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Elrich Marbh & Augustus O'Callaghan



 
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 tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)

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Nephaël Morgenstern
we pledge ourselves to the goddess

Nephaël Morgenstern
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Crédits : viceroy.
Double compte : snezhana bitch volkov.
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Âge : 28 y.o.
Statut civil : plus habitué aux prostituées qu'aux femmes qui l'ont choisi pour sa resplendissante personnalité.
Occupation : flic pourri.
Élément : l'air. un coup de vent et l'homme vous étrangle sans avoir eu à souiller ses mains.
Don : guérisseur, un don à l'opposé de sa personnalité qui lui permet pourtant d'acquérir un pouvoir encore plus malsain sur les autres.
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MessageSujet: tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)   tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa) EmptyLun 4 Avr - 5:13


clarissa & nephaël
J'adore, tu n'aimes pas. Je sors, tu restes là. J'accours, tu es partie, C'est le jour et la nuit. Je rêve que je m'envole, Tu restes clouée au sol. Ce qui nous unit, nous échappe.

Il est assassin le vent. Il fouette la terre comme on fouette ses montures quand le diable lui-même est aux trousses du char. Le vent ça pourrait être Hélios, galopant dans le ciel si vite, si vite, soulevant des bourrasques. Qui peut vous prouver que Hélios et Eole ne font pas qu’un ? Il est cruel le vent tu le sens t’arracher la peau. C’est une torture de marcher lentement pourtant tu reconnais tout, es capable de faire chaque pas sans trébucher presque. Une tortue ouais, une putain de tortue mais une tortue chez elle. Tu te souviens d’un pays royal aux airs d’étrange Eden. C’était un rêve sans doute mais tu t’en souviens comme si c’était hier, tellement réel, une terre qui ne pouvait qu’exister. Tu n’es plus dans ce pays, tu n’as pas même le plaisir de parcourir la lande balayée par les embruns. Tu es emprisonné dans ce labyrinthe de béton, feintant d’être, comme les autres, malmené par les caprices du vent. Ta fine silhouette devrait peiner face aux bourrasques alors tu titubes quand bien même tu pourrais danser sur ce vent. Ils te semblent si balourd tes collègues, bien que ce ne soit pas réellement leur faute. Tout le monde ne naît pas sorcier. Heureusement d’ailleurs, ce serait compliqué pour les sacrifices. Tu es assez heureux d’avoir fini tes heures de patrouille et de rentrer à l’intérieur, tu t’es bien fait chier ce matin. A l’intérieur tu as accès à internet ou tu peux sortir un bouquin. Mieux encore, tu peux faire chier la stagiaire aux archives. Clarissa, une brune assez sympathique. En fait c’est faux, elle est assez détestable et forte-tête bien que moins vicieuse que toi. Elle a essayé de se rebeller pendant un moment, elle essaie d’ailleurs toujours régulièrement, malheureusement elle n’a pas compris que tu avais dix ans d’expérience de plus en ce genre de choses et le grade pour le prouver. Elle comprendra bien à un moment où un autre. Elle a craché dans ton café plusieurs fois, comme si tu ne l’avais pas remarqué… Rookie mistake. Quand il y a des bulles à la surface d’un café il suffit de souffler dessus pour qu’elles explosent. Quand c’est un crachat ça ne marche pas. Alors quand elle ne regarde pas tu files la tasse à un collègue et demande à une autre stagiaire de t’en faire un. Encore que des fois tu t’en fous, tu rajoutes un peu de lait et tu bois le café quand même. Beaucoup, le sachant, ouvriraient de grands yeux, oubliant tellement de facteurs, y compris la quantité de salive qu’on avale chaque jour. Oui, c’est la nôtre certes, sauf qu’elle doit cracher quelques millilitres la brune et ça n’est rien. Tu échanges la même quantité ou plus avec n’importe quelle prostituée que tu invites dans ton lit et embrasses. Vraiment, ce n’est pas grand choque, ça choque uniquement pour la symbolique. Et toi la symbolique tu t’en fous.

Tu rentres dans le commissariat et passes la main dans tes cheveux pour les remettre en ordre en enlevant la casquette. Tu détestes porter ce couvre-chef sans forme, il est juste… moche. C’est tout, il y a pas d’autre mot. Une aberration si on a la moindre envie d’avoir l’air de quelque chose, aussi tu l’oublies dans la voiture aussi souvent que possible et le perds même régulièrement. Tu aimes bien dire qu’un poivrot te l’a volé. Tu te diriges tranquillement vers ton bureau sans te presser, ôtant la veste fluorescente et le manteau que tu déposes sur le dossier de ta chaise. Tu défais les scratchs du gilet pare-balle qui est rarement utile et te sépares avec bonheur de la ceinture beaucoup trop lourde et tous ses gadgets dont tu n’as guère besoin au bureau. Enfin tu peux t’affaler sur ta chaise et t’atteler… à la paperasse. Oui, en fait ce n’est pas non plus ta partie préférée du travail, tu te débrouilles souvent pour la refiler à quelqu'un d'autre. Tu aimes bien travailler dans la soirée c’est plus intéressant. Tu te penches en soupirant vers ton ordinateur et ouvres un dossier pour taper lentement, sans conviction. Tu es arrêté par deux collègues qui discutent et te prennent à parti. « Hey Morgenstern? Is it true you have sex with prostitutes? » « Hey Morgenstern ? C’est vrai que tu couches avec des prostituées ? » Tu lèves un sourcil. Bien que ce soit véridique et quasi quotidien, ce n’est pas le genre de choses que tu fais courir sur les toits. En réalité tu sais même qui dans ce bâtiment était au courant. Killingworth. La gamine t’avait suivi, tu ne sais pas trop pourquoi. Et Dieu sait que t’en avais rien à foutre qu’elle le sache. Genre vraiment. Mais que ça coure dans tout le bureau ça c’est bien plus chiant. « What? Who the fuck said that? » « Quoi ? Qui a dit ça ? » « Rumors going around. » « Des rumeurs qui tournent. » Ouais, de toute façon tu te doutes que c’est la peste, elle t’abhorre. « It has happened once on a drunken night with friends, I’ll definitly admit to that without shame. » « Ah ça m’est arrivé une fois, bourré à la fin d’une soirée entre potes, j’ai pas honte de le dire. » Tu pourrais aussi admettre sans honte que tu es un régulier car après tout tu n’as pas honte mais si ça remonte aux patrons, bien que ce ne soit pas illégal, tu peux facilement louper une promotion pour leurs préjugés. Ce qui est absolument hors de question. Tu ris à la fin de ta phrase et les autres rient aussi. « What about you guys? » « Et vous les mecs ? » Tu as beau lancer la question, ils ont compris que la discussion était plutôt terminée et te laissent tranquille, continuant à discuter de cela entre eux. Il te semble ouïr qu’un d’eux a eu deux ou trois travers après son divorce. Fort bien, la bombe est évitée pour l’instant. Tu te lèves en soupirant, enregistrant ton travail. Tes vertèbres lombaires craquent, tu imagines un serpent s’étirant dans ton dos.

