PRÉNOM(S) & NOM : il arrive quotidiennement que les personnes auxquels il se présente froncent les sourcils, affichent un sourire amusé, surement anticipant un très attendu "nan j'déconne". Loin d'être une blague, Khéops Vandekeybus est un melting pot sur pattes.  AGE : trop jeune pour prétendre avoir tout vu, mais dors-et-déjà trop vieux pour prétendre détenir encore ne serait-ce qu'une once d'innocence. Khéops est âgé de vingt-sept ans PROFESSION : l'homme est un oiseau rare à plusieurs plûmes. Ses études l'ont amenés à occuper un poste de jeune rédacteur en chef d'un magazine de mode réputé aux pays-bas et en belgique et ce jusqu'à ses vingt-cinq ans où il arrêta tout et quitta Amsterdam. Aujourd'hui il survit en accumulant les emplois d'illustrateur  et serveur au johnnie fox's pub. Mais il se surprend à rêver de plus grand. STATUT SOCIAL : ô qu'elle était belle, qu'elle était parfaite. Bien tenue en société,  irréprochable jusque dans ses défauts. Elle était la belle-fille rêvée, sa mère en avait été tellement fière. Et puis il y a eu la maladie. Sa perfection agaçante s'est transformée en honnêteté, en sincérité. Elle est restée. Ils sont partis et il est arrivé. Il l'a enlevé. Ils auraient dû se marier. Aujourd'hui il est seul, apaisé, libre.  RACE :khéops aurait pu renier totalement cette part en lui qui le lie désormais aux légendes, à ce qui n'est pas sensé exister, à ces créatures que jusque là il n'avait fait que dessiner. Mais ça lui a sauvé la vie, alors il accepte le loup dans sa tête et dans son corps. NATIONALITÉ : pour être tout à fait franc, il est néerlandais uniquement sur ses papiers. Dans sa tête, dans son être, il cherche encore sa maison. Peut-être l'a-t-il trouvé...peut-être. ORIGINES : alors oui, il a des origines asiatiques (coréennes pour être plus précis) et cela ne surprendra personne tant son visage et sa peau en sont marqués. Cependant ce qui surprend, c'est son sang égyptien et son lignage belge. FAMILLE :  les Vandekeybus, c'est le genre de famille où un membre s'illustre une fois toute les cinq générations puis plus rien pendant des années. Ni pourvus d'une richesse opulente, ni frôlant le seuil de pauvreté, les médecins et juristes de la famille ont tout de même su instaurer un mode de vie respectable permettant aux générations suivantes de ne pas trop s'en faire trop longtemps. Fils unique d'un couple qui se sépara sept ans après sa naissance, c'est son père qui eut la garde, à peine quelques mois suite à la perte de son emploi. Khéops quitta alors le Caire pour rejoindre le pays natal de sa mannequin de mère, les pays-bas. A sa majorité il prit le nom de jeune fille de sa mère et aujourd'hui il n'entretient plus aucun lien avec sa famille. Il a tiré un trait sur eux le jour où il a traversé la Manche.

01. c'est un gosse, parfois le matin il se lève de bonne heure et mange ses céréales devant les dessins animés. 02. son café il le prenait noir, aujourd'hui c'est avec deux sucres et un peu de lait. 03. il a rompu tout liens avec son père lorsqu'il a quitté amsterdam. 04. ses parents se sont séparés quand il avait sept ans. 05. il ignore si c'est à cause de ses originaires paternelles mais il éprouve un grand attrait pour la mythologie et l'archéologie égyptienne. 06. il a une beauceron appelée olive, elle a deux ans, il l'a acheté en arrivant en irlande. 07. il est mal à l'aise au téléphone et préférera toujours les sms aux appels. 08. il est souvent pris d'insomnies et de cauchemars, il se calme généralement en trouvant olive ou en jouant à un quelconque jeu vidéo. 09. il se crispe dès que quelqu'un lui touche la nuque. 10. il ne supporte pas l'odeur du martini blanc, mauvais souvenirs de sa première cuite. 11. il est polyglotte. Anglais, néerlandais, français et allemand sont autant de langues qu'il maîtrise parfaitement. 12. d'ailleurs quand il perd son sang-froid son accent néerlandais ressort outrageusement. 13. il fume, ne craignant rien grâce à sa régénération de lycanthrope. 14. de part son ancien métier, il accorde une attention toute particulière à son apparence, ses vêtements et son attitude  

