identity card PRÉNOM(S) : Saoirse, liberté. Un prénom bien irlandais qui s'accorde à merveille avec son nom de famille et qu'elle aime entendre dans la bouche des hommes. AGE : trente-deux ans, depuis peu. PROFESSION : juriste d'affaires. Elle s'occupe de toutes les affaires juridiques d'une entreprise originaire de Glencullen, qui a grossi jusqu'à monter à Dublin, où elle travaille maintenant. STATUT SOCIAL : célibataire. Saoirse se veut et s'aime libre; elle veut avoir le choix de passer ses nuits seule ou accompagnée, ainsi que le droit de choisir dans les draps de qui se rouler. RACE : loup-garou, depuis quelques mois seulement, suite à une morsure. elle le cache cependant à sa famille, et tente même de se le cacher à elle-même. NATIONALITÉ : irlandaise. ORIGINES : irlandaise pure souche, comme le reste de sa famille - dieu merci. FAMILLE : les O'Callaghan sont une vieille famille d'Irlande - un poil traditionnelle. Autrefois marchands, ils ont su s'imposer dans le paysage jusqu'à en devenir une partie entière. Ils ne sont pas les plus prestigieux du continent ni même de la ville, cependant on peut accorder aux O'Callaghan leur lignée de choix : des Irlandais, seulement des Irlandais, depuis des décennies. Pour sûr si une famille en ville peut se vanter d'être à sa place ici, ce sera celle-ci. Saoirse est elle-même la cadette d'une fratrie de trois - avant elle, il y a eu Augustus, fraîchement devenu commissaire. Puis, à sa suite, Cilian. L'imposteur qui n'en a jamais porté le nom.

characterization un poil ambitieuse sous les bords, il était décidé depuis longtemps que Saoirse fasse de grandes études - elle a choisi de faire un double cursus : un master en droit des affaires et en commerce international. Des années éprouvantes et compliquées, mais qu'elle ne regrette pas. ☾ Saoirse parle le japonais couramment, en plus de l'anglais et de quelques bases d'irlandais, à force d'entendre ses parents et grand-parents en marmonner quelques mots ☾ elle est très à cheval sur les règles de respect et de politesse. Si elle estime que quelqu'un ne la respecte pas, elle n'a aucun remord à le hurler jusqu'à ce que les choses s'arrangent. ☾ le simple son de ses talons claquant contre le sol est reconnaissable - Saoirse a cette manière d'avancer la tête haute et le haut bien droit, ses hanches se balançant avec grâce en rythme. Elle aime savoir qu'on se retourne sur elle, même si elle n'hésite pas à faire savoir quand un regard devient trop insistant. ☾ pendant ses études, elle a rejoint une troupe de théâtre et un groupe d'impro, avec qui elle est toujours en contact. Parfois, à certaines occasions, ils remontent sur scène pour quelques minutes - rien qui soit payé, rien de bien luxueux, seulement pour le plaisir de jouer. ☾ si sa mère insiste à lui dire dès qu'elle la voit combien elle aime sa chevelure de princesse, Saoirse n'a aucun scrupule à les colorer. Régulièrement, sur un simple coup de tête, elle redevient brune - ça ne prend pas longtemps avant qu'elle redevienne blonde, mais ça lui fait plaisir. Elle a hésité à investir dans des perruques pour se simplifier la vie - mais des belles, des vraies - mais n'a jamais sauté le pas.

