Cela faisait désormais plusieurs semaines que Cassandra vivait à Glencullen, et n'ayant cours que les matins, sauf le jeudi où sa journée débutait à 8h et se terminait à 18h. Du coup, elle avait pas mal de temps pour travailler ses cours et les devoirs artistiques en tout genre qu'elle devait rendre toujours au plus vite. Mais, la jolie blonde devait aussi allait travailler au bar, pour le poste de serveuse qu'elle avait réussi à décrocher dés son arrivée. Certes, ça ne lui payer pas le loyer de l'appartement qu'elle louait mais, sa paie additionnée à la bourse qu'elle avait obtenu grâce à ses résultats scolaires et l'aide financière que ses parents avaient tant tenu à lui faire parvenir pour "sauver leur réputation et ne pas passer pour des parents indignes", tout cela contribuait au fait qu'elle vivait convenablement à Glencullen.

Aujourd'hui, c'était jeudi et la jeune femme avait à peine eût le temps de rentrer chez elle et de prendre une douche qu'elle avait dû se rendre au travail. Le bar dans lequel elle travaillait était situé en plein centre ville, à quinze minutes à pieds de son logement. Alors, après avoir pris sa douche, s'être habillée convenablement, sans mettre de vêtements provoquant pour ne pas s'attirer d'ennuis avec les quelques ivrognes et personnes mal élevées qui pouvaient être présentes au bar ou dans les rues de Glencullen, Cassie arpenta les rues en direction de ce fameux bar. Elle n'était désormais plus aussi tranquille qu'avant dans ses rues qui, pourtant, lorsqu'elle était plus jeune, elle avait adoré. Non, depuis ce massacre, car oui, on pouvait appelé cela massacrer lorsque plusieurs cadavres jonchent le sol d'un établissement, donc, depuis cet événement sanglant, Cassandra avait peur. Mais pas la peur comme certaines personnes peuvent avoir peur des chiens, des araignées... non, la peur qui vous fais faire des cauchemar en pleine nuit, revoyant les images qui s'étaient passés dans ce même bar, une peur qui, quand vous approchez du lieu où "l'événement traumatique", si l'on peut l'appeler ainsi, vous donne des sueurs froide dans le dos. Si, lorsque vous passez la porte, que vous sentez l'odeur d'alcool qui a imprégné les murs, vous avez l'impression de sentir l'odeur du sang des personnes tuées cette nuit. Nous parlons donc de cette peur-là ; car c'était cette peur que Cassandra Jane Kane ressentait à chaque fois qu'elle se rendait sur son lieu de travail. Peut-être qu'avec le temps, cela disparaîtrait. Mais à l'heure d'aujourd'hui, ce n'était pas le cas.

Mais, le pire dans tout ça, enfin... autre que ce massacre... ce fut la façon dont toutes ces personnes avaient été éliminé. Les "tueurs", d'après elle, n'était pas humains. Ce qu'ils étaient ? Elle n'en savait strictement rien. Mais, ce dont elle était sûre et certaine, c'est que ce qu'il s'était passé au bar ce soir là, défiait les lois de la nature. Ou en tout cas, les lois qu'elle connaissait. Elle qui n'était pas du genre à croire au monde surnaturel, malgré son côté très créatif et inventif, Cassandra ne pouvait expliquer ce qu'il s'était passé car ... ça relevait de la magie. Heureusement pour elle, ce soir là, lorsqu'elle avait vu ces... sorciers (pouvait-elle les appeler ainsi ? Elle n'en savait strictement rien.) faire tomber plusieurs hommes les uns après les autres, les faisant hurler de douleur (hurlement qu'elle entendait encore parfois la nuit, dans ses cauchemars.) elle s'était jetée au sol et aux côtés d'un cadavre, et avait fais semblant d'être morte. C'est d'ailleurs cela qui l'avait sauvé ce jour-là. Malheureusement, depuis, elle était effrayée de travailler là-bas. Mais elle le devait, elle voulait gagner son propre argent afin de se détacher financièrement de l'argent de ses parents qui, au fond, se fichait totalement d'elle. D'ailleurs, elle n'avait raconté à personne cet événement traumatique, et donc, encore moins à ses parents, qui ne l'auraient sans doute pas cru, et en plus, pris pour une folle et fais interner. Dans le secret bien entendu, afin de ne pas nuire à leur réputation qui leur était encore plus chère que leur propre enfant.

