identity card PRÉNOM(S) : Faith, ou bien foi en français. Douce ironie quand on pense que la foi n'a pas réussi à pervertir Faith jusqu'à la fin. Il semblerait que ses parents aient souhaité transmettre à leur fille une passion commune, souhait cependant disparu étant donné qu'elle se retrouve désormais sans rien, et surtout sans foi. AGE : cela fait déjà vingt-sept années que Faith a vu le jour. Vingt-sept années qu'elle considère perdues, années qu'elle pense désormais basées sur des mensonges, rien que des mensonges. Les évènements récents ont su changer sa façon du monde, ce qu'elle pensait être son monde. PROFESSION : La jeune femme a réussi à assouvir ses envies, réaliser ses rêves. Depuis quelques temps maintenant, elle est directrice et chef de son propre restaurant. Tout semblait parfait dans la vie de Faith avant que tout dérape à cause d'une stupide erreur. STATUT SOCIAL : Encore fiancée il n'y a pas si longtemps, Faith doit bien avouer qu'elle ne saurait se définir. Elle sait à quel point James est fidèle au code et comme elle n'a pas mis fin à sa vie, elle craint le pire. Faith est perdue, seule et ne sait absolument pas quoi faire. Habituée au confort que lui offrait sa situation précédente. RACE : Louve, depuis si peu de temps qu'elle n'a pas encore réussi à s'en rendre compte. Sa nouvelle condition n'est que l'illustration d'une erreur stupide et facilement évitable. Ancienne chasseuse, humaine, Faith a honte mais elle doit cependant s'accoutumer à cette nouvelle situation, elle permanente. NATIONALITÉ : anglaise, la jeune femme est née sur les terres britanniques, son accent est généralement ce qui la trahit. ORIGINES : Les origines de la famille Nichols remontent aux belle contrées américaines. L'histoire de la famille relate la mémoire d'un soldat de l'armée américaine engagé, ses rivaux ce sont cependant présentés sous une forme différente de ce qu'ils espéraient; il s'agissait de loups. FAMILLE : La famille Nichols est une lignée de chasseur s'étant engagée dans l'Ordre il y a un peu moins d'un siècle. Les géniteurs de Faith sont croyants et font partie de ces chasseurs persuadés d'être charges d'une mission divine, croyance qu'ils n'ont cependant pas réussi à transmettre à leur fille.

characterization Définir Faith reviendrait à la comparer à un rayon de soleil. Brillant, éblouissant, chaud, rassurant. La jeune femme a toujours été le genre de personne sachant donner, transmettre le sourire aux personnes autour d'elle. Rares étaient les jours où un rictus ne venait pas arborer ses lèvres rosées, rares étaient les moments où elle ne faisait pas tout ce qui était en son pouvoir pour faire de chaque jour le plus beau. Plus jeune, ses parents avaient toujours l'habitude de lui raconter que la vie était le plus beau des cadeaux et ainsi, qu'il fallait en profiter sans pour autant en abuser. Les géniteurs Nichols sont des croyants, des vrais. Bien que la foi pour leur Dieu soit énorme, jamais ils n'ont réussi à passer ces croyances à leur fille. Faith n'a jamais su montrer aucun intérêt pour cette divinité que ses parents adoraient, la simple idée d'envisager qu'il existe un Dieu supérieur et unique lui parait bien trop absurde pour y penser, ou ne serait-ce que l'envisager. Bien que la jeune femme aurait tout a fait pu aller à l'université pour poursuivre ses études, elle n'a pas hésité plus de quelques secondes et s'est lancée dans ce qu'elle aimait le plus; la cuisine. Au début engagée en tant que commis de cuisine, la jeune femme a rapidement gravé les échelons et se retrouve désormais chef de son propre restaurant. En plus de ne pas ressentir de très grande haine pour les loups (jusqu'à ce qu'elle en sache plus quant au massacre de la famille de son fiancé) Faith préférait laisser à James le soin d'établir les stratégies. La jeune femme s'était toujours plus qualifiée comme combattante que stratège. Cette dernière est d'ailleurs extrêmement douée en corps-à-corps et se débrouille mieux avec une arme blanche plutôt qu'une arme à feu. Faith préfère la discrétion, la subtilité, et selon elle les armes à feu ne permettent pas vraiment de jouer sur ces points. Cependant, elle n'est pas contre toute utilisation de ces armes, au contraire, mais elle devait faire le choix; elle choisirait les armes blanches sans une once d'hésitation. Tous les espoirs de Faith se sont évaporés il y a de cela un peu moins d'un mois; alors que cette dernière s'est faite mordre par un loup. Une simple nuit, une simple chasse, une simple erreur. Une morsure, une légère éraflure a suffit pour tout bousculer dans la vie de la jeune femme. Faith aurait tant voulu succomber à cette morsure, ne pas avoir d'autres choix que de quitter ce monde, quitter les gens qu'elle aime. Mais elle n'a pas eu le choix et son corps a accepté la morsure, la transformant en une de ses créatures qu'elle chasse depuis bien toute sa vie. Faith ne sait désormais pas quoi faire ni vers qui aller. Faith ne se l'avoue pas, mais elle a peur. Elle ne sait pas quoi faire, comment agir. Elle se retrouve seule alors qu'elle ne l'a jamais été, auparavant. C'est une nouvelle situation, une nouvelle vie, une nouvelle chance qui s'offre à elle et la jeune femme compte bien la saisir et recommencer une nouvelle vie, si elle y arrive.