PSEUDO : baba yaga PRENOM : julie AGE : bientôt vingt FREQUENCE DE CONNEXION : quotidienne, je suis accro comme ça. COMMENTAIRE, SUGGESTION ? : c'est par où le frigo ?  AVATAR : lee soo hyuk GROUPE : wolves PERSONNAGE : inventé

01. I WISH YOU KNEW HOW MUCH THIS HURTS. BUT THEN AGAIN, NO. I DON'T. IT WOULD BE TOO EMBARASSING TO HAVE YOU KNOW THAT I CRY AT NIGHT, THAT I WISH YOU WERE THERE, THAT I PRETEND I'M HOLDING YOUR HAND, AND THAT I RELATE  ALL THESE SAD SONGS TO YOU.
Ses prunelles aperçurent l'enveloppe posée sur la table en verre. C'était inhabituel. Tout était toujours pareil dans la maison. Jamais un vêtement ne trainait hors des armoires. Jamais un verre n'était pas lavé puis rangé bien à sa place. Cette lettre, elle n'avait rien à faire là. A moins qu'elle ne doive être lu. Ce n'était surement pas à lui de la lire. Un petit garçon de sept ans n'a pas à lire ce genre de choses. Il n'est pas sensé apprendre comme ça que papa et maman ne s'aiment plus, que papa a déconné, que maman s'en va. Que plus jamais il n'ira à la bibliothèque avec maman entre deux de ses tournages. Maman est un peu connu au Caire, elle a fait deux trois petits rôles au cinéma. Les gens l'aimaient bien. Elle passait bien à l'écran. Normal, elle avait tout pour. Un physique d'asiatique mélangeait à une pointe d'européen. Ses yeux en amande étaient d'un acajou teinté de vert. Sa peau d'or étincelait, son sourire enchantait. Maman était magnifique. Mais maman n'était pas bête. Hautaine, oui. Médisante, oui. Imbue de sa personne, oui. Stupide, non. Bien au contraire.
Khéops s'approcha de la table en verre, il tendit le bras et s'empara de la lettre. Il ouvrit l'enveloppe. Il lut.

Malik,
Je sais pour toi et...et l'autre. Je n'ai pas retenu son prénom, tu me pardonneras, je ne lui accorde que trop peu d'importance. Non. Elle, je m'en fiche. C'est toi. Inutile de te dire que je n'ai pas été surprise. En fait, je m'y attendais presque. C'est terrible de dire ça. Mon mari me trompe avec une pauv' fille à peine majeur, et je m'y attendais. Quelle ironie. Moi qui pensait m'être trouvé l'homme le plus laid, j'étais certaine que personne ne viendrait me le prendre. J'ai eu tord. Ta laideur ne m'a pas protégé de l’adultère. J'ai honte. Aurais-je dû t'accorder plus de temps ? Je n'en ai déjà pas assez pour mon fils, penses-tu vraiment que je m'en serais libéré pour toi ? Non, tu sais que je ne l'aurais pas fait. Ta midinette, peut-être....sûrement même. Sinon je ne serais pas là à te dire que je m'en vais. Oui, Malik, je m'en vais. Je refuse de rester dans cette demeure que j'ai acheté pour nous. Car il n'y a plus de nous. Je prétendrais volontiers en être attristé, mais non...je suis juste déçue. Grâce aux ciels je suis encore assez jeune pour ne pas mourir seule. Je rentre à Amsterdam. Les papiers du divorce sont dans l'enveloppe, j'y ai également laissé une réserve pour Khéops. Je ne peux pas l'emmener avec moi. Mon rythme de vie ne me le permet pas. Alors écoutes moi bien, tu as intérêt à prendre soin de mon fils. Qu'il ai à manger à chaque repas, qu'il soit propre, qu'il ai assez d'heures de sommeil. Je veux qu'il ai les meilleures notes que tu n'ais jamais pu prétendre avoir. Mon fils sera le meilleur ou crois moi que je t'envoie mes avocats au cul. Et tu vas le regretter. Je compte sur toi et le peu de fibre paternel que tu puisses avoir.

Bonne chance.
Annick.

