Cilian s'était levé assez tôt, ce matin. Le jeune sorcier avait décidé de participer aux battues organisées par la ville, histoire de trouver quelques indices par lui-même sur les coupables de ces tueries. Il ne comprenait pas bien, même si lui aussi avait vu ces créatures. Lyle ne lui avait jamais parlé d'eux, il ne savait pas ce qu'ils étaient mais il avait une certitude : si ils étaient des fils de la lune, ils n'étaient pas de la même nature que lui et les autres sorciers. Cilian, animé par sa curiosité toujours plus grande, ne pouvait pas passer à côté de ce mystère. Aussi, il avait été à la mairie et s'était fait répartir dans le groupe qui devait se rendre à la plage. Le jeune homme avait pris le sac qu'on lui avait donné, ainsi qu'une sorte de longue pince pour ramasser les choses qui étaient au sol. Il ne pleuvait pas, ce jour-là. Le ciel était un peu couvert et le vent était froid, mais il ne pleuvait pas. Arrivé à la place, le jeune homme coinça la pince qu'il avait reçu sous son bras, et sortit son paquet de cigarette. Il était dehors, il avait parfaitement le droit de fumer et si ça en dérangeait un, il n'avait qu'à s'éloigner. L'étudiant coinça la cigarette entre ses lèvres et protégea son extrémité de ses mains pour pouvoir l'allumer. Il jeta ensuite un coup d'oeil autour de lui. Restait plus qu'à espérer qu'ils n'auraient pas à creuser dans le sable...

Leith avait décidé d'accompagner Iseult aux battues organisées par la ville. Ces meurtres lui avaient glacé le sang, lorsqu'il avait vu les nouvelles, il y a quelques jours. Directement, quelque chose lui avait paru faux, incohérent. Les médias avaient mis ça sur le dos d'une secte, d'un psychopathe, une oeuvre sataniste. Mais quelque chose dans ces crimes criaient au surnaturel. Il avait bien du mal à croire qu'il ne s'agissait pas de l'oeuvre d'une créature, et Isy lui avait confirmé ses doutes par la suite. Elle aussi ne savait pas quoi penser de tout cela. Alors ils avaient décidé ensemble d'aider la ville à récolter des informations. C'est comme ça que Leith s'est retrouvé, en compagnie de sa fiancée, sur la plage balayée par le vent, pince, gants et sacs en main. Un coup d'oeil aux autres personnes lui confirme qu'il ne les connaît pas, excepté Lula. Il accorde un léger sourire à Iseult avant de se pencher vers elle. « J'espère qu'on va trouver des réponses. » Ses yeux parcourent la plage, l'océan. Il ne sait pas ce qu'ils vont pouvoir trouver ici, mais il va certainement falloir qu'ils se séparent afin de couvrir toute la plage. Il s'imagine déjà devoir creuser dans le sable, et pour ça il est reconnaissant d'avoir mis des vêtements confortables. « On s'organise comment? » Il s'adresse à tout le groupe, puisque visiblement personne n'a l'air enclin à le faire, tout le monde préférant s'observer d'un air méfiant.

clarissa se sentait obligée de se rendre (d’aider) aux battues, qui avaient été organisées pour trouver des indices quant aux coupables de dernières tragédies ayant ravagé glencullen. elle voulait difficilement voir d’autres innocents succomber sous la main, qui s’était faite avare, des créatures surnaturelles. après avoir fait un saut rapide à l’hôpital pour vérifier l’état de sa sœur et se rassurer par la même occasion, la brunette s’était précipitée dans son appartement pour se rafraichir après une troisième (quatrième?) nuit sans sommeil. elle ne voulait pas être en retard à la mairie, mais sa chasse dans la forêt, la nuit précédente, s’était rallongée un peu trop longuement au point de lui faire perdre toute notion de temps. troquant son sabre pour des petites dagues, qu’elle glissa dans ses bottines hautes, clarissa délaissa sa canette de red bull à moitié vide pour se rendre au lieu de rendez-vous. là-bas, on la renvoya à la plage, rejoindre les autres personnes du groupe, qui lui avait été assigné. force était de constater qu’elle n’y connaissait pas grand monde, cette affirmation douce-amère l’a soulagea étrangement et sans saluer personne, elle se rangea discrètement aux côtés du groupe. clare n’avait aucune envie de passer plus de temps qu’il ne lui était requit avec les accointances de son frère ; car c’était exactement le seul cercle dans lequel elle gravitait depuis son arrivée à glencullen. thaddeus, toujours thaddeus. au point de la rendre malade. en revanche, ici, elle n’avait pas à faire semblant d’être la sœur heureuse, la sœur candide et gourde, qui ne se souciait de rien à part le bonheur que c’était de retrouver un membre égaré de sa famille. such bullshit. laissant un soupir s’échapper de l’embrassure de ses lèvres, ses prunelles se reportèrent à l’endroit et plus particulièrement l’objet que tout le beau monde semblait fixer. une veste mouillée, qui fit hausser sardoniquement un sourcil à l’adolescente. le vêtement se révéla être bien plus fructueux après une inquisition plus poussée. il livra des papiers d’identité d’un dénommé anatol bingham, un nom et un visage inconnus de la chasseuse. toujours sans placer le moindre commentaire depuis son arrivée, elle sortit son portable pour faire une recherche internet sur cet irlandais de trente-cinq ans. on était à l’âge de la nouvelle technologie, après tout, et clarissa n’allait pas passer cette bonne occasion de fouiller dans la vie de quelqu’un. constant que la connexion n’était pas des meilleures ici, elle ne releva même pas le regard de son téléphone avant de commencer à s’éloigner des autres, en quête de réseau.