depuis quand habitez-vous à Glencullen ? Et pourquoi avoir choisi cette ville ? : Cela fait bien une quinzaine d'années que Faith a déménagé à Glencullen selon une envie de ses parents. Enfin, il paraissait que les créatures surnaturelles avaient le don de s'accumuler dans les terres de la ville, ce fut donc sans hésitation qu'ils déménagèrent pour l'Irlande dans le but de faire un peu de "ménage". Jamais les parents Nichols n'auraient cru qu'ils causeraient la transformation de leur fille en une de ces créatures qu'ils haïssent tant. Avez-vous remarqué la présence de plusieurs créatures surnaturelles ? Croyez-vous en leur existence ? Si vous êtes vous-mêmes une de ces créatures, avez-vous conscience de la présence de chasseurs, ou vous pensez-vous plus fort qu'eux de toute manière ? : Faith sait tout des créatures surnaturelles, absolument tout. En tant que chasseuse, il était évidemment de son devoir de tout connaître, tout apprendre. Des points forts aux vulnérabilités. Mais depuis que la jeune femme est devenue une louve, elle découvre une autre facette des créatures surnaturelles. Cette facette la pousse, l'oblige à ouvrir les yeux quant au point de vue des chasseurs, qu'elle voit désormais trop fermé. Croyez-vous en l'existence de divinités quelconques ? Avez-vous une religion ? Si oui, laquelle ? La pratiquez-vous sur une base régulière, ou pas du tout ? : Non, pas vraiment. Faith n'a jamais vraiment cru à tout cela (au contraire de ses parents) et serait par ailleurs plus amenée à croire en la Déesse mère des druides plutôt qu'à une divinité unique et supérieure. Ses parents ont par ailleurs été énormément déçus de voir que leur fille ne partageait pas cet amour de la religion qu'ils avaient tant espéré transmettre.

PSEUDO : j'en ai pas, eh.  PRENOM : j'en ai pas non plus.  AGE :    COMMENTAIRE, SUGGESTION ? : jvous aime vous gérez AVATAR : jlc la bg (matte moi la rime) GROUPE : wolves PERSONNAGE : scénario.  

