identity card PRÉNOM(S) : nolan, le prénom que portait son grand-père maternel avant lui. il ne l'a jamais connu, décédé bien avant sa naissance. c'est un joli hommage, qui témoigne également de son appartenance au peuple irlandais. malgré tout, ce nom a toujours sonné étrange dans la bouche du jeune homme. comme s'il ne lui était pas destiné. AGE :  il est âgé de vingt-six ans. né en plein été, c'est un enfant du soleil, qui a regretté toute sa vie l'absence de ce dernier en irlande. s'il n'était pas si attaché à cette terre, il serait probablement ailleurs à l'heure qu'il est, dans un pays chaud et ensoleillé. PROFESSION : il est ambulancier, une formation qu'il a entamé tout de suite après être sorti de l'école secondaire. il exerce ce métier depuis un petit temps maintenant et l'apprécie. il se sent utile, de cette façon. ça compense en quelque sorte avec les meurtres qu'il commet à chaque pleine lune. il prend des vies, mais en sauve également. STATUT SOCIAL : célibataire, il a énormément de mal à entretenir une relation durable avec quelqu'un. en réalité, il a peur de l'attachement. peur de tenir à une personne et de la perdre, un jour. alors lorsqu'il rencontre quelqu'un, qu'il sympathise, il finit toujours par couper les ponts avant de commencer à s'attacher. ainsi, il n'a jamais connu de relation durable. RACE : nolan est un sorcier, enfant de la Déesse. si au début, il s'est retrouvé très confus en apprenant sa véritable nature, aujourd'hui il la chérit plus que n'importe quoi. d'une certaine façon, ça donne un sens à son existence, un but à sa vie. lui qui a depuis longtemps perdu toute croyance en la notion de famille, il retrouve aux côtés des sorciers l'impression d'appartenir à un tout. NATIONALITÉ : né à dublin, il est irlandais. ORIGINES : il est irlandais, avec un peu de sang gallois dans sa famille, du côté de son père. FAMILLE : les breslin, une famille banale, à l'histoire quasiment sans tâches. des parents modèles, aux carrières florissantes. deux beaux enfants,  avec un bel avenir en perspective. jusqu'au jour où la sœur aînée de nolan, eileen, disparût. les autorités ne la trouvèrent jamais. ce fut la seule ombre au tableau, la seule imperfection sur une vie quasiment idyllique. les parents eurent bien du mal à faire le deuil d'une fille qui n'était officiellement pas morte. s'ils ignorent la vérité, nolan, non. il sait que sa sœur est décédée, comment, pourquoi et qui a fait ça.

characterization passionné, réaliste, sincère, attentionné, déterminé, souriant, charmeur, charismatique, persuasif, dévoué, tactile ≡ impulsif, dépendant, fier, sarcastique, blessant, entêté, impatient, lunatique, perturbé, compliqué, égoïste ≡ c'est un dépendant affectif. il s'engage dans des relations très rapidement, mais se lasse aussi vite. il a constamment besoin de trouver de nouvelles relations, car il a peur d'être seul, d'être en manque d'affection. il cherche constamment ce type de sentiment chez les autres, car ça le fait se sentir bien, important. pourtant, il a peur de l'engagement réel. c'est en partie pour ça qu'il finit toujours pas perdre tout contact avec les gens qui s'attachent à lui. ≡ tuer ne le dérange pas. il adore la sensation qu'il a lorsqu'il touche du sang chaud. ≡ nolan est haut en couleurs et en nuance. il est difficile à cerner et à comprendre, car il est plein d'oppositions qui laissent souvent dubitatif les gens qui croisent son chemin. ≡ c'est le genre de personne qui n'a pas beaucoup de vrais amis, même s'il a l'air tout le temps entouré. il déteste