Le St Patrick. Les personnes n’avaient plus que ce mot-là entre les lèvres. Une fête attendue par une grande partie des habitants de Glencullen, si ce n’est pas tout. Ce mot résonnait même au sein de l’hôpital, une grande partie de ses collègues avaient prévus de s’y rendre après le service, histoire de décompresser et de faire la fête. Alors que depuis quelque temps, la vie du jeune chasseur se résumait à passer ses journées et ses nuits dans ce lieu, c’était son moyen de garder un certain contrôle sur sa vie et sur les évènements qui semblaient se déchaîner comme un raz-de-marée. Le mot fête, ne lui était d’ailleurs même pas parvenu à l’esprit, alors que toutes ses connaissances, connaissent son goût plus que prononcé pour l’alcool et les fêtes. Aucune envie de faire la fête, il n'y avait pourtant été trainé, même s’il aurait pu faire sa tête de mule comme à son habitude quand on essaye de le forcer. Il ne pouvait pas mettre de côté les fêtes, qui sont un moyen à ses yeux, de passer un moment tranquille, un moment où le surnaturel n’existe plus, où il n’est qu’un simple jeune homme qui s’amuse. C’était un peu son dicton, aucune chasse pendant les fêtes. Autant dire que ses camarades avaient prévu leur coup, puisqu’il n’avait pas prévu de se rendre à la St Patrick, il n’avait rien aux couleurs de l’Irlande. Déguisé en un véritable leprechaun, le chapeau vert, le pantalon vert trop court, avec les chaussettes bien trop grandes, des trèfles dessiner sur ses joues. Heureusement que le ridicule ne tue pas et surtout qu’il n’avait pas peur du ridicule. Au contraire ça l’amusait, ça le mettait dans l’ambiance, provoquant en lui l’effet de la fête. Passant entre les stands, il ne s’y était pourtant pas arrêté, alors que son attirance pour la bière reste forte, moins que pour le whisky, mais n’en est pas moins négligeable. Mais, non Mr, avait trouvé un autre moyen de se servir, avec grâce et tendresse bien évidemment, puisqu’il venait d’attraper la première chope de bière qui venait de lui passer sous les yeux. Quoi quelqu’un la tenait ? Ce n’est qu’un détail ça et il le savait, c’était justement ça le plus amusant pour lui. Faisant alors face à la personne pour la saluer avec son chapeau de lutin vert « Merci d’avoir pensé à moi. Les leprechauns vous aiment. ». Un manque de respect des plus flagrants non ? Mais au moins il n’avait pas oublié la politesse, il avait soif, mais n’avait pas envie de faire la queue et d’attendre de longues minutes pour pouvoir sentir l’alcool glissé le long de sa gorge. À peine la bouche refermé, il avait repris sa route comme si tout était normal, portant la chope à ses lèvres pour soulager l’appel de l’alcool. Les pas rythmés par l’ambiance de la musique, se faufilant entre la foule, la chope se vidait à vue d’œil. Gobant le liquide comme s’il était un puits sans fond, ne laissant même pas le temps à son corps de s’adapter à cette averse d’alcool. Quitte à y avoir trainé, autant faire la fête à fond non ? Jour de liberté. Un jour où il n’était pas chasseur, un jour où il pouvait faire ou du moins essayer de faire abstraction du surnaturel, un jour où les sorciers et loups n’existent pas. Il se déhanchait au rythme de la musique comme s’il était seul, se fichant complètement de bousculer les personnes présentent, après tout, c’était al fête, on n’allait pas lui reprocher de s’éclater. Une chope après l’autre il s’enfonçait davantage, saluant les personnes qu’ils connaissaient de près ou de loin d’un signe de la main et d’un cri de guerre digne d’un chanteur d’opéra ayant avalé un oursin. Il avait arrêté de compté le nombre de bière, mais autant dire qu’il était déjà pompette, on pouvait facilement le voir à cette rougeur sur ses joues.

Une chope dans chaque main, ses yeux avaient fini par croiser une scène assez particulière. L’alcool dans le sang, ne l’aidait pas forcément pour adopté un comportement respectable, mais c’était la fête non . Son regard continuait de les fixer, Thaddeus et Azilis. Le monstre et la princesse. Partagé entre l’incompréhension et la haine, il fallait mettre de côté ce ressenti, agir comme si tout était parfait dans ce monde merveilleux. Ses bras s’étaient retrouvés autour du cou des deux individus, comme s’ils étaient les meilleurs amis au monde, ses pieds dansant sur le sol au rythme de la musique. « Souriez, vous êtes avec les leprechauns. » Couvrant par la suite la joue de la jeune Harkwood de baiser, un sourire aux lèvres, il affichait ses dents blanches sans retenue « Il est méchant avec ma princesse ? Tu veux que je le lèche ? Attends, laisse faire le leprechaun. » Il n’avait pas attendu une quelconque réponse, il attendait rarement des réponses à vrai dire pour agir. Tu agissais comme si tu ne le connaissais pas et pourtant c’était bien le contraire, mais le plus important pour le moment c’était Azilis. Il était donc venu sans aucun gène apparent lécher la joue de Thaddeus, étalant sa salive sans aucun remords, au pire des cas on mettra ça sur la faute de l’alcool, c’est tellement simple comme excuse et tout le monde y croit. « L’un de vous à soif ? »

HRP:

C'était ce genre de fête que Leith appréciait tout particulièrement. Les fêtes qui n'impliquaient pas de se prendre la tête avec des repas en famille, mais qui permettaient juste de se changer les idées et d'apprécier le moment présent. La St Patrick faisait probablement partie des célébrations qu'il aimait le plus, avec Nouvel An, entre autre. Alors dès le lever du jour, il s'était senti pris d'une euphorie qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps. Il avait passé la journée en compagnie d'Iseult, avait même réussi à la traîner jusqu'au défilé de Dublin (traîner n'étant pas réellement le mot le plus adéquate, puisqu'elle l'avait accompagné de bon cœur). Il avait presque l'impression que rien n'avait changé, par rapport à l'année dernière. Presque. C'était bien ce mot qui créait tout le problème dans sa vie dernièrement. Mais aujourd'hui, Leith avait décidé de ne pas penser à tout ça, de s'accorder une journée de répit pour pouvoir souffler et profiter. Et ça avait plutôt bien fonctionné jusque là. Iseult l'attendait dans le salon, tandis qu'il apparaissait dans la pièce après avoir jeté un coup d’œil au miroir. Il avait enfilé une chemise à carreaux aux tons verts, ainsi qu'un pantalon vert. Sur ses joues, la jeune femme s'était amusée à peindre le drapeau irlandais. Elle s'approchait de lui, deux verres en main. Il prit l'un des deux avant d'en vider le contenu. Iseult avait peut-être eu la main un peu forte sur l'alcool, mais ça n'était pas mauvais. « Fais attention, j'aimerais éviter d'avoir à te porter pour rentrer. » Un sourire taquin trouva sa place sur son visage tandis que sa fiancée s'approchait de lui pour déposer un nouveau baiser sur ses lèvres. Elle en profita pour lui passer un collier de fleurs autour du cou, qui achevait de le rendre ridicule. Mais il s'en contrefichait. La jeune femme prit sa main et Leith la suivit à l'extérieur de leur maison, non sans avoir fermé la porte derrière lui. Leur maison se trouvait tout près du centre de Glencullen, ce qui était bien pratique pour l'occasion. Ils ne tardèrent pas à arriver dans les rues animées, bientôt entourés par une foule de personnes habillées en vert, avec des peintures sur le visage, des chapeaux et même des déguisements. Décidément, il aimait sentir cette atmosphère légère parmi les habitants de la petite ville. Comme si rien n'était arrivé pendant ces dernières semaines. S'en était presque réconfortant. Alors qu'ils approchaient d'un stand, Leith se tourna vers Iseult pour répondre à sa question. « J'ai deux mains, j'pense que ça veut tout dire non?  » C'était étrange pour le brun de se comporter ainsi avec sa fiancée. Voilà longtemps qu'ils n'avaient pas échangé, partagé quelque chose avec une telle légèreté. Leith savait que leur discussion leur avait fait du bien, même si leur relation était encore fragile. Il regrettait désormais d'avoir repoussé l'échéance jusqu'ici. Mais au fond, il avait bien du mal à faire taire cette voix qui lui soufflait que tout ceci n'était qu'une mascarade de plus. Il n'avait pas été sincère avec elle, n'avait pas osé lui dire la vérité. Alors peut-être qu'ils allaient finalement réussir à reconstruire quelque chose, mais à quel prix? Construire une nouvelle relation basée sur des mensonges? Leith ne voulait pas de ça, et Iseult ne méritait pas ça non plus. Mais ce soir, juste ce soir, le loup souhaitait oublier toutes ces histoires. Juste le temps d'une soirée, faire comme si rien n'avait changé.

Il ignorait quelle mouche l'avait piquée, la rouquine, mais il ne comprenait pas beaucoup un tel comportement de sa part. Il fronça les sourcils devant une telle floraison d'injures, tout droit sorties des lippes de la belle. Il savait qu'elle ne mâchait pas ses mots -surtout en ce qui le concernait- mais il ne parvenait pas à trouver une raison logique à tout cela. Quelque chose lui laissait comprendre que c'était bien plus compliqué qu'il voulait bien le croire. Mais bien évidemment, cela blessa son ego. Il savait que la chasseuse et lui étaient encore loin d'avoir retrouvé leur complicité -et leur relation- d'antan. Mais après cette pleine lune désastreuse, et leurs retrouvailles sur l'oreiller, il pensait au moins avoir dépassé un cap. Que, bien qu'ils ne soient plus amis -le seraient-ils vraiment de nouveau, au fond? - ils pouvaient au moins partager une conversation polie et courtoise sans des menaces de mort toutes les secondes. Il fallait croire que non. Et voilà qu'elle le poussait. Azilis était en train de le pousser. Plutôt violemment, par ailleurs.  Et bien, je suis heureux de te voir, moi aussi ! Il manquait de tact. Like this is brand new information... Et en réalité, il se sentait quelque peu déboussolé. Il l'avait enlacé, une manière sincère de lui prouver son affection, et de lui montrer à quel point elle lui avait manqué. Mais le sorcier remarqua qu'un tel geste eut pour seul effet de la braquer encore plus. Décidément, les leprechauns avaient-ils versé quelque chose dans son verre ? De quoi tu parles ? Mais avant même qu'elle ait le temps de répondre, ou de lui montrer tout son amour en le frappant, une silhouette bien trop familière se glissa vers eux, et les enlaça. Aslan. Of course... Le chasseur empestait l'alcool, et Thaddeus se surprit à lever les yeux au ciel. Quand il ne s'amusait pas à le pourchasser à coup de poignard ou de flingue, son ex venait faire la fête en sa compagnie. Figures. Et... venait-il sérieusement de lui lécher la joue ? Thaddeus aurait pu apprécier un tel geste en privé, auparavant. Mais plus maintenant. Plus depuis qu'il s'était retrouvé seul dans son appartement, sans aucune explication, si ce n'est une promesse de mort de la part du français. Aucun doute, il voyait rouge. Aslan. Quelle belle surprise. Il se dégagea de son étreinte, sans même se soucier de la violence de ses gestes ou de la froideur de ses propos. Il avait beau avoir tourné la page, rien n'était pardonné. Et le vert festif de la soirée n'arrangerait rien à la situation, déjà bien trop tendu à son goût. Surtout que, désormais, il avait de l'ADN de son ex sur tout le visage. Gross. Non merci, je crois que je vais aller rejoindre Nol... Leanna débarqua bien vite, rentrant dans le jeu d'Aslan. Le sorcier lui sourit automatiquement, se sentant tout à fait de plus en plus mal à l'aise. Thaddeus adorait sa cousine, mais Aslan avait suffit à gâcher son humeur. Il regrettait d'avoir laissé son meilleur ami seul d'un seul coup. Ceci dit, il souhaitait toujours parler avec Azilis, et comprendre exactement ce qui ne tournait pas rond chez elle ce soir.

◇ beautiful hangover ◇

les traits fins de la jeune femme en face d’elle observés avec un peu d’attention de sa part – clare n’étant pas aussi soûle qu’elle voulait le laisser paraître – titillèrent le souvenir commun d’une rencontre hasardeuse en pleine forêt et d’un sauvetage inattendu de sa part. ainsi, la circonstance lui révéla son identité ; et si rire (pactiser) avec une sorcière s’avérait inattendu de sa part, n’était-ce pas ce que clarissa faisait depuis son arrivée à glencullen ? se lier à ces monstres, jouer la comédie avec eux, attendre le bon moment pour les trahir tous... elle ne connaissait rien de nerys, à part sa nature d’abomination. mais... mais. la chasseuse lui devait une dette, une dette de vie et clare ne prenait pas ça à la légère, bien qu’elle était dérangée de l’admettre. la brunette l’avait sauvée, alors que rien ne l’obligeait à le faire – elles étaient ennemies naturelles. au contraire, tout la poussait à continuer son chemin et laisser l’adolescente se vider de son sang. et étant donné que la rhodes ne l’avait pas fait – elle avait même usé de ses pouvoirs pour la garder vivante, blessure superficielle ou pas –, clarissa se surprenait à la considérer avec un certain respect – loin d’elle l’idée de voir tous les autres sorciers avec de l’estime, toutefois. « yep, it’s me. » un sourire sincère effleura ses yeux brillants de malice, tandis qu’elle fit glisser son doigt sur le goulot du verre qui avait été placé en face d’elle. « and nope, death won’t welcome yet. » partagea-t-elle d’un ton rieur, comme si se moquer de la mort était vraiment approprié. elle avait déjà tout oublié de leur spectateur. « but it’s a pleasure to see you too. how have you been ? » la jeune fille se retient de lui demander si ses sacrifices se portaient bien, elle ne voulait pas aller trop loin, non plus.

