Te détendre, voilà ce dont tu as besoin. Tu te mets toujours beaucoup trop de pression, tu ne sais pas exactement comment gérer tout ce qui te tombe dessus, ton travail, ta culpabilité à l’égard de ta fille dont tu ne peux parler qu’à Nephaël puisque tu as caché à ta famille proche et à tes parents ta grossesse, ne désirant pas avouer que tu as perdu le contrôle une fois de plus, à l’université, alors que tu n’étais qu’étudiante. En ce samedi, tu ne travailles pas et personne ne t’a contactée, ce qui signifie que tu vas pouvoir profiter de ta journée sans être dérangée. Et puisque tu n’as aujourd’hui, à priori, pas grand-chose à faire aujourd’hui, quand tu t’es levée, tu t’es tout simplement contentée d’aller te doucher, de courir et de retourner te doucher avant de laisser tes pas te guider. Tu connais Glencullen partout, ainsi, tu décides de te rendre dans un lieu calme où tu es presque sûre de ne croiser personne qui te connaisse, puisque tu n’y vas que rarement. Un livre de poche dans ton sac, tu sors celui-ci - Le trône de fer, que ça s’appelle – et le poses à ta table en compagnie de ton sac, ne craignant pas le moins du monde que l’on te vole. Appuyée contre le comptoir en bois, un joli sourire apposé sur tes lèvres comme si celui-ci était tout prêt, ce qui n’est pas nécessairement faux, tu commandes. Un café bien noir, pour aujourd’hui, parce que même si tu n’es pas véritablement une grande habituée du café, aujourd’hui tu en as envie et c’est donc ce que tu as choisi. Cependant, un imprévu se passe. Et tu détestes les imprévus. Alors quand tu sens un liquide brûlant sur ta poitrine, au départ, tu sursautes. Puis, tes yeux bleus s’enflamment. D’ordinaire pas méchante pour un sou, Siren, tu ne supportes cependant pas que ton tout nouveau chemisier se retrouve dans cet état. Du chocolat partout sur toi, le regard incendiaire, tu fixes cette femme dont le visage t’es familier sans que tu ne la situes pour autant aussi bien que ce que tu voudrais. Elle semble confuse, et toi, tu bouillonnes. Excuse moi...je suis vraiment maladroite. Je peux repayer ton chemisier, si tu veux, s'il est fichu... Le rembourser ? Certes, l’intention est bonne. Mais en as-tu vraiment besoin, qu’elle te le repaie ? Non. Ce chemisier était neuf. Ta langue claque sur ton palais, tu la regardes d’un œil mauvais. Quand on se balade avec une boisson, la moindre des choses, c’est de faire attention. Ou alors, si vous ne savez pas marcher, c’est de se le faire apporter. Ton intonation est toujours aussi sèche, presque méchante, tout comme ton regard. Et pourtant,t u l’as déjà vu, cette fille. On se connaît, non ? Ta voix se fait un peu moins hostile, mais néanmoins des plus distantes.