identity card PRÉNOM(S) : asya. pour la petite histoire, c'est un prénom d'origine russe et il est le diminutif du prénom anastasia, signifiant "résurrection" en grec ancien. elle n'a jamais su si cela avait une quelconque importance aux yeux de ses parents. elle ne le saura probablement jamais. AGE : vingt-trois ans qu'elle écume. elle ne comptait pas les années, auparavant. aujourd'hui, chaque jour lui semble un fardeau. prisonnière du temps. PROFESSION : étudiante en arts plastiques, asya ne va plus que très rarement en cours. elle a entamé sa troisième année, cependant, elle n'aura très probablement pas son semestre. pourtant, elle a du talent. beaucoup de talent. il ne suffit pas. STATUT SOCIAL : célibataire. elle était déjà assez inaccessible avant sa morsure, derrière ses airs de garçon manqué (ou fille un peu ratée) bien qu'attendrissants, mais depuis qu'elle est louve, c'est pire encore. RACE : loup-garou, elle est victime de la lune depuis un an et demi déjà. mordu par son propre grand-frère. certains pensent qu'elle a choisi de devenir louve, demandant à un membre de sa famille de la mordre. il n'en est rien. elle vit cela comme pire qu'une malédiction ; une trahison. NATIONALITÉ : elle a la double nationalité russe-irlandaise. ORIGINES : elle a vécu toute son enfance en russie et est née là-bas. elle a emménagé en irlande il y a dix ans. FAMILLE : drôle d'histoire. meute unie, vision assez utopique bien qu'effrayante. lorsqu'une partie du clan décide de bouger en irlande, asya suit, sans réfléchir (trop jeune, trop naïve). sa tante, et quelques irréductibles russes, sont restés dans le froid nordique. asya a une soeur et deux frères, plusieurs cousins, plusieurs cousines, davantage encore de cousins lointains. une famille nombreuse, comme on dit. qui plus est, une famille de loups. de quoi faire parler la communauté surnaturelle.

characterization Liberté. Asya est une fille libre. Elle a une manière de penser assez atypique, et généralement, on l'écoute avec sagesse (même si elle n'a pas grand chose de sage). Elle part du principe que la liberté est un cadeau, un don à protéger, et c'est pourquoi elle en profite à chaque instant ; elle ose, elle ose, Asya, et c'est ce qui la rend si vivante. + Arrogance. La vulgarité bien cachée au bout des lèvres. Le besoin de défier n'importe qui, la fierté qui la suit (chassez le naturel, il revient au galop, comme on dit). Elle n'est pas bien méchante, mais c'est la reine de la provocation. + Ironie. Elle manie l'autodérision à la perfection, et d'un humour sec, elle efface la féminité de quelques répliques bien placées. Elle ne cherche pas à blesser les gens. Asya, elle cache l'horreur du monde derrière son humour sarcastique. + Faut la cerner, la miss. Mystérieuse. Elle ne se livre pas facilement. Elle ne se méfie pas spécialement. La confiance est un concept qui sonne étrangement à ses oreilles ; peu importe que les gens sachent qui elle est, ce qu'elle pense, ce qu'elle cache : elle est entière. C'est simplement dans son caractère, de préférer le silence aux paroles inutiles. Aucune méfiance ou peur des autres là dedans. + Les pieds sur Terre. Une vision presque pessimiste du monde. Des idées bien ancrées, des idées mutilées. Elle n'exagère qu'à peine ; tout le monde se fout en l'air. "Presque" pessimiste, parce qu'elle a toujours ces rêves un peu utopiques, Asya. Parce qu'elle a les souvenirs de sa Sibérie, les souvenirs de son humanité (elle n'est pas encore morte, son humanité). + Artiste. Elle peint, elle dessine. Son refuge. Asya a du talent. Pas pour rien qu'elle a été félicitée par les profs d'arts de sa fac (bon ok, elle a foiré son année, mais). + Thug life. Casquette à l'envers, armée de ses Vans et de son skate, Asya, elle représente sa génération, smartphone à la main (mais pas forcément connectée) et rap dans les oreilles.