Tu descends les escaliers vers les archives. Il te suffit de passer la tête dans l’entrebâillement pour repérer la jolie stagiaire. Oh tu as entendu les collègues en dire des choses entre eux. Certains pourtant mariés. On ne change pas les hommes. « Hey Killingworth, I need you in the commissionner’s office in five. » « Hey Killingworth j’ai besoin que tu sois dans le bureau du commissaire dans cinq minutes. » Tu t’apprêtes à partir quand quelque chose te revient.  « Oh, and bring coffee. » « Oh, et ramène du café. » S’il te plaît. Est-ce que ça t’arracherait la gueule franchement ? Tu remontes sans attendre de voir si la brunette est d’accord ou non, tu sais qu’elle viendra de toute façon, ne serait-ce que pour le plaisir de cracher dans ton breuvage. Tu remontes et t’assieds dans le bureau du commissaire. Tu connais très bien son emploi du temps et même s’il revenait trop tôt il t’aime bien alors tu n’aurais pas de mal à lui faire avaler un quelconque mensonge. Tu attends que la jeune femme pousse la porte et rentre avec un café. Un léger sourire étire le coin de tes lèvres. Elle se croit tellement plus intelligente que toi. « So, Clarissa, I hear you’ve been going around telling everyone about me and prostitutes? On a scale of one to the proverbial raven, how proud of yourself are you love? » « Alors Clarissa, on m’a dit que tu racontais partout tes trouvailles de mes aventures avec des prostituées ? De un au corbeau de la fable, à quel point est-ce que tu es fière de toi, love ? »  
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Clarissa Killingworth
we hunt those who hunt us

Clarissa Killingworth
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Pseudo : ganseys (kat).
Avatar : zoey deutch.
Crédits : av/ faust, icons sign/ kush coma.
Double compte : isadora agallon, la reine de beauté.
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Âge : dix-neuf années qu'elle partage avec sa fausse jumelle, ciara et qui s'écoulent brutalement. dix-neuf années qu’elle s’éloigne de la petite fille qu’elle était avant le drame, avant la trahison et la mort. les mains immaculées se souillent, le coeur perd l’espoir, la légèreté d’autrefois.
Statut civil : célibataire, elle fuit l'amour, préfère s’égarer le temps d’un instant bref dans des étreintes inconnues.
Occupation : jolie stagiaire aux airs naïfs, elle s'est confortablement installée dans le poste de police de glencullen et plus particulièrement dans leurs archives.
Armes de prédilection : mis à part son corps qui est une arme à part entière, clare a une nette préférence pour les armes blanches. notamment son tashi ainsi que ses karambits, qui, avec son agilité, forment une combinaison mortelle entre ses mains.
Élément : mémoire effacée, souvenirs oubliés, pouvoirs mis sous verrou, clare ignore tout de ce qu'elle est véritablement; la nature de son vrai élément instaure en elle une peur d'enfant, terrible.
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MessageSujet: Re: tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)   tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa) EmptyMar 5 Avr - 2:45

there is nothing so ingenious about
another human who has pretended well.
they are, in fact, just another soul, perhaps more clever,
better at failing than you are. but not worth a second of intimidation.

Les bleus s’étaient estompés petit à petit, comme s’ils n’avaient jamais été là ; laissant son visage et son cou reprendre des teintes naturelles, sans le besoin d’un fond de teint. Si les évènements de la St. Patrick avaient secoués toute la ville, qui se retrouvait dans un état de deuil et d’accablement incomparables, Clare ne préférait pas mettre en avant ses propres blessures. Elle les jugeait comme futiles. Insignifiantes face à tous les morts et les blessés graves, qu’elle voyait s’amasser dans les chambres de l’hôpital, lorsqu’elle venait rendre visite à Ciara. Le réveil de cette dernière l’avait allégée d’un poids imaginaire, dont elle n’avait pas été tout à fait consciente jusqu’à là. Sa jumelle, en voyant l’état de sa soeur, l’avait poussée à retourner vivre de façon normale et non plus en tant qu’ermite, ne faisant que survivre, accrochée à la respiration paisible et le sommeil imposé de sa moitié. Le boulot avait repris son court. La vie aussi. Après des comptes rendus et de nombreux coups de fil, toutefois, qui l’avait laissée vide. Mais ce n’était rien de nouveau, ce vide, ce creux, qu’elle camouflait avec des sourires légers au travail, pour maintenir la réputation qu’elle s’y était faite. Celle qui lui ouvrait les portes et l’aidait à délier les langues. Qui allait se méfier d’une adolescente naïve, après tout ? Et puis parfois, elle préférait tout simplement cette transformation. Il lui était facile de se plonger dans la peau de cette autre, de cette fausse elle ; l’insouciante, la candide, tout ce qu’elle n’était pas, au final.

