I AIN'T RUNNIN' FROM MYSELF NO MORE.
ft/Nerys Rhodes

Il s’ennuyait terriblement. Chez Lyle, il n’y avait pas grand chose à faire. Son ami était partit faire allez savoir quoi, et Cilian essayait désespérément de se remettre à étudier son cours. La médecine demandait une certaine rigueur, même si c’était assez facile pour lui, au final. Il était un véritable passionné du corps humain, et l’étudiait avec curiosité. Cilian aimait comprendre son fonctionnement et donc la matière rentrait facilement dans son cerveau. Mais pas aujourd’hui. Parce qu’aujourd’hui encore, son esprit voguait ailleurs que dans ses cours. Il se souvenait des après-midi passées à l’appartement, où ils étudiaient tous les deux et où, parfois, l’un d’eux (lui) se levait pour distraire l’autre. Ca finissait généralement, au choix : contre un mur, une table, un bureau, sur le canapé ou dans le lit si ils avaient la patience d’attendre jusque là. Rien qu’y penser, Cilian avait le regard dans le vide et son bic était à tenu en l’air, dans sa main devenue immobile. Il revivait presque l’une de ces scènes, et un frisson parcouru son échine. Puis autre chose étreignit son cœur. Une douleur, amère et qui laissait un goût de pourriture sur sa langue. Il lâcha son stylo et se leva, faisant racler la chaise sur le sol. Cilian attrapa son téléphone portable et envoya un texto à Nerys. Il ne l’avait plus vue depuis longtemps, et il était sûre qu’elle, au moins, elle lui changerait les idées.

Alors qu’il mettait ses chaussures, son téléphone vibra sur le lit, à côté de lui. Il termina de faire ses lacets pour ensuite attraper le smartphone et lire le sms de Nerys. Elle était libre, et l’attendait à son appartement. Désormais que Cilian était retourné vivre au centre de Glencullen, Nerys habitait tout près. Cilian n’avait que quelques minutes de marche. Le vent glacial lui fouettait le visage, et il enfonça un peu plus sa tête dans sa large écharpe, et ses mains dans ses poches. C’était tellement pratique d’avoir Adam ! Il avait une voiture, au moins. Et malgré son permis, Cilian n’avait pas de voiture. Il arriva assez vite chez Nerys – poussé par le froid qui l’avait fait marcher plus vite – et sonna à sa porte. « C’est moi. » Fit-il dans l’interphone, elle lu ouvrit alors la lourde porte de l’immeuble et il s’engouffra à l’intérieur. Cilian grimpa jusqu’à l’appartement de Nerys et lui sourit en la voyant sur le pas de la porte. « Salut toi. » Fit-il en lui faisant la bise. « J’arrivais plus à étudier, pas moyen de me concentrer alors je viens squatter chez toi. » La bonne idée.

les journées te semblent incroyablement calmes, au travail. une petite boutique dans un petit village, on ne peut pas dire que la foule se bouscule. d'autant plus que t'as ouvert il n'y a pas si longtemps que ça. sans parler qu'on achète pas un meuble comme on achète du pain. tu savais que ça se passerait comme ça, au début en tout cas. tu fais face, essayant de t'occuper sur ton lieu de travail. il y a quelques jours, t'as reçu une sublime commode du dix-huitième siècle, en attente d'une bonne rénovation. tu te rappelles la réaction que t'as eu en la voyant pour la première fois. un enfant devant une confiserie. un sac entier de confiseries. tu ne l'as pas quitté depuis, faisant des aller-retours entre elle et le peu de clients que tu puisses voir passer. dans un premier temps, elle restait tranquillement dans ton arrière boutique. seulement aujourd'hui, t'as décidé de l'emmener chez toi. après tout, personne ne t'attendait à l'appartement, alors pourquoi pas. t'as contacté deux amis pour la transporter à ta place, ce qu'ils ont accepté volontier. tu fermes la boutique pour quelques jours - comme à chaque fois que la pleine lune approche, on est jamais trop prudent - alors il est hors de question que tu te tapes le trajet. tu ne veux pas non plus faire une pause, donc autant continuer chez toi. d'autant plus que tu possèdes deux chambres. tu relèves tes cheveux en chignon puis troques le haut que tu portais au travail pour une vieille chemise. tu te remets ensuite au travail. ta journée est terminé, mais t'aimes tellement ce que tu fais. après une bonne heure, t'entends ton téléphone sonner. cilian t'envoie un message. il veut te voir, ce qui déclenche automatiquement un sourire sur ton visage. tu t'empresses de te lever pour ouvrir la fenêtre de la chambre. tu ne t'en es pas rendue compte avant, mais les produits que t'utiles rendent l'air irrespirable. tu sors ensuite de la pièce, prenant soin de refermer la porte derrière toi. tu te diriges vers le coin cuisine pour te laver les mains et tu prépares ensuite quelques petits trucs pour l'arrivée de ton ami. ce qui ne tarde pas, d'ailleurs. tu vas répondre à l'interphone, mais tu sais déjà que c'est lui. juste au cas où. tu vas ensuite l'attendre sur le pas de la porte, impatiente de le revoir. ça fait un moment que tu ne l'as pas vu. trop à ton goût. ton sourire s'élargit donc naturellement à sa vue. salut toi. tu lui rends sa bise. j’arrivais plus à étudier, pas moyen de me concentrer alors je viens squatter chez toi. tu le laisses entrer, indiquant le salon avec ton bras. tu refermes ensuite la porte derrière vous. t'as bien fait, j'suis une très bonne distraction. un sourire fière aux lèvres, tu te diriges vers la salon avec lui, découvrant quelques bouteilles ainsi que de quoi grignoter sur la table basse. on perd pas les bonnes habitudes, hein.