depuis quand habitez-vous à Glencullen ? Et pourquoi avoir choisi cette ville ? : Depuis toujours. La famille de Saoirse y est implantée depuis bien des générations, comme un écosystème qui s'y serait développé. Les O'Callaghan font partie du paysage de la ville, comme ce serait triste de l'en priver.
Pour ce qui est de Saoirse plus spécifiquement, elle se surprend parfois à rêver d'un bord de mer ou ne serait-ce que d'ailleurs. Pendant un temps, elle a juré être décidée à partir, mais n'a jamais sauté le pas. Il y a quelque chose qui la retient ici, quelque chose de plus que cette idée de tradition familiale. Saoirse nourrit un attachement spécial pour Glencullen et son charme un peu désuet. Elle aime les vieilles maisons, les collines verdoyantes... ça n'a pas l'attrait des nuits agitées de Dublin, mais ça a quelque chose de spécial - c'est chez elle.
Depuis sa morsure, cependant, quand la part lupine en elle s'endort profondément, elle repense à faire ses bagages. Non pas qu'elle veuille partir, mais si quelque chose arrivait par sa faute; si quelque chose devait arriver, elle ne voudrait pas que l'on découvre sa nature changeante, pas ici. Quitte à faire des malheurs, elle voudrait que ce soit ailleurs, loin de ceux qu'elle a connu. Alors elle y pense, un peu, mais elle-même sait qu'elle ne sautera pas le pas.
Avez-vous remarqué la présence de plusieurs créatures surnaturelles ? Croyez-vous en leur existence ? Si vous êtes vous-mêmes une de ces créatures, avez-vous conscience de la présence de chasseurs, ou vous pensez-vous plus fort qu'eux de toute manière ? : Il serait difficile pour Saoirse de ne pas y croire. A vrai dire : non. Ça ne serait pas difficile, parce qu'elle n'y a pas cru les trente-et-une premières années de sa vie. Après tout, les créatures surnaturelles, qu'il s'agisse de loups ou de sorciers, ne sont jamais que dans les contes de fées. Et on lui en a lu, des tonnes, au point qu'elle en ait développé une certaine fascination et une impressionnante collection. Mais ce genre de chose-là, ça n'arrive pas en vrai. Il n'y a personne qui viendrait frapper à sa porte pour lui annoncer qu'elle est une princesse, ou que son frère s'est transformé en renard. Et puis, le choc est arrivé - et bien malgré elle, même si elle se refuse encore à cette pensée, elle doit l'admettre : tout sur terre n'est pas rationnel. Il y a bien des loups, pour ce qu'elle sait, mais ça n'a rien à voir avec les livres d'enfants. Les grands méchants loups ne sont plus menaçants une fois le livre refermé. Alors que cette fois, le monstre est là, et bien là. Et il s'est même glissé en elle comme un cancer terminal.
Maintenant qu'elle sait qu'il y a quelque chose de plus qu'humain chez certains, une part d'elle ne peut s'empêcher de psychoter. Chaque comportement ne serait-ce qu'un peu agressif l'effraie alors que quand il vient d'elle il la soulage.
Du reste, elle n'est au courant que de l'existence des loups. Ce qu'elle en sait ne reste que théorique, des hypothèses retenues de ses propres transformations et du soir où elle s'est fait mordre. Saoirse n'aurait pas la prétention de se penser meilleure que quiconque - sous sa forme animale en tout cas - tant ses connaissances en la matière restent approximatives, mais elle n'est pas au courant de l'existence de sorciers et de chasseurs. Pas encore. Son plus grand ennemi pour le moment reste cette part incontrôlable nichée en elle.
Croyez-vous en l'existence de divinités quelconques ? Avez-vous une religion ? Si oui, laquelle ? La pratiquez-vous sur une base régulière, ou pas du tout ? : Saoirse ne croit pas spécialement en une divinité ou une religion. Par défaut, elle a été élevée dans la tradition catholique irlandaise. Elle a assisté plusieurs fois à la messe, sans pour autant y croire, et des lieux comme les églises n'éveillent aucune passion en elle si ce n'est celle des belles architectures. Elle ne serait pas de ceux qui prient à un dieu ou un autre, quand bien même certaines expressions à connotation religieuse s'échappent souvent de ses lèvres - "nom de dieu" en sort tellement que certains disent que ce sera son épitaphe.
Maintenant mordue, elle ressent une connexion spéciale à la Lune, mais ne la considère pas pour autant comme une divinité. Elle tente d'être la plus rationnelle possible, même en sachant qu'une fois par mois lui poussent des crocs et des pattes.
Si elle devait d'elle-même croire en une ou certaines divinités, cependant, Saoirse se tournerait probablement vers la mythologie. Désuète voire oubliée des cultes religieux, mais la mythologie - qu'elle soit grecque, romaine, égyptienne, nordique ou celte - l'a toujours fascinée. Et en tout honnêteté, elle n'arriverait pas à se résoudre à penser qu'un dieu, créateur du Tout, aurait été assez stupide pour prendre le risque de s'imposer seul. L'idée d'une divinité pour chaque chose lui est bien plus séduisante.