Concentrée sur un dossier particulièrement ennuyant, elle appuyait en même temps ses doigts sur ses tempes, dans l’espoir fou de faire disparaître sa migraine naissante. Des aiguilles invisibles claironnaient ses orbites et son crâne, chose qui la rendait d’une humeur encore plus massacrante qu'à l'accoutumance. Depuis quelques mois déjà, se rendre à son travail était devenu une contrainte pour la brunette, une contrainte qu’elle ne pouvait pas ignorer. Et tout cela était de la faute à une personne en particulier, un collègue qui hérissait ses plumes avec une facilité décontractante. Un collègue sur lequel elle aurait aimé utiliser l’un de ses couteaux fétiches, pour la complaisance de le voir enfin perdre son air arrogant. Malheureusement, elle ne pouvait pas se le permettre ; Quoique.. Un jour peut-être. « Hey Killingworth, I need you in the commissionner’s office in five. » Et la voix la tira de sa lecture et du fil conducteur de ses pensées. Bien qu’elle ne releva pas les yeux du document, ses mains s’abaissèrent et se replièrent à ses côtés par automatisme. Sa voix. Dont Clarissa reconnu les nuances, qu’elle abhorrait tout particulièrement s’étirer sur les syllabes de son nom. La brunette aurait pu grincer des dents face à son supérieur et sa simple présence dans les archives. (son royaume, à elle, de quel droit venait-il la déranger ?) Mais non. Elle se retint au profit de ses paumes, qui vinrent accueillir ses ongles. Pas particulièrement pointus, elle sentit de façon distraite la sensation désagréable des lacérations sur sa peau, qui la fit relâcher la pression de ses poings et de ses phalanges, blanchies par une rage silencieuse. « The commissionner’s office ? Waiting for a promotion, are you ? » répliqua-t-elle sur un ton stoïque en refermant soigneusement le dossier déposé sur son bureau, pour ensuite venir déposer ses prunelles sur le sorcier et son dos. Il n’attendait vraisemblablement pas de réponse de sa part. How… so very him. Les mois à le côtoyer, ou plutôt à avoir été imposée de sa personnalité ignoble, lui avaient bien appris une chose à son sujet : il possédait un manque de considération totale pour le reste du monde, tout comme pour son entourage. Est-ce qu’il les voyait tous comme des fourmis ? Encore ici, elle n’était pas du tout étonnée de son départ empressé et seul un tic nerveux vint secouer ses paupières délicates lors d’un instant bref ; l’unique apparition physique de son agacement, qui s’échappa de par-dessus le masque indifférent, que Clare affichait souvent en sa présence. Maîtresse parfaite de son visage et de sa colère, poupée tirant ses propres fils à sa guise. « Oh, and bring coffee. » Et encore une fois, la contrariété renaquit de ses cendres. La chasseuse se retient de justesse de ne pas lui lancer un fuck off bien placé, de manière à lui souhaiter un au revoir en bonne et due forme. La mauvaise humeur l’ayant habitée pendant toute la matinée se renforçant davantage face à l’homme au caractère détestable. Elle ne répondit pas à sa requête – ou plutôt son ordre – et le regarda partir, abruptement, le bruit de ses pas furtifs accompagnés par un dernier claquement de porte princier. Dramatique au possible, il venait et partait toujours avec la même rengaine. C’était à se demander s’il n’avait vraiment rien de mieux à faire que de l’ennuyer avec son attitude et ses demandes sans queue ni tête. Elle, la petite stagiaire, terrée entre des étagères poussiéreuses et des morceaux d’histoire retranscrits sur du papier. Elle, la petite stagiaire, qui ne venait pas chercher des noises aux autres, tant qu’on ne brisait pas son illusion parfaite d’une paix, qu’elle était loin de ressentir à l’intérieur, en vérité. Clarissa était perturbée sur des nombreux points. Esprit cogité par les derniers évènements en date, le rétablissement de sa sœur (le sien, aussi, bien qu’elle l’avouait moins), ses parents, ses chasses. Elle n’avait pas le temps d’aller gracier le flic de sa compagnie. Se mordant la lèvre, Killingworth se demanda s’il lui était vraiment nécessaire de suivre les commandes d’un homme, qui n’était pas vraiment son supérieur. Policier, oui. Inspecteur, peut-être. Mais dans la hiérarchie des choses, ils faisaient partie de deux pyramides différentes. (elle n’était définitivement pas en déni) Se calant de plus belle contre le dossier de sa chaise, un soupir lui échappa tandis qu’elle se releva brusquement. Il souhaitait la voir ? Il voulait du café ? Very well. She’ll get him his damn coffee, and maybe he would shoke on it.

(19:20:39) Esprit contradictoire, Clare voyait dans la façon de faire de Nephaël un moyen de la faire craquer sous son autorité. Une chose qu’elle ne supportait pas, sauf quand celle-ci provenait de ses propres parents. Elle n’en doutait pas une seule seconde ; Il serait ravi de la voir partir, furibonde et honteuse. Faible. Elle ne lui accorderait pas ce plaisir. Plutôt mourir. (19:23:09) Le café préparé, la demoiselle hésita un instant avant de se décider de ne rien y rajouter, contrairement à ses habitudes. Vraiment. Comment elle en rêvait, de lui glisser de la poudre d’arsenic dans sa boisson. Mais non. Calme. Elle était calme. Il pouvait crever, mais ce ne serait pas de sa main. Pas encore, du moins. (19:28:39) Les minutes s’écoulaient lentement et elle en était consciente. Son retard était bien-sûr volontaire. Un soupçon de rébellion afin de lui montrer que si elle obéissait à ses requêtes, elle n’était pas non plus son esclave. Ouvrant la porte imposante après avoir remarqué pensivement l’absence de la secrétaire à son bureau, l’ambre ennuyé rencontra le bronze railleur. « So, Clarissa, I hear you’ve been going around telling everyone about me and prostitutes? On a scale of one to the proverbial raven, how proud of yourself are you love? » Elle retint un sourire narquois à l’entente de son commentaire. Ainsi, il avait entendu les rumeurs ? Bien. Très bien. « Me? Why would I do that? » Ton surpris qu’elle aborda tout en lui tendant la boisson encore chaude… Oh, et c’était vraiment accidentel, la façon dont le gobelet lui avait échappé des mains ; se déversant de son contenu sur la chemise du policier et finissant sa course au sol, dans un bruit mat. Vraiment. Tout de suite, une main se porta à ses lèvres et son ténor gagna la coloration d’une confusion hypocrite. « Oh my god, I can be such a klutz sometimes. » Not really, mais il n’était pas obligé de le savoir. « I’m so sorry, you surprised me with your accusation. » Se détournant, la chasseuse parcourra de ses prunelles le bureau, en long et en large, jusqu’à trouver une boite des kleenex. Ne se demandant pas à quoi celle-ci pouvait bien servir au commissaire, elle en arracha une dizaine des mouchoirs avant de revenir vers le Morgenstern et tenter d’essorer son vêtement trempé. « Here. Again, I’m so sorry, sir. » Ah, le concept de l'honnêteté. Rien de plus qu'un mythe pour Clarissa.
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Nephaël Morgenstern
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MessageSujet: Re: tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)   tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa) EmptyMar 5 Avr - 5:31