la solitude. ≡ il a une vilaine cicatrice sur le flanc gauche, témoin de sa dernière rencontre avec un chasseur. ≡ il ne s'est jamais remis de la mort de sœur et encore aujourd'hui il lui arrive de se réveiller en sueur après un cauchemar. il a passé beaucoup d'années à essayer d'être connecté à sa sœur, et lorsqu'il a enfin pu la venger, il a compris que plus jamais il n'aurait de lien avec elle. depuis il se sent étrangement vide. ≡ il est sujet à des crises d'angoisse. il se contrôle suffisamment aujourd'hui pour ne pas en faire lorsqu'il est avec d'autres personnes. de toute façon, ses crises sont très souvent provoquées par la peur de finir seul. ≡ c'est quelqu'un qui a l'air très bien dans sa tête, à première vue. il a souvent le sourire, alors il est compliqué pour les personnes qui ne le connaissent pas de savoir qu'en réalité, nolan n'est pas si heureux que ça. ≡ il aime beaucoup lire des romans. il adore également regarder des séries, même s'il n'a pas toujours le temps. ≡ il a besoin de beaucoup d'heures de sommeil pour être en forme, ce qui n'est pas toujours compatible avec le métier qu'il exerce et le train de vie qu'il mène. ≡ il possède un chat, salem. il a évité le cliché de peu, puisque son chat est gris foncé et pas noir. ≡ il est toujours très bien habillé, il arrive à concilier le style et l'aspect confortable. ≡ il joue du piano, et ce depuis qu'il est enfant. aujourd'hui il maîtrise cet instrument à la perfection et adore en jouer, bien qu'il n'en ait pas chez lui par manque de place.

depuis quand habitez-vous à Glencullen ? Et pourquoi avoir choisi cette ville ? : Nolan a toujours vécu ici, aussi loin qu'il puisse s'en souvenir. Ses parents possèdent une grande maison aux alentours de la ville. Il apprécie le calme de Glencullen, mais à la fois sa proximité avec une grande ville telle que Dublin. Il a déménagé au centre ville dès qu'il en a eu l'occasion, il y a quelques années. Il est très attaché à cette bourgade qui l'a vu grandir et n'est pour l'instant pas prêt de la quitter. Avez-vous conscience de la présence de chasseurs, ou vous pensez-vous plus fort qu'eux de toute manière ? : Il a appris, peu de temps après avoir pris conscience de son état de sorcier, l'existence de chasseurs qui pourraient lui vouloir du mal. Après plusieurs rencontres malencontreuses, qui auraient pu se solder par sa mort, il a appris à se méfier d'eux, à rester discret et surtout à reconnaître les signes. Il ne se croit pas plus fort qu'eux, car ils connaissent les faiblesses de son espèce, mais ça ne l'empêche pas de vivre. Il les craint, de façon raisonnable, ce qui le rend plus prudent dans sa pratique de la magie. Croyez-vous en l'existence de divinités quelconques ? Avez-vous une religion ? Si oui, laquelle ? La pratiquez-vous sur une base régulière, ou pas du tout ? :  En tant que sorcier, il croit bien sûr en l'existence de la Déesse et de la Mort. Sa condition est une preuve plus que suffisante pour témoigner de la véracité de cette affirmation. Comme tout sorcier, il pratique le sacrifice à chaque pleine lune. Il lui arrive parfois d'adresser des prières à la Déesse, ou des remerciements. Avant de savoir qu'il était sorcier, Nolan ne croyait pas en Dieu. Si ses parents sont croyants, ils n'ont jamais tenté d'inculquer ces valeurs à leurs enfants.

PSEUDO : flyingsquirrel. PRENOM : maëlle. AGE : dix-neuf ans (je passe à une autre décennie cette année  ). COMMENTAIRE, SUGGESTION ? : nope, c'est perf.    AVATAR : sam claflin.    GROUPE : sorcerers. PERSONNAGE : inventé.