PSEUDO : songbird PRÉNOM : chloé AGE : dix-neuf ans COMMENTAIRE, SUGGESTION ? : teddy tu pue des pieds (aussi arrêtez d'être beaux svp merci) AVATAR : natalie dormer GROUPE : wolves PERSONNAGE : scénario (de cilian)

On avait apprit des tas de choses à Saoirse. À être une femme élégante, à se tenir droite en marchant et la tête haute. Elle avait apprit la danse classique petite, puis le solfège et à jouer sur le petit piano de son grand-père. Elle avait apprit, pour le bal de fin d'année, à danser la valse. On lui avait apprit à être polie, douce, gentille, respectueuse, respectée surtout; à charmer en quelques mots, se défendre avec aussi, on lui avait apprit à aimer, malgré elle à haïr, puis un beau jour à être aimé. Elle avait apprit ce que voulait dire être choyée, être désirée, être admirée pourquoi pas – la vie de Saoirse n'était qu'un long apprentissage en plusieurs chapitres, qui s'était toujours bien déroulé jusque là. Toujours studieuse, elle n'en avait pas loupé un passage, pour sa plus grande fierté. Si ça n'était en partie qu'une couverture derrière laquelle se cacher, Saoirse avait apprit à être une dame, avec ce que ça implique de caractéristiques un peu désuètes. Vingt-cinq années à apprendre consciencieusement, pour ne rien craindre, pour se parer à tout. Chacune des leçons qu'elle apprenait arrivait en son temps, ni trop tôt ni trop tard. Elle avait nourri cette confiance qu'elle avait en la vie et surtout en sa vie pour lui apporter ce qu'il faut quand il faut.
Malheureusement, on ne lui avait pas apprit que la plus gracieuse des démarches n'empêche pas de tomber. On ne lui avait pas dit, ces vingt-cinq premières années, qu'une tête haute peut facilement se baisser et un sourire se déformer. Si tout arrive au bon moment, certaines choses n'ont pas de moment défini, et ne sont que le résultat d'un jeu cruel. De la chance ou la malchance du Destin qui joue aux échecs et peut perdre la partie à tout moment.
La chance n'a pas été faite pour durer, ni dans la vie de Saoirse ni dans celle du Monde – et ainsi, elle tomba. Il n'y avait pas de bon ou de mauvais moment pour la mort de quelqu'un, encore moins celle d'un frère. Il n'y avait que des moments, hasardeux, quelconques, sortis à la Grande Loterie. Certains avaient la chance de voir la leur tomber avant celle de leurs aimés. Mais elle, qui n'avait jamais rien connu de tel et à qui la vie avait tout épargné, on avait bâillonné la chance avant de la guillotiner.
Et ainsi était-elle, toute grande et belle qu'elle avait cru être, parterre à pleurer, à hurler. C'était si indigne que sa conscience si elle n'avait pas été violentée lui en aurait voulu. Saoirse n'avait plus rien ni de fort, ni de beau; elle n'était qu'un vide, un trou béant dans la toile du monde, et personne ne lui avait dit qu'il ne fallait qu'une seconde pour briser quelqu'un. Un appel, une voiture, un accident.
Dieu, ses yeux n'avaient jamais tant pleuré.
Elle aurait voulu gueuler à qui pouvait l'entendre que c'était cruel, injuste, que les dieux s'ils existent ne sont que des fils de pute parce que c'est ce que son fort intérieur lui hurlait, mais sa bouche ne laissait rien sortir. Pour une semaine, sa bouche n'a rien laissé sortir, et ses yeux dégueulaient des rivières de supplications. Pour qu'on le retrouve, au moins. Qu'on lui apporte une preuve, n'importe laquelle. Saoirse était à terre, mais pas résignée.
Et pourtant elle pleurait encore, ne dormait pas. On avait ôté à sa vie un petit être bien plus précieux que la plupart des autres, et le trou qu'il laissait dans sa vie laissait passer un vent bien trop violent pour qu'elle reste là sans rien faire.