Son père, l'air sérieux, les yeux fixés sur une table sombre semblait plus grand que d'ordinaire. Ou alors serait-ce l'appréhension qui appuyait sur les épaules de Faith qui la faisait sentir plus petite, insignifiante. Du haut de ses dix-sept ans, la jeune apprentie chasseuse allait entamer la dernière étape de son entrainement (et celle qu'elle redoutait le plus); les armes à feu. Jamais elle n'avait été une grande fan de ces armes, elle n'aurait su dire ce qui la repoussait vraiment cependant, ce fut comme si elle était directement vaincue par ces armes. Elle prit une profonde inspiration avant de relâcher l'air, doucement, chatouillant ses lèvres entrouvertes tandis que son souffle lui échappait petit à petit. Ses yeux se plissèrent juste le temps de quelques secondes et, une fois que ses yeux furent ouverts de nouveau, ses iris marrons (presque noires tant elles étaient foncées) vinrent se poser sur la silhouette de son paternel qui n'avait pas bougé. Ses pas raisonnaient dans la cave de la demeure familiale des Nichols, cave où tous les secrets étaient dissimulés, invisibles une fois le soleil levé. Une fois arrivée à hauteur de la table, Faith vint passer ses doigts délicats sur les armes; elles étaient froides, vides, comme dénuées d'histoire. Ses doigts vinrent se plier sur la première arme qui se présentait à elle et ainsi, elle la prit dans ses mains. Ce fut en premier le poids incroyablement lourd de ce petit objet qui surprit Faith, ce fut ensuite la facilité avec laquelle l'on pouvait appuyer sur la détente qui la désorienta. « Doucement, Faith. Je ne voudrais pas que tu te blesses par erreur. » La voix de son père vint la surprendre si bien qu'elle manqua presque d'appuyer sur la détente de son doigt tremblant et incertain. D'un geste rapide et loin d'être précis, elle replaça l'arme sur la table et son père vint la remettre droite comme par soucis de symétrie. Faith recula de quelques pas et manqua de renverser une boite remplie de diverses cartouches. La jeune femme prit une nouvelle inspiration profonde avant de faire papillonner ses paupières. Une fois que ses yeux furent complètement ouverts, elle pu voir son père s'emparer d'une arme plus imposante que celle qu'elle avait auparavant tenu. Sa posture et cette arme lui donnait une allure menaçante, effrayante et non familière. Le coeur de Faith se mit à cogner un peu plus fort contre sa poitrine, accélérant la pulsion de son sang et ainsi, elle pu sentir ses trempes battre contre son crâne. Faith pu voir les lèvres de son père s'entrouvrir mais elle fit un pas vers lui avant de lui donner l'occasion de parler. Les poings serrés, elle vint croiser le regard de son paternel. « Je sais que c'est nouveau mais tu t'y feras vite. » une main conduite par une douceur qui lui était familière vint se poser sur son épaule, Faith se laissa guider par la poigne de son père en direction de ce qui ressemblait le plus à un stand de tirs. Les yeux de Faith vinrent se placer sur le pendentif de son père qui se balançait symétriquement contre sa poitrine. Il représentait une croit et était argenté, un nouveau soupir s'échappa des lèvres de la jeune fille. Ses parents étaient des croyants, des vrais, et jamais ils n'arrêtaient d'essayer de transmettre leurs croyances à leur fille. Faith avait beau leur dire que cela ne l'intéressait point, ils ne semblaient pas vouloir écouter -ce qui avait le don de l'énerver. Une fois devant la table du stand, le paternel Nichols se mit à expliquer les normes de sécurité ainsi que les différentes armes qui lui étaient offertes. Il vint placer un casque isolant sur ses oreilles ainsi que sur celles de sa fille avant de la munir de la plus petite des armes présentées. C'était réel. C'était vrai. Faith ne pouvait plus reculer. L'arme semblait peser encore plus pour qu'auparavant et ses doigts vinrent serrer l'arme si fort que ses jointures blanchirent. Elle n'aimait pas ça, Faith, elle ne se sentait pas à l'aise. Mais elle sentit une vague de confiance l'envahir, si bien qu'elle ferma les yeux et qu'elle appuya sur la détente. La pression de l'arme fut si forte et ses bras si faibles qu'elle la fit tomber dès que le coup fut parti. Le manque de recul et la mauvaise position de ses bras lui valurent également une douleur sur ses mains. L'arme vint s'écraser sur le sol faisant écho d'un bruit métallique dans toute la pièce. Un gémissement de douleur semblait vouloir se frayer un chemin entre les lèvres de Faith mais il apparu qu'elle fit preuve d'assez de volonté pour rester impartiale. Ses yeux se levèrent en direction de son paternel qui la dominait de par sa hauteur. Un profonde inspiration, une nouvelle. « Je veux de nouveau essayer. » son ton avait été ferme, inhabituel, confiant. Son regard lui semblait avoir changé du tout au tout, Faith ne pouvait pas se permettre d'échouer, il en était hors de question.