⎨ Stay with me a little longer I will wait for you, shadows creep and want grows stronger deeper than the truth. I can’t help but want oceans to part cause I’m overcome in this war of hearts.⎬ RUELLE.

La fête battait son plein, déjà. Les rires envahissaient le silence, les sourires éblouissaient les visages. Cora enviait ses sourires, elle essayait de les reproduire parfois mais elle échouait toujours misérablement. Alors elle se contentait de feindre un rictus minuscule sur ses lèvres gercées. Ses iris suivaient son meilleur ami des yeux, elle eut directement envie de le serrer dans ses bras, de le réconforter. Elle n'était pas en meilleure forme que lui mais elle était persuadée qu'à deux ce serait plus simple. Lorsqu'elle lui dit qu'elle aurait bien aimé boire également, il lui tendit une bouteille de bière peu entamée. Elle saisit le récipient et porta le goulot à ses lèvres. Elle avala quelques gorgées du liquide froid qui vint lui glacer la trachée. Elle le remercia par un signe de tête, un sourire accroché au coin des lèvres. Puis ses deux compagnons s'évaporèrent en quelques secondes seulement; Azilis s'en était allée avec ce sorcier pour laquelle elle ne portait pas beaucoup d'affection et Cilian était avec Astrée. La gamine se retrouvait seule, encore, un soupire s'échappa de sa bouche avant qu'elle n'y porte la bière une nouvelle fois. Elle finit la boisson en quelques gorgées, ça avait été rapide, beaucoup trop rapide, mais elle en avait plus besoin qu'autre chose. Cora vit une silhouette s'approcher d'elle, grand, blond, visage inconnu. « C'est bien ça. Enchantée Cain.  » dit-elle en levant sa bouteille de bière désormais vide. Elle le regardait Cora, le détaillait, s'attardait sur les traits de son visage pour bien l'imprimer dans son esprit. Jamais elle n'avait oublié un visage la gamine tant elle faisait attention aux détails. « On peut dire ça ! J'aurai bien besoin d'un autre verre. » ajouta-t-elle avec un grand sourire plaqué sur les lèvres. Un sincère, ils étaient rares ces temps-ci. Puis, ses yeux se tournèrent, attirés par une autre silhouette: mais qu'elle reconnaissait cette fois-ci. Ses pupilles jonglèrent entre les iris de l'homme qui s'était approché d'elle; Nolan, si sa mémoire ne lui jouait pas des tours. Ce qui était peu probable en vue de la nuit qu'ils avaient passé. « Si ça continue je vais finir par croire que tu me suis, tu sais. » La dernière fois qu'ils s'étaient vus, leurs échangent avaient été étranges, presque incontrôlés. Comme si ils ne leur avaient pas appartenus, comme si ils leur avait été imposés. Elle arqua un sourcil quand il parla d'Azilis et de son habitude à toujours filer avec Thaddeus, elle soupira, une nouvelle fois. Cela devenait presque une habitude un peu trop redondante à son goût. « Et oui, c'est bien ça, encore. À croire que c'est comme cela que c'est censé se dérouler; elle qui m'abandonne et toi qui vient me sauver de la solitude. » ajouta-t-elle avec un sourire inquisiteur. « Bien que cette fois-ci il semblerait que tu soies arrivé un peu en retard. » ses pupilles se posèrent sur Cain à ses côtés à qui elle adressa un nouveau sourire. Puis ses yeux se reposèrent sur le visage de Nolan. Elle se souvint à quel point elle l'avait trouvé charmant à cette fameuse soirée, et bien qu'elle avait été mise sous une sorte de contrôle venu de je-ne-sais-où, elle ne pouvait renier le fait qu'il avait un certain charme.

(∆∆∆)
1x04
today, we are irish

Elle ne faisait déjà plus attention à ce qu’il disait. Le pauvre, il n’avait aucune idée qu’en parlant comme ça, il ne faisait que l’attrister un peu plus – parce qu’elle n’acceptait pas que le monde continue de tourner, comme si de rien n’était, alors qu’elle et les deux personnes qu’elle avait de plus chères l’avait senti s’effondrer. De quoi tu parles ? Elle avait déjà ouvert la bouche, prête à faire déferler les mots. Elle allait le dire, elle allait y arriver. Elle n’était pas encore parvenue à le formuler à voix haute – Cora n’avait eu qu’à entendre le prénom du Harkwood et à lire dans les yeux d’Azilis pour comprendre ce qui était arrivé. Elle sentait la phrase coincée dans sa gorge, qui finirait bien par sortir. Elle fallait qu’elle le dise, autant parce que Thaddeus devait savoir qu’elle n’était d’humeur à rien que parce que, une fois dit, elle passerait à une sorte de nouvelle phase. Mais le bras de Thad, qu’il avait passé autour de ses épaules dans un élan d’affection, se trouva bientôt remplacé par un autre, presque tout aussi familier. Elle ne put réprimer un sourire à la vue du costume qu’Aslan avait revêtu – qui, il fallait l’avouer, lui allait comme un gant. Bien trop enjoué, c’est ce qu’il était. Mais il n’y avait qu’à contempler la chope qu’il tenait d’une main et son sourire indélébile pour comprendre qu’il n’y était pas allé de main morte. Elle ferme les yeux, les plissant exagérément, alors qu’une pluie de baisers s’abat sur ses joues – pluie qui lui met du baume au cœur. Elle n’a pas le temps de répondre à sa question qu’il met déjà sa menace à exécution, imbibant la joue du sorcier avec sa salive. Salive qu’il aurait probablement dû garder pour lui, à en juger par l’expression qui venait de se nicher sur le visage de Thaddeus. Le sourire d’Azilis s’élargit, minimalement – ce qui relevait du miracle. Elle était prête à prendre la parole, à tenter de lancer un sarcasme à Aslan, mais une fois encore, elle fut interrompue. Elle fronce les sourcils alors que le nom d’Aslan franchit les lèvres de Thad. Hold on a minute. «Vous vous con…» Elle ne pourrait décidément jamais en placer une. Elle lâche un minuscule soupire alors que le chasseur leur propose à boire. « Non, ça ira, merci. » C’était bien la première fois qu’elle déclinait une telle offre – et c’est à cet instant qu’elle saisit, que peut-être les gens trouveraient que quelque chose n’allait pas ; c’est à cet instant qu’elle comprend qu’elle n’aurait jamais dû venir. Une nouvelle personne vient rejoindre leur inédit trio, et c’en est trop. Trop pour Azilis qui n’était pas venue là pour ça. « Vous m’excuserez, je vais rejoindre les autres. » Elle n’omet pas de claquer un baiser sur la joue d’Aslan avant de se détacher de l’étreinte de son bras autour de son cou, et d’adresser un regard à Thaddeus. Elle ne savait pas trop ce qu’il pouvait y lire, dans ce regard, mais elle espérait qu’il comprendrait que ce soir, elle voulait échapper à tout ce qui n’était pas Cora ou Cilian. Qu’elle était là pour eux - pour Adam. Elle passe le bras sous celui de sa meilleure amie, salue les deux hommes avec qui elle discutait d’un sourire et d’un discret bonsoir, faisant vaguement le lien entre celui qui se tenait le plus près d’elle et l’homme qu’elle avait vu la torturer, deux lunes plus tôt – avant de tourner la tête, s’apercevant que quelqu’un manquait. Cilian. Elle s’apprêtait à demander à sa brune où il était passé, mais elle pose les yeux sur lui avant qu’aucun son n’ait pu se faire entendre. Et elle sent une panique étrange la submerger en remarquant qu’Astrée se tient devant lui – les mains sur les genoux, le visage rivés vers le sol. Bordel. Elle s’éloigne encore une fois de Cora (et Dieu savait comme elle aurait voulu passer le reste de cette soirée à ses côtés), pour aller les rejoindre. Elle s’aventure à poser une main sur le dos d’Astrée pour s’assurer que tout allait bien, mais, comme elle aurait dû s’y attendre, elle la rejette. Elle lève ensuite les yeux vers le blond, secoue doucement la tête, bouche-bée. « Tu lui as dit ? » A peine avait-elle terminé sa question qu’elle s’était avancé jusqu’à lui et qu’elle s’était répétée, hurlant presque cette fois. Elle continue, le ton toujours haussé, brassant l’air de ses bras ; lui rappelant que c’était de sa famille à elle qu’il s’agissait, qu’il n’avait pas à se mêler de leurs deuils à eux ; poussant même le bouchon assez loin pour lui crier qu’il devrait apprendre à gérer son propre deuil avant toute chose. Parce qu’elle craque, Azilis, elle se laisse se vider de tout ce qu’elle a sur le cœur, aidée par les sautes d’humeur qui commençaient à se faire connaître. Les larmes coulent, l’air lui manque, et elle écarte le sorcier de son chemin, tout comme le reste de la foule, jusqu’à atteindre une petite ruelle vide de monde. Elle s’adosse contre un mur, plaque ses mains sur son visage, avant de se laisser glisser jusqu’à se retrouver assise à même le sol, essayant de se calmer du mieux qu’elle pouvait.

