happy together

On s'était dis qu'aller boire un verre un soir par semaine serait bien pour récupérer de nos vies professionnelles. Comme ça on avait le temps de discuter et d'oublier tous nos soucis quotidiens, car avouons-le nos vies n'étaient pas des plus drôles. Les gens ne savaient rien sur l'art et c'était déjà la première chose qui me chiffonna le matin même. « C'est bien un Matisse? » me demanda une spectatrice. Je me tourne vers elle et regarde l’œuvre montrée. « C'est relativement trop récent pour être un Matisse madame. Vous avez toutes les informations que vous cherchez, dans le dépliant qui se trouve à l'entrée madame. Ce sera d'une grande aide. » Un petit sourire, surtout rester calme pensais-je pendant à peu près toute la matinée. J'avais eu le droit à rester dans mon bureau lors du reste des visites, l'employé que j'avais relayé le matin même était enfin arrivé. Etre conservatrice, même dans un petit musée comme le mien n'était pas une tâche des plus simples et pour cause, il fallait toujours chercher de nouvelles œuvres à ajouter au catalogues, il fallait organisé des mois à l'avance une nouvelle exposition et lorsque tout allait bien c'était les expositions prévues qui n'allaient pas.

La ponctualité ne doit pas faire partie des gênes des uns et bouffer le cerveau des autres. C'est en rentrant chez moi, vers les 18heures que je pus enfin prendre une douche froide afin de délier tous les muscles crispés de mon dos. C'était peut-être le moment que j'enviais le plus de la journée, ce moment d'absence de soi absolue. Ce n'est qu'après moins d'une heure passée dans la salle de bain que je me mis à regarder le ciel de part ma fenêtre. J'avais parfois envie de voir l'univers et non pas ma petite vie de Dublinoise.

Lorsqu'il fut l'heure de partir, je pris le temps de verrouiller tout ce qui était des fenêtres, me connaissant j'allais rentrer chez moi et il y ferait moins quinze. Enfin, c'est en me laissant le temps d'arriver que je marchais jusqu'au bar. Je n'aimais pas reprendre le volant alors que j'avais bu, d'une part et de l'autre, j'étais ce genre de fille qui préférait l'air ambiant de cette ville perdue dans le noir que l'air conditionné d'une voiture. Ca avait toujours été comme ça, peut-être était-ce à cause de mon élément, ou alors juste parce que j'étais une fille de la nature. Lorsque j'arrivais, mon meilleur ami n'était pas là. Avec son travail, j'eus peur qu'il soit d’astreinte, alors aussitôt je pris mon téléphone et non, pas d'appels ou de messages, certainement était-il en route. Je souris alors au serveur et ce dernier s'approche pour avoir ma commande. « Une pinte de bière s'il te plaît ! » J'attendais là, au bar pour mon breuvage et dès que je l'eus, je partis m'asseoir un peu à l'écart. J'attendais tranquillement, après m'être installé, j'avais rapidement pris mon calepin et crachotait de petites esquisses, peut-être d'une nouvelle œuvre. Ce n'est que quelques minutes après avoir été concentrée sur l'amas de feuilles que je relevais la tête à cause du tintement de la porte. Grand sourire aux lèvres, il était là. « Je sais que tu aimes faire un peu de suspense, mais tu sais que je ne succomberais jamais à ton charme, non ? » Sa carrure était immense et je me suis levée pour l'embrasser rapidement et me remettre sur la banquette. « Tu peux m'en servir une deuxième ? » demandais-je alors au serveur et aussitôt, il s'exécuta.

Spoiler:

La journée était passée bien trop lentement au goût de Nolan. Pourtant, il n'avait pas manqué d'occupation, au travail, mais les heures semblaient ne pas défiler. C'était sûrement le fait de savoir que ce soir, il avait rendez-vous avec Elsie pour boire un verre. Le sorcier était impatient de revoir son amie, comme il l'était rarement en général. Mais la jeune femme n'était pas n'importe qui aux yeux du blond et elle n'avait pas n'importe quelle place dans son cœur. Alors la revoir, après plusieurs jours d'absence, c'était comme une bouffée d'air frais dans sa vie. Il savait que c'était le meilleur moyen pour lui de se changer les idées, d'oublier tous les détails dérangeant qui semblaient s'accumuler en ce moment.
C'est finalement un peu en retard que Nolan quitte l'hôpital, après avoir pris une bonne douche dans les vestiaires. Son sac sur l'épaule, il s'installe derrière le volant de sa voiture. Le pub n'est pas très loin - il faut dire que Glencullen n'est pas une ville immense – mais après toute une journée à courir dans tous les sens, le jeune homme est bien content de pouvoir s'offrir le luxe de ne pas marcher jusqu'au bar. Quelques minutes de trajet à peine, durant lesquelles Nolan fredonne la chanson qui passe à la radio. Il se gare finalement à quelques pas de l'établissement, et s'empresse de pousser la porte du pub. Un sourire éclaire son visage tandis que ses iris se fixent sur Elsie. Elle lui rend son sourire tandis qu'il approche, déposant son sac sur la chaise en face de celle de la jeune femme. « Je sais que tu aimes faire un peu de suspense, mais tu sais que je ne succomberais jamais à ton charme, non? » Un rire échappe à Nolan tandis qu'il s'approche de la jeune femme. Il l'embrasse sur la joue avant de la prendre rapidement dans ses bras. Ce contact lui a manqué, elle lui a manqué. Elsie, elle est tellement spéciale à ses yeux, qu'il a bien du mal à mettre des mots sur cette relation. Elle est sa meilleure amie, sans aucuns doutes, mais c'est bien plus que ça. Il lui est toujours reconnaissant de ce qu'elle a fait pour lui, il y a quelques années et il sait qu'il le sera pour le restant de sa vie. Rien ne l'obligeait à l'époque à l'aider, alors qu'il n'était qu'un gamin, mais elle l'a tout de même fait. Elle ne le connaissait pas et elle lui a tendu la main pour le relever. Parfois le sorcier se demande ce qu'il a bien pu faire pour mériter qu'une telle personne lui accorde son amitié. « Désolé pour le retard, c'était le rush aujourd'hui. » Il s'installe en face d'elle, tandis que le serveur revient vers eux. « Tu peux m'en servir une deuxième? » « La même chose pour moi! »  Rien de mieux qu'une pinte de bière. L'homme s'exécute, part pour réaliser leur commande, laissant les deux amis seuls. « Alors dis-moi, comment tu vas? Ça a été au musée aujourd'hui? » Il a envie de lui parler de tellement de choses, mais il préfère commencer par les banalités, comme ils le font toujours. Il a besoin de lui parler de la dernière pleine lune, de ces choses qu'il a vu et qu'elle a certainement vu elle aussi, mais aussi de Nerys.

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