Au alentours de minuit, après des centaines de verres servis, quelques remarques déplacées de la part de personnes alcoolisées, de mains s'aventurant sur ses fesses qu'elle avait repoussé l'air de rien pour ne pas s'attirer les foudres des clients concernés, Cassie remit son manteau et sortit de l'établissement. C'était le moment le plus dur de la journée pour elle. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle avait passé plusieurs heures dans un endroit qui faisait grimper sa tension. D'une part parce qu'elle avait toujours peur de revoir surgir les sorciers et qu'un nouveau drame apparaisse. Et d'autre part parce que certains clients l'énervaient et pouvaient même la rabaisser, lui faisant des propositions plus obscènes les unes que les autres qu'elle faisait semblant de ne pas entendre. C'est pourquoi, en sortant de l'établissement, elle était toujours sur les nerfs. De plus, si les sorciers avait fais irruption dans un bar, cela voulait aussi dire qu'ils pouvaient se trouver n'importe où, notamment dans les rues qui menaient jusqu'à chez elle. Et c'est ainsi que, marchant d'un pas rapide dû à l'envie de s'enfermer à double tour chez elle, là où elle se croyait en sécurité, Cassie ne put s'empêcher de sursauter en entendant un bruit dans une ruelle perpendiculaire à la rue qu'elle emprunter à ce moment même, à quelques pas devant elle. Malgré tout, elle s'approcha prudemment, croisant les doigts pour que ce ne soit que le vent qui ait fait tomber quelques objets sur le sol. Alors qu'elle n'était qu'à deux pas de la ruelle, deux chats se courant après surgirent brusquement devant elle, la faisant reculer de quelques pas, le coeur tambourinant dans sa poitrine.

"Tout va bien Cassie... Tu deviens juste parano..."

La jeune Cassandra releva alors les yeux vers l'homme qui venait de s'adresser à elle. N'ayant jamais parlé à ce jeune homme qu'elle avait pourtant regardé de nombreuses fois, elle ne le reconnut donc pas, c'est pourquoi elle s'était crispée de peur. Peur que ce ne soit un de ces gars du bar, dans le meilleur des cas, ou bien pire, un des sorciers qui avaient attaqué le bar et qui la faisait cauchemardé. Oui, cette soirée-là l'avait énormément marqué. Et cela pouvait être compréhensible pour une simple humaine qui pensait que la seule chose surnaturelle dans ce monde était... en fait elle n'avait pas d'exemple puisque pour la belle Kane, le surnaturel n'existait que dans les contes, les films ou bien les livres. Mais pas dans la vraie vie. De plus, elle n'en avait parlé à personne. Son patron lui avait simplement ordonné de ne parler de ce qu'il s'était passé ce soir-là à personne, et que, lui-même, ne voulait pas en parler. Ainsi, elle avait fermé sa bouche. De toute façon, à qui aurait-elle bien pu en parler ? La jolie blonde avait bien trop peur de se faire enfermer dans un asile psychiatrique après avoir revendiqué haut et fort l'existence de sorciers, magiciens ou autres synonymes de cette espèce qui lui était parfaitement inconnu.

Malgré tout, après avoir relevé le regard vers le visage du jeune homme en face d'elle, elle le reconnut immédiatement. Et, même si elle était très très légèrement rassurée de découvrir qu'il s'agissait de ce jeune homme qu'elle avait regardé maintes et maintes fois et qui, lorsqu'il la regardait aussi, elle détournait le regard telle une adolescente prise sur le fait, malgré cela, elle en restait tout de même un peu sur la défensive. Tout ça, tout ça à cause d'un événement qui s'était passé rapidement et dont elle essayait de tout oublier, en vain. De plus, c'est vrai que la phrase qu'il venait de lui dire n'était pas forcément des plus rassurante. Elle espérait qu'il s'agissait simplement d'une maladresse de sa part, et non comme une manière de lui faire peur, en lui faisant indirectement comprendre qu'il allait soit lui faire du mal, soit pire, la tuer... Oui, Cassandra, depuis qu'elle était ici et avait vécu ce qui lui était arrivée, se faisait très rapidement des films. Heureusement pour elle, le brun se rattrapa en la rassurant sur le fait qu'il n'allait pas lui faire de mal car il était un ancien militaire et que ça allait à l'encontre de ses principes. Tant mieux. Alors qu'elle n'avait rien dis jusque là, se contentant de le regarder comme, il fallait bien avouer, elle savait faire puisque Cassie l'avait fais un nombre incalculable de fois, elle détourna les yeux des siens, regardant l'autre côté de la rue, puis derrière elle après avoir croisé ses bras sur sa poitrine. Rentrer jusqu'à chez elle, accompagnée par un inconnu n'était pas forcément des plus raisonnable. Mais, en même temps, ce soir, en plus d'avoir été effrayé par ses chats et agacée par certains clients, elle avait un peu plus peur que d'habitude de rentrer chez elle seule. D'ailleurs, elle pensait même, ces derniers temps, à quitter son boulot et se trouver un petit studio directement à Dublin. Malgré tout, Cassie adorait cette ville, ce calme. Mais la journée. Car la nuit, elle avait découvert une ville effrayante et plus sombre que ce que laisse paraître une simple nuit dans un village. Elle avait ce côté magique qu'elle ne savait expliqué... C'est après quelques longues secondes de silence que, enfin, la belle blonde lui répondit, peu sûre d'elle. Certes, elle était de nature assez timide et réservée, mais tout ça c'était un peu accentué depuis peu. Elle n'était pas tout à fait comme ça lorsqu'elle était arrivée à Glencullen. Oui, elle était un peu timide, mais elle avait généralement à surmonter un peu cette timidité ; de plus, elle n'était pas aussi effrayée chaque soir lorsqu'elle devait rentrer chez elle.