Cilian n’était particulièrement surpris de la réaction d’Astrée. Lui non plus n’avait pas voulu y croire, au départ. Quand Lyle lui avait ramené le corps d’Adam, il était persuadé qu’il n’était pas vraiment mort. L’étudiant en médecine avait cependant dû très vite se rendre à l’évidence : le cœur ne battait plus, et déjà la peau devenait pâle et froide. Il ne pouvait que comprendre la réaction d’Astrée, et même si il avait voulu lui faire du mal, jadis, désormais voir sa détresse lui brisait le cœur une fois encore. Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche, de trouver les mots, que déjà Azilis débarquait sur lui comme une furie. Malgré l’alcool et l’irréalité du moment, il eut la bienséance d’avoir une pointe de frayeur en la voyant comme ça. Et ce qu’elle lui dit lui fait l’effet de pas un, pas deux, pas trois coups de couteaux en plein cœur mais une multitude. La rage et autre chose – la tristesse, sans aucun doute – déforment les traits de Cilian, qui la dévisage de son regard sombre. Mais elle a été si loin, tellement plus loin qu’il ne l’aurait cru, qu’il ne sait pas répondre avant qu’elle s’en aille. Et puis c’est un autre gars – qu’il ne connaît absolument pas – qui vient l’empoigner. « Qu’est-ce que tu lui as fait ? » C’est un humain, mais c’est peut être aussi un chasseur. Encore une fois, Cilian allait répliquer mais Astrée… Vient à sa rescousse. Elle ancre son regard bleu dans le sien, toujours aussi sombre. Et Cilian ne la lâche pas. Quelque chose a changé dans le regard de la brune. Il y reconnaît des choses qu’il a déjà ailleurs. De la compassion, même. La même tristesse qu’il voit dans son propre regard, tous les jours devant le miroir. Et puis, en un quart de seconde, il sent ses bras autour de lui, et son visage contre son torse. Cilian ne réfléchit pas, il réagit tout aussi vite et glisse ses bras autour d’elle. Une de ses mains vient même se nicher dans la nuque de la brune, comme il avait l’habitude de le faire avec Adam. Pour la soutenir, parce qu’il voulait être proche d’elle en ce moment. Et c’est là qu’il se décide à lui répondre. « C’était pas moi, je te jure. » Mais quelque part, Cilian sait qu’il ne doit pas insister. Qu’elle le croira, parce qu’elle l’enlace comme ça. Parce qu’elle a bien vu qu’ils aimaient tous les deux Adam, et qu’ils étaient tous les deux au bord du gouffre. « Je suis désolé. » Il souffle. Désolé de devoir lui annoncer la mort de son frère. De ne pas avoir pu le protéger. D’avoir même, quelque part, précipiter sa mort.