Retranchée dans sa chambre, le téléphone toujours à proximité si quelqu'un tentait de la joindre, elle attendait – depuis une heure, déjà. Même un mois après, rien ne s'arrangeait. La vie continuait – c'était peut-être le plus dur. Où qu'elle regarde, elle voyait les gamins jouer, les adultes travailler. Elle entendait rire et voyait sourire, la musique emplissait encore les rues de certains quartiers et les fleurs sur la table sentaient encore plus que les autres jours. C'était insupportable. Impensable qu'elle puisse être la seule au monde à trop se soucier de cette affaire pour continuer comme si de rien n'était. Un scandale : voilà ce que c'était.
Elle entendit le clocher sonner quinze heures, alors qu'un de ses soupirs y faisait écho. Puis, n'écoutant qu'à moitié la musique du voisinage qui s’immisçait jusqu'à elle par la fenêtre ouverte, elle essaya. Juste pour voir; Saoirse renfila une paire de ses talons, un pantalon sombre et un chemisier sous son manteau avant de partir, d'aller écraser lourdement son poing sur la porte d'Augustus.
Ah, Augustus – si quelqu'un sait quelque chose, il ne peut s'agir que de lui. Augustus, ouvre. Elle écrasa son poing trois fois encore sur la porte de la chambre de son frère, avant de décider d'entrer sans aide. Combien de fois l'avait-elle harcelé, déjà ? Même lui en avait perdu le compte. C'était devenu presque obsessionnel, et pourtant chaque conversation était la même. Augustus, il faut continuer à chercher, qu'est-ce que tu fais ? Les sourcils froncés au-dessus d'un regard désespéré, Saoirse observait son frère sourire. Parce qu'elle semblait recommencer à vivre, elle aussi, comme tous y arrivaient petit à petit. Malheureusement, ses seules paroles suffirent à assombrir l'expression du plus vieux, qui ne pouvait que soupirer. Que pouvait-il répondre ? On a rien trouvé; je t'ai dit qu'on a déjà tout essayé; bon dieu Saoirse ça fait un mois, on n'aura rien de mieux. Passe à autre chose. Il faudra t'y faire. Il n'essayait que de la rassurer un peu, de la convaincre de s'arrêter. Plus elle s'acharnait, plus elle s'enfermait dans l'illusion qu'il y avait peut-être encore de l'espoir. Une flamme, ne serait-ce que minuscule, qui brillait encore et qu'elle préservait comme elle le pouvait. Elle remuait le couteau dans la plaie, tout le temps, chaque jour plus que le dernier. Parce qu'il devait y avoir quelque chose. Il devait y avoir quelqu'un – plus important encore : il devait y avoir Cilian.