depuis quand habitez-vous à Glencullen ? Et pourquoi avoir choisi cette ville ? : J'habite à Glencullen depuis sept ans, suivant quelques autres membres de ma famille. Deux étaient déjà présents, le reste est arrivé plus récemment. Je ne pourrais pas vraiment dire pourquoi ils ont choisi cette ville. Peut-être eux-mêmes ne le savent pas. Avez-vous remarqué la présence de plusieurs créatures surnaturelles ? Croyez-vous en leur existence ? Si vous êtes vous-mêmes une de ces créatures, avez-vous conscience de la présence de chasseurs, ou vous pensez-vous plus fort qu'eux de toute manière ? : Naturellement, j'ai conscience de la présence des chasseurs. Et contrairement à beaucoup de loups orgueilleux, je ne néglige pas la menace qu'ils représentent pour notre espèce. Enfin, je dis "notre" espèce, mais en réalité, je la leur laisserais bien, cette espèce. Après tout, je n'ai jamais demandé à être un loup-garou. Qu'ils se démerdent avec leurs histoires de chasseurs. Croyez-vous en l'existence de divinités quelconques ? Avez-vous une religion ? Si oui, laquelle ? La pratiquez-vous sur une base régulière, ou pas du tout ? : Je ne crois qu'en ce que je vois : et pour l'instant, pas grand chose de positif. Faut se battre pour survivre, les gars, et les prières, ça ne vous sauvera pas.

PSEUDO : january blues PRENOM : cassandre, appelez moi cass AGE : 17 bientôt COMMENTAIRE, SUGGESTION ? : je ne me suis pas inscrite plus tôt par manque de temps et d'inspiration pour un personnage, mais j'ai eu comme l'illumination  AVATAR : sophie turner (j'espère que le changement ne te dérange pas, Snezhana   ) GROUPE : les loups. PERSONNAGE : pré-lien, je dirais. j'ai pioché asya dans la famille volkov

C’était mieux qu’une balade estivale dans les forêts nordiques, mieux que le chant d’une fillette de sept ans aux airs mystiques, mieux que des coups de pinceau qui se perdaient sur l’infinité blanche d’une toile vierge, mieux que ces couleurs qui se superposaient, se confondaient, se mélangeaient, mieux que le ciel qui se teintait d’orangé les soirs d’été, mieux que l’herbe qui lui chatouillait le visage quand elle se roulait, petite, dans les quelques parcelles qui fleurissaient au printemps. Mieux qu’un baiser, mieux que son sourire qui dévoilait ses fossettes, ses fossettes qu’elle aurait voulu croquer, mieux que l’amour, mieux que l’adrénaline. C’était mieux que la vie, mieux que toute la galaxie. C’était la liberté, sa liberté. Elle la rattrapait, partout où elle allait. Elle était née avec. Imbibée de liberté. Noyée de liberté. C’était dans un océan, ou peut-être deux ou trois, de liberté, qu’elle nageait, qu’elle baignait. Dans une éternité, ou peut-être deux ou trois, de liberté, qu’elle se perdait, qu’elle s’évanouissait. Elle avait une voix douce qui l’appelait, l’envoutait, la charmait. C’était indescriptible, inimaginable, ce sentiment qu’elle avait. Elle avait l’impression qu’elle volait. Que plus rien ne pouvait l’arrêter. Elle se sentait invincible, Asya. Libre d’être humaine.

C’était leur dernière soirée dans le pays. Asya ne pouvait pas réellement mettre de mots sur ce qu’elle ressentait. Elle ne savait pas si la Russie allait lui manquer. Si ses parents, ses oncles, tantes et cousins allaient lui manquer. Elle se demandait même si ses frères allaient lui manquer. Asya avait toujours eu beaucoup de mal à avoir des attaches à des lieux, des moments, des personnes. L’amour, l’amitié, la fraternité étaient une chose, l’attachement en était une autre. Elle vivait l’instant, tant mieux si elle l’appréciait. Toute bonne chose avait une fin. Et puis, elle gardait les souvenirs dans sa valise mentale. Toujours. Les souvenirs étaient son plus précieux lien avec la réalité. Avec son passé, aussi, un peu. Mais le passé avait moins d’importance. Le futur, encore moins. Seul le présent comptait. Elle croisa le regard de sa soeur aînée, Eva, fraichement majeure, et lui adressa un sourire complice, les yeux rieurs et espiègles. Les deux rousses avaient toujours été plutôt proches. Parfois, Asya avait l’impression qu’Eva était la seule personne qui réussissait à la comprendre, même si elle ne l’approuvait pas vraiment et qu’elles n’étaient pas semblables. Ca ne l’atteignait pas, cette sorte de solitude, au contraire (elle avait cet éternel esprit de contradiction non seulement propre à l’adolescence, mais qui coulait dans ses veines) mais parfois, ça la rassurait un peu, de savoir qu’au moins, elle n’était pas indomptable au point que même sa soeur, sa chère soeur, ne la comprenne plus. Ca lui permettait de s’assurer qu’elle n’avait pas sombré dans la bestialité. Terrible malédiction qui frappait sa famille ; elle y tenait tellement, à son humanité. Parfois, elle en parlait avec Eva. Celle-ci ne semblait pas aussi convaincu par sa thèse mais elle se contentait de hausser les épaules ; leur sang était pur. Quant à celui de leurs frères, il avait été sali dès la naissance. Asya les aimait quand même, cependant, elle ne les enviait pas. Leur statut de loup avait un gout amer et dangereux qui n’effrayait pas Asya, mais la dégoutait. Prisonniers de la lune, ils avaient perdu leur liberté. Et rien que l’idée de s’en séparer, de cette chère et tendre liberté, Asya aurait préféré mourir. « On y va ? » Eva était impatiente. Une dernière balade dans le froid soviétique. Asya lui emboita le pas. Elles s’enfoncèrent dans la forêt dense. Asya regardait la lune en croissant avec attention. « Plus besoin de se cacher les soirs de pleine lune de peur que nos propres frères viennent nous bouffer le cul. » Rires nerveux, moqueurs un peu. Elles pouvaient être mauvaises. Asya l’était, d’un certain côté. Eva avait ce côté plus compatissant. Moins vulgaire. Plus juvénile. Plus optimiste. Asya voyait les choses comme elles étaient ; terriblement dures. Elle ne se faisait pas d’illusions. Même si l’idée de rejoindre l’autre côté du continent européen la faisait rêver d’une nouvelle vie, un peu...

