le soleil n'était pas clément avec elle, à son goût. il était trop insistant. il se bloquait à travers les pores de ses vêtements, s'incrustant dedans comme une pellicule qui ne voulait pas s'enlever. ça s'attirait, comme un aimant, sur ses propres vêtements, même si elle ne le désirait pas. personne ne pourrait contrarier quelque chose comme le soleil. cheveux flottant au vent, comme ses problèmes, ses problèmes qui n'en finiront jamais. elle n'en était pas plus que contente, visiblement. elle devait voir quelqu'un, quelqu'un qui la comprendrait certainement, quelqu'un qui pourrait l'aider à comprendre ses doutes et ses défauts en tant que louve à part entière même si elle l'était depuis assez longtemps. ses problèmes n'en finissaient plus, les nécromanciens ont été de retour : et elle repensait effectivement à tous les moments passés avec sa famille avant le jour du drame. si sa mère n'avait pas demandé la garde de son enfant avant que la pleine-lune ne soit passée, elle serait certainement en vie en ce moment-même pour l'aider, l'écouter, la diriger. mais visiblement, son destin en voulait le contraire. il aimait voir périr ses proches, il aimait la voir renfermée sur elle-même avant de connaître des personnes qui pourront l'aider, l'aider à remonter un gouffre sans fond. hayden. ce n'était qu'un ami, un très bon ami, un ami qui pouvait sans doute l'aider plus que certains. il pourrait l'aider. il pourrait la remonter, la remonter de son propre problème intellectuel. elle ne se reconnaissait plus, parmi tant d'autres, elle n'était pas sa priorité. sa priorité n'était pas elle-même, mais quelqu'un d'autre. c'était comme si son existence n'était rien à côté de celles des autres, celles des autres personnes. hayden était celui qui l'aidait le plus, même s'ils ne se voyaient que très rarement, c'était toujours un plaisir de l'avoir parmi nous. même pendant une demi-seconde, c'était toujours mieux que de ne plus jamais le voir. elle ne supporterait pas de devoir perdre quelqu'un d'autre dans sa vie. si c'était hayden, elle ne s'en remettrait certainement pas, certainement jamais. elle n'oserait jamais penser un seul moment, dans sa vie, s'il n'était pas parmi eux. parmi ses confrères, parmi ceux de sa propre race. et s'en était mieux ainsi. même si sa première transformation à part entière en louve restait gravée dans son esprit, d'ailleurs, une cicatrice ancrait à présent son bras droit mais personne ne l'avait sans doute remarqué à cause des gilets fins qu'elle portait afin de cacher cette horreur. une silhouette, silhouette d'homme aux traits fatigués, fatigués par les traits à venir. il semblait encore plus fatigué qu'elle-même, s'en était frustrant. elle frotta d'un geste répétitif sa cicatrice avant de laisser ses bras retomber le long de son corps, inspirant profondément. elle s'avança, ses poings se resserrant sur les extrémités de son gilet puisqu'il était plus grand qu'elle en taille, avant de s'avancer d'un pas légèrement plus rapide pour arriver à sa hauteur. tapotement d'épaule avant qu'elle ne lui envoie un sourire des plus francs alors qu'elle n'avait qu'une envie : lui sauter dans les bras afin de partager cette unique et même journée avec quelqu'un qu'elle appréciait.

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