Les événements s’enchaînaient, avec une telle rapidité, qu'il n'avait pas tout suivit. L'alcool dans le sang ne l'aidait pas, il faut l'admettre, même s'il n'était pas ivre mort, comme bien souvent durant des fêtes, il n'était pas non plus en possession de tous ses moyens. Thaddeus, ne semblait pas avoir apprécié son geste plein d'amour, mais surtout plein de salive alcoolisé, en même temps, qui aurait apprécié ? Il ne l'avait pas fait de manière élégante et charmante, bien au contraire, ça avait été assez vulgaire. Tout allait beaucoup trop vite pour son esprit embrumé par l'alcool, mais il avait pu facilement remarquer que sa présence avait suffi à mettre le sorcier en rogne, à croire que les personnes de nos jours ne savaient plus faire la fête, oublier leur problème l'espace d'une nuit. Une troisième personne était apparu, en glissant de fausses pièces dans la poche de ton pantalon vert festif. Trop d'informations, à prendre en compte. Azilis, n'arrivait pas à placer un mot, et avait fini par vous laisser, après avoir déposé un tendre baiser sur la joue du chasseur. À ce simple geste, son visage affichait un sourire lumineux, la chope de bière toujours la main, il avait fini par la déposer, conscient que son état d'alcoolisation était déjà suffisamment élevé. Il s'apprêtait finalement à parler, à mettre encore sûrement Thaddeus davantage en colère, à le provoquer. Pas de la même manière que d'habitude, mais plus il le détesterait, moins il aura de chance que le sorcier vienne demander des explications et veuille revenir vers lui. C'était mieux ainsi, pour le Killingworth comme pour le chasseur. Mais la fête semblait avoir subi une pause, la musique s'était coupée, le silence se faisait pesant, alors que des hurlements retentissaient dans la rue. Incompréhension totale, As haussait un sourcil. Qu'est-ce qu'ils sont à crier ? Ça fait peut-être partie de la fête, c'est la seule raison qu'il voyait. Dans un élan d’intelligence des plus intenses, ses lèvres avaient fini par s'ouvrir. « BBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBBB ». Voilà ce qu'il avait fini par expulser de ses lèvres. Une simple réponse aux cris qui retentissait dans ce silence. C'était loin d'être intelligent, mais tout allait trop vite, il essayait de comprendre, même si hurler la lettre B de l'alphabet n'allait pas spécialement aider, c'était son moyen de montrer qu'il était égaré. Il déteste ne pas comprendre les événements, voir la situation glissée de ses mains comme s'il essayait d'attraper le vent. Et voilà, que la foule se met à courir comme un troupeau d'éléphants effrayé par une souris. Instinctivement, il était venu attraper le bras de Thaddeus, que ça lui plaise ou non, ce n'était pas son problème. Il savait que ce geste serait sûrement mal perçu par ce dernier qu'il allait imaginer le pire sûrement, mais dans l'immédiat, il s'en moquait royalement. L'entraînant avec lui, par la force, il suivait le courant de la foule, jusqu'à retrouver Azilis.  Il ne comprenait peut-être pas grand-chose, mais son instinct de chasseur parlait à la place de la raison. La situation n'était peut-être pas si grave que cela, mais là n'était pas la question, une foule en délire comme ça, qui courait en surveillant sans cesse ses arrières,ce n'est jamais bon signe. Courant dans tous les sens, traînant Thaddeus, il continuait sa recherche, cherchant l'Harkwood, il voulait s'assurer qu'elle allait bien. Mais pourquoi traîner le sorcier dans ce cas ? Il est le seul à pouvoir donner la réponse et autant dire, que celle-ci n'allait pas quitter ses lèvres. Il se moquait bien de savoir ce qui se passait, la sécurité de certaines personnes passait en priorité. « Si tu vois Azilis, tu me préviens. Met ta rage de côté, je te cognerais plus tard. Tu resteras avec elle, le temps que ça se calme. » il ne voulait pas que le sorcier pense que sa survie l'intéressait, même si le fait de l'avoir attrapé pour courir le trahissait, il devait lui faire croire que c'était simplement pour quelqu'un d'autre. Ses paroles sonnaient clairement dans son esprit comme : une fois qu'on a trouvé Az', vous partez d'ici, je resterait en arrière. Mais c'est un homme bien trop fier pour exprimer clairement son intention à cette personne qu'il est supposé haïr.

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Spoiler:

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revoir un visage familier - pas tant familier que ça, mais soit - te fait oublier la foule autour de toi. le monde, même. tu ne saurais dire ce qui t'as poussé à sauver clare, cette fameuse nuit. tu savais qu'elle était une chasseuse, tu l'as tout de suite deviné. ce n'était pas difficile pour quelqu'un qui apportait une certaine importance aux détails. et puis, il s'agissait de la pleine lune, surtout. l'instinct. encore et toujours. ton explication pour toutes les choses irrationnelles que tu fais. ça marche à tous les coups, pourquoi s'en priver? yep, it’s me. tu ne peux t'empêcher de répondre à son sourire. tu ne peux t'empêcher de te dire que finalement, tu as bien fait de sortir. t'es sincèrement contente de la voir, même si au fond, tu ne la connais pas. tu ne sais rien de cette jeune femme et pourtant, elle semble être ta bouffée d'air frais. tu ne peux qu'apprécier, étant donné que t'as l'étrange impression de suffoquer, ces derniers temps. and nope, death won’t welcome yet. tes lèvres s'écartent un peu plus, agrandissant le sourire que tu affiches. he doesn't know what he's missing. il, ton père. c'est naturellement que tu le personnifies, contrairement aux autres espèces. tu ne portes peut-être pas autant ta mère dans ton coeur que tu le devrais, mais tu respectes et aimes ton père. c'est probablement une des raisons pour laquelle mourir ne te dérange pas. entre autre. but it’s a pleasure to see you too. how have you been ? tu portes ta chope à tes lèvres et bois quelques gorgées avant de la reposer. tu hausses les épaules avec un faux dédain et esquisses un sourire narquois. saving people, being amazing. you know, the usual. tu ne plaisantes qu'à moitié. après tout, tu as bien sauvé deux humaines lors de la dernière pleine lune. ironiquement, tu les as empêché de finir en sacrifice. toi. tu te surprends à attendre les représailles de la lune. soudain, une sensation étrange parcourt tout ton corps, te donnant presque des frissons. quelque chose ne va pas. encore. et très vite, des cris commencent à se faire entendre. tu te tournes, même si tu n'en as pas besoin. t'as déjà ressentie ça auparavant. et ça n'annonce rien de bon. those motherfuckers, laisses-tu échapper. tu le savais. ce n'était qu'une question de temps. et ça ne te surprend qu'à moitié - pour ne pas dire pas du tout - qu'ils aient choisit ce moment précis. tu te tournes de nouveau vers clare et pose ta main sur son bras, instinctivement. we need to go. you need to go. now.

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 Le prétexte est parfait pour laisser couler l’alcool plus que de raison. Pas que la St Patrick l’enchante particulièrement, elle troque un bar miteux pour un autre, du mauvais alcool pour des effluves plus repoussantes encore. La parade avance et les silhouettes dansent sous les prunelles mortes qu’Eilis darde sur la foule. La nuit pare chaque personne d’un voile plus sombre et c’est à l’odeur que la louve se repère plus aisément, hérissée par les senteurs fauves de ses semblables, dégoûtée par le parfum de danger qui émane des sorciers. Elle les déteste et pourtant elle convient qu’en cette nuit de St Patrick, tout le monde soit convié à la fête, sans distinction de race, pour oublier les horreurs perpétrées plus tôt. Elle n’oublie pas, pourtant, le grimoire qui fut un instant passé entre ses doigts, la rage de n’avoir rien lu, rien compris si ce n’est qu’il était d’une importance capitale. Peut-être.
Elle ne sait plus vraiment et c’est l’excès d’alcool qui l’emporte dans son euphorie. Elle se pend au bras du premier venu tandis qu’à ses pieds, le chien fidèle grogne un peu sur chaque silhouette qui la frôle d’un peu trop près.
Puis les cris, les bousculades, l’animal qui se met à gronder et sa propre bête à elle qui s’agite sous l’odeur du sang et de la sueur. Aux sons qui lui percutent les tympans, aux cris strident, elle sait que quelque chose vient de perturber le flux paisible mais est incapable de savoir de quoi il retourne.
Un cri paniqué lui échappe, couinement désespéré de la louve en détresse. Elle n’est pas faite pour fuir, pas faite pour combattre. La dernière fois qu’elle a essayé, la bête l’a dévorée. La dernière fois qu’elle a essayé, elle a perdu.
Chaque seconde compte et la panique enfle tout autour d’elle. Incapable de faire un pas de plus, Eilis reste plantée là, figée, pétrifiée. Une blague, c’est une vaste blague, non ?
Ses doigts agrippent la manche du premier à croiser sa route et ses iris implorent l’aide et la clémence. Elle a besoin de quelqu’un. C'est la seule fois qu’elle voudra bien l’admettre, elle l’amazone indépendante qui met un point d’honneur à refuser l’assistanat.