Asya avait pris l'habitude, depuis sa plus tendre enfance, de ne pas se promener seule les soirs de pleine lune. Habitude qu'elle avait décidé de rompre ce soir pour rejoindre quelques amis au centre-ville. Elle avait prévenu sa soeur qu'elle ne rentrerait pas si tard et donc qu'elle laisse la porte d'entrée ouverte. Les deux jeunes femmes, après avoir vécu quelques semaines chez leur oncle lors de leur arrivée en Irlande, avaient rapidement fait le choix de se prendre un appartement en colocation. Eva s'était rapidement trouvée un job tandis qu'Asya finissait ses années lycée. Alors récemment âgée de vingt-deux ans, elle avait commencé des études d'art il y a deux ans, après avoir été fille au paire pendant près d'un an et avoir travaillé dans un bar de ses dix-neuf à vingt ans. L'appel de la fac et de sa passion pour l'art avaient été plus forts ; elle y pensait depuis qu'elle était au lycée, mais quelque chose au fond d'elle l'avait toujours bloqué. Une peur de ne pas pouvoir en vivre, de ne pas réussir dans le métier. Et puis, avec cette audace caractérielle qu'on lui connaissait, elle s'était lancée. Sa soeur l'encourageait. Sa soeur l'encourageait toujours. La clarté lunaire éclairait son visage serein. Elle s'était fait beaucoup d'amis, malgré son caractère difficile à cerner mais assez blagueur et bon délire, comme ils disaient tous. Les rues menant au centre-ville étaient étrangement désertes. Asya croisa les bras et continua d'avancer, baissant la tête. Une main lui toucha l'épaule, elle sursauta. « Gleb, c'est toi ? » Elle pouvait reconnaitre le visage de son frère. Une once de terreur traversa les yeux d'Asya. Elle savait que Gleb savait parfaitement se contrôler, même les soirs de pleine lune, mais quand même... D'ailleurs, que faisait-il là, tout court ? N'était-il pas censé être auprès du reste de leur famille, en Russie ? Asya essaya de reculer de quelques pas ; Gleb, la retenant fermement au niveau de l'épaule, l'en empêcha. « Ptite soeur. » Des salutations qui se voulaient plutôt froides. Peut-être lui en voulait-il de les avoir quitté, lui et Eduard, six ans auparavant ? Comme si cela les atteignait vraiment, pensait Asya. Elle avait toujours été plus proche d'Eva que de leurs deux aînés. La différence d'âge était déjà plus importante, mais elle avait l'impression que c'étaient leurs différentes natures qui les séparaient autant. Ses deux frères ne lui avaient pas particulièrement manquée pendant cette demi-douzaine d'années ; le danger qu'ils représentaient non plus. « Qu'est-ce que tu veux? » Il avait cette lueur malsaine dans le regard qu'Asya connaissait bien ; les pulsions bestiales des loups se manifestaient aussi dans leur regard. « Il est grand temps que tu deviennes véritablement une des nôtres, tu ne penses pas? » Asya s'affola. Elle voulut courir, s'échapper, lui échapper, mais tout se passa bien trop vite. Les yeux de Gleb se teintèrent d'orangé, il se jeta sur elle (comme il se jetait sur une bête lorsqu'il chassait ; Asya était devenue sa proie) et sans même qu'elle ait une chance de s'en sortir, il la mordit juste au dessus de la hanche. Il venait de sceller son destin pour toujours. Asya poussa un cri. De douleur, de rage. Non seulement, cela faisait terriblement mal, mais la rousse savait très bien ce que cela signifiait également. Elle croisa le regard de son grand frère ; égoïstement satisfait, il s'envola comme il était arrivé. Elle avait du mal à respirer, et les larmes emplissaient doucement ses yeux. Gleb et Eduard savaient que cette morsure avait beaucoup plus d'importance pour Asya que quiconque pourrait l'imaginer. Asya avait toujours revendiquer avec fierté son statut d'humaine. Ils brisaient un rêve, en faisant d'elle une des leurs.