C’est étrange comment tout semble déjà être rentré dans l’ordre. Enfin, pas vraiment rentré dans l’ordre, plutôt revenu au train-train ordinaire. Comme quoi il est difficile de lui échapper bien longtemps. Les nécromanciens sont encore dehors, créatures bien au-delà de la compréhension de la plupart des humains de ce monde et pourtant regardez-les. Sourire aux lèvres, à vaquer à leurs petites affaires insignifiantes, à se plonger dans les ragots futiles aux côtés de la menace. Des gens sont morts, d’autres mourront, c’est une certitude. Face à cette perspective, qui en a vraiment quelque chose à foutre que tu ailles voir des prostituées alors que tu es parfaitement dans ton droit ? C’est à se casser les dents sur une vitre invisible à chaque fois. Cette vitre c’est la normalité, c’est le bouclier du monde. Quand bien même un cocktail viendrait faire voler la barrière en éclats, on laisse juste derrière les blessés et morts qui n’ont plus le droit au train-train et on reconstruit tout en un jour. Ils ont du talent les souffleurs de verre, ça c’est sûr. Personne n’entend rien derrière ce mur, on ignore la menace comme un enfant se bouche les oreilles. Pourtant c’est inéluctable. Même toi qui connais bien mieux la menace ne peux t’empêcher d’être dans tes vieilles habitudes, d’avoir moins peur. C’est que l’esprit n’est pas fait pour rester indéfiniment bloqué dans l’horreur, il doit respirer entre deux tragédies. Alors on retombe dans les éternels schémas. Patrouiller, se faire chier, emmerder la stagiaire. Tu l’as relevée et portée pendant la débandade et aujourd’hui encore tu décides de faire de sa vie un enfer. Ne l’as-tu sauvée que dans le but de continuer à la martyriser ? Beaucoup se demandent ce que tu as avec cette gamine. Est-ce qu’elle t’a fait quelque chose ? Non. Est-ce que c’est un complexe de pouvoir ? Entre autres ? Est-ce que c’est purement amusant et pratique, voire jouissif ? Carrément. Est-ce que tu es un fieffé connard qui mériterait qu’elle te crache à la gueule ? Bingo.  C’est amusant de voir que malgré cela elle te ressemble un peu. Autant envie d’étriper le monde que toi. Si vos places étaient inversées il est peu probable qu’elle eût commencé la même guerre de domination mais si tu avais fait la moindre chose pour la froisser dans ce scénario, nul doute que le feu pleuvrait sur toi et que la hache serait déterrée. Et puis que faire d’autre de tes journées si tu ne peux aller chercher la jolie brune et la faire bouillir de haine ? C’est ce que tu fais en cet instant, en allant la faire sortir de ses précieuses archives. Ceci sera drôle.

« The commissionner’s office ? Waiting for a promotion, are you ? » C’est pas mal sorti ça dites-moi, tu n’attendais pas de réponse mais celle-ci est marrante. Elle n’est pas si insolente que ça, elle est juste plutôt intelligente et honnêtement drôle. Il faut rendre à César ce qui est à César, elle n’est pas à jeter cette petite, elle a du potentiel même. C’est sans doute pour ça aussi que tu prends tellement de plaisir à la bousculer. Parce que si tu la fais craquer, putain ce sera une victoire. Un goût de suprématie délicieuse dans la bouche. Et une légère saveur de brûlé, d’amertume aussi. Ce serait décevant de sa part, il faut l’avouer. La plupart des stagiaires que tu avais pris en grippe ont choisi de faire les chiens ou de quitter les lieux. En même temps elle est une des seules stagiaires femmes que tu aies prises à parti, tu t’acharnes le plus souvent sur ces jeunes cons qui ont un profond désir de jouer les gros bras et qui te rappellent ces mecs détestables avec qui tu étais en classe. C’est tranquillement que tu te postes dans le bureau du commissaire, attendant la brunette qui ne va sans doute pas te presser. L’horloge tique sur le mur, les cinq minutes sont bien passées, pas signe d’elle. Tu ne t’inquiètes pas. Elle viendra. Elle ne pourra pas résister au désir de te jouer un mauvais tour et en plus les répercussions d’un refus l’emmerderaient trop. Ah bah tiens, la voilà, il est temps de la confronter quant à ces rumeurs de merde. Tu as hâte de voir ce qu’elle va en dire. « Me? Why would I do that? » Ooooh, la carte de l’innocence. Tu pensais pour le coup qu’elle serait honnête et t’attaquerait en collision frontale sur le sujet, tu ne t’attendais pas à ce qu’elle fasse comme si elle n’était pas au courant. « I dunno, maybe you’re jealous. » Ce qui est bien dans cette phrase c’est qu’on peut l’interpréter dans deux sens. 1) Elle est jalouse des prostituées et elle veut ton corps. 2) Elle est jalouse du fait que tu aies recours à des filles de joie parce qu’elle adorerait aller aux putes mais qu’elle ne peut pas. Il est peu probable qu’elle soit dans l’une ou l’autre des catégories mais franchement là je vais prendre un joker et décider de ne pas me prononcer. Ce qui n’est pas bien dans cette phrase c’est qu’au moment où tu la finis elle te jette ton café dessus.

Enfin, jeter, elle fait comme si c’était un accident et qu’il lui avait échappé des mains. Comme si tu allais y croire une seule seconde. Tu manques de crier au contact du liquide brûlant sur ta peau. En cet instant présent tu as très, très envie d’utiliser tes pouvoirs pour te débarrasser du café. Sauf que tu ne peux pas. « Oh my god, I can be such a klutz sometimes. » Oh la pute. « I’m so sorry, you surprised me with your accusation. » Oh mais va crever connasse. Elle te tourne le dos et tu profites des quelques secondes pour baisser la température du liquide avec l’aide d’un peu d’air, à défaut de pouvoir le sécher. Ce serait trop suspicieux. Déjà elle revient vers toi, les mains remplies de mouchoirs, dans une tentative faussement empressée de t’aider à tout essuyer. Au moins tu n’es plus en train de brûler même si tu auras sans doute une belle marque pendant quelques jours. Quelle belle façon de remercier quelqu’un pour lui avoir sauvé la vie ça. « Here. Again, I’m so sorry, sir. » Tu la repousses violemment pour te lever. « Shut up Killingworth, we both know you’re not the least bit fucking sorry! » Tu frapperais bien un mur là, sauf que tu es dans le bureau du commissaire alors tu te contentes de serrer dents et poings en examinant ta chemise. Foutue, hurlant pour du détachant. Et surtout qui te colle au corps, commence à couler sur ton pantalon et est encore trop chaude à ton goût. En quelques mouvements tu ôtes la cravate, la chemise suivant une dizaine de secondes plus tard. Tu fulmines. Les gestes saccadés, tu passes les mains dans tes cheveux plus longs sur le dessus. Tu regardes la jeune femme dans les yeux. « I bet you’re so fucking happy with yourself right now. » Tu te rapproches d’elle. Tu es tellement dans la merde si quelqu’un vous trouve là. Tu es torse nu dans le bureau du commissaire à quelques centimètres d’une stagiaire à peine majeure. Bonne chance pour donner une explication satisfaisante. Tu ramasses le gobelet tombé au sol et le lances dans la corbeille. « If the commissioner asks about coffee stains on his carpet I’m throwing you under the bus Clarissa. » Tu pourrais trouver une satisfaction dans le fait qu’elle t’ait appelé sir mais c’était tellement téléphoné que ça n’a pas le moindre intérêt. Tu te rapproches encore de la jeune femme, la coinçant contre le bureau. « If you ever pull shit like that on me again, I’ll make sure you have no choice left in life but to become one of these prostitutes I fuck. » Ta voix est beaucoup plus douce quand tu lui dis ça, bien qu’on sente la rage rampante. C’est une menace à moitié vide. Déjà parce que ce serait difficile à réaliser et parce qu’au fond tu n’en as pas tant envie que ça. Bien qu’elle t’enrage cette gamine infernale, avoir un adversaire intelligent met du piment dans ta vie professionnelle. Un piment qui est en plus très agréable à regarder. Tu recules un peu, rendant une partie de son espace vital au rat d’archives pour observer ton torse. J’avais raison. Une grande marque rouge douloureuse s’y étend. Tu secoues la tête pour écarter une mèche de tes cheveux. « Burning me. Nice. Funny way to thank me, Clari. » Tu utilises ce diminutif exactement parce que tu te doutes bien que jamais elle ne te donnerait la permission de l’utiliser.