02. THERE ARE SOME PEOPLE WHO ALWAYS SEEM ANGRY AND CONTINUOUSLY LOOK FOR CONFLICT. WALK AWAY; THE BATTLE THEY ARE FIGHTING ISN'T WITH YOU, IT IS WITH THEMSELVES.
Le bureau en verre était recouvert d'une dizaine de feuilles, de cartons de croquis, du téléphone d'où trois lumières clignotaient pour indiquer des interlocuteurs en attente, d'une tasse de café à moitié vide et d'un ordinateur sur lequel défilait les mots et les lettres au fur et à mesure que le jeune homme les tapait. Les sourcils fronçés, il tentait tant bien que mal de convaincre un partenaire de ne pas quitter le projet sur lequel ils travaillaient en collaboration depuis plusieurs mois déjà. Si il s'en allait, c'était peine perdue, il faudrait tout reprendre depuis le début et la une était déjà à moitié décidée. Impossible. Il devait le convaincre.
Khéops ne vit pas la porte de son bureau s'ouvrir, il n'entendit pas les talons aiguilles sur la moquette. Mais il reconnu le parfum. Ombe. Les yeux du jeune rédacteur en chef se décollèrent de l'écran et rencontrèrent les prunelles vertes pommes de la mannequin.  Elle afficha un sourire de protocole en déposant les maquettes sur le bureau déjà encombré. Un air confus s'installa sur le visage de Khéops.

- et c'est ?
- les planches que tu as demandé à Laure. J'y ai apporté quelques annotations personnelles.
- pourquoi tu y as touché ? Laure connait son travail, c'est elle  qui est chargée de la rubrique des indispensables du moment à ce que je sache. répondit-il en prenant les cartons de dessins où se juxtaposaient croquis, articles épinglés et photos prises à la volée.
- je sais, mais avec ce que Ophélie a dit mardi soir j'ai pensée que...
- non non non, tu vas arrêter ça tout de suite. On va se marier, certes. On va passer notre vie ensemble, certes. Mais ne viens pas mettre ton nez dans mon travail. D'accord ? Ce n'est pas ta place. Peu importe ce que ma mère a dit.

Ombe releva la tête en déglutissant, le regard sombre. Elle ne pensait certainement pas à mal. Mais il en valait de la réputation de Khéops, et il ne pouvait pas se permettre d'écouter une mannequin qui ne savait rien du monde de la presse. Pas alors que ça ne faisait même pas trois mois qu'il était à ce poste. Il devait montrer de quoi il était capable, et personne ne lui mettrait de bâtons dans les roues. Pas même Ombe. Surtout pas Ombe.


03.  MAYBE HOME IS NOTHING BUT TWO ARMS HOLDING YOU THIGHT WHEN YOU'RE AT YOUR WORST.
Les mots du médecin claquèrent dans l'air. L'asiatique resta là, immobile. Ses yeux étaient plongés dans ceux du vieil homme à la sentence irrévocable. Les doigts entrelacés en un poing inerte, il resta muet. Une minute s'écoula, lentement, durement, cruellement. Khéops déglutit. Une fois. Deux fois. Ses paupières papillonnèrent. Une fois. Deux fois.

- bien. Je vous remercie. dit-il avant de se relever, réajustant sa chemise, sa cravate et attrapant sa mallette de travail.
- attendez monsieur vandekeybus, nous pouvons en parler si cela vous...
- bonne soirée monsieur. le coupa-t-il sèchement avant de fermer la porte du bureau de consultation derrière lui.

Le trajet du retour fut lent, si lent. Le nombre de marches menant jusqu'à l'appartement parurent des milliers. Ô comme il ne voulait pas rentrer. Ces yeux, ces yeux à elle. Ils seront pleins de questions. Il devra y répondre. Il ne veut pas y répondre. Il voudrait mentir. Il ne peut pas. Khéops n'a jamais pu. Il fit glisser ses clés dans la serrure et entendu les pas précipités de sa fiancée sur les lattes du plancher du couloir d'entrée. Il ouvrit la porte, s’engouffrant dans l'antre qu'ils partageaient depuis maintenant six mois. Le parfum d'Ombe s'engouffra dans ses narines et il sentit son corps relâcher peu à peu la tension de a journée avant de se retendre à nouveau en se rappelant du diagnostique. Elle était silencieuse, elle le regarda ôter ses chaussures et sa veste, poser sa mallette et ses clés avant de prendre sa main dans la sienne et de la mener au salon. D'un geste il lui indiqua de s'asseoir sur le canapé d'un gris anthracite. Khéops s'assit sur le canapé perpendiculaire à celui où était posé sa fiancé. Il croisa ses doigts et chercha ses mots. Les minutes s'écoulèrent sans que Ombe ne l'interrompe ou ne le presse d'une quelconque manière que ce soit.