La lune haute, la lune pleine. Éblouissante, éclatante et lumineuse. La brise était fraîche sur la peau de la jeune chasseuse tandis que ses doigts se baladaient délicatement sur la lame de son poignard; accroché à sa ceinture. Ses yeux se baladèrent un peu partout autour d'elle avant que ses iris ne rencontrent la silhouette de son paternel -qui la dominait toujours par sa taille. Mais l'esprit de Faith n'était pas vraiment concentré ce soir là, il divaguait, de plus en plus, un peu trop, comme il en avait l'habitude cette dernière semaine. La jeune femme ne pouvait s'empêcher de se poser des questions quant aux convictions de sa famille, des chasseurs en général. Elle prit une inspiration avant de tourner son visage déformé par l'interrogation en direction de son géniteur. « Dis papa, pourquoi chassons nous les loups? » Son père s'arrêta net, comme si ses yeux s'étaient posés sur une silhouette incongrue, inconnue. Son visage vint alors se tourner vers celui de sa famille tandis que ses traits étaient tirés et sa bouche entre-ouverte. « N'as-tu donc rien retenu de ce que nous t'avons enseigné, Faith? » Il avait prononcé son prénom d'une manière étonnante, presque inhabituelle. Comme si ce dernier devait justifier ses paroles précédentes, comme si il s'agissait de la raison de leurs agissements. La jeune femme baissa la tête, comme honteuse d'avoir osé remettre la parole de ses parents en doute. Mais ses sourcils se plièrent et ses yeux vinrent se clore. « Je- bien sûr que si. » elle soupira, doucement « C'est juste que les loups ne sont pas tous des tueurs, certains peuvent aussi être des victimes, non? » Faith regretta d'avoir prononcé ces paroles à la seconde où les mots avaient franchit la barrière que représentait ses lèvres. Elle osa cependant lever la tête et croiser le regard de son père qui lui, n'osait pas poser le regard sur sa fille. « Ça arrivera un jour ou un autre, tu peux en être sûre. » Mais Faith avait du mal à croire son père. Hormis les récits qu'elle avait lu ou que l'on lui avait conté, jamais Faith n'avait été témoin d'un vrai massacre. Ce n'était pas ce qu'elle souhait, loin de là, mais une part d'elle voulait croire au fait qu'il y avait du bon dans toutes les races. Faith se plaisait à imaginer un monde utopique -bien que trop chimérique, où toutes les races arriveraient à vivre en prospérité. Sans guerre, sans sang. Mais la jeune femme ne pouvait pas ignorer les récits que ses parents lui racontaient, consciente qu'il fallait bien d'un peu de vrai dans une histoire, un point de départ. Sa poigne se resserra sur son poignard tandis qu'un grognement animal vint interrompre le cours de ses pensées. Un rapide coup d'oeil à son paternel suffit à lui redonner de l'adversité, elle était née pour ça, après tout. Ou du moins fabriquée comme telle.

Jamais Faith n'aurait imaginé que c'était à ce moment même, à cet exact endroit, que sa vie prendrait un tournent inattendu. Un chemin détourné, confondu. Une autre voie qu'elle ne se serait jamais imaginée emprunter. Une nuit où la lune brillait plus fort que jamais, où la brise fouettait sa peau plus ardemment, où elle partageait ce moment spécial avec la personne à laquelle elle tenait le plus au monde. Une nuit qui avait tout pour être exceptionnelle, extraordinaire. Elle inspira, doucement, puis vida ses poumons à une vitesse modérée avant de tourner le regard vers cette personne; celle qui avait émerveillé sa vie, celle qu'elle aimait plus que tout, celle à laquelle elle allait bientôt s'unir. Leurs iris se croisèrent le temps d'une seconde et un sourire automatique vint éclaircir le visage de Faith. Un rictus sincère dont elle était habituée étant donné qu'il surgissait dès qu'elle posait le regard sur lui. La jeune femme vint poser ses doigts sur le manche d'un poignard originellement