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MessageSujet: Re: tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)   tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa) EmptyMer 6 Avr - 16:18

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they are, in fact, just another soul, perhaps more clever,
better at failing than you are. but not worth a second of intimidation.

(play) « I dunno, maybe you’re jealous. » A l’entendre lui dire qu’elle était jalouse, elle aurait pu rire. Jalouse de quoi, exactement ? De ces filles, de lui ? Le deuxième était absurde et le premier l’était d’autant plus. Comme si elle pouvait être envieuse pour les pauvres prostituées qu’elle avait surpris en la compagnie du Morgenstern, lorsqu’elle avait décidé de le suivre. As if. Non, vraiment. Elle n’était pas attirée par les gens ridicules. Ceux qui n’avaient rien de mieux à faire que de s’acharner sur leurs secondaires, essayer de les faire craquer. C’était comme s’attaquer à une victime sans défense, alors que celle-ci se retrouvait par terre ; C’était bas. Presque médiocre. Ses parents lui avaient appris ce qui était l’honneur, à elle. Peut-être qu’il avait raté la leçon. Pas que Clarissa était ladite victime. Elle n’était sûrement pas par terre et encore moins sans armure, à cet instant. C’est pourquoi son café se déroba de ses mains, ébouillantant au passage le brun. C’était une façon de lui montrer que même avec une chose aussi simple qu’un liquide, elle pouvait blesser, faire mal. Qu’il ne la prenne pas pour quelqu’un d’impuissant. Surtout qu’il l’avait provoquée en premier, en lui demandant cette foutue boisson pour l’énième fois (On récolte ce que l’on sème, lui avait dit Misty, alors qu’elle était encore petite et ignorante du monde extérieur, innocente face à la saleté qui sévissait celui-ci. Maintenant Clare comprenait mieux.), comme si elle n’était rien qu’une transparente secrétaire. Elle était une stagiaire, certes, mais elle n’était pas sa stagiaire.

Les mains se portèrent d’elle-même à son visage, l’aidant à s’imprégner dans le rôle d’une idiote, qui était ô si désolée. Grands yeux écarquillés, o parfait sur ses lèvres, elle s’affairait soi-disant à trouver de quoi l’aider à essuyer les dégâts causés. Et bientôt, elle faisait exactement cela, tout en lui professant de fausses excuses, des mensonges éhontés sous le signe d’un Pinocchio absent. Bien heureusement, d’ailleurs. Elle tenait à son nez. « Shut up Killingworth, we both know you’re not the least bit fucking sorry! » Well, duh. Se rattrapant de justesse à une chaise située à sa gauche, alors que l’homme la repoussa plutôt violemment, son visage confus voulait se scinder en une mine renfrognée et un rictus narquois qu’elle se refusait. Une combinaison étrange. La Killingworth était drôlement fière de voir le sorcier s’emporter ainsi. Céder à la colère. Il goûtait enfin aux émotions qu’il lui faisait ressentir constamment avec sa grossière présence, son agreste prestance. Cette rage intérieure d’être prise pour une bestiole, pour un subordonné. Il l’avait bien cherché, son courroux. Et puis, Clarissa en avait encore plus à en revendre, s’il souhaitait continuer à lui donner des corvées dignes d’une domestique.

Haussant un sourcil en le voyant défaire sa cravate, puis sa chemise, son minois se figea en une expression pleine de surprise, réelle, cette fois-ci. Lèvre mordue pour se sortir de son marasme, l’adolescente reprit sa contenance spartiate avec une mimique glaciale. Elle ne voulait pas lui montrer qu’elle était perturbée, encore moins lui faire croire qu’elle était incapable de soutenir son regard, aussi furibond que celui-ci pouvait se révéler être. « I bet you’re so fucking happy with yourself right now.That’s unfounded. Sir. » rétorqua-t-elle du tac au tac, avec un ton apathique, en tâchant de continuer à rajouter un signe de politesse et de respect à la fin. (Quel respect, au juste ?) Oh, yes, she was. So. Damn. Happy. C’était triste de sa part, d’en arriver à une vengeance aussi élémentaire. D’être aussi infantile en la présence du policier, dorénavant descendu de ses grands chevaux. Malheureusement, la situation qui aurait dû le rendre ridicule ne virait pas du tout comme elle aurait dû. Clare était celle qui se voyait orientée vers la perplexité et la déstabilisation. Bien que la manière de Nephaël à vouloir l’intimider était plutôt marrante. La proximité physique n’était pas quelque chose qui pouvait la déranger. Lui faire peur. La rendre gênée au possible. Il était ridicule de croire que Clare était l’une de ces adolescentes, qui rougissaient à la simple pensée du scénario se déroulant actuellement. Quand on était habitué à la vision du sang et des cadavres, le contact corporel devenait un rien d’une banalité aux effets affligeants. Heureusement, ou peut-être malheureusement, il ignorait tout de cela. La brune ne sourcilla même pas. « However, accidents happen. I’m sorry if I’m not as… skilled for serving you coffee, as you thought I was ; It’s not exactly my field of work. » Croissant les bras sous sa poitrine, sans arrêter de le toiser pour autant, sa prochaine remarque la fit presque sourire. « If the commissioner asks about coffee stains on his carpet I’m throwing you under the bus Clarissa. » Hochement de tête entendu, presque incrédule face à cette repartie, elle dut faire quelques pas en arrière lorsqu’il persista dans son avancée. « If you ever pull shit like that on me again, I’ll make sure you have no choice left in life… » Encore un peu. Puis le bureau. Son palpitant rata un battement alors qu’elle rentra en contact avec le meuble, duquel elle avait oublié la localisation, au profit de cette conversation… pour le moins intéressante. Ses bras se détachèrent d’eux-mêmes pour venir se poser sur la surface solide de l’écritoire et ainsi stabiliser son balancement. « …but to become one of these prostitutes I fuck. » Son ténor satiné ne trompait pas ; la menace était bien présente au sein de ses paroles, bien que Killingworth s’interrogea brièvement sur la façon dont il pensait pouvoir mettre cette dernière en place ? Pff. Et puis ses vieilles techniques de pression n’allaient pas marcher avec quelqu’un, qui avait été entraîné à les résister. Il voulait jouer à ce jeu ? Très bien. La demoiselle fit mine de réfléchir, tout en le regardant de bas en haut. Détaillant attentivement chaque détail de son corps, qui était accessible à ses yeux, sans se gêner. (Et puis la brûlure aussi, pour laquelle elle aurait pu se sentir coupable, si seulement elle n’avait pas déjà provoqué pire.) (Pour en rajouter : Il n’était pas non plus innocent. C’était une litanie sans fin, dans sa tête.) L’ambre enflammé acheva sa course flâneuse contre les prunelles du flic, qui n’étaient plus qu’à quelques dizaines de centimètres des siens. « Oh, but sir. I could never drop as low as them. » qu’elle souffla, non, susurra du bout des lèvres, avant de s’arrêter. Relevant une de ses mains dans l’air, qui était presque tangible à cet instant, elle pressa la paume de cette dernière contre le torse dévoilé de Nephaël ; torse sur lequel ses iris revinrent pendant une brève parenthèse. Une mince contorsion de sa bouche et de ses sourcils vint ornementer ses faciès alors et Clare rompit le contact, comme si elle avait été à son tour sujette à une brûlure. Une brûlure plutôt désagréable. « Because honestly, even in desperate times, I wouldn’t want to touch you again like I just did. » Retour à la réalité. « And to fuck you even less. » L'enfantin alors non, je ne serai jamais comme l’une de tes catins lui resta sur la langue alors qu’il se recula enfin – alors qu’elle était sur le point de le repousser hargneusement –, laissant l’adolescente reprendre une respiration normale ; elle n’avait pas remarquée cette dernière devenir plus saccadée qu’à l’accoutumance.

