~~~
and i can't help but notice, you reflect in this heart of mine
if you ever feel alone and the gare makes me hard to find
just know that i'm always parallel on the other side

La nuit venait à peine de tomber, emplissant Glencullen et ses environs d'un silence sourd, presque pesant. C'était à ce moment précis de la journée, alors que le crépuscule venait de s'éteindre, que tu te sentais le plus à ton aise. Peut-être à cause de ton habilité à te fondre dans les ombres et ton amour de l'invisibilité. Tu marchais sans bruits, tel un prédateur. Mais l'heure n'était pas à la chasse. Non, pas ce soir. La Lune était seulement à moitié pleine, dans le ciel noir. Si tu n'étais jamais totalement inoffensif, tu ne représentais cependant pas une menace directe pour les pauvres humains, pour le moment. Les mains dans les poches, la capuche rabaissée sur ton front, tu marchais d'un pas rapide en direction de ta demeure. Tu ne t'étais jamais lancé dans l'expérience de la conduite, persuadé que ce serait un véritable carnage. Et tu n'étais sans doute pas le faux. Tu avais bien du mal à coordonner l'ensemble de ton corps. Des vestiges de ton enfance subsistaient au fond de ton cerveau, t'empêchant de te transformer en Apollon dégourdi et charismatique. Mais ce n'était pas grave. Tu n'avais aucune envie de devenir le centre de l'attention. Le second rôle t'allait parfaitement. Tu préférais te cacher et observer, analyser avant d'agir. Les ténèbres étaient des alliés de premier choix. Tu pénétras rapidement dans la vieille maison que tu appelais ton chez-toi mais qui ressemblait à une bicoque à l'abandon. Le lierre grimpait sur les façades, les gouttières auraient bien eu besoin d'être nettoyées. L'intérieur n'était guère plus reluisant. Des meubles d'une autre époque, totalement dépareillés. En vérité, tu te fichais pas mal de l'aspect des choses. Cette tanière était la tienne. Et celle de Cilian également, puisque ta porte était toujours grande ouverte pour le jeune homme. Le blond était ici chez lui et ce, depuis des années. Tu acceptais sans problèmes de partager ton espace vital avec lui. Assis sur le canapé, une éternelle cigarette entre les doigts, il regardait – sans vraiment la voir – la télévision devant lui. Un livre était également ouvert sur ses genoux, sans que le sorcier ait eu l'air d'y jeter ne serait-ce qu'un coup d'oeil. Ton protégé était préoccupé, tu le savais. Tu le sentais. Tu avais appris à connaître les moindres de ses états d'âmes. Il était trop important pour toi pour que tu puisses te permettre l'erreur de ne pas le comprendre. « Salut. T'as pas beaucoup bougé depuis ce midi. » Croisant les bras sur ta poitrine, tu posas un regard de mère poule sur le jeune blond. Tu savais qu'il pensait à Adam. Son ami chasseur avec lequel il s'était disputé. Telle était la version que tu avais élaboré, grâce aux bribes d'informations délivrées par Cilian. Enfin, un ami … C'était bien plus que ça. « J'ai … J'ai vu Adam. Enfin je l'ai suivi. Parce que je voulais voir à quoi il ressemblait. » En vérité, cela faisait plusieurs jours que tu poursuivais le jeune chasseur. Tu avais appris son emploi du temps par coeur, afin de toujours savoir où tu pouvais le trouver. « Si ça peut t'aider à te sentir mieux, je peux le faire griller. Ou lui casser la figure. J'ai vu un film de combat, l'autre jour. Je crois que je pourrais faire la même chose. » Tu avais également regardé Star Wars et décidé que tu étais un Jedi et, Cilian, ton petit padawan. Mais bon.

