Jetant un coup d'œil autour de lui, le brun pouvait sentir le danger approcher. Les lendemains de pleine lune étaient toujours les plus difficiles, ceux où les chasseurs n'ayant pas osé sortir durant la nuit se réveillaient pour chasser leurs proies, certainement plus affaiblies par leur transformation. C'est avec rapidité qu'il se dirigea vers la petite maison de bois, celle-là même où il avait donné rendez-vous à sa meute. Il avait enchaîné les plus jeunes, ceux qui n'étaient encore pas assez formés à leur condition, ne souhaitant pas qu'il leur arrive quelque chose. Il venait à peine de les trouver, ce n'était pas le moment de les perdre. Les sourcils froncés, Ronan observa les trois omégas qui le suivaient leur faisant signe d'entrer dans la cabane avant de les suivre. Balayant la pièce d'un regard, il constata avec soulagement qu'aucun de ses membres ne manquaient. Il tenait à ses cinq loups comme à la prunelle de ses yeux. Sans eux, il était faible. Et puis, avec le temps il s'était attaché à leurs caractères, bien différents d'ailleurs. Puisqu'ils étaient tous présents, l'alpha décida sans peine de les libérer. « Rentrez, reposez vous. Je vous rejoins ce soir. » Il accorda un sourire au plus jeune de ses loups, avant de les laisser sortir.

Il ne fallut que quelques secondes, après l'ouverture de la porte de la cabane, pour que la première détonation retentisse et qu'il voit le corps de son oméga chuter lourdement au sol, atteint en plein cœur. Ce fut aussitôt l'ébullition, et d'un grognement il fit signe à ses membres de s'enfuir par l'arrière. Le bruit des fusils chargés, les pas lourds des hommes qui les entouraient – trois, selon Ronan – lui faisait perdre la tête. Malgré la fatigue éprouvante de leur nuit passée à chasser, l'alpha laissa son loup prendre le dessus, abandonnant derrière lui son humanité. La bête attendit, tapie derrière la porte de la cabane, que les hommes s'approchent. Ils allaient venir, c'était évident. Le premier pénétra dans la cabane, et le loup attendit encore. Les deux autres avaient sûrement fait le tour. Lorsqu'il aperçu la nuque du chasseur, la bête n'hésita pas une seconde avant de se propulser sur son dos, refermant sa mâchoire sur la nuque du chasseur. Lorsque qu'il sentit les os se briser et l'âme de l'homme quitter son corps, il relâcha sa poigne et sorti de la cabane, recherchant les deux autres. Tout autour de lui n'était que chaos. Il pouvait le sentir, toute sa meute avait perdu la vie, ou presque. Il sentait encore le cœur de Léon battre dans sa poitrine, ce jeune loup encore, mais fidèle. Il était vivant, pour le moment. L'odeur d'un des chasseurs lui parvint enfin, et il s'approcha de lui doucement. Il aurait dû se méfier. Pourtant, il bondit sur lui, et lorsque ses griffes furent enfoncées dans la poitrine de l'homme, il ne prit pas longtemps avant de refermer sa mâchoire sur sa gorge. La bête, prise par ses instincts, n'entendit pas le bruit caractéristique d'une arbalète qu'on déclenche. La première flèche atteignit son flanc, se plantant trop peu profondément pour atteindre ses parties vitales. La deuxième, dont la tige avait été imbibée d'aconit, effleura son œil avant de se planter dans le sol, éblouissant d'un flash tout ce qui se trouvait autour. Aveuglé, le loup argenté prit la fuite, tentant de rejoindre le faible signal qu'il percevait de Léon. Il devait le retrouver, malgré la douleur de sa hanche, la fatigue qu'il percevait.. Et le fait qu'il ne parvenait plus à percevoir la moindre image de son œil gauche.