Le bois brûlait dans la cheminée, réchauffant toute la pièce à vivre. Nolan était installé sur le canapé, blotti dans un plaid. L'hiver avait frappé toute la région de plein fouet. Un hiver rigoureux, où les températures avaient chuté d'un coup. Depuis qu'il était rentré, le jeune garçon n'arrivait pas à se réchauffer. Son petit corps était secoué de spasmes, il n'avait jamais connu ça. Ses parents étaient dans la cuisine, occupés à préparer le dîner. C'était eux qui lui avaient dit de se couvrir. Mais rien n'y faisait. Il n'arrivait pas à arrêter de trembler. « Mets toi près de la cheminée. » C'était Eileen, qui était assise à côté de lui. Les sourcils froncés, elle essayait de comprendre ce qui arrivait à son petit frère. Accessoirement, il la dérangeait également alors qu'elle était en train de regarder la télévision. Toujours enroulé dans sa couverture, Nolan quitta le canapé et se traîna jusqu'à la cheminée, s'asseyant tout près d'elle. Alors qu'il sentait la chaleur irradiée de l'âtre, son regard se perdit dans les braises. Il observait les flammes danser sous ses yeux, le bois se consumer, petit à petit. Il ne pouvait détacher son regard, hypnotisé par ce spectacle. Il n'avait jamais été si fasciné par quelque chose de toute sa vie. Bientôt, tout disparut autour de lui. Il était seul, avec ce feu. Il pouvait presque entendre le crépitement des flammes, alors que les voix de la télévision n'étaient plus qu'un murmure lointain. Il oubliait tout, à ce moment précis. Il ne tremblait plus, il n'avait plus froid. Il était bien. Juste bien. Apaisé. Un sourire se forma sur son visage, sans qu'il n'y pense. Il posa sa main sur la vitre qui le séparait du brasier. Elle était chaude. Il aurait probablement retiré sa main, en temps normal, mais là, ça ne le dérangeait pas. D'une main qu'il ne contrôlait plus, il ouvrit la porte et sentit l'air chaud lui caresser le visage. Il tendit les doigts, doucement, vers la source de chaleur. Ses yeux ne quittaient pas le foyer, qui s'y reflétait même. « Nolan ! » Un cri strident, d'épouvante. En quelques secondes, il sentit une main se refermer autour de son bras et le tirer en arrière, avant qu'il ne puisse goûter aux flammes. Quelque peu sorti de sa transe, il n'arrivait pourtant pas à quitter la cheminée des yeux. « Mais tu es fou ! Pourquoi tu fais ça ? C'est dangereux ! Tu aurais pu te brûler ! » C'était sa mère, totalement paniquée. Elle l'avait repoussé à temps. Pourtant, le jeune garçon n'avait ressenti aucun danger, aucune peur. La chaleur, il l'avait trouvé apaisante, réconfortante. A aucun moment il n'avait senti le picotement que provoque une brûlure. Détachant son regard de l'âtre, il le plongea dans les yeux de sa mère. «  Désolé maman. » Elle secoua doucement la tête tout en passant une main dans les cheveux blonds de son fils. « Plus de bêtises, d'accord ? On va bientôt manger. » Elle repartit dans la cuisine, non sans accorder un dernier regard soucieux à Nolan. Ce dernier retourna s'installer sur le canapé, à côté d'Eileen qui le jaugeait de bas en haut. « T'es vraiment bizarre parfois. » Et c'était vrai, il l'était. Depuis toujours, il avait ce sentiment étrange en lui sur lequel il n'arrivait pas à mettre le doigt. Il n'était qu'un enfant, alors il ne réfléchissait pas trop à ce genre de choses. Mais il se sentait différent. Et ce qu'il venait de vivre, il savait que ça n'était pas commun.