"Et bien... Je ne sais pas ce qui est le plus raisonnable : accepter ou refuser..."

Déjà qu'avant elle accordait difficilement sa confiance, désormais, c'était pire. Elle le regardait droit dans les yeux, comme pour voir s'il avait l'intention de vouloir lui faire du mal même s'il lui avait affirmé le contraire. Le mensonge était tellement simple pour certains qu'on ne pouvait pas toujours savoir si cette personne mentait ou non. Il ne restait plus qu'à regarder l'expression de leur regard qui était, la plupart du temps, une sorte de détecteur que Cassie aimait « utiliser » ; ce qu'elle faisait un peu ici, elle devait l'avouer. Même si elle était loin d'être une spécialiste du comportement humain, elle était très observatrice, pour le plus grand malheur de certains. Les chats de tout à l'heure refirent du bruit dans une ruelle non loin de là où ils étaient, faisant légèrement sursauter la belle étudiante.

"Tout bien refléchi... je veux bien oui."

Après tout, il était militaire, il n'allait sûrement pas lui faire de mal. Enfin... elle espérait. Au pire, elle avait sa bombe au poivre qu'elle s'était acheté récemment lors d'une de ses escapades à Dublin, dans sa poche, prête à être dégainé à la moindre agression. Bon, peut-être qu'une telle « arme » de défense était inutile sur une créature surnaturelle mais, après tout, même elles, avaient des yeux donc... logiquement, sur elles aussi, le gaz des bombes au poivre devraient avoir un effet « brûlant » non ?

La jeune femme ne put s'empêcher un très léger sourire lorsqu'il prononça cette phrase, sur le fait qu'il aurait pu trouver mieux comme phrase d'approche. Mais c'est vrai qu'il n'avait pas forcément pensé qu'en le disant ainsi, ça pouvait être mal interprété. Mais bon, l n'y avait pas mort d'hommes comme on dit, et heureusement d'ailleurs ! Cassandra voyait bien qu'il gardait ses distances avec elle, et ne faisait pas de gestes trop brusques qu'elle pourrait mal interprétée. Désormais, depuis qu'elle avait vécu cet événement, Cassie était une véritable trouillarde. Et davantage la nuit que le jour.

La belle blonde avait accepté qu'il la raccompagne car c'était toujours plus rassurant de marcher avec quelqu'un la nuit. Alors certes, elle ne le connaissait pas, mais elle l'avait déjà vu plusieurs fois, et lorsqu'il venait boire un coup au bar où elle travaillait, même s'il ne lui avait pas réellement parlé, ne commandant que ses boissons, il avait toujours été poli avec elle. Donc, elle n'avait rien à lui reprocher. Mais, c'est vrai qu'en réalité, elle ne le connaissait. Son visage lui inspirait simplement de la confiance. Chose qu'elle n'accordait d'ordinaire pas facilement. Et ce n'est pas parce qu'il lui plaisait, physiquement pour l'instant étant donné qu'ils ne se connaissaient pas, qu'elle allait lui accordait. Non, ça ne fonctionnait pas ainsi. Il fallait la mériter avec elle ; encore plus qu'avec une personne dite "normale".