- c'est la sclérose en plaques.

La tranchante vérité tomba sur les épaules de la jeune femme qui resta immobile à son tour. Silencieuse. Muette. Aucun son.

- Je comprendrais si tu décidais de partir. Je ne t'obliges pas à rester. Nous avons signés pour un mariage, un arrangement pour que ma mère me laisse tranquille et pour t'assurer un avenir un peu plus certain que celui qui se dessinait devant toi. Tu n'as pas signé pour un malade. T'as pas...je comprendrais. Je comprendrais que tu partes.

Elle ne partit pas. C'est bête, mais elle était tombée amoureuse de cet homme inaccessible même pour sa propre fiancée. Ce colosse d'or dont les sourires étaient aussi rare qu'une équinoxe. Elle était tombée amoureuse de Khéops. Et Khéops ne s'en doutait pas une seule seconde, qu'elle resterait. Il allait dégringoler, crever à petit feu...et elle allait tenter d'étouffer le brasier jusqu'à ce que le dernier océan soit à sec.

04. THEY SAY EVERY ATOM IN OUR BODIES WAS ONCE A PART OF A STAR. MAYBE I'M NOT LEAVING. MAYBE I'M GOING HOME.
La forêt était calme. Les arbres cachaient la lune. Elle était pleine. Elle était ronde. Elle était belle. Meurtrière pour les inconscients. Ô comme ils l'avait étés cette nuit-là. Pauvres idiots. Là, à courir dans les bois. A se croire plus fort que nature. A profiter des derniers instants certains de santé. Il allait dégringoler, un jour, demain, plus tard, inévitablement. La maladie allait le frapper, un jour, demain, plus tard, sans demi-tour possible. Il le savait. Elle le savait aussi. Elle finirait par devoir se présenter comme la femme d'un malade, d'un ancien rédacteur en chef ayant fuit sa patrie pour venir s'enterrer dans un village irlandais. pourquoi étaient-ils partis ? Pour respirer. Pour vivre les instants qu'ils avaient à vivre avant que Khéops n'en soit plus capable. Le hasard, le destin, ils ne savaient pas trop, les avait mené ici. Dans ce village. Ce soir, dans ces bois. Ils n'avaient pas fait attention. La nuit était chaude et rien d'intéressant ne passait à la télé. ALors ils sont sortis. Pourquoi pas ? Ils n'avaient pas conscience du danger. Des buissons grinçant, des arbres riant, des pierres ricanant. Tout se moquait d'eux. Eux, le couple de nouveau venu qui se retrouvait dehors à se promener en pleine forêt alors que la pleine lune était haute.

D'abord il y eu un bruit discret, de ceux que l'on attribue volontiers aux hiboux, rats ou renards passant tranquillement dans le coin et craignant assez l'homme pour ne pas s'approcher. Puis un deuxième, un troisième. L'interrogation montante. Mais pas la peur. Après tout, ce n'était peut-être qu'un pauvre ragondin perdu. Ou un oiseau. Ou qu'importe. Rien de dangereux. Il n'y avait rien de dangereux dans ces bois, n'est-ce pas ? Puis encore un bruit, de pas, de respiration, un grognement. Les mains qui s'accrochent. La panique qui monte, qui monte et qui explose quand la bête surgit, les crocs reflétant la clarté de la lune. Les cris. Rapides. Trop rapides. La chair qui rougit, éclate, se transperce. La faucheuse qui traîne, regarde, admire, emporte une âme. Deux corps. Un vivant. La douleur. Atroce. Horrible. Le sol, froid, terreux, insipide. Ombe est parti. Khéops renaît. Doucement. Dans la douleur. De celle qui fait hurler les os. Et personne ne vint. Personne.