparence, il reste hermétiquement fermé à toutes les remarques de Nerys, en réalité la jeune femme a su réveiller quelque chose en lui. Quelque chose qu'il refoule toujours un peu plus, s'interdisant d'oser penser à l'idée de la laisser entrer dans sa vie. Il sait au fond, que s'il la laissait faire, tout serait différent. Elle chamboulerait ses habitudes, ses certitudes. Et il n'est pas prêt à accepter ça. Ça l'effraye. Et lui dire tout ça, alors qu'il ne l'admet déjà pas lui-même, c'est trop difficile. C'est beaucoup plus simple d'être désagréable, désobligeant, en espérant qu'elle finisse par fuir d'elle-même face à sa méchanceté.   « C'est ce que tu veux, avoir le monde à tes pieds? » Il n'accorde pas assez d'importance au monde qui l'entoure pour vouloir le mettre à genoux. Lui ne cherche pas la puissance, peut-être car il se sait supérieur à la plupart des personnes qui peuplent ce monde. Il ne méprise pas les humains, au contraire. Mais lui a hérité d'un don qui le différencie du commun des mortels. Pour ça, il est très reconnaissant envers la Déesse pour lui avoir offert ce cadeau. Mais il voit où Nerys veut en venir, et elle a probablement raison. « Dans un meilleur groupe? » Il ne comprend pas ce qu'elle veut dire par ça. Il a envie d'ajouter que cette fois-ci, elle a vraiment réussi à le vexer, mais il se contente de sourire légèrement, amusé.

tu baisses la tête, regardant au sol quelques secondes. la frénésie est retombée aussi vite qu'elle s'est emparée de toi. un vrai yo-yo ambulant. tu shootes dans ce qui traîne. un bout de bois, une canette. tu te perds un peu, même. comme soudainement désintéressée. c'est ce que tu veux, avoir le monde à tes pieds? tu fronces les sourcils, ne relevant toujours pas la tête. non, ce n'est probablement pas ce que tu veux. à vrai dire, tu n'es pas sûre de savoir ce que tu désires. tu n'es pas sûre d'avoir un but. tu n'es même pas sûre que vivre cette vie en vaille la peine. tu sais ce que je veux dire. ou peut-être pas. et peu importe. ce n'est pas comme si tu t'attendais à une autre réponse. tu t'efforces de ne rien attendre de sa part. ce serait idiot. encore plus idiot que cette petite lueur d'espoir qui continue de briller au fond de toi. peut-être. un jour. dans un meilleur groupe? tu relèves finalement les yeux vers nolan. tu restes perplexe face au sourire qu'il affiche. si on peut appeler ça un sourire. je me suis proposée pour surveiller. tu sais, garder un oeil ouvert et me montrer prête à agir en cas de besoin. sauf que, j'ai pas grand monde à surveiller là.. tu t'arrêtes un instant, brusquement. tes mots sonnent faux, comme si les dire à voix haute te faisait prendre conscience de l'absurdité de la situation. elric est sympa, mais je risquerais pas ma vie pour lui, ajoutes-tu tout de même, avec un haussement d'épaules. ça aurait pu être pire, si on oublie la louve. ça t'arrache presque la gorge. c'est elle, t'en es persuadée. t'as beau ne l'avoir vu que sous sa forme animale, tu mettrais ta main à couper qu'il s'agit de la bête qui t'a attaqué, à la dernière pleine lune. tu secoues la tête, essayant de te reprendre. tu raffiches tant bien que mal le sourire qui a quitté tes lèvres, et accordes un regard plus timide au blond. au moins, ça me permet de passer un peu de temps avec toi.