« Burning me. Nice. Funny way to thank me, Clari. » Incroyable ! Cet homme était incroyable. Désormais, il voulait lui parler de ce soir-là ? Ce soir-là, qu’elle voulait oublier, effacer, enterrer, annihiler de sa mémoire. Pathétique. Elle avait été pathétique. Et le rappel lui faisait l’effet d’une douche froide. La brunette se sentit obligée de contourner le bureau, après s’être détachée du bois de celui-ci, pour mettre une certaine distance entre le sergent et elle ; ce souvenir et le présent. « Thank you? Oh, so now you want me to thank you? It wasn’t as if you ordrered me around ten minutes ago, like nothing really happened back then. » s’esclaffa-t-elle avec un ton plus dur que du marbre, à l’instar de son regard outragé. Ses mouvements étaient fugitifs et effrénés. Sa tête se secoua d’elle-même, pour chasser les images, ancrées derrière ses paupières, l’attribuant d’une migraine infernale. Rien n’allait. Tout n’était qu’un mensonge. « I don’t need your guilt trip. You deserved it, and you know it. » Enfin, un peu d’honnêteté lui échappait de derrière les faux-semblants, au fond desquels elle avait été plongée suite à son arrivée dans la pièce. La chasseuse ne se laissa pas le temps de réfléchir, de penser ; elle sortit  hâtivement son portable, qu’elle déverrouilla à l’aide de ses doigts, avant de braquer la caméra sur le Morgenstern. « As for the carpet, throw me under the bus all you want. But now you’ll have to explain what exactly we both did in his office and why you were half naked. » Et le cliché était pris ; Le téléphone était verrouillé. Tandis que son cœur battait battait battait furieusement dans ses tempes.

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Nephaël Morgenstern
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Nephaël Morgenstern
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MessageSujet: Re: tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)   tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa) EmptyMer 6 Avr - 21:27



« That’s unfounded. Sir. » Non mais sérieusement quoi ? Comment peut-elle oser dire ça avec sa petite expression de poupée surprise ? Porter ses mains à son visage comme si tu croirais un instant à sa mascarade. Tu ne sais même pas pourquoi elle prend la peine de feindre l’innocence et le remord. Ce n’est pas comme si tu allais être encore plus en colère si elle était honnête, ce serait peut-être le contraire d’ailleurs. En plus elle a eu ce qu’elle voulait, t’enrager, alors autant reconnaître qu’elle a tout orchestré. C’est diminuer sa participation à ta blessure, c’est bien dommage. Il est possible qu’elle se complaise plus dans son rôle d’ingénue car elle s’en sent encore plus maline. Sauf que ses mimiques d’actrice de noir et blanc te donnent envie de la gifler. La seule chose qu’elle ne te semble pas avoir joué c’est sa confusion face à ta décision de te déshabiller. Quoi, elle n’a jamais vu un torse ? Pas le tien en tout cas, ça la perturbe la pauvre petite. Tu lui aurais ri au visage si ta colère t’avait permis de te relâcher quelques secondes. Tu soupires. La gamine fait l’enfant. Je ne sais même pas pourquoi tu es surpris à vrai dire, c’était logique, tu aurais dû t’attendre à une revanche un peu plus effusive que les autres et tu aurais même dû t’attendre au fait qu’elle n’aurait pas les couilles d’avouer. Et putain, putain qu’elle arrête de t’appeler sir. C’est une insulte dans sa bouche, tu le sais très bien. « Don’t play dumb, you’re too smart for that. » Tu sais que ça ressemble étrangement à un compliment ça ? Rien à foutre, c’est la vérité. Si elle avait été conne tu ne te serais pas autant acharné sur elle, tu n’y aurais pas trouvé de satisfaction. Pas autant du moins. Et si elle décide d’être flattée par la répartie, tant mieux pour elle, elle a plutôt l’habitude que tu la rabaisses.