Cassie hocha la tête à sa question. Si elle rentrait souvent seule chez elle ? Oui, on ne pouvait pas dire mieux en effet ! Elle rentrait pratiquement tout les soirs seule, marchant jusqu'à chez elle d'un pas rapide, le regard vif, l'oreille attentive, à la recherche de la moindre petite chose qui sorte de l'ordinaire. Le jeune homme ne se trompait pas non plus par rapport à cette peur qu'il avait dû ressentir. En même temps, ce ne devait pas être facile à ne pas voir en la regardant : les bras croisés sur sa poitrine, comme pour se protéger, sursautant au moindre bruit en tournant brusquement la tête vers celui-ci, frissonnant un peu lorsqu'une petite brise faisait son apparition et qui lui faisait froid dans le dos... et tout autres gestes ou comportements qu'elle pouvait avoir, inconsciemment.

"Oui, je rentre tous les soirs où je travaille. Et non, je ne suis pas bien rassurée la nuit en fait."

La jolie londonienne lui expliqua, ne racontant bien sûr pas la raison de cette peur qu'elle pouvait avoir. En plus, elle pourrait très bien expliqué cette peur par le fait d'avoir une petite phobie du noir. Ce qui n'était pas totalement faux puisqu'elle détestait se retrouver dans le noir. Même pour dormir, il lui fallait une petite source de lumière. Par exemple, dans sa chambre, elle avait le petit interrupteur de sa multiprise qui éclairait un tout petit peu sa chambre. Mais c'était suffisant pour elle ; tant qu'elle ne se retrouvait pas dans le noir complet. Bon, bien entendu, ce n'était pas la seule raison. Mais ça, elle n'allait pas en parler. à personne d'ailleurs, car elle redoutait de passer pour une folle destinée à être enfermée dans un asile.

Au signe de l'inconnu, qui ne l'était qu'à moitié finalement puisqu'elle l'avait déjà vu plusieurs fois, Cassie commença une nouvelle fois à marcher, en direction de l'appartement moyen qu'elle louait. Mais, cette fois-ci, d'un pas un peu plus tranquille que tout à l'heure où elle était à la limite de la course. Tout comme lui, elle ne savait pas vraiment quoi dire pour faire la discussion enfin... pas vraiment pour les mêmes raisons que lui. Tout simplement parce qu'elle n'était pas à l'aise dans les rues de Glencullen, la nuit. Peut-être que si cette "rencontre" s'était déroulée de jour, elle aurait su quoi dire. Peut-être même qu'elle aurait parlé naturellement malgré son petit penchant à être timide et réservée. Enfin, pour ça, rien est moins sûr ! A sa nouvelle question, Cassandra jeta un coup d'oeil vers lui avant de regarder de nouveau devant elle en haussant doucement les épaules.

"Je suis à Glencullen depuis fin août par là. Je suis ici pour mes études. Enfin... à Dublin." Cassie lui expliqua rapidement, sans entrer dans les détails car elle ne savait pas vraiment s'il était réellement intéressé par sa réponse ou bien si ça n'avait été que pour faire la discussion. "Au fait, comment est-ce que tu t'appelles ? Parce que je t'ai vu plusieurs fois mais... ça s'arrête là."

Cassandra lui demanda, haussant légèrement les épaules à la fin de sa phrase, comme pour souligner le "ça s'arrête là". Quant à lui, peut-être qu'il connaissait son prénom puisque son patron l'appelait souvent par son surnom "Cassie" pour qu'elle apporte les verres qu'elle lui avait commandé par exemple. Ou, comme aujourd'hui, où il lui avait demandé, ou plutôt ordonné, d'aller changer une ampoule du bar car lui ne pouvait pas monter sur une chaise à cause de son soi-disant problème à la cheville. Enfin, peut-être ne l'avait-il pas entendu les fois où il avait pu venir dans l'établissement où elle travaillait, c'était tout aussi possible.

Bien entendu, Cassandra n'était pas au courant de la nature surnaturelle de celui qu'elle avait observé plus ou moins discrètement, maintes et maintes fois. Dans le cas contraire, elle ne serait sûrement pas là, beaucoup plus calme que tout à l'heure, en train de discuter tranquillement de la raison de son installation à Glencullen ou bien encore de leurs prénoms. Non, elle serait plutôt en train de courir jusqu'à chez elle afin de s'enfermer dans son appartement dont la porte d'entrée ne résisterait sûrement pas à une attaque de loup. Même si elle n'aurait sûrement pas le temps de courir jusqu'à chez elle.