Spoiler:

a feast for death
épisode 4 : topic commun

Le leprauchan sembla complétement ailleurs, ce type a vraiment trop bu. Il a à peine remarqué mon geste. Tant pis je m'éloigne doucement de lui et regarde rapidement Thaddeus, il semble être en forme. Tant mieux. Je retourne vers le bar et reprends ma bière, je bois deux trois gorgée. Tout le monde semble profiter de la soirée, c'est agréable à observer comme ambiance. Puis soudainement un cris résonna dans la rue et dans le bar. Un cri qui me glaça le sang. Les gens cessèrent de parler et un silence de terreur s'installa rapidement. Ce n'était pas n'importe quel cris, c'était un cri de terreur et de souffrance. Je posa ma peinte de bière sur le comptoir et me dirigea vers la rue pour tenter de comprendre ce qu'il se passe. Un deuxième cri surgit de nul part. Mon sang se glaça, quelque chose est en train d'arriver et ça n'a rien de bon. Je sortis dehors et regarda vers la source du bruit. Je vis alors des gens courir dans tous les sens, la panique commence à se répandre et j'essaie de garder mes esprits clair. Je n'ai aucune arme sur moi, il va falloir être prudente. J'essaie tant bien que mal d'aider les gens. Certains sont blessés. Mais bon sang que se passe-t-il ? Ça ne peu être l'œuvre de loup-garous, ce n'est pas la pleine lune. Je trace un chemin à travers la foule paniquée et je vois une jeune fille pétrifiée, je m'approche d'elle et elle m'attrape ensuite par la manche. Je lui dis alors ; "Hey, il ne faut pas rester là, c'est dangereux, viens suis moi !" je ne sais pas quoi faire ni où aller. Mais je ne compte pas laisser les gens mourir ce soir même si je ne sais pas qui cause toute cette terreur.

Spoiler:

Il voulut la suivre dés le moment où elle s'en alla, le laissant avec son ex comme seule compagnie.  Autant dire qu'il était loin d'être plus ravi. Il n'avait pas assez bu pour cela. Bien trop sobre, bien trop lucide, il aurait préféré ne jamais avoir à tomber sur Aslan. Cela lui rappelait trop de mauvais souvenirs, douloureux, incompréhensibles. Un maelström de sentiments qu'il n'était pas prêt à ranimer de sitôt. Le sorcier dévisagea son ex avec tout le venin dont il était capable. I still haven't forgiven you. Le message était clair comme de l'eau de roche. Et Thaddeus doutait qu'ils puissent définitivement passer la page un jour. Sans doute pas. Pas vraiment. Azil... il avait beau essayé de l'appeler, cela ne servait à rien. La rousse s'était perdue dans la masse grandissante des lieux, et il finit par la perdre de vue malgré toute sa bonne volonté. C'était peine perdue depuis le début. Il voulut s'éclipser, s'éloigner le plus possible d'Aslan et rejoindre Nolan, histoire de profiter de cette fin de soirée de la meilleure façon qui était. Quand il entendit les hurlements. Les cris de terreur qui accompagnaient la panique et les gestes brusques de la foule. Et Thaddeus les sentit. Ces horreurs de la nature qui lui faisait froid dans le dos. Il ne saurait vraiment dire pourquoi, mais un instant, il se sentit aussi vulnérable qu'un humain, perdue dans l'immensité terrifiante qu'était le surnaturel. Créature frêle et sans importance que l'on jette dans les flammes de l'enfer. Et bien évidemment, Aslan ne trouvait rien de mieux à faire que de se comporter comme un sombré crétin. L'envie de lui envoyer une énorme vague à la tête ne lui semblait plus si dérisoire tout d'un coup. Aslan, pour l'amour de Di... commeça-t-il à protester, des plus remontés. Mais, au final, le chasseur sembla recouvrer le peu de raison et de conscience qu'il lui restait. Ce dernier avait l'audace de toucher son bras, et de l'entraîner à sa suite. Et Thaddeus mourrait d'envie de l'assommer et de le laisser pour mort aux mains des nouveaux arrivants qui seraient plus que ravis d'un tel présent. Seulement, son coeur trahissait son attachement. Une lueur d'espoir, qu'il chassa bien vite. Aslan ne s'intéressait pas à lui. Il n'avait jamais tenu à lui. Jamais ! Azilis. Comme s'il allait l'abandonner. Il comptait bien la suivre comme une ombre, et ne jamais la quitter du regard. Il ne prit pas le temps d'acquiescer ou de se faire du soucis pour Aslan. Le chasseur pouvait bien se débrouiller seul, après tout. Une chevelure rousse entra dans son champ de vision et il fonça droit dans sa direction, posant une main directement sur son épaule. Toi et moi, on se lâche plus, je suis sérieux. Elle pouvait bien le taper et lui hurler dessus, il s'en moquait bien. Il avait l'habitude.

Spoiler:

◇ well, don't go around tonight
well, it's bound to take your life
there's a bad moon on the rise ◇