Tu attirais l'obscurité. Toute lumière semblait être engloutie par le néant lorsqu'elle s'approchait un peu trop de ta personne. Et la présence de ces enfants de la lune n'était pas un bon présage. Tu te demandais quel sort ta mère était encore sur le point de vous infliger. Ces enfants là n'était pas comme toi, ils se dégageaient d'eux une chose que tu étais incapable de décrire, prisonnière de ton manque de mots, ils étaient une inconnue dangereuse. Leur présence trahissait la véritable nature de l'astre blafard, mettant en doute l'amour qu'elle prétendait porter à tout ses enfants. Toutes tes certitudes volaient en éclat alors qu'elle était l'instigatrice de chacun des coup qui t'étais porté. Tes orbes scrutaient les personnes présentes, dévorant l'aura qui les enveloppaient, trahissant leur véritable nature. Tu ne pouvais t'empêcher de t'interroger sur la présence de chacun. Était-il là comme toi, pour sauvegarder l'équilibre et la tranquillité instable que vous aviez trouvé ici, à Glencullen. J'espère qu'on va trouver des réponses. La voix de ton adoré t'extirpait de ses songes. tu relevais le regard pour rejoindre le sien. En imaginant que l'on puisse faire confiance à chacun d'entre eux... Murmure audible pour lui seul. Confession secrète, tu trahissais le métissage de ce groupe atypique que vous étiez en train de former. Sorcier, loup et humains se mêlaient curieusement... Peut-être des chasseurs s'étaient-ils mêlés au groupe pour alimenter leur prochaine traque. Ton regard s’égarait à nouveau sur les autres personnes qui formaient le groupe, suspicieuse et craintive. Tu gardais Lula à l’œil, la petite louve que tu avais pris sous ton aile. C'était peut-être cela que la lune te reprochait, la proximité avec tes ennemis mortels, le combat que tu menais chaque jour pour ne pas céder à cette pulsion de haine qui parcourait tes veines. On s'organise comment? Tu en revenais à lui, haussant vaguement les épaules, parce que tu étais justement de ceux qui se montrait particulièrement méfiant. Tu aurais voulu prononcé un sortilège à ta mère, sans attiré l'attention de ceux qui n'étaient pas dans le secret de la déesse. Ton regard creusait le sable, aidé de tes pieds. Puis une veste. Un nom. Une identité. Était-il la proie ou la bête qui sévissait. Tes doigts remontaient à tes lèvres, pianotant celle-ci comme à chaque fois que tu cherchais des réponses. Tes yeux se gavaient des moindres détails, à la quêtes d'un coup de griffe, d'une morsure ou d'une quelconque autre trace de surnaturel. Cette veste c'est tout ce qu'ils avaient. Tu sentais, essayant de détecter le sang que tu aimais tant, adoration malsaine et morbide que tu partageais avec tout ceux de ton espèce. Tu t'abaissais pour mieux observer avant qu'on n'enferme la veste dans un sac plastique. Tu relevais ensuite le regard vers les environs, t'accrochant à cette jeune femme dont les doigts pianotaient sur son téléphone pour finalement en revenir à Leith, interrogative.

Ses iris détaillent le visage d'Iseult, tandis qu'il hoche doucement la tête suite aux paroles de sa partenaire. Il n'a pas besoin de détails pour comprendre où elle veut en venir. Si les dernières semaines ont été dures et le sont toujours, Leith réussit toujours aussi bien à comprendre sa fiancée, même si la plupart du temps il ferme volontairement les yeux sur les signaux qu'elle lui envoie. Aujourd'hui, il comprend où elle veut en venir. Son regard balaye la plage et les individus présents. Il sait qu'ici, tous ne sont pas humains. Certainement des sorciers, des loups, se sont glissés parmi eux. Lui ne peut discerner leurs véritables natures, bien qu'il ressente cette atmosphère hostile qui lui confirme la présence d'enfants de la Lune. « Ne t'inquiète pas. » Il lui accorde un léger sourire, se voulant rassurant. Finalement, tout le monde s'éparpille, chacun cherche, arpente la plage pour y trouver quelque chose. Après quelques minutes, tout le monde se réunit autour d'un objet qui laisse le groupe perplexe. Une veste mouillée, salie par le sable et les algues, récupérée alors que les vagues menaçaient de l'emporter. Personne ne fait le premier pas alors finalement, Leith se lance. Il se baisse à son tour, imitant Iseult. Enfilant les gants que la police leur a fourni, il fouille dans les poches. Il en sort des papiers, un portefeuille. Des indices abîmés, presque illisibles. Et finalement, une carte d'identité, qui leur permet d'en apprendre plus sur le propriétaire de cette veste. Le nom laisse le loup de marbre. Il ne connaît pas cet homme, ne sait pas si ça va leur permettre d'avancer. Leith accorde un regard à la jeune femme qui s'éloigne du groupe, son nez rivé sur son téléphone. Il se saisit ensuite des papiers, les met dans un sachet tandis que quelqu'un s'occupe de faire de même avec la veste. « Je ne sais pas ce que ça fout là, si ça peut aider à faire avancer l'enquête. » Il hausse les épaules, tandis que son regard croise celui d'Iseult.