partners in crime
ft/Lyle Raeken

Vers midi, il n'était plus vraiment certain, Lyle lui avait dit qu'il sortait. Cilian avait vaguement lâché un grognement indistinct en guise de réponse, et puis avait replongé son regard dans son bouquin. En soit, ses examens étaient terminés. Mais Cilian n’avait pas réussi à gravir les échelons des années de médecine en se contentant de se reposer sur ses lauriers. Qui l’eut cru, qu’un type comme lui pourrait devenir médecin. Il fumait comme un pompier, ne faisait pas de sport, et buvait plus de Guiness qu’il n’en était probablement recommandable – il aimait vraiment le goût, ceci dit -. Le livre était assez conséquent, et intéressant, mais comme d’habitude : il n’était pas assez concentré. Et contrairement à l’habitude qu’il avait eu depuis 3 ans, il ne pouvait pas simplement envoyer un message à l’objet de ses pensées, pour se distraire. Alors il se pencha et attrapa son paquet de clopes, qui était posé un peu plus loin, et en coinça une entre ses lèvres avant de l’allumer. Le cendrier était plus ou moins en équilibre sur l’accoudoir. Cilian l’attrapa, et posa sur son bouquin, toujours ouvert. Il dut encore se pencher pour attraper la télécommande et alluma la télévision. Pendant une heure et demi, Cilian se vida un peu la tête en regardant un téléfilm dans lequel il était étrangement pris. Son paquet de vida d’un quart, tandis que le cendrier se remplissait trop vite. Cilian soupira, à la fin du film, et se leva, avec une énième clope dans la bouche, et le cendrier entre ses doigts. Son bouquin, il le laissa sur le canapé et le blond se rendit dans la cuisine. Le soleil amorçait sa descente, dans le ciel. Un rapide coup d’œil à la montre indiqua au jeune homme qu’il était déjà un peu plus tard que 17h. Il n’avait pas encore faim. La cigarette avait ce don de lui couper l’appétit. C’était pour ça qu’il était si filiforme. Et puis, Cilian ne mangeait pas de viande, jamais. Il se sentait trop proche de la terre et de ses habitants, que pour accepter d’en manger un. Etrange, quand on sait qu’il ne rechignait pas à tuer des humains. Il ouvrit le frigo, et prit une bière, ce qui parfois consistait en son repas. La quantité de céréales dont était composée la bière était, après tout, assez consistante. Alors que le sorcier retournait vers le salon, il cru entendre un bruit venant du sous-sol. Cilian s’arrêta dans le couloir, et s’approcha de la porte de la cave. Il tendis l’oreille, mais n’entendit plus rien. Les sourcils froncés, il reprit sa marche vers le salon et à la seconde où il posa le regard sur son livre, il oublia les bruits qu’il avait entendu.

Le son de la télé était plus bas, la bière était entamée sur la table basse et il terminait sa cigarette quand Lyle rentra. Le regard du blond se détourna de l’objet de son attention, pour se poser sur son ami. « Salut. T'as pas beaucoup bougé depuis ce midi. » Cilian déplia ses longues jambes, et les replia autrement. Un sourire malicieux pris place sur ses lèvres. « J’étudie. » Menteur. Il se doute que Lyle s’inquiète. Lyle le couve, un peu trop, mais pas comme sa mère le couvait alors ça ne le dérange pas. Lui, il lui laisse sa liberté. Il veut juste s’assurer qu’il est bien, qu’il est heureux. Cilian l’aime, pour ça. C’est Lyle qui l’a libéré, c’est lui qui lui a offert cette nouvelle vie. Cilian n’oubliera jamais, et il essaie de le lui rendre dès qu’il le peut. « J'ai … J'ai vu Adam. Enfin je l'ai suivi. Parce que je voulais voir à quoi il ressemblait. » Cilian, qui avait pris sa bière pour en boire une gorgée, arrêta net son geste, la bouteille était à mi-chemin entre la table et lui, alors que sa cigarette dégageait encore un léger filet de fumée, dans le cendrier, après qu’il y ait écrasée. « Si ça peut t'aider à te sentir mieux, je peux le faire griller. Ou lui casser la figure. J'ai vu un film de combat, l'autre jour. Je crois que je pourrais faire la même chose. » Cilian reposa la bouteille, un peu trop abruptement, le bruit contre la table en bois était sonore. « Non, non Lyle. » Il ferme son livre, aussi, et le pose sur la table, près de la bouteille et du cendrier. « C’est mon problème, Adam. » Le problème de sa vie, il n’avait jamais fait plus magistrale connerie en vingt-trois petites années. « C’est un chasseur, il va te remarquer et… Quand il t’auras remarqué, il va te tuer. » Cilian se lève. Parfois, il a le sentiment que lui a grandit, mais pas Lyle. Lyle, c’est son mentor, pourtant. C’est lui qui lui a tout appris, c’est grâce à lui qu’il a put un peu crâner devant Clara ou Elric. Lyle c’est un peu aussi son deuxième grand frère. Il ne lui a jamais présenté Adam, il ne voulait pas. Il ne savait pas vraiment pourquoi, Cilian. Son instinct le lui dictait, et il l’écoutait, comme toujours. Personne, mieux qu’un autre sorcier, ne pouvait comprendre ça. Désormais, le sorcier était heureux de l’avoir suivit. Adam ne connaissait pas son ami, celui qui l’avait recueilli. Combien de temps avant que le chasseur ne fasse les maths, si il l’avait rencontré avant ? Cilian connaît Adam, il sait que le brun aurait compris assez vite. « Je le tuerai moi-même. » Plutôt crever.