Eileen n'était pas rentrée, aujourd'hui. A vrai dire, Nolan ne l'avait même pas remarqué, sur le coup. Il était sorti avec quelques amis, après sa journée au lycée. Il était rentré un peu plus tard que d'ordinaire et il était tout de suite allé s'enfermer dans sa chambre. Ses parents n'étaient pas encore à la maison. Et sa sœur, il n'y avait pas pensé. Peut-être était-elle dans sa chambre, peut-être en cours, peut-être en ville. Et il s'en fichait, à vrai dire. Elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait, ça lui importait peu tant qu'elle le laissait tranquille. C'était un sentiment plus que partagé, d'ailleurs. Il s'occupa comme il le faisait généralement, lisant un livre, regardant la télévision et éventuellement faire ses devoirs, lorsqu'il était motivé. Nolan n'était pas particulièrement un bon élève, contrairement à Eileen. Elle était intelligente et la favorite de leurs parents. Il le savait, il le ressentait. Lui était l'enfant étrange, celui qui commençait à poser des problèmes, celui qui avait une passion dévorante pour le feu. Plus tard, ses parents rentrèrent à la maison. Et c'est là qu'ils comprirent que leur fille n'était pas rentrée. Les parents étaient furieux, ils pensaient que leur aînée avait défié leur autorité, pour traîner avec des amis. Plusieurs coups de fils, plusieurs messages. Mais pas de réponse. Au fil des heures, l'inquiétude commença à grandir. Nolan essaya de joindre les quelques amis de sa sœur dont il avait connaissance. Mais personne ne l'avait revu depuis la fin des cours, lorsqu'elle avait pris le chemin de leur maison. Les parents décidèrent de joindre la police, mais on ne pouvait rien faire. Elle était majeure et la disparition était trop fraîche pour que l'on puisse appeler ça ainsi. Toute la famille alla se coucher, morte d'inquiétude. Nolan ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir. Il était rentré bien plus tôt et il n'avait pas remarqué l'absence d'Eileen. Peut-être que ça aurait changé quelque chose, s'il s'était inquiété plus tôt. Dans son lit, il se tournait et se retournait, incapable de trouver le sommeil. Il se sentait nauséeux, fiévreux. Le haut-le-cœur le prit de cours et il eut à peine le temps de se pencher hors de son lit avant de vomir ses tripes. Il se dégagea de sous les couvertures et sortit de sa chambre d'un pas incertain. Il descendit les escaliers, tremblant, et se dirigea vers le salon et la grande porte vitrée qui menait sur leur jardin. A peine était-il dehors, qu'il semblait retrouver des couleurs et des forces. Pendant un instant, il resta là, à prendre de grandes inspirations. Au bout de quelques minutes, il se sentait mieux. Il aurait pu rentrer, mais il n'en avait pas envie. Il ressentait le besoin de marcher, de s'échapper de cette maison qui l'étouffait. Ces pas le menèrent tout seul jusqu'à la forêt de Knocksink, non loin de chez lui. Les bois étaient lugubres, silencieux. Son souffle résonnait parmi les arbres. De temps en temps, une brindille craquait sous son pied. Il aurait dû être effrayé, de se retrouver ici en pleine nuit. Mais il ne l'était pas. Il avait l'impression d'être exactement là où il aurait dû être. Bientôt, une lueur commença à apparaître, entre les feuilles. Doucement, Nolan s'approcha, sans faire de bruit. Une voix s'élevait, perturbant le silence ambiant. Il ne s'agissait que d'un murmure, au début, mais plus il se rapprochait, plus le son devenait fort. Il n'arrivait pas à comprendre ces paroles, il ne s'agissait pas d'anglais. Il n'avait jamais entendu une telle langue et pourtant elle lui paraissait étrangement familière. Il trouva refuge derrière d'épais buissons, qui suffisaient à le camoufler, tout en lui laissant l'occasion de voir. Lorsque ses yeux se posèrent sur la scène, son sang se glaça dans ses veines. Il ne fit pas attention aux détails, ni aux bougies ni à l'odeur entêtante d'encens. Son regard était attiré par l'homme qui récitait ces mots étranges. Une lueur blanche émanait de lui, comme celle que Nolan pouvait voir sur lui-même. Quelque