Plongée depuis l'enfance dans ses grands livres de contes et ses romans amoureux, Saoirse n'avait jamais réussi à donner un sens aux ébats charnels. Ils arrivaient de temps à autre, plus comme un accident qu'une nécessité, sans qu'elle ne les ait jamais cherchés. Même dans l'humeur du moment, elle n'y trouvait qu'un vide, une froideur laissée par un manque de sentiments ahurissant. Un jeu qui n'avait ni queue ni tête, et qu'elle fuyait comme la peste une fois l'aube levée.
Grande romantique devant l'éternel, elle rêvait plutôt de la douceur d'une étreinte amoureuse, des caresses d'un amant passionné, des baisers d'un prince acquis. Au fil des pages de dizaines de grands livres, elle avait apprit à attendre le grand, l'unique. Une pudicité en était née; Saoirse s'était longtemps interdit à ces jeux-là. Elle ne courait pas plus après les hommes que les autres, mais les laissait tomber au dernier instant. Elle voulait plus, toujours. Une relation parfaite, une rencontre parfaite; un amour passionnel, brûlant qui la consumerait chaque jour un peu plus. Oh, qu'elle rêvait de cet homme-là. Doux, attachant et romantique, qui lui offrirait chaque matin et chaque soir le plus beau des sourires.
Il lui est arrivé de le trouver; deux fois. Deux fois où son amour était tel qu'il l'enveloppait tout entière, à la manière d'une ombre gigantesque. Elle était radieuse, une Aphrodite en devenir, à faire éclater des rires cristallins dès qu'elle les entendait s'approcher. Elle lisait encore plus; tentait d'adopter les démarches gracieuses des unes, les apparences tentatrices des autres, et sa chambre en devenait une bibliothèque de classiques à l'eau de rose. Elle y croyait dur comme fer, plus encore qu'à tout le reste; chacun de ses pleurs venait mourir dans les bras de son amant et chacune de ses peines s'étouffait contre sa peau. Mais elle se consumait, à petit feu; une flamme qui s'éteignait avec lenteur, une étincelle qui courrait bientôt à sa perte.
Pour le premier, leurs sentiments avaient seulement fini par s'évaporer. L'amour avait fait place à la haine et il n'étouffait bientôt plus que ses joies. C'était aussi douloureux qu'évident – Saoirse s'accrochait malgré tout à ses rêves enfantins, à ses fantasmes littéraires. Elle espérait qu'un autre la délivre de ses peines, la libère de la morosité qui s'était installée dans ses yeux, mais elle ne trouva là où elle attendait un nouvel amour que l'obligation de s'en sortir seule.
Le second était plus passionnel encore. Il avait un prénom slave qui à lui seul amenait un exotisme charmant à sa vie, et des bras plus grands encore pour mieux l'y accueillir. Il s'était rendu essentiel à sa vie, tout autant qu'elle l'était. Mais il n'était pas arrivé au bon moment – il y eut l'accident de son frère, tout d'abord, et la détresse qui s'en suivit. Il n'y a pas de place dans la vie d'une sœur qui hurle à l'aide, enfermée derrière ses certitudes infondées, pour que l'amour s'y installe. Alors il avait fondu, disparu, jusqu'à n'être plus qu'un fantôme et qu'un beau jour elle s'éveille seule. C'était dur, parce qu'il était parti petit à petit, ménageant ses sentiments; et ceux-là n'étaient plus jamais partis. Elle avait la tête ailleurs, mais il y avait toujours une pensée pour lui, ne serait-ce qu'une seconde par jour. Cinq ans et tout les matins encore elle espérait le voir endormi, ne trouvait que le vide qu'elle avait elle-même fait s'installer à sa place. Son prénom avait beau être encré en elle, a tristesse la gagnait quand elle tentait de raviver ses souvenirs. À mesure que le temps passait, son visage se brouillait; la couleur de ses yeux s'était fanée, elle en était certaine, et le son de sa voix n'était plus qu'un écho lointain qu'elle entendait à peine.

Et depuis : rien. Rien qui la fasse bondir de joie, rien qui la fasse rayonner comme avant. Saoirse s'abandonnait enfin aux bras des hommes – de tous les hommes. Quand bien même cinq ans s'étaient écoulés, elle n'avait jamais abandonné l'espoir de revoir son frère, et aucune place ne se libérait pour un autre homme depuis le dernier qu'elle avait aimé. Alors elle tentait de comprendre, enfin; allait s'allonger dans les lits des blonds, des bruns, des petits, des grands, des fins et des plus costauds. Saoirse tombait amoureuse pour une nuit et chassait ses sentiments quand le soleil chassait la lune; elle ne s'attachait jamais plus, gardait rarement un numéro. Elle aimait à se perdre dans les bras de l'un, à s'abandonner aux baisers des autres. Jusque là, rien n'avait mieux comblé son cœur que d'être voulue, désirée, aimée, quand bien même ce n'était qu'une nuit.


Tout s'était passé très vite, terriblement vite. Elle n'avait rien vu, rien entendu – un silence qui à y repenser l'effraie plus qu'il ne la rassure.
C'était arrivé encore une fois. Une seconde qui change une vie – elle s'était pensée morte, sur le coup, et si effrayée qu'aucun son n'avait réussi à s'échapper de ses lippes. Elle avait froid, horriblement froid, allongée parterre, mais pas comme d'habitude – cette fois-là, elle avait froid en dedans, c'était son esprit qui s'était rafraîchi. Sa vie entière, peut-être. Contrairement aux croyances, elle n'avait rien vu lui défiler devant les yeux – mais la pensée de rester en vie ne lui était pas parvenue. C'était fini, comme ça, en un coup de crocs – un rire lui aurait échappé, si elle en avait eu le temps. Il lui semblait avoir résisté à bien pire en survivant à la perte de son frère, en s'endurcissant avec les années. Si elle avait du jouer avec sa vie, ni elle ni les autres n'auraient pensé qu'un loup la boufferait. Assez ironiquement, elle avait voulu s'en faire encrer un à l'intérieur du bras – le destin a rendu cette dépense inutile.
Un loup l'avait mordue, et elle n'était même pas l'héroïne d'un blockbuster d'Hollywood. La vie était vraiment, littéralement, une chienne.