~~~
and i can't help but notice, you reflect in this heart of mine
if you ever feel alone and the gare makes me hard to find
just know that i'm always parallel on the other side

« J'étudie. » Tu laissas échapper un petit rire moqueur. Mais bien sur. Et toi, tu allais prendre la suite d'Elizabeth en tant que reine d'Angleterre. Tu savais que Cilian essayait de te préserver, de te protéger. Vous aviez conclu un pacte silencieux, des années plus tôt. Être toujours là l'un pour l'autre, veiller sur vos arrières. Vous n'aviez pas besoin de le dire pour savoir que cela était réel. Tu aurais affronter une meute entière pour faire en sorte que le sorcier puisse avoir la vie sauve. Le blond écrasa sa cigarette dans le cendrier, laissant échapper un filet de fumée absolument terrible. Tu détestais cette odeur, elle te piquait le nez. Mais, encore une fois, c'était Cilian. Il aurait tout aussi bien pu transformer la maison en fumoir géant, tu n'en aurait eu cure. Tu détestais également le goût de l'alcool et particulièrement de cette bière qu'il adorait. En réalité, socialement, tu te comportais comme un petit garçon de douze ans, ignorant tout de la vie des 'grands'. Tu pouvais te montrer tellement innocent, parfois. Tu n'avais jamais bu jusqu'à l'excès, jamais touché à des substances illicites. Jamais embrassé de filles. Un véritable petit ange, immaculé par la déchéance des humains. Dommage que tu sois également un monstre sanguinaire, se languissant de donner la mort. Tu aurais pu être un véritable modèle de perfection. « Non, non Lyle. C'est mon problème, Adam. » Et tu le savais bien, tu le comprenais. Comme Charlotte était ton problème. Et, si tu n'en parlais pas à Cilian, c'était pour ne pas avoir à déposer de poids sur ses épaules. Tu savais qu'il faisait exactement la même chose avec toi. Mais tu voulais l'aider. Tellement. « C'est un chasseur, il va te remarquer et … Quand il t'aura remarqué, il va te tuer. » Tu haussas les épaules, l'air indifférent. Cela t'était bien égal. Voilà des années que tu craignais plus la mort. Après tout, le Dieu de la Mort était ton père. Tu n'avais pas à le craindre. Tu te savais fort, puissant. Tellement dangereux lorsqu'il te prenait de piquer une colère. Et, si tu n'étais pas assez stupide pour ignorer quel danger représentait les chasseurs, tu te pensais cependant apte à flanquer une bonne dérouillée à la plupart d'entre eux. Adam ne semblait pas très épais, tu n'aurais probablement aucun problème pour lui casser la mâchoire. Et tout un tas d'autres os, d'ailleurs. « Je le tuerai moi-même. » Tu fronças les sourcils. Si tu savais Cilian en colère contre le jeune homme, pour des raisons qui demeuraient quelque peu obscures, tu le pensais cependant pas assez enragé pour vouloir tuer celui qui avait ravi son cœur. Tu avais vu assez de film pour songer que tout cela n'était qu'une mascarade, un masque destiné à cacher la blessure reçue par le cœur de ton ami. Et tu ne pouvais lui en vouloir. Ton cœur était une plaie béante. Mais tu avais appris à vivre avec. « Je pourrais t'aider à le capturer. Et tu l'offrirais lors de la prochaine Lune. Ça, ce serait un sacré cadeau à notre Mère. » Parler du sacrifice à venir te rendit soudain nerveux. Tu savais très bien ce que tu avais caché, au sous-sol. Et que la prochaine pleine lune allait être cruciale pour toi. Terrible, mais cruciale. Pour la première fois de ton existence, tu allais désobéir à un ordre de ta sauveuse. Et autant dire que tu redoutais sa colère. « Ou alors, on pourrait juste le garder attaché dans un coin du salon. C'est comme tu préfères. En tout cas, je serais avec toi. Imagine que le reste de sa famille rapplique. Je te protégerais. » Car tu t'étais bien renseigné et tu avais appris qu'Adam appartenait à une famille nombreuse dont la plupart des membres résidaient à Glencullen. « Au fait, il y a des rats à la cave. N'y vas surtout pas, ils pourraient te mordre. Je crois … Je crois qu'ils ont la rage, ils sont très dangereux. » Comme pour approuver ton propos, tu hochas la tête vigoureusement. « Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose. » Ou que tu découvres mon vilain petit secret.