Killian ? C'était joli. La belle brune aimait bien ce prénom et il lui allait plutôt bien. En fait, elle trouvait ce prénom très doux, qui inspirait confiance. Mais la jeune femme savait parfaitement qu'il ne fallait ni se fier à l'apparence, ni sur une sensation (et encore moins une sensation par rapport à un prénom). Alors qu'elle allait répliquer sur son propre prénom pour le lui apprendre, elle n'en eût pas le temps car une détonation retenti, la faisant sursauter une énième fois. Mais, cette fois-ci, la jolie blonde sentie qu'il s'agissait de quelque chose de réellement dangereux. De toute façon, elle n'eût pas le temps d'y penser puisqu'elle fut attraper et plaquer contre le mur d'une ruelle étroite, une main sur sa bouche. La main de Killian qui lui empêchait de faire le moindre bruit. Son coeur tambourinait fortement dans sa poitrine et ses mains s'étaient agrippées à la veste du jeune homme, tentant par tout les moyens de se calmer puisqu'il lui avait demandé de ne faire ni geste, ni bruit. La jolie londonienne hocha alors la tête en le regardant dans les yeux afin de faire comprendre au beau brun qu'elle l'avait entendu et qu'elle ne ferait pas de bruit. Elle savait faire ça, elle l'avait déjà au bar une fois, lors de l'attaque de sorcier où elle avait fais semblant d'être morte.

Cassie le laissa s'éloigner d'elle, tenant malgré tout sa veste entre ses mains, restant proche de lui car, pour l'instant, il était la seule chose rassurante qui était près d'elle et la seule personne qui semblait être soucieux pour sa survie. Bon, elle devinait qu'il n'avait pas non plus envie de se faire blesser ou bien pire. Elle inspira profondément mais surtout silencieusement, fermant les yeux pour calmer mon coeur en entendant la dernière remarque de Killian, se demandant de quoi il s'agissait.

"Que se passe-t-il Killian ?" Elle lui demanda en murmurant le plus bas possible, comme il avait pu le faire précédemment, tournant son visage vers lui, restant appuyée contre le mur sur lequel il n'avait pas hésité à la pousser, tenant toujours sa veste serrée entre ses mains, sans s'en rendre vraiment compte sinon, sa timidité aurait repris le dessus et elle l'aurait sans doute lâché.

Des bagarres ? De simples bagarres alors qu'elle était sûre que cette détonation venait d'une arme à feu. La prenait-il pour une idiote ? Enfin bon, elle n'en dit rien car elle préférait penser qu'il voulait la rassurer en lui disant ça. Et puis, là tout de suite, elle avait simplement envie d'aller dans un endroit où elle serait en sécurité. Elle aimerait avoir un endroit comme ça mais malheureusement, elle n'en avait pas. Que ce soit à Glencullen comme à Londres chez ses parents. Elle n'avait pas d'endroit où elle se sentait bien. Chez ses parents, il aurait pu y avoir sa chambre mais non, celle-ci lui semblait étouffante. Et ici, ce n'était pas l'appartement presque insalubre qui pouvait la rassurer ou l'apaiser. Le bar où elle travaillait, n'en parlons même pas. Non, décidément, elle n'avait aucun endroit rassurant. Par ailleurs, Cassie fit semblant de ne pas avoir fais attention à la partie des "choses bizarres" dans cette ville dont parlait Kilian, préférant faire comme si elle n'était au courant de rien. Elle remarqua aussi qu'il l'avait appelé par son surnom, pensant simplement qu'il l'avait appris au bar, lorsque son patron l'avait appelé quelques fois, ne s'imaginant pas une seule seconde qu'en fait, il avait fait un minimum de recherches sur elle.

La jolie blonde, ayant calmé un peu son coeur, vit le jeune homme baisser le regard sur sa main qui tenait sa veste, se rendant compte qu'il s'agissait de SA main à elle, agrippée à la veste de Killian. Elle le lâcha alors, rougissant légèrement en murmurant un "désolée" timide. Cassandra hocha légèrement la tête lorsque le brun lui indiqua qu'ils devaient partir rapidement d'ici. Oui, partir semblait être une merveilleuse idée. "Ou tu préfères..." Ou tu préfères quoi ? Oui, elle voulait rentrer chez elle ou quelque part en tout cas, mais elle ne voulait pas rester dehors, dans les rues. La jeune femme le suivit alors après qu'il ait attrapé son poignet, marchant à ses côtés le plus discrètement possible. Son coeur ne put s'empêcher d'avoir un râté lorsqu'il lui indiqua qu'elle devrait peut-être penser à arrêter son travail dans ce bar qu'elle détestait de toute façon, parce qu'il y avait des choses bizarres qui s'y passait et qu'en plus il y avait eu un événement tout aussi étrange un de ces soirs. Elle fit "non" de la tête, devenant un peu pâle.