Lorsque tu te rapproches d’elle ce n’est même pas une technique d’intimidation consciente, c’est instinctif. Presque comme si tu avais besoin d’être trop près. « However, accidents happen. I’m sorry if I’m not as… skilled for serving you coffee, as you thought I was ; It’s not exactly my field of work. » Ah, pas très subtile façon de te rappeler que comme elle n’est pas là pour te servir le café, si il y a des problèmes on ne peut pas la blâmer. Sauf que là ce n’est pas des talents pour servir le café, c’est purement des capacités humaines. Ne pas lâcher au milieu du mouvement un gobelet qu’on tend à quelqu’un n’a jamais été considéré un art, ce n’est pas la cérémonie du thé des geishas. Tu ne réagis pas à ses ridicules justifications, elle sait déjà tout ce qu’il en est tu n’as pas besoin de lui rabâcher la stupidité de ses mots. Elle se sent sans doute supérieure de t’avoir rappelé sa véritable place. Comme si ça t’empêcherait de la rabaisser à nouveau par la suite. Elle a croisé les bras comme un bouclier pourtant tu es de plus en plus proche d’elle à proférer doucement tes menaces, elle doit pouvoir sentir ton souffle caresser son visage. Ses yeux t’examinent, traînant sur ta peau nue avant de rencontrer à nouveau tes prunelles. « Oh, but sir. I could never drop as low as them. » Et l’y revoilà encore avec ses ‘‘sir’’ mensongers. Chaque fois qu’elle le dit c’est comme une claque, comme si elle te crachait au visage. Etrangement ce n’est pas ce qui te dérange le plus dans sa phrase. Ce qui te dérange le plus c’est qu’elle appelle les filles de joie basses. Ce qu’elles ne sont pas. Un homme se prendrait un coup de poing dans le nez en cet instant. Tu retiens tes coups. Sa langue est si perfide, avec sa voix suave. Sa main flotte dans l’air quelques instants avant de se poser sur ton torse. Un frisson électrique te parcourt à son contact et un gémissement de douleur t’échappe puisqu’elle appuie sur la brûlure. A quel jeu joue-t-elle ? Parce qu’elle joue très bien. Il lui faut moins d’une seconde pour ôter sa paume avec un rictus, comme si elle-même s’était brûlée à la rencontre de vos peaux. « Because honestly, even in desperate times, I wouldn’t want to touch you again like I just did. » Elle te regarde à nouveau dans les yeux. « And to fuck you even less. » Sa respiration a changé, plus rapide, erratique. Ses réparties hargneuses t’importent peu, tu ne lui avais de toute façon pas demandé si elle voulait te sauter, son équivalent d’un ‘‘beurk’’ enfantin ne t’atteint pas. Tu n’es pas si loin d’elle encore et replaces une de ses mèches derrière son oreille, presque avec gentillesse. « See, Clari, I really don’t give a shit whether you wanna fuck me or not. But don’t ever, ever, dare call these women low ever again. You have no idea of who they are and what their life is. You have no idea how much better and stronger than you they are. So don’t. Don’t talk about what you don’t know, girl. » Tu prends leur défense comme tu le fais toujours. Elles n’ont pas besoin de toi pour être leur chevalier mais tu restes quand même là à les aider comme tu le peux. Tu ne laisseras pas une adolescente comme Killingworth les rabaisser sans avoir la moindre idée de ce qu’elles sont. Dire que Chess est à peine plus vieille qu’elle. Il y a un monde entre les deux jeunes femmes.

Lorsque tu t’éloignes pour pester, quelque chose semble cliquer à l’intérieur de la brune. Elle perd sa contenance, ses manières d’actrices. Tu comprends en cet instant que tu as enfin la vraie Clarissa Killingworth face à toi. Et qu’elle veut du sang. Elle s’éloigne, tourne comme un lion en cage, tu ne serais pas surpris de la voir arracher ses cheveux par poignées. « Thank you ? Oh, so now you want me to thank you? It wasn’t as if you ordrered me around ten minutes ago, like nothing really happened back then. » Elle se perd dans son rire nerveux, tu te demandes si elle ne va pas sombrer dans la folie. Est-ce qu’elle va perdre pied ? Ce n’était de toute évidence pas le sujet à aborder. Ce qui est étrange c’est qu’elle semble presque nier que tu l’as aidée. Tu ne voulais pas des fleurs, tu ne voulais pas qu’elle change vraiment son attitude, tu t’en foutais mais là c’est aller à un extrême. Te balancer à la gueule qu’elle ne te doit absolument rien est un peu fort. Parce qu’elle te doit sans doute la vie. Et qu’elle agit de façon insensée. Tu te postes droit en face d’elle, de l’autre côté du bureau, les deux mains posées à plat sur le bois. « Oh, tell me again how much you would have loved it if I had suddenly started treating you like a weak little kitten too fragile to handle. Do you want me to have pity in my eyes because you got hurt ? Do you want that pity to remind you of what happened every single time I look at you ? How would you like that ? Being treated like a poor, poor girl. You’d go mad. » Une fille comme elle, pour qui la force est tellement importante, s’arracherait les cordes vocales à essayer de changer les regards de pitié. Tu les as eus pendant quelques mois ces regards après la mort de Marianna. De la part de collégiens mais surtout des professeurs. Tu aurais voulu les énucléer, ôter cette pitié révoltante. Vous n’êtes pas de pauvres créatures brisées par une tragédie. Ou peut-être l’êtes-vous mais être traités comme tels vous donne autant envie de tirer sur tous ceux autour de vous que de tourner l’arme vers votre propre tempe. La jeune femme te hait peut-être mais vous êtes deux gouttes d’eau ainsi. « I don’t need your guilt trip. You deserved it, and you know it. » Ouais, ouais tu le méritais sans doute faut bien l’avouer. Sauf que tu ne le reconnaîtras pas. Tu ne le vois même pas. Regardez-vous avez vos œillères, vous ne valez pas mieux que des chevaux de trait. « Go to hell Killingworth. » Facile façon de te débarrasser des accusations. Ne pas confronter la véritable question.

Un flash blesse soudain ta rétine, tes pupilles se rétrécissent trop tard pour te protéger de la lumière soudaine. Il te faut une seconde pour comprendre, avec son téléphone sorti et aussi vite rangé, qu’elle vient de te prendre en photo. « As for the carpet, throw me under the bus all you want. But now you’ll have to explain what exactly we both did in his office and why you were half naked. » Ah la salope. Tu sais quelle histoire tu pourrais bien sortir au commissaire. Que tu étais venu chercher un dossier ici, que la stagiaire t’apportait un café et qu’elle était donc rentré et ensuite tout simplement qu’elle t’avait renversé le liquide brûlant dessus. Tu as la marque pour corroborer ton histoire. Malgré tout tu serais dans de sales draps. Alors en quelques secondes tu poses la main sur le bureau en soutien et fais glisser tes jambes sur le bois, te retrouvant de l’autre côté, prenant la jeune femme en tenaille entre ton corps et le mur. « And what do you think people will assume when you show them that you have a picture of me half naked on your phone ? » Tu as un léger sourire aux lèvres. Tu avances encore pour que la brune se retrouve plaquée contre le mur comme elle l’était contre le bureau. Tu as très bien vu que ça lui déplaisait énormément. « You don’t really want them to think we’re having sex do you ? Seeing as I disgust you so much. » Du moins c’est ce qu’elle dit. Son langage corporel a eu des sursauts durant votre conversation qui semblaient prouver le contraire. Ceci dit ce n’est pas ce qui t’importe le plus. Tu veux la mettre mal à l’aise, abuser de la situation, être plus détestable encore. Tu souris réellement cette fois, heureux de ton pouvoir. Tu poses une main sur sa hanche et te penches vers son oreille. « See Clari you’re a smart girl but I’ve been playing this game for longer than you. All your tricks backfire. For example, I know very well that you’ve been spitting in my coffee, doesn’t mean I’ll stop asking you to bring them. You’re smart. But it doesn’t matter. Because I know how you function. » Ce sont des chuchotis, comme une confession.
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Clarissa Killingworth
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Clarissa Killingworth
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Statut civil : célibataire, elle fuit l'amour, préfère s’égarer le temps d’un instant bref dans des étreintes inconnues.
Occupation : jolie stagiaire aux airs naïfs, elle s'est confortablement installée dans le poste de police de glencullen et plus particulièrement dans leurs archives.
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MessageSujet: Re: tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)   tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa) EmptyVen 8 Avr - 5:12

there is nothing so ingenious about
another human who has pretended well.
they are, in fact, just another soul, perhaps more clever,
better at failing than you are. but not worth a second of intimidation.