partners in crime
ft/Lyle Raeken

Lyle rit doucement, quand Cilian lui dit qu’il étudiait. Le sorcier le connait bien. Trop bien. Il se doute que Cilian n’a pas étudié du tout, même si à la base le blond en avait l’intention. Le jeune homme ne réagit pas au rire moqueur de son ami, et la conversation dérive sur Adam. La blessure est encore profonde, dans le coeur de Cilian. Il n’aime pas en parler, mais Lyle est aux premières loges pour voir ce que ça lui fait. Il le voit bien à se perdre parfois de manière tout à fait aléatoires, dans des pensées qu’il s’efforce de ne pas avoir. Il repasse tout au crible, Cilian. Chaque moment que sa mémoire a enregistré. Il cherche ce qu’il a loupé. La première est évidente : Adam n’a jamais demandé à le voir les soirs de pleine lune. Cilian trouvait ça incroyablement pratique, que ces soirs-là en particulier, Adam dormait chez lui. Ca évitait de devoir répondre à la question du “pourquoi tu ne dors pas à l’appart ?” qui, sans nulle doute, aurait finit par mettre de l’eau dans le gaz. Ces nuits-là, Cilian ne pouvait pas dormir, pas au risque de perdre sa vie si un loup le trouvait. Il n’avait aucun abris, tout comme Lyle, et ils devaient être sur leurs gardes. C’était la plus grande erreur de Cilian, celle qu’il aurait du remarquer. Mais il y en avait d’autres. Pourquoi est-ce qu’il n’avait jamais rencontré cette famille qu’Adam aimait tant ? En trois ans. Pourquoi est-ce qu’il n’avait jamais pu aller chez lui, pourquoi est-ce qu’Adam était si vague quant aux réunions de famille.

Lyle fronça les sourcils. Il ne le croyait pas. Cilian savait que son mentor et ami ne le croyait pas. Lui-même savait qu’il serait incapable de véritablement tuer Adam. Il le disait à ses amis sorcier, leur faisait croire qu’il tacherait sa lame du sang du chasseur dès qu’il en aurait l’occasion mais la vérité était toute autre, et Lyle le voyait bien. « Je pourrais t'aider à le capturer. Et tu l'offrirais lors de la prochaine Lune. Ça, ce serait un sacré cadeau à notre Mère. » L’idée était bonne. Cilian inspira longuement et hocha la tête. « Je sais que c’est ce qu’elle veut. » Comme tous les sorciers, il sentait parfois sa présence, à Elle. Il savait qu’elle voulait qu’il lui offre la vie de ce chasseur. Parfois, il en rêvait. Il voyait son père se repaître de l’âme du chasseur qui avait probablement tué quelques-uns de ses enfants. « Ou alors, on pourrait juste le garder attaché dans un coin du salon. C'est comme tu préfères. En tout cas, je serais avec toi. Imagine que le reste de sa famille rapplique. Je te protégerais. » Cilian sourit à son ami. « En fait, j’avais d’abord envie de tuer toute sa famille. » Et pour ça, il n’avait aucun problème d’exécution. Il avait déjà sa cible : Astrée Harkwood, la petite sœur d’Adam. Ensuite, il tuerait ses parents. La seule autre personne que Cilian ne voulait pas tuer, chez les Harkwood, était Azilis. C’était une très bonne amie, ils avaient d’ailleurs souvent traîner à 4, elle, Adam, Cora et lui. Mais c’était une chasseuse, si Adam l’était, Azilis l’était surement également. « Après la pleine lune… On pourrait… » L’énergie serait omniprésente en eux, c’était l’apogée de leur puissance. Cilian secoua la tête. « Je me débarrasserai de ce problème, t’en fais pas. »

« Au fait, il y a des rats à la cave. N'y vas surtout pas, ils pourraient te mordre. Je crois … Je crois qu'ils ont la rage, ils sont très dangereux. » Fit Lyle, tout à fait dans un autre registre. Cilian fronça les sourcils. Il avait l’impression que son ami essayait de détourner son attention mais… De quoi ? « Je ne voudrais pas qu'il t'arrive quelque chose. » Lyle essayait définitivement de détourner son attention. Cilian s’approcha, il devait dépasser Lyle pour sortir de la pièce. « Des rats ? » Malgré ce qu’on pourrait croire, Cilian était plutôt maniaque. Il fumait comme un pompier, mais il ne pouvait pas supporter de vivre dans une maison infestée de rats. « T’es un sorcier Lyle, comment ça se fait que t’as des rats qui savent vivre dans ta cave ? » Ca devait pas être très compliqué pour eux de les exterminer. Cilian dépassa son ami, pour se rendre près de la porte de la cave, mais Lyle le suivait.