la personnification de la mort qui avait échappé à la sorcière ramena la brunette à la réalité de leur situation et de la nature de nerys, ce qui, en soit, clarissa n’avait jamais essayé d’oublier. saving people ? as if. une réponse ironique et désuète sur la langue, la jeune fille se mordit celle-ci pour empêcher son sourire amical de se transformer en un rictus cynique, qui lui était plus propre. as if. il ne fallait pas inverser les rôles, ici. « if you say so. » hochant la tête pour accompagner sa rétorsion légère achevée sur une gorgée de bière, l’instant, qui sépara sa réaction aux paroles de sa compagne et le cri inconnu, qui perturba les festivités, n’en fut que plus court et plus frappant pour clare. la réalisation glaçante paralysa les habitants de glencullen. l’ambiance bon enfant sembla prendre halte ; l’intervalle du présent se mit sur pause. le silence résonna comme une sentence douloureuse. l’attente des confirmations de ses craintes ne fit qu’emporter son palpitant dans une danse effrénée à des nuances d’anxiété, dont toute la foule semblait suinter. un. deux. trois. un second cri vint briser l’entracte. le deuxième acte reprit. la réalisation les frappa tous en même temps, alors que les têtes se tournaient vers les monstres assoiffés de sang, assoiffés d’énergie vitale. ils étaient là. et ce n’était que le début. ses ambres glissaient d’eux jusqu’à la cohue, ne se reposant qu'un bref instant sur nerys, alors qu'une injure échappa à cette dernière. la sorcière était au courant de quelque chose. « est-ce que tu sais…? » la suite de sa question resta en suspens sur ses lippes. elle était frustrée de ne pas savoir ce qui se passait, ce qu’ils étaient et le manque de contrôle la rendait furieuse. une rage bouillante sous son épiderme. idiote. elle n’avait pas prévenu ses parents de derniers évènements en date et ce manque d’attention de sa part lui retombait dessus. à cause de cela, elle se retrouvait dans l’ignorance la plus totale. alors que le bras de nerys glissait sur le sien, la brunette secoua la tête face à ce que celle-ci avait décidée pour elles deux. l’attrapant par l’épaule, la brune l’emporta entre les deux stands les plus proches, afin qu’elles ne se fassent pas embarquer, voire piétiner. « no, no, you need to go ! i have to take care of this. » une évidence pour la chasseuse. protéger les autres. elle n’allait pas laisser les humains sans défense se faire massacrer. car c’était exactement en quoi tout cela allait finir: un massacre. killingworth n’en doutait pas une seule seconde, une occasion parfaite s’était présentée pour ces abominations. un rassemblement des innocents, des âmes humaines, des brebis égarées, prêtes pour l’abattage. et quelle idée de penser que les précédents incidents n’allaient pas avoir de suite ; quelle bêtise de s’être autant laissés aller à la joie, à la légèreté, à l’amusement. ils n’avaient jamais été hors d’état du danger. l’épée de damocles avait toujours été au-dessus de leur tête, flageolante et menaçante. et la voilà qui s’abaissait enfin. « i’ll help you get out of the crowd, but i need to stay after. you’ll have to get home on your own, close all your doors and stay safe » play dead « … jusqu’à demain matin, au moins. tu comprends ? » l’hésitation dans son ténor s’était effritée au profit de la sévérité. sorcière ou pas, c’était maintenant son devoir de protéger nerys jusqu’à ce que celle-ci se retrouve en sécurité. la brunette lui parût être sur le point de protester, mais clare se détourna pour ne pas écouter sa riposte. ses orbites s’étaient tournées vers les civils, importés par la panique générale qui avait l’air d’animer les alentours. clarissa ne s’autorisait pas à ressentir l’alarme ambiante ; pas maintenant. la demoiselle avait appris à ne pas se laisser aller à l’affolement quand tout semblait dégénérer, depuis sa première fois, depuis que sa mère avait tentée de la noyer pour lui apprendre à ne pas finir aveuglée par les sentiments des autres, à ne jamais finir aveuglée par ses propres sensations. attrapant de sa main libre celle de rhodes, tandis que son verre à moitié vide retomba dans un bruit sourd sur l’herbe, elle se pencha jusqu’à sa botte, pour y attraper la dague, qui ne la quittait jamais, tout en ignorant l’arme à feu qu’elle se résignait à prendre avec soi, depuis ce qu'il lui était arrivé avec azilis et l’épisode de la forêt. « allons-y. » et elle la tira dans l’amas des créatures, fermement accrochée à la jaune femme.

Spoiler:

(∆∆∆)
1x04
today, we are irish

Les cris arrivent presque à percer ses tympans. Elle relève la tête, qu’elle avait cachée sous ses bras, et fait courir son regard partout autour d’elle, à l’affût d’un quelconque signe qui pourrait lui indiquer ce qu’il se passait. Elle plisse les sourcils alors que les alentours sont plongés dans un silence qu’ils n’auraient pas dû connaître en cette soirée du dix-sept mars. Tout ce qui se pressait dans son esprit quelques secondes plus tôt s’était comme évaporé à la simple entente de ces hurlements – stridents, perçants, pesants. Ce sont ces sens de chasseuse qui s’aiguisent, qui la guide et qui la font se remettre debout. Elle en oublie presque la détresse qu’elle avait sentie s’abattre sur ses épaules. Elle ne court pas, a simplement le pas très rapide alors qu’elle rejoint la foule qu’elle avait quittée – foule qui déjà s’éparpille, tente d’échapper à ceux qui venaient d’arriver. Elle n’arrive à les voir que de loin, mais leurs visages, elle les connaît. Elle les avait déjà vus, et ils la hantaient, parce qu’ils lui échappaient. Presque deux mois depuis que l’Ordre se penchait sur la question, essayant de comprendre ce qu’ils étaient réellement. Elle court, maintenant, inspecte chacun des visages qu’elle croise. Elle cherche Cora, elle cherche Cilian, elle cherche Astrée – elle cherche n’importe qui, en vérité, veut juste s’assurer que tout le monde va bien. Quelque part, un peu plus loin, elle distingue un roncier qui s’élève, et se dit que si elle arrivait à penser normalement, elle se serait dépêché d’aller mettre ce sorcier à terre. Mais elle ne sait plus penser comme il faut, recommence à tout remettre en question, exactement comme lors des années qui avaient précédé la mort de son père. Une main se pose sur son épaule et, par réflex, elle la retire, avant autant de violence qu’elle le peut. Avant de croiser ces iris vertes une nouvelle fois et de rattraper la main qu’elle venait de chasser, de peur qu’il s’en aille. Elle hoche la tête en entendant ses paroles, réussit miraculeusement à produire un minuscule sourire – celui qui voulait dire qu’elle était heureuse qu’il l’ait trouvée, qu’elle ne le laisserait pour rien au monde. Et puis, elle fronce les sourcils, se rendant soudain compte qu’il était seul. « Aslan ? » Elle ne parvient pas à faire sortir plus de mots de sa gorge, qui s’était nouée à l’instant même où les premiers hurlements avaient fait s’écrouler le silence sur la foule. Elle s’inquiète pour le chasseur autant qu’elle avait pu s’inquiéter pour n’importe qui d’autre. Il était avec Thaddeus quelques minutes plus tôt, il ne devait pas être bien loin. La main du sorcier toujours dans la sienne, elle l’entraîne, l’allure véloce, jusqu’à ce que son attention soit attirée par la silhouette de celui qu’elle cherchait. Elle lui attrape le bras, le force à la regarder droit dans les yeux. « T’as quelque chose sur toi ? » Il saurait qu’elle voulait parler de la moindre petite arme qu’il aurait pu emporter avec lui. Mais s’il était parti dans la même optique qu’Azilis – s’amuser, ne pas s’occuper de la mission qu’ils s’étaient vus octroyer –, il n’avait probablement rien pris. Elle tourne les yeux vers Thad, les ramène sur Aslan, plusieurs fois de suite. « Vous allez bien, au moins ? » Elle n’avait pas voulu exprimer son inquiétude à haute voix, parce qu’elle voyait ça comme une faiblesse – comme une question qui faisait tâche dans l’atmosphère dans laquelle ils baignaient désormais.