chose se dégageait de cet homme. Quelque chose de différent. Après un instant à l'observer, le regard du jeune homme fut attiré par la personne allongée au sol. Elle était attachée et bâillonnée, incapable de se débattre. Ses yeux s'attardèrent sur son visage, à peine visible et c'est là qu'il comprit. Il aurait pu la reconnaître dans n'importe quelle situation. Ces traits, il les connaissait depuis seize ans, depuis qu'il avait vu le jour. Elle avait toujours partagé sa vie. Eileen. Aucun son ne sortit de sa bouche. Il aurait probablement dû partir, prévenir quelqu'un. Mais il ne pouvait pas bouger. Ses jambes étaient complètement déconnectées de son cerveau. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était regarder. Il observa l'homme couper les poignets, les chevilles de sa sœur. Avec ce sang versé, elle devenait de plus en plus faible. Ses gémissements ne devenaient qu'un chuchotement. Et bientôt, l'homme lui porta le coup fatal, tranchant sa gorge tandis que le sang, hypnotisant, s'écoulait de la plaie. Et se fut terminé. En quelques secondes, Nolan retrouva ses esprits et il comprit qu'il devait partir. Sans se soucier du bruit qu'il pouvait faire, il partit en courant, loin de ce qu'il venait de voir. Il tremblait, de partout. Ça rendait sa course difficile. Il ne voyait rien, qui plus est. Il s'arrêta, après quelques minutes, pour vomir. Il tomba à genoux, lessivé. Il ne pouvait plus se relever. Puis tant pis, après tout. Il allait mourir ici, comme elle. Il ne savait pas s'il était capable de continuer, de toute façon. Pas après ce qu'il avait vu. Alors il se laissa aller contre cet arbre et ferma les yeux. Les larmes coulèrent toutes seules sur ses joues. Il était en état de choc, incapable de formuler des pensées cohérentes. Est-ce que ce qu'il avait vu était réel ? Hallucinait-il ? Il ne comprenait plus rien. Son cœur battait à tout rompre dans son crâne, il n'entendait que ça. « Eh, gamin. » Il manqua l'arrêt cardiaque de peu alors qu'une main se posait sur son épaule. S'était-il assoupi ? Il était incapable de le dire, il faisait toujours nuit. Et s'il avait espéré se réveiller dans la chaleur de son lit, il était toujours perdu en plein milieu de la forêt. « Ne panique pas, je suis comme toi. » Nolan fronça les sourcils, il ne comprenait rien. « A en juger par ton âge, c'est ta première fois. » De quoi parlait-elle, cette jeune femme ? Sa tête le lançait, il n'arrivait pas à se concentrer sur ce qu'elle pouvait bien lui dire. « Laisse moi t'aider. Il faut qu'on sorte d'ici, c'est pas forcément sûr dans le coin. » Probablement par désespoir, le garçon avait envie de la croire. Alors il la laissa attraper sa main et le relever. Et il la suivit, parce qu'elle lui promit de le ramener chez lui. Et qu'il avait envie de rentrer chez lui. De s'endormir, et d'oublier ce qu'il avait pu voir cette nuit.


« Quand j'vois ce qu'on dit de nous, dans les livres et tout. Ils comprennent rien. » Elsie secouait doucement la tête tandis qu'elle fermait l'épais libre qu'elle avait commandé sur internet, quelques jours plus tôt. « Bon, dis-moi, est-ce que ça avance tout ça ? » Elle quitta la chaise sur laquelle elle était assise pour venir s'asseoir à côté de lui sur le lit. Nolan leva les yeux du gaélique qu'il était en train de lire et qu'il comprenait, désormais. « Oui, c'est pas si compliqué. » Et le jeune homme commença à traduire tout ce qui était écrit, afin de prouver à son amie qu'il avait compris. Depuis qu'il l'avait rencontré, à cette nuit de pleine lune, il avait compris pourquoi il se sentait si différent. En le ramenant chez lui, Elsie lui avait expliqué qu'il était un sorcier. Elle aussi. Et depuis ce jour, elle ne l'avait plus quitté. Il ne savait expliqué pourquoi elle avait fait ça, mais elle s'était occupée de lui, de son éducation magique, depuis tout ce temps. Un peu moins de trois ans étaient passés depuis leur rencontre et il lui était toujours aussi reconnaissant. Parce qu'elle l'avait sorti de cet enfer, cette nuit là et qu'elle avait toujours su le