I AIN'T RUNNIN' FROM MYSELF NO MORE.
ft/Nerys Rhodes

Nerys est une très bonne amie, un peu comme une soeur que Cilian aurait adoré avoir. Une soeur, il en a une, mais personne ne le sait. A part Adam. Il n’a jamais parlé de sa famille, et il n’en parlera jamais. A part si, un jour, ils réapparaissent, mais Cilian ne pense pas que ça arrivera. Augustus le couvre bien. « t'as bien fait, j'suis une très bonne distraction. » Cilian lâche un léger rire, avant de retirer sa veste et de la pendre lui-même au porte-manteau du hall. Il va ensuite dans le salon, avec son amie, et voit des boissons et de la nourriture sur la table basse. « on perd pas les bonnes habitudes, hein. » Cilian s’installe sur le canapé, n’attendant pas qu’elle l’invite à le faire. « Justement ce que j’avais besoin. » Nerys, c’était aussi un peu sa pote de beuverie. Encore un truc qu’Adam n’aimait pas, mais Nerys c’était son amie à lui, et il s’en fichait pas mal de ce que pouvait penser le chasseur, surtout depuis qu’il était devenu son ex-petit ami. « Tu bossais ? » Ca sent un peu le chimique, des produits que Cilian a déjà senti dans l’appartement de la brune. Il a l’odorat fin, Cilian, c’est peut être un truc de sorcier, il n’en sait pas grand chose… Finalement, le blond se penche pour attraper une bouteille. « Tu sais quoi ? C’est une bonne manière de fêter mon célibat récent. » Et voilà, il lâchait la bombe. C’était pas vraiment récent, mais il ne savait pas trop comment le dire aux gens. En plus, il savait que Nerys n’était déjà pas la plus grande fan de son ancien petit ami. Quand Adam le laissait tomber, pour ses obligations familiales – pour aller tuer des gens, en fait -, Nerys était presque toujours l’amie qu’il allait voir, et de chez qui il rentrait chez Lyle un peu trop bourré. Parfois, il dormait carrément sur son canapé, même si il n’aimait pas s’imposer comme ça. « T’as des verres, où on s’embarrasse pas de ça ? » Si ça ne tenait qu’à lui, il se plongerait déjà dans la délicieuse félicité qu’offre l’alcool.

tu ne passes pas assez de temps avec cilian à ton goût. avec ses études et ton travail, ce n'est pas toujours évident. d'autant plus que vous vaquez chacun à vos occupations de votre côté, en dehors de ça. alors ça te fait toujours un bien fou de le voir. t’éprouves une affection particulière pour le jeune homme, et ce depuis la première fois que tu l'as croisé. une rencontre banale, en soit, mais instinctive. tu fonctionnes à l'instant, toujours. tu rencontres quelqu'un et décides que oui, cette personne en vaut la peine. comme ça, au premier coup d'oeil. tu ne t'es pas trompée sur ce coup. tu prends place aux côtés de ton ami. justement ce que j’avais besoin. un léger sourire aux lèvres, t’acquiesces d'un simple signe de la tête. c'est toujours ce dont vous avez besoin. à vrai dire, même lorsque ce n'est pas le cas, ça ne vous empêche pas de passer des soirées entières à boire. dans ces moments là, vous finissez rarement dans un bon état. il lui est déjà arrivé plusieurs fois de dormir sur ton canapé. tu sais qu'il n'aime pas s'imposer, mais en réalité tu ne lui laisses pas le choix. en bonne maman poule que tu es - toujours à protéger les autres - tu ne peux simplement pas le laisser repartir alors qu'il marche à peine droit. tu bossais ? un nouveau hochement de tête. oui, j'ai ramené un meuble de la boutique. il est dans la chambre d'ami. à vrai dire, t'as beau avoir officiellement une deuxième chambre, cette pièce n'a jamais accueillit de lit. pas définitivement, du moins. tu t'en sers principalement pour bosser. des produits traînent un peu partout, une bâche recouvre le sol. un vrai petit atelier improvisé. tu sais quoi ? c’est une bonne manière de fêter mon célibat récent. tu fronces les sourcils, un peu étonnée. sur le coup, t'as l'impression de mal avoir entendu. mais après quelques secondes, tu réalises que non. il vient bien de dire qu'il est célibataire. t'as l'impression d'avoir loupé un gros épisode. tu sais que leur relation n'était pas parfaite, étant donné que c'est chez toi que cilian venait se réfugier - un peu trop souvent à ton goût, d'ailleurs. non pas que ça te dérangeait, mais ça signifiait surtout que les choses étaient compliquées. tu n'en savais pas plus que ça, mais ça te suffisait pour ne pas porter le jeune homme dans ton coeur. qu'est-ce qu'il s'est passé? encore te brûle les lèvres, mais tu t'abstiens. malgré tout, tu ne peux t'empêcher d’éprouver un léger pincement au coeur. après tout, tu sais que ce qui unissait les deux hommes était - est - fort. t'es bien placée pour savoir que ces choses là sont extrêmement compliquées, parfois. et surtout que ça peut faire mal, très mal. tu ne souhaites pas ça à ton ami. t’as des verres, où on s’embarrasse pas de ça ? tu secoues la tête tout en attrapant une autre bouteille. on est plus à ça près, pas de gènes entre nous.