Et puis elle s'était réveillé. Pas aussi morte qu'elle l'aurait cru – elle s'était même relevée, sans trop de repères pour lui dire où elle était tant ça l'avait sonné. Le soleil se levait déjà, les gens commençaient à sortir et les lampadaires le long des rues s'éteignaient. Saoirse, elle, semblait rester dans un entre-deux permanent : ni vivante ni morte, ni éveillée ni endormie. Son corps entier lui semblait engourdi, mais elle pouvait le bouger sans trop de souci. Recoiffant ses cheveux en vitesse histoire de ne pas attirer l'attention, elle avait foulé les pavés de la ville jusqu'à rentrer chez elle, sans rien y comprendre de plus. Elle avait recouvert la morsure encore douloureuse d'un grand pansement, mais ça n'était que le cadet de ses soucis.
Quelque chose avait changé, mais tout était pareil. C'était bien le plus effrayant – elle ne savait pas à quoi s'attendre.

Elle avait attendu un mois, un mois entier à se soucier, à adopter son attitude habituelle alors qu'elle se cachait de tout en dedans. Un mois à scruter la nuit, perchée à sa fenêtre ou celle des autres, tentant d'apercevoir quelque chose. Quelqu'un, un loup, peu importe – une réponse à ne serait-ce qu'une de ses mille et unes questions. Mais il n'y avait aucun quelqu'un qui l'attendait, ni même une réponse.
À sa plus grande surprise, il y avait cependant un loup – elle était ce loup. Plus effrayant encore que les autres, parce que quelque chose lui sautait à la figure. Une réalité douloureuse et emplie de mystère. Pour sûr si elle avait été au courant qu'une simple morsure la ferait changer de la sorte, elle se serait laissé mordre par un panda et aurait mangé du bambou tout le reste de sa vie. À la place, elle sentait une force écraser sa volonté et sa conscience avec; un instinct incontrôlable la dominer. Le changement brutal de forme tant que de vision la perturbait jusqu'à l'éveil de l'humaine en elle, bien plus effrayée par les bribes de mémoires qui lui revenaient que par le fait même qu'elle se transformait en loup.
Quoi qu'il se soit passé, ce soir-là comme celui où elle avait été mordue, Saoirse en gardait amèrement le secret. Si elle tentait d'en parler, le monde entier la prendrait pour une folle – pire encore, elle refusait de voir même une once de peur dans les yeux de ses proches à la vue du monstre qu'elle était devenue. Alors elle se cachait, se faisait plus secrète – une croix rouge marquait chaque nuit où elle supposait qu'elle allait devoir se faire à cette horreur, se fiant au folklore et aux dates de pleine lune, un espoir persistant encore un peu à lui faire croire que tout ira bien et que rien ne changera le mois prochain.

Wow, trop cool, t'es enfin des nôtre mon p'tit ! Alors avant de commencer le blabla un peu chiant, je vais quand même te dire ce que j'ai pensé de ta fiche : ELLE EST PARFAITE JE VEUX UN RP .

Et maintenant, parlons bien parlons peu, parlons de tout ce que tu peux faire maintenant que tu es validé. Alors déjà sache que la première chose que tu dois faire, et c'est très important, c'est de recenser ton avatar. Si tu ne le fais pas et que quelqu'un d'autre le prend, c'est toi qui devra changer. Tu peux donc faire ça ici. Ensuite, tu auras peut être envie de te trouver des potes, non ? Tu peux aller t'ouvrir un répertoire de liens, mais si jamais ce n'est pas assez, tu peux aussi te faire un scénario. N'oublie pas non plus d'aller te recenser dans les différents répertoires. Et puis si tu cherches un rp, ne cherche plus, va directement faire une demande !
Voilà, c'est tout ! N'hésite pas à venir flooder avec nous !