guider jusqu'ici. Elle était à peine plus âgée que lui, mais elle était bien plus mûre. Elle n'avait eu personne pour la guider, lorsque ça lui était arrivé. Et elle lui avait avoué qu'elle s'était reconnue en lui, cette nuit. Complètement affolé, déboussolé. Nolan ne lui avait pas avoué, sur le coup, la véritable raison de son état. Mais rapidement, il avait appris à lui faire confiance et il lui avait confié ce qui s'était passé dans la forêt, cette nuit-là. Sa sœur, assassinée par l'un d'entre eux. Elsie était désolée, mais c'était leur condition qui les obligeait à commettre de tels actes. Et si Nolan l'avait compris, il ne le pardonnait pourtant pas. Ce visage, cet homme, il l'avait en tête. Chaque détail était gravé dans sa mémoire et il cultivait cette rage qui le poussait à continuer. Il s'accrochait à ce sentiment comme à une bouée, perdu en pleine mer. On avait jamais retrouvé le corps de Eileen. Et il n'était pas étonné, les sorciers savaient ce qu'ils faisaient. La police avait des pistes, des suspects, mais au final, jamais rien n'aboutit. Lui, savait très bien qui avait fait ça et pourquoi. Mais il se devait de le garder pour lui. Il devait écouter, tous les jours, ses parents pleurer leur fille perdue. Il les regardait entretenir cet espoir infime que peut-être, un jour, elle reviendrait. Et Nolan ne pouvait rien leur dire. Il devait faire semblant et ça le consumait, à petit feu. Ses parents ne lui accordaient plus aucune attention. Pour ne pas souffrir d'avantage, ils se noyaient dans leur travail, se détachaient de leur fils. Nolan se retrouvait seul, avec ses démons, à chercher de l'amour et de l'attention là où il pouvait l'obtenir. « Mais c'est qu'il sait lire, le garçon ! » Elsie le regardait avec un grand sourire taquin. Nolan la poussa légèrement, avant de poser son livre sur la table de chevet. « Sans rire Elsie, merci, vraiment. Je serais jamais assez reconnaissant, tu sais. » Et la jeune femme semblait gênée, mais elle se reprit rapidement, levant les yeux au ciel. « Tu veux me faire vomir avec tes déclarations mielleuses ? » Et elle se mit à rire, tandis qu'elle évitait de justesse Nolan qui s'apprêtait à la pousser une fois encore. Il l'observa retourner à sa chaise et reprendre la lecture de son livre. Cette femme, il l'aimait plus que n'importe qui sur cette Terre. Elle était tout ce qu'il avait. C'était son âme sœur, il en était persuadé. Elle était bien la seule à réussir à apaiser son cœur blessé et son âme tourmentée. Et peut-être que s'il était tellement attaché à elle, c'était parce qu'elle lui rappelait Eileen. Et surtout, parce qu'elle avait été là quand il en avait eu le plus besoin.


La flamme se reflétait dans ses yeux, tandis que Nolan observait le corps de sa dernière victime partir en cendres. Faire disparaître toutes les preuves, voilà ce qu'il devait faire, pour ne jamais qu'on le découvre. C'était devenu une habitude, depuis les années. Chaque mois, le même rituel, les même précautions. Trouver la victime idéale, celle qui apaiserait l'âme du jeune homme. Il prenait toujours la vie de quelqu'un au hasard, pour éviter de se sentir impliquer émotionnellement. Ces personnes, il ne les voyait pas comme tel et c'était en partie car il en connaissait rien d'elles. Il ne culpabilisait pas de tuer toutes ces personnes, il n'avait pas le choix. C'était sa vie, ou la leur. Alors il s'était fait à l'idée depuis bien longtemps. Il n'y prenait pas le plaisir que certains avaient, mais il devait avouer que ça ne le dérangeait pas. Et il pouvait très bien comprendre ceux qui s'y adonnaient avec passion. Cette sensation qu'il ressentait, cette adrénaline dans ces veines lorsqu'il effectuait le rituel, c'était grisant, jouissif. La vision du sang, hypnotique. Il avait pris l'habitude de toucher l'hémoglobine, lorsqu'elle était encore chaude, d'y plonger ses doigts, ses mains, parfois même dans les blessures béantes de ses victimes encore vivantes. Et ça aurait dû l’écœurer, mais sa vision de la vie et de la mort avait beaucoup changé depuis qu'il avait