dissimulé dans sa botte. Ils étaient sur les traces de plusieurs loups-garous et ils s'étaient dispersés histoire de les trouver plus facilement, un simple signal électronique suffisant à partager l'emplacement des bêtes. Un certain silence régnait dans l'atmosphère, un silence agréable. Comme si ils n'avaient pas besoin de mots pour se comprendre, comme si seuls leurs langages corporels leur suffisaient pour communiquer. Et c'était le cas. James avait prit soin de s'occuper de la stratégie, Faith n'avait jamais été fan de la logique et préférait laisser son compagnon s'en occuper. Bien que cela aille au contraire du Code, celui-ci annonçant que les femmes devaient s'occuper de diriger et les hommes devaient se battre. Mais Faith n'était pas comme cela et faisait plus partie des guerriers que des dirigeants. Un craquement vint interférer le cours de ses pensées, Faith s'arrêta alors net, tournant le regard vers James, comme attendant ses ordres avant de faire quoique ce soit. Il lui indiqua d'avancer et la jeune femme resserra la poigne sur son arme avant de faire un pas. Rapidement, sa main libre ne le fut plus et un second poignard vint combler le vide qu'encerclait ses doigts. Ils avancèrent, plus discrets que jamais, comme deux silhouettes aussi légères que l'air avançant à un rythme régulier. Mais le calme qui semblait régner sur le parc s'évapora en quelques secondes quand les deux chasseurs se retrouvèrent rapidement encerclés par trois loups surgis de nulle part. À aucun moment la peur n'avait surpris Faith, à aucun moment elle n'avait sentit son coeur se serrer. C'était sa vie, c'était ce qu'elle faisait, et elle ferait ce qu'elle avait toujours su faire; se battre. Rapidement, les coups de fusil de James surent interférer avec les bruits de grognements des monstres en face d'eux. Faith su éviter un coup rapide tendu par un loup noir en se jetant sur le côté. Dans sa rapidité de réaction, elle avait réussi à enfoncer son poignard dans le flanc de l'animal provoquant des gémissements de douleur bestiaux. Faith savait parfaitement ce qu'elle faisait, ses mouvements imprégnés dans sa mémoire, automatiques, traduisaient son expérience. Un rapide coup d'oeil vers James suffit à la rassurer étant donné qu'elle remarqua que lui aussi, maitrisait la situation. Mais ce coup d'oeil fut la seule erreur de la jeune femme, et elle allait lui être fatale, irréversible. Alors qu'elle n'avait pas encore détourné le regard de la silhouette de son fiancé, elle sentit une immense douleur s'imprégner un peu plus dans son épaule. Faith ne pu retenir un cri effroyable alors qu'elle s'évanouissait sur le sol du parc. Elle pu sentir les feuilles humides et la terre mouillée se coller sur sa joue, elle pu sentir le sang chaud couler sur son épaule. « Faith!! » la voix de James lui avait paru lointaine alors qu'il ne se trouvait désormais plus qu'à quelques centimètres d'elle. Elle aurait tant voulu l'appeler, prononcer son nom, mais ce fut comme si la force lui manquait. Ses doigts se relâchèrent et son poignard vint rouler sur la paume de sa main avant de s'écraser lourdement sur le sol. La douleur était grande, bien trop grande pour que Faith réussisse à la vaincre. Elle voulu jeter un coup d'oeil à la morsure sur son épaule mais le simple fait de soulever sa poitrine pour respirer ne faisait qu'amplifier la douleur. Elle sentit une larme couler sur sa joue froide, puis une autre, et encore une nouvelle. En ce qui lui paru une fraction de seconde, elle assista à la mort des trois loups qui les avaient encerclés. Et James se tenait debout, le fusil encore en mains. Faith perdit connaissance sur l'image de James s'avançant vers elle. Bientôt, tout était noir et Faith se sentait de plus en plus légère; comme portée par la brise. Dans le meilleur des cas, elle y perdrait la vie.