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Nolan ne peut s'empêcher de sourire lorsque Cora questionne le hasard qui les a encore une fois réuni. Bien sûr que tout ceci est étrange, mais le sorcier a connu bien plus perturbant, ces dernières semaines. En réalité, il aurait dû se douter que la jeune femme serait de sortie, ce soir. S'il avait quelques doutes, à cause des circonstances actuelles, à cause d'Adam, il n'était en vérité pas certain que l'entourage du chasseur soit au courant. Et même si la brune avait bel et bien appris la nouvelle, et bien il comprenait d'autant plus qu'elle ait eu besoin de sortir pour se changer les idées. C'était bien ce qu'il faisait, lui aussi. Essayer d'oublier son existence, essayer d'oublier les détails de sa vie qui ne lui convenaient pas. « Suivre les gens? C'est pas dans mes habitudes. » Ou alors juste pour les sacrifier. Il a envie d'ajouter ces quelques mots, d'observer la réaction de Cora, mais la présence du blond près d'eux l'en dissuade. Il ne connaît pas ce jeune homme, seule son aura parle pour lui. C'est un humain, mais quelque chose chez lui rebute Nolan. Un chasseur, probablement. Les paroles de la brune semble teintées d'un léger agacement qu'elle a bien du mal à dissimuler. Au fond, il peut le comprendre, même s'il ne se soucie pas de voir Thaddeus disparaître et réapparaître lorsqu'il passe la soirée avec lui. Alors il accorde un sourire à la chasseuse, se voulant réconfortant. « Peu importe, je sais que tu préfères ma compagnie. » Ce même sourire arrogant vient fendre son visage. Les souvenirs de la nuit sur la plage lui reviennent en mémoire, comme pour confirmer ses paroles. Bientôt Azilis réapparaît, pour quelques minutes seulement. Apparemment préoccupée, elle reprend vite la route, se fondant à nouveau dans la foule, suivie de près par Cain. Prenant quelques gorgées de sa bière, Nolan fait un pas vers Cora. « On finit toujours par se retrouver en tête à tête. » Cependant, le destin ne semble pas avoir le même genre de plans que la dernière fois pour eux. Alors qu'il s'apprête à ajouter quelque chose, un cri s'élève par-dessus la musique. Plus qu'un cri, il s'agit d'un hurlement, empli de terreur. Tous les sens de Nolan sont en alerte, alors que les musiciens ont cessé de jouer. Un silence de mort pèse sur toute la foule, avant qu'un autre cri ne vienne fendre l'air. Les iris du sorcier croisent ceux de Cora. L'adrénaline s'empare du corps du blond, alors que la foule commence à s'agiter, à paniquer. Les gens commencent à courir, dans tous les sens, sans savoir où aller. Nolan n'a pas besoin de les voir pour le savoir. L'atmosphère a changé, elle s'est alourdie, elle porte la marque de la mort. Ils sont là, ont décidé de profiter de la vulnérabilité des habitants de Glencullen. Toutes les recherches que Nolan a fait ces dernières semaines lui reviennent en mémoire. Ils sont perdus. Ils ne peuvent pas les vaincre, ils ne peuvent que fuir. Peut-être que sa nature sera un léger avantage, parmi autant d'humains et de loups, mais les nécromanciens ne font pas vraiment dans la solidarité. Et il ne peut s'empêcher de glisser son regard vers Cora, près de lui. Aussi peu qu'il la connaisse, il ne souhaite pas l'abandonner là. Alors, il se saisit de sa main. « On doit partir, sinon on est foutus. » Car s'ils leur tombent dessus, ils vont finir en sacrifice. C'est sûrement pour ça qu'ils sont là, pour trouver des victimes. Et Nolan refuse de participer à ce rituel en tant que sacrifice. Quelle ironie ça serait. Il entraîne alors Cora à l'opposé de la menace, essaye de se frayer un passage parmi la foule, mais ça n'est pas chose facile. Les cris continuent à fuser, personne ne semble comprendre ce qui est en train de leur arriver. Nolan n'ose plus se retourner, de peur de les voir d'un peu trop près, de se retrouver face à leur peau blanche et leurs yeux noirs.

a feast for death
épisode 4 : topic commun

Repousser par celle là même que tu pensais protéger, trop sûr de connaître sa vie entière. Elle a beau être ta meilleure amie, vous restez deux humains, faibles, fragiles avec le secret et leur vie à part. En réalité tu ne connais rien de la vie d'Astrée, celle qu'elle mène ici à Glencullen, avec ses amis qui restent des inconnus pour toi, sa famille, dont elle a parlé dans vos échanges par lettres, juste des mots sur des pages. Rien qui ne peut vraiment vous liez depuis tout ce temps, une idée que tu vas tacher de ne pas oublier, tu dois faire attention à elle, la protéger pour garder la seule personne dont tu es vraiment proche de ta famille et qui ne fait pas partie de ta famille. Alors que tu remontes rapidement le fil de tes idées, un cri surgit dans la foule, deux cris, trois, quatre.. sans en attendre une cinquième tu as déjà sorti une arme à feu de ton chaudron d'or, revenant à tes instincts de chasseur. Les visages blancs au loin, tu n'as jamais vu de pareils monstres, la voix d'Astrée dans ton dos, l'ordre de fuir, certainement pas diriger vers toi, mais plutôt vers son 'amis', s'il n'est pas plus au final. Tu ne portes pas un regard sur eux une seconde, oubliant le léger tracas t'aillant traversé l'esprit, la foule ce disperse, laissant une vue dégagée pour tes tires, même si tu n'as pas ton éternel sniper avec toi. Le pistolet dirigé vers un être albinos, un premier coup de feu retentis dans un bruit étouffé par les cris de terreur des habitants de Glencullen, touchant le monstre en pleine poitrine. Un coup porté à son terme et pourtant inefficace. Un peu étonné, tu te prépares rapidement à partir en arrières, chercher ton arme favorite chez toi, te mettre à l'abri pour tuer ses créatures plus facilement, en hauteur, sans même qu'elles puissent te toucher. Alors que tu prépares ton plan de fuite, le souvenir de quelque seconde avant que tu redeviennes le chasseur sérieux te frappe, Astrée est proche de toi, il faut fuir avec elle. Mordant l'intérieur de ta joue, la marque de punition à ton erreur, le manque d'habitude de chasser à deux ta fait oublier ton amie l'espace de quelques secondes, un acte impardonnable que tu punis par l'entrainement, mais pour le moment, tu dois protéger ton amie malgré vos capacités respectives et descendre quelques-uns de ces trucs tâchés de sang.

Ouille:

Le corps de la jeune femme est secoué de sanglots. Des sanglots qu’il comprend, même si aujourd’hui les larmes ont arrêté de couler depuis longtemps. Cilian la sert encore un peu plus, quand un cri perçant déchire la nuit. Silence. Astrée se détache un peu de lui. Un second cri retentit et c’est la panique. Cilian ne réfléchit pas, il décide qu’il doit la protéger, mais déjà la chasseuse l’enjoint de partir. Elle le pousse, puis elle part. Cilian jure doucement avant de se lancer après elle. « Astrée ! » Il l’aurait tué il y a encore quelques jours, et il ne voulait plus qu’une chose désormais : la protéger, serait-ce au prix de sa propre vie. Qui pourtant lui restait précieuse, même après la mort d’Adam. Finalement, Cilian voit Astrée avec son ami. Il ne le connaît pas mais il a confiance en ce type, qui s’est méfié de lui trop vite. Il se méfiera des autres tout aussi vite, il la protégera. Cilian continue sa course, tous ces évènements l’ont fait dessaoulé plus vite que d’habitude. Il veut voir ce qu’il se passe là devant, il veut voir d’où viennent les cris. Et de toute manière peut importe ce qui peut lui arriver. Azilis le déteste. Adam est mort. Peut importe.