conscience de sa condition de sorcier. Une partie de lui ne lui appartenait plus vraiment. Un vent, violent, interrompit le cours de ses pensées. Le feu s'amenuisait, pour ne plus être qu'une petite braise, qu'il éteint du bout du pied. Il sentait une présence, non loin de là. Une énergie négative, qui lui donnait la chair de poule. « Tu sais, c'est mon endroit, ici. » Nolan se retourna, toisant l'homme qui venait d'apparaître. Il se figea sur place, tandis que la cadence de son cœur augmentait, que son sang commençait à bouillonner. L'homme avait des yeux sombres, presque noirs. Il avait quelques rides, qui étaient moins marquées, il y a quelques années, lorsqu'il l'avait vu pour la première fois, dans un tout autre endroit, mais avec des circonstances quasiment identiques. Seulement, il ne s'agissait plus du même Nolan. L'adolescent effrayé avait disparu depuis longtemps pour laisser place à un homme dont le code moral était plus qu'aléatoire. Et là, face au meurtrier de sa sœur, il n'avait plus aucunes limites. Il avait tant de fois imaginé ce moment, au cours des dernières années. Il l'avait espéré, mais rien n'était à la hauteur de ce qu'il pouvait ressentir maintenant. Il n'était contrôlé plus que par la rage, qui altérait tous ses sens, floutant sa vision, étouffant tous les sons. « Et ? C'est censé m'effrayer ? » Il essayait d'avoir l'air calme, mais c'était peine perdue. Sa voix était emplie d'émotions, alors que des flashs de cette nuit d'horreur lui revinrent en tête. C'était ce qui le poussa par dessus bord, qui le poussa à prononcer ces mots pour en finir. Et l'homme ne s'y attendait probablement pas, car il ne manifesta aucune résistance, d'abord. Et quand il commença à se débattre, c'était déjà trop tard. Pris d'une folie meurtrière, Nolan utilisa un sort pour immobiliser son ennemi, pour le mettre à sa merci. Alors, il prit sa dague et fit couler le sang. Il fit durer le supplice aussi longtemps qu'il put lui-même le supporter. Chaque cri, chaque pleur, il les destinait à sa sœur. C'était sa façon de le venger. Peut-être qu'elle n'aurait pas approuvé, mais lui, ça lui faisait du bien. Sur le moment du moins, car à peine le sorcier eut rendu son dernier souffle, que Nolan se sentit plus vide que jamais. Il resta là, un moment, immobile. Il avait espéré qu'en faisant ça, il réussirait à se rapprocher un peu plus d'Eileen. Mais il se sentait éloigné d'elle, plus que jamais. Alors il sut, que jamais il ne réussirait à reconnecter avec cette sœur qu'il avait perdu. Quelque chose se brisa en lui, ce jour là. Et ce sentiment, d'être vide, ne le quitta jamais vraiment.


Sa vie, il avait continué à la vivre, comme il le pouvait. Un emploi à l'hôpital de Dublin, qui compensait avec les vies qu'il enlevait, chaque mois. C'était ce qu'il se plaisait à penser. Au final, il n'était pas plus mauvais que n'importe qui. Entre deux urgences, deux pleines lunes, il essayait de panser les blessures de son être dans les bras d'une femme. Mais ça ne fonctionnait jamais bien longtemps. Ça ne durait jamais, cette passion, cet extase. Alors il abandonnait, il laissait des cœurs brisés et le sien, toujours en morceaux. Et il avançait. Il survivait. Grâce à sa Mère, probablement. Grâce à Elsie. Mais c'était bien ça le problème, il survivait. Et il avait envie de vivre, il en avait tellement envie, mais il n'y arrivait tout simplement pas. Il ne trouvait pas de but. Une existence vide, morne. Et des rebondissements, il n'en voyait plus beaucoup. Jusqu'à ce qu'elle débarque, et chamboule tout. Nerys. Une fille comme les autres, à la base. Un attachement, réciproque, puis une lassitude, commune. Alors il l'avait oublié, chassé dans un coin de son cerveau là où elle pourrait être totalement effacée de sa mémoire. Sauf qu'elle n'était pas de cet avis et qu'elle avait bien l'intention d'affirmer sa présence. Et si Nolan, il se complaît à dire que ça l'énerve, que ça l'agace, au fond, ça fait bien longtemps qu'il espérait qu'un jour, quelqu'un comme elle vienne se mettre en travers de son chemin.