Début février 2016 – Ce matin-là quand je me suis réveillé, jamais je n’aurais imaginé ce que j’allais apprendre des heures plus tôt. Pour moi, c’était une journée comme une autre. La neige est tombée durant la nuit en gros flocon. Avant de m’endormir, j’ai regardé les gros flocons blancs danser devant ma fenêtre. Je ne ferme jamais les volets car j’aime me réveiller avec la caresse du soleil sur ma peau. Et puis de toute façon, Saphir ne le permettrait pas. Saphir, c’est l’un de mes compagnons à quatre pattes. J’ai toujours rêvé d’avoir des animaux étant petite, malheureusement, ma mère me l’a jamais permis, elle disait que je n’étais pas assez mature et responsable pour m’en occuper. Aujourd’hui, son discours à totalement changer. Tout à changer entre nous depuis que j’ai décidé de partir de chez elle. On est plus proche, on rit plus, on s’engueule moins, on s’appelle énormément aussi. Parfois, il m’arrive de ne plus donner de signe de vie pendant deux ou trois jours. Oubliant carrément que Je possède un portable. Alors elle me « harcèle » à coup de messages ou d’appels. C’est drôle quand je repense à notre relation d’avant…
Sept heures, mon réveil sonne, je le fais taire rapidement et rabat la couverture sur ma tête. Deux minutes plus tard une masse tombe sur mon ventre et un petit museau tente de passer sur le drap. Pour cette sale bête aux regards bleus l’heure c’est l’heure, même le week-end, elle ose perturber mon sommeil à sept heures. Fâchée, je rejette la couverture et me redresse en même temps, effrayant ainsi l’autre chat qui garde toujours ces distances, craignant toujours mes changements d’humeurs. Saphir est la plus âgée, du coup, elle a plus l’habitude de mon caractère qu’Emeraude. Maintenant, vous savez comment se déroule mes matins dans mon appartement au dessus de ma boutique d’herbes. C’est bien pratique de vivre juste au dessus de son travail, on peut dormir plus longtemps le matin. Sauf qu’il a un mais et ce mais peut vraiment agacer. Mes clients réguliers savent que je vis au dessus et ils ne se privent pas de venir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit pour me demander plantes, huiles, tisanes, baumes et autres produits que je propose dans mon magasin. Alors une fois ça passe, aider une personne dans le besoin, ça ne fait jamais de mal. Seulement, quand cette personne vient tous les deux jours après la fermeture du magasin, là, ça devient carrément lourd. Heureusement, je ne suis pas toujours présente car j’ai rencontré un homme. C’était à mon arrivée à Glencullen au mois de juin, l’année dernière. Comme un peu prêt tout le monde, on a commencé à se fréquenter avant d’entamer une vraie relation. Ce soir, je vais rencontrer son père. Il n’a plus de mère depuis l’âge de dix ans. Elle est partie, et n’a plus jamais donné signe de vie. D'autres filles seraient stressée à l'heure qu'il est mais pas moi. Je ne suis pourtant pas la fille sûre d'elle, que rien ne fait peur. Je me dis tout simplement que rien d'horrible ne peut se produire. Au pire, il pourrait ne pas m'apprécier, vouloir que son fils me quitte pour une fille plus belle et intelligente. J'ai dis plus tôt qu'entre ma mère et moi ça va mieux, qu'on se dispute moi. Cet homme est notre seul sujet de dispute. D'après elle, il n'est pas assez bien et que je devrais me trouver quelqu'un d'autre. Elle sait frapper ou ça fait mal celle-là. Mais qu'importe je l'aime. C'est avec lui que je veux passer le restant de ma vie.
Les heures défilent et mon impatience grandit. L'aiguille des minutes a à peine commencer à bouger pour afficher dix-huit heures que je ferme déjà la boutique et file me préparer en perspective de ma soirée. Une soirée qui s'annonçait belle. La neige scintillaient à la lumière des lampadaires. Le feu crépite dans l'âtre et entre mon beau-papa et moi, il y a une certaine complicité dont je ne m'y attendais pas. Je ne sais pas si c'est l'alcool où juste le destin qui a voulu que les choses tournent ainsi, mais il se mit à parler de sa femme, la mère de mon copain. Il sortit une photo d'elle qu'il gardait toujours prêt de lui, la seule photo qui existe d'elle car tout le reste a été brûlé. Sa ressemblance avec moi est frappante. Cela m'aurait fait rire s'il n'avait pas enchaîné sur sa dispute avec elle et son départ alors qu'elle portait un enfant, une fille qui devrait avoir mon âge. Puis la dernière chose que j'ai retenu, c'est la tâche de naissance à la cuisse et comme par hasard, je l'ai aussi. Le malaise m'envahit tout entière. Ils me parlent mais je n'entends rien. Je n'ai encore jamais parlé de mon adoption à mon petit ami et je sais que je devrais lui en parler. Peut-être me rassura-t-il en me disant que je me fais des idées. Dans un élan, je lui raconte mon adoption et le seul souvenir que j'ai des parents qui m'ont abandonnés : une peluche bleue. Cet objet que j'ai encore sur mon lit le jour et dans l'armoire la nuit pour le préserver de mes deux monstres. Cet chose qui n'a aucune valeur. Pourtant, c'est à cause de lui qu'on est pratiquement sûre de mon lien de parenté avec eux car cette peluche aurait du m'être offert par mon grand-frère.
Les jours qui ont suivis, je les ai passé exclusivement avec mon « père biologique ». J'ai perdu un père et je venais d'en retrouver un autre. Je devrais être heureuse, mais, le fait que j'ai des sentiments pour mon frère et eu une relation intime avec lui me dégoûte et me trouble. Cependant, j'ai envie de le voir, d'entendre sa voix. Certes, on ne pourra plus s'embrasser et se dire des mots doux, mais est-ce une raison pour m'éviter ? Depuis plusieurs jours, il m'évite. Je sonne devant sa porte et il ne me répond pas. Je vois le rideau bougeait. Impuissante, je repars. Si je voulais, je pourrais utiliser mes pouvoirs de sorcière, si j'étais idiote bien entendu. Alors j'essaye jour après jour. Je l'appelle, je laisse des messages. Mais rien, de son côté c'est silence radio.
Du coup que fait une demoiselle dont le cœur est brisée ? Elle va dans un bar, boire et attend de ce faire accoster par un beau mec qui lui fera oublier ses ennuies le temps d'une nuit. D'accord, ça ne marche pas toujours. On risque souvent de s'endormir avant même de passer la première phase. Ou pire, de vomir sur sa belle robe.
Mi-février – Cela fait plusieurs soirs que je viens au Johnnie Fox's Pub. Je m'installe toujours au bar. Les résultats du test ne sont toujours pas encore arrivé. Mon « père » m'envoie un petit message pour me dire de ne pas m'inquiéter que ce genre de chose met toujours du temps à venir. Mais c'est pas ça qui m'inquiète le plus. C'est lui et son absence de réaction, lui que je devrais appeler frère.
acidbrain