"Non, je n'y étais pas. Et... Je suis obligée de travailler parce que je veux changer d'appartement. Celui que je loue est...c'est une vraie horreur. Il me déprime presque.", la belle londonienne lui expliqua, préférant rester sur le sujet du "tu devrais démissionner", plutôt que l'événement qui l'avait réellement traumatisé. Le pire dans tout ça, c'était qu'elle était pratiquement persuadée que si elle demandait à ses parents de l'argent pour pouvoir déménagé, ils lui en donneraient après avoir râlé bien sûr, mais il lui en donneraient. Ce n'était pas l'argent qui manquait dans la famille Kane. Mais elle voulait se débrouiller seule, elle était débrouillarde et surtout têtue. La jeune femme s'était dis, en arrivant ici, qu'elle serait autonome, loin de sa famille qui, de toute façon, s'en foutait d'elle, donc, elle voulait vivre loin d'eux, loin de leur ignorance totale de leur propre fille et loin de leur argent.

Aucun autre moyen ? Oh si... Elle en avait. Un coup de téléphone à ses parents et c'était terminé. Sauf qu'elle en entendrait parler pendant cent sept ans et que moins elle avait affaire à eux, mieux elle se portait. Et puis, c'est vrai qu'elle avait aussi sa fierté et, demander de l'argent à ses parents pour pouvoir changer d'appartement, leur donnerait l'occasion de lui dire qu'ils l'avaient prévenu, qu'aller se "perdre à Glencullen", comme ils lui avait si bien dis, était une mauvaise idée. "Ce n'est pas aussi simple. Mais... tu as sans doute raison. Il va donc falloir que je me trouve un nouveau job, et un nouvel appartement...", la jeune femme haussa légèrement les épaules, même si un minuscule sourire apparaissait aux coins de ses lèvres. Un sourire tout simplement parce que l'idée de quitter son job et son appartement lui avait déjà traversé l'esprit. Mais sa raison lui avait soufflé de ne rien faire. Or, le fait que Killian le lui dise l'avait conforté dans cette idée qu'elle avait tenté d'éloigner de son esprit. Mais, en y repensant, c'était une bonne idée car si elle gardait son emploi dans ce bar soit elle allait se faire assassiner soit, un soir, elle a littéralement mourir de peur avec tout le stress qu'elle vivait en étant là-bas. C'était décidé, demain, elle appellerait ses parents pour lui demander de l'argent. Elle n'était pas obligée de leur dire ce qu'il s'était passé dans les détails. Elle pourrait simplement leur expliquait que l'appartement qu'elle avait loué sur Internet était insalubre et qu'elle n'avait pas les moyens de verser une caution avec, en plus, un mois de loyer pour l'instant. Ça passerait sans doute mieux, et elle aurait sûrement moins de reproches.

Après plusieurs minutes à marcher, la jeune femme ralentit finalement ses pas pour finir par s'arrêter devant un bâtiment qui ne payait vraiment pas de mine. Comment avait-elle pu louer un appartement dans un immeuble comme ça honnêtement ? Si, elle savait... Les photos devaient dater de l'époque où tout était neuf et, comme elle n'avait pas pu visiter avant de louer et qu'il semblait sympathique sur les photos, elle l'avait pris avant que quelqu'un d'autre ne le loue. Si elle avait su, elle se serait abstenue. "Bon et bien voilà.", sa phrase l'a fis légèrement sourire car elle sentait son hésitation, c'était mignon. D'ailleurs, quand il lui proposa son aide si elle venait à avoir un problème ou bien si elle voulait qu'il la raccompagne chez elle, Cassie hocha alors la tête, mettant une de ses mains dans la poche de sa veste et tendant l'autre vers lui "Hum... fais voir ton téléphone, je vais te marquer mon numéro.", elle lui proposa, s'étonnant elle-même d'avoir osé lui demander ça malgré sa timidité flagrante. "Enfin... si tu le veux bien sûr...", elle rajouta précipitamment. Après tout, peut-être qu'il s'en fichait royalement non ? remarque, s'il s'en fichait, il ne l'aurait sans doute pas raccompagné. Sauf s'il était doté d'une grande gentillesse.