Elle ne contrôlait plus rien. Sa soeur lui parlait de meute, de chasse de pleine lune, de danger que représentait les chasseurs, d'Aconit, de contrôle, elle lui parlait de ses yeux qui tournaient au bleu, parfois ; Asya ne voulait rien entendre. Elle détestait cette nouvelle condition. Ce soir, c'était sa deuxième pleine lune. Elle se souvenait encore parfaitement de la douleur de la première. Elle avait, sans grande difficulté, brisé toutes les chaines de protection qu'Eva l'avait aidé à installer. Eva se montrait très attentive et compréhensive avec elle. Lors de ses excès de rage et de colère indomptables et sauvages, Asya en avait conscience, Eva avait peur d'elle. Peur qu'elle la blesse. Eva s'était même plusieurs fois demandé s'il ne valait mieux pas qu'elle aussi, devienne louve, pour pouvoir contrôler et protéger sa jeune soeur, qui avait toujours refusé l'idée de devenir un jour comme leurs frères, comme le reste de leur famille. Eva était plus tolérante, moins attachée à la liberté que leur procurait le statut d'humaine. Elle ne voulait pas qu'Asya devienne jalouse d'elle, parce que leurs frères n'avaient pas jugé bon de la transformer. Peut-être que son tour arriverait. Les deux étaient un peu fous ; il était impossible de les devancer, de prévoir leurs faits et gestes. Mais Eva était bien trop protectrice et patiente envers sa soeur pour penser une seconde à ce qui pouvait lui arriver, à elle. Elle essayait par tous les moyens d'abréger un peu les souffrances d'Asya. Asya, quant à elle, était bornée. Elle refusait complètement la bête qui ne sommeillait plus du tout en elle, au contraire, qui prenait même le dessus sur ce qu'elle était réellement. Plus sauvage, plus forte, plus rapide, autant de facultés qui faisaient d'elle une louve-garou redoutable mais affaibli par son refus de coopérer avec sa nouvelle nature : elle en souffrait. Elle avait immédiatement pris le statut d'oméga ; quelle meute rejoindre, après tout, lorsqu'on n'acceptait pas de chasser, de tuer, de fréquenter d'autres loups ? Et pourtant, et pourtant. Asya ressentait ces pulsions meurtrières au fond d'elle. Ca la rendait dingue. Elle s'était échappée, ce soir. Elle savait que ça allait rendre Eva folle d'inquiétude. Elle n'en avait que faire ; même si elle luttait, il arrivait un point où elle devait s'abandonner au monstre qu'elle était. C'était ce qui était en train de se passer : elle perdait le contrôle. La lisière de la forêt se présentait à elle. Une voix l'interpela. Ansel. Bordel, qu'est-ce qu'il faisait là? Elle regarda son meilleur ami avec détresse. Peut-être l'avait-il suivi ? Peut-être avait-il des soupçons sur sa véritable nature ? Elle n'allait plus à la fac, depuis deux mois. Ne contactait plus ses amis. Leur parlait de manière très agressive, les rares fois où elle avait l'occasion de les voir. Elle aimait Ansel plus que tout. Plus qu'elle ne l'imaginait, peut-être. Plus qu'elle ne le voudrait, sûrement. L'amour était un concept très abstrait qu'Asya n'avait jamais réellement compris. La louve qu'elle était, elle, le comprenait encore moins pour ne voir en face d'elle plus qu'un tas de chaire dont le coeur battait depuis bien trop longtemps déjà. Elle essaya de se faire violence. Mais déjà, son corps changeait de forme alors qu'elle criait. A l'aide, à la lune. Ses crocs apparaissaient, son regard se voilait d'un bleu électrique. Elle n'était plus elle-même. Une bête fauve, une assassin.
En moins de temps qu'il en fallait pour le dire, ses griffes s'étaient plantées dans le corps sans défense d'Ansel, et alors que la vie lui perdait, Asya ne manquait pas de cruauté imaginative pour finir sa dépouille.