~~~
and i can't help but notice, you reflect in this heart of mine
if you ever feel alone and the gare makes me hard to find
just know that i'm always parallel on the other side

« Je sais ce qu'elle veut. » Comme tout les sorciers, comme toi-même. Que les voix dans ta tête soient réelles ou non, tu savais toujours instinctivement ce que ta Mère attendait de toi, au-delà d'une obéissance parfaite. Tu connaissais ses goûts, en matière de sacrifice et, jusqu'alors, tu avais toujours veillé à la satisfaire. Tu ne lui avais jamais rien refusé, tuant mère de famille, innocent ou vieillard sans défense. Tu étais sans remords, ta conscience persuadée que tu agissais pour le meilleur bien. Mais cette fois, quelque chose avait changé. Alors que Cilian était prêt à offrir son âme-sœur à vos parents, tu rechignais à trancher la gorge de ton ange blond. Tu devenais un mauvais fils, c'était certain. Mais quelque chose d'encore plus fort que l'amour maternel te poussait à préserver Charlotte. Un sentiment que tu ne pouvais pas expliquer. Que tu ne voulais pas expliquer. « En fait, j'avais d'abord envie de tuer toute sa famille. » Tu acquiesças doucement, comme si ce que proposait Cilian était tout à fait courant. Tu aurais prêt à te plonger dans un bain de sang pour faire plaisir à ton ami. « Après la peine lune … On pourrait … » Une nouvelle fois, tu hochas la tête. Votre pouvoir serait à son apogée. Vous seriez quasiment invincibles, au sommet de votre puissance. Et alors, vous ne feriez qu'une bouchée  de ces quelques misérables chasseurs. « Je me débarrasserai de ce problème, t'en fais pas. » Cependant, tu ne pouvais pas t'en empêcher. Cilian était comme ton poussin, une petite chose mignonne et sans défenses que tu voulais toujours protéger. Pourtant, il était un prédateur, tout comme toi. Mais cet instinct presque maternel était désormais inséparable de ta propre personnalité. Et puis, vint le moment où un bruit indistinct se fit entendre depuis la cave. Bien entendu, tu savais ce que c'était, ce qui se tramait au sous-sol. Ton exutoire incarné sous forme humaine. Cette chose qui t'était devenue si chère, depuis si peu de temps. Ce pourquoi tu étais prêt à trahir tout tes principes. « Des rats ? » Et soudain, Cilian te dépassa afin de sortir de la pièce. Tes yeux s'agrandirent de stupeur, tandis que tu sentais une peur chronique déferler en toi. Si Cilian découvrait que tu possédais désormais une captive, tu savais qu'il ne t'aimerait plus. Qu'il s'enfuirait loin de loi, reniant cette amitié qui était ce que tu avais désormais de plus cher. Car, plus qu'un ami, le jeune sorcier était devenu comme un frère pour toi. Comme l'autre moitié de toi-même. Il avait marqué la fin de cette solitude pesante que tu avais vécu si rudement. Il t'avait conduit jusqu'à une nouvelle vie bien plus belle et agréable. « T'es un sorcier Lyle, comment ça se fait que t'as des rats qui savent vivre dans ta cave ? » Et bien entendu, cette tête brûlée se rua en direction de la cave. Il n'avait pas peur d'une bande de rats. Tu maugréas, t'insultant intérieurement. Quel idiot tu avais été. Des rats, c'était absolument ridicule. Tu devais rattraper le coup. Et rapidement, si tu voulais que ton secret demeure sauf. « C'est parce que … C'est parce que ce sont des rats radioactifs. Voilà. Tu risquerais d'être contaminé. » Tu lui adressas un sourire tremblotant, mais que tu voulais confiant.Tu passas devant lui, comme pour le pousser à retourner dans la pièce principale d'un geste nonchalant. « Ce n'est rien, viens, retournons là-bas. Qu'est-ce que tu me disais sur Adam déjà ? » Tu espérais pouvoir changer de sujet de conversation en le lançant sur son amour perdu.