Des images surgissaient de partout. Comblant le vide, le noir de son esprit. James vint combler ce vide à plusieurs reprises tandis que parfois ces images représentaient ses derniers souvenirs, se répétant encore et encore. Revivant ce qu'elle pensait être sa mort à plusieurs reprises, jusqu'à ce qu'elle meurt une seconde fois. Mais elle sentit l'air emplir ses poumons de nouveau, et soudain les images furent remplacées par une lumière artificielle, une lumière qu'elle ne connaissait que trop bien. En un sursaut, elle se releva. Ses mains encore pleines de terre confondues avec la couette sous laquelle elle avait tant de fois dormit. Elle cligna des yeux à plusieurs reprises, la lumière semblait plus forte que dans ses souvenirs, plus lumineuse qu'autre fois. Ce fut comme si elle éclairait chaque particule de poussière se baladant dans la pièce. Puis ce fut l'odeur qui vint attirer son attention. Elle cru sentir ce qui était le parfum de James, puis le sien. Elle cru pouvoir sentir la mente des pastilles qu'elle avait dans la poche de son manteau accroché dans la penderie de l'autre côté de la pièce. Faith recula un peu plus avant de se cogner le dos contre la tête de lit. Sa vitesse de respiration avait augmenté, elle pouvait sentir son coeur battre contre sa cage thoracique un peu plus rapidement que d'ordinaire. Puis elle sentit une douleur -moins aiguë qu'avant, stimuler son épaule. Elle lâcha un gémissement de douleur avant d'y jeter un coup d'oeil; elle était moins importante que lorsqu'elle avait été infligée. Un soupir s'échappa des lèvres de Faith tandis qu'elle prit sa tête entre ses mains. De nouvelles larmes vint mouiller ses joues mais elle les essuya au moment même où elles entrèrent en contact avec sa peau. Ses yeux se posèrent sur la table de chevet à sa droite où elle vit ce dont elle craignait le plus, mais se doutait bien trop pour l'ignorer. Elle était une chasseuse, et en tant que chasseuse il s'agissait de son devoir de se prendre la vie maintenant qu'elle était devenue ce qu'elle chassait. Elle vit des poignards, une dague, un pot de médicaments et un revolver. James savait qu'elle n'aimait pas les armes à feu, mais il s'agissait du moyen le plus rapide et le moins douloureux pour qu'elle se prenne la vie. Faith vint poser ses doigts sur l'arme et ce fut comme si elle était plus froide que dans ses souvenirs, aussi froide que la mort. Faith prit l'arme dans sa main et ce fut comme dans ses souvenirs; elle était plus lourde qu'elle ne le paraissait. Un rictus s'empara de ses lèvres et de nouvelles larmes s'écoulèrent sur ses joues quand elle se rappela de la première fois où elle avait tenu une arme à feu. Elle prit l'arme dans ses deux mains et colla le canon un peu en dessous de son menton. Elle prit une nouvelle inspiration tandis que de nouvelles larmes s'écoulèrent de ses yeux. Elle les ferma et sa respiration se fit plus forte, comme si cela pouvait lui donner du courage. Ses doigts tremblaient, son corps tout entier tremblait. Prise d'un élan d'adrénaline, elle appuya sur la détente. Elle entendit ce qui ressemblait à une détonation aiguë mais le coup ne partit point. Faith s'écroula sur le sol, en sanglots, les mains contre le parquet de la chambre conjugale. Elle ne pu retenir les larmes et les sanglots; elle ne pouvait mettre fin à sa vie, ça la dépassait. Elle se sentit incroyablement lâche et honteuse mais elle n'en avait pas la force. Elle se releva péniblement et vint de nouveau s'asseoir sur le lit. Ses yeux se posèrent de nouveau sur la table de chevet et elle remarqua les munitions, sur le côté, l'arme n'était pas chargée, évidemment. Elle la reposa alors à sa place initiale, la main tremblante. Ses iris se posèrent sur un mot qu'elle n'avait pas vu; un mot de James: Je t'aime. De nouveaux sanglots, de nouvelles larmes. Faith ne savait pas quoi faire, perdue, coincée dans sa propre demeure. Elle se leva et tira nerveusement sur son tee-shirt. Elle s'avança en direction de la porte, le pas léger, comme si elle ne souhaitait pas se faire entendre. Elle vint poser une main contre la porte en bois avant d'y coller son oreille. Deux pulsions régulières se répétaient, encore et encore. Un souffle pénible, irrégulier, lui. Une odeur familière lui étant plus forte que précédemment; c'était James, de l'autre côté de la porte. C'était James qui lui avait laissé les armes, James qui souhaitait qu'elle se prenne la vie. Elle ne pouvait pas le blâmer, c'était ce qu'elle était supposée faire, après tout. Mais elle ne pouvait pas s'y résoudre. Elle recula de deux pas avant de prendre une inspiration profonde, une nouvelle. Elle se dirigea en direction de la penderie où elle fouilla pour récupérer un sac à dos assez grand pour qu'elle puisse y fourrer un tas de choses. Une fois qu'elle mit la main dessus, elle récupéra quelques vêtements et en profita pour se changer. Faith se retourna, perdue. Sa blessure était toujours douloureuse et elle ne pouvait sortir de la chambre sans risquer de réveiller James, elle allait de voir se débrouiller par elle-même. Ses mains se posèrent sur les poignards posés sur la table de chevet et elle les saisit pour les mettre dans son sac. À son propre étonnement, elle vint s'emparer du revolver et des munitions. Puis ses iris se posèrent sur le mot. Le mot, ce qui lui faisait le plus de mal dans cette histoire. Faith récupéra un stylo pour y laisser sa marque; Je veux vivre. C'était ce qu'elle avait écrit sous les mots de son fiancé. Une larme vint abimer l'encre et Faith s'éloigna, saisissant le sac à dos. Elle jeta un dernier coup d'oeil dans la chambre, imprégnant cette image dans sa rétine. Image d'une réalité, d'un passé auquel elle ne pourra jamais retourner. Elle aurait tant voulu voir James, lui parler une dernière fois, tout lui expliquer, lui dire qu'elle l'aimait. Mais elle ne pu le faire. Dictée par sa lâcheté, une nouvelle fois. Faith s'échappa par la fenêtre, laissant entrer la douce brise de la nuit dans ce qui était autrefois sa maison, sa vie.

Faith ne savait plus quoi faire, où aller, à qui se confier. Elle avait perdu tous ses repères du jour au lendemain et ne savait pas comment gérer la situation. Il y avait des fois où elle avait tant envie de retourner à ce qui était chez elle. Il y avait des fois où elle rêvait de James, de leur vie à tous les deux, et parfois elle rêvait de lui lui ôtant la vie. C'était ce qui lui faisait le plus peur, ces cauchemars qui hantaient ses nuits et parfois même ses jours. C'était un paradoxe Faith, elle se confondait dans ses sentiments et souhaitait voir le visage de la mort alors qu'elle l'avait déjà défié une première fois. Bien qu'il lui manquait, Faith craignait parfois de le croiser au coin d'une rue, dans un café ou autre. Elle ne savait pas comment il allait réagir; bien qu'elle s'en faisait une petite idée. Elle avait récemment atterri chez Meabh, ne sachant pas où aller, que faire. Faith était perdue et elle ne pouvait se résoudre à quitter cette ville, quitter son monde, c'était bien trop dur. Elle se contentait alors de vivre avec une peur constante qui lui prenait les tripes à chaque fois qu'elle sortait, à chaque fois qu'elle faisait un pas dans la rue. Puis il y avait Leith, une âme toute aussi perdue qu'elle. Une âme dans laquelle elle pouvait se retrouver. Une âme qui était là pour elle quand elle en avait besoin. Leith était dans la même situation qu'elle, mordu depuis peu, également perdu. Mais il avait quelque chose de plus qu'elle, un repère où il pouvait se retrouver, aimer. Et Faith aurait donné n'importe quoi pour retrouver le sien qu'elle pensait perdu à jamais. Et Faith l'enviait tant. Le soleil brillait sur Glencullen malgré les épais flocons de neiges qui s'écoulaient du ciel parfois tâché de légers nuages. Depuis sa récente condition, Faith ressentait tout amplifié, les sons, les odeurs, les images, les sentiments. Elle avait encore du mal à contrôler tout cela, c'était tout nouveau pour elle. La sonnerie de son téléphone portable vint la tirer de ses pensées; elle décrocha rapidement quand elle vit le nom de Leith s'afficher à l'écran. « Faith, j'ai besoin de te voir. » quelque chose dans sa voix lui avait serré le coeur. Faith plissa les yeux avant de reprendre ses esprits. « Rejoins moi au Books & Coffee. » avait-elle dit avant de se mettre en chemin du café d'un pas rapide. Elle avait hésité à lui donner rendez-vous à son restaurant mais elle n'osait plus y retourner par peur d'y croiser James, l'attendant. Elle passait parfois devant en se dissimulant mais n'osait jamais vraiment l'approcher, feintant un rhume permanent. Rapidement, elle arriva à destination et commanda un café en attendant Leith. C'étaient ce qu'ils faisaient désormais, ils se soutenaient, se confortaient l'un et l'autre. Il était l'une des seules personnes restantes sur laquelle Faith pouvait compter.