(play) Son mal de tête n’était plus qu’une simple migraine ; un tango infernal semblait se déchainer dans son crâne. Un ouragan, qui ne faisait que s’accroître. « Don’t play dumb, you’re too smart for that. » La remarque – l’éloge ? – la survola sans jamais l’atteindre. Ce n’était pas comme si les compliments pleuvaient entre eux et pourtant, Clare n’était en rien flattée. Elle n’avait pas besoin de l’être. Elle connaissait ses propres capacités et les savoir confirmées, remarquées par son entourage (Par Nephaël, god, comment elle s’en moquait de son avis, de tout ce qu’il représentait, de lui.) n’était pas quelque chose dont elle se souciait. Chercher à avoir la validation des autres était pour les personnes, qui ne savaient pas ce qu’elles valaient au fond. Clare n’était pas stupide, n’était pas non plus un génie au QI d’Einstein ; elle était bien dans sa peau, bien sans les complexes qui semblaient poursuivre le commun des mortels. Sa seule faille était sa technique de combat, ses aptitudes lors de ses chasses. C’était exclusivement quand on cherchait à l’insulter ou la complimenter sur sa voie que la fierté de la brunette se réveillait, blessée ou bien encore apaisée. La mascarade continua, tandis qu’elle lui annonça que ses compétences n’étaient pas tournées vers les tâches simplistes d’un train-train quotidien. Et puis quoi encore ? Elle n’avait pas été entraînée toute sa vie à tuer des abominations pour finir ainsi ; pour servir du café au premier passant, qui se croyait plus malin qu’elle. Il la disait plus intelligente que ça, et pourtant il continuait à la sous-estimer. La déplaisante sensation d’être prise pour une gamine était toujours là, à lui tirailler les entailles, à lui rappeler qu’à ses yeux, elle n’était que ça. Une gamine de qui s’amuser, se moquer. Et peut-être que oui. Peut-être qu’elle se comportait comme telle. Elle devait se l’avouer. Son comportement était plutôt absurde pour quelqu’un, qui avait depuis longtemps oublié ce que c’était de glousser et d’avoir un cœur d’artichaut. Oublié, n’avait jamais connu, tout simplement. Clare avait sauté cette étape, se retrouvait endurcie par la vie. Mais jouer la comédie, faire semblant d’être plus idiote qu’elle ne l’était véritablement, s’avérait être amusant. Et Dieu, comment l’amusement manquait cruellement à sa vie. Agir de la même façon que le Morgenstern, réaliser sa petite vengeance était une bouffée d’air frais, un entracte entre les instants sérieux, la colère constante et les blessures invariables. Elle lui rendait la pareille.

Voix cassante façonnée en velours, ses petits jeux reprenaient aussitôt et la demoiselle tentait de lui faire comprendre à quel point elle ne voyait d’intérêt à des contacts physiques avec lui. Pas plus qu’un souffle, son ténor paré de flegmatisme s’infiltrait entre, autour, resserrant une emprise chimérique sur eux, avant qu’elle ne décide brusquement de relâcher celle-ci. Un rictus cruel se dessina à peine sur les commissures de ses lèvres alors qu’elle entendit sa plainte de douleur. Un clignement des paupières et celui s’effritait déjà, comme un mirage. La sensation fugace de… De quoi, déjà ? Ses pensées retrouvèrent leur chemin alors qu’il s’éloigna d’elle. Confuse, elle oublia l’instant d’égarement au profit de son dégoût alors qu’il remit une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Un frisson lui parcourra l’échine, dégoût, toujours du dégoût, alors qu’elle haussa à nouveau un sourcil face à ses paroles. « See, Clari, I really don’t give a shit whether you wanna fuck me or not. But don’t ever, ever, dare call these women low ever again. You have no idea of who they are and what their life is. You have no idea how much better and stronger than you they are. So don’t. Don’t talk about what you don’t know, girl. » Quelle gentillesse de sa part. Après l’agitation originale face à son surnom, qui lui donna l’envie de le gifler plus que ses paroles ne le firent, la surprise de voir Nephaël Morgenstern prendre la défense de quelqu’un, des victimes et des survivantes de ce bas monde surtout (Car n’était-ce pas ce qu’elles étaient ? Les éclopées d’un destin disgracieux, les souffre-douleurs d’une vie impitoyable ? Et puis qu’importe leurs raisons de vivre un style de vie massacrant, au final, cela ne regardait personne à part elles-mêmes.), fut troquée au profit d’une envie grotesque de rire, de pouffer. Clarissa, pouffer. C’était plus fort qu’elle. L’éclat de son amusement se déroba de sa cage thoracique, léger, puis grave. Le mépris reprenait son court. « You know, Morgenstern, you have one big problem, above everything else that is wrong with you. » L’ambre glissa jusqu’à la pendule, qui titubait sur le mur au rythme des secondes fugaces. « You assume things too much. You assume that you know me when you really really don’t, but then again, I don’t care about that. » Secouement de tête consterné, pincement de lippes vain. « What makes me laugh so much, is how you’re so sure about the way I think. You assume things, and it really doesn’t help your personnality. » acheva-t-elle avec un dernier rire étouffé alors qu’elle se mordit l’intérieur de sa joue. La plaisance s’évapora, alors que la distance entre eux s’élargit. L’adolescente ne se justifia pas plus. Il pouvait l’insulter, penser d’elle ce qu’il voulait, croire qu’elle méprisait les prostituées et les petites mamies, si ça lui chantait. Who the fuck cares. « Plus, it’s funny how you defend female prostitues, but not the male ones… Is it because you don’t sleep with them ? » Who the fuck cares, Clarissa, get a grip.

And then, he pointed out the elephant in the room. Et le rire lui revint, plus acerbe que nerveux, bien qu’il pouvait sembler comme tel. Clarissa, Clarissa, tu te perds dans ta folie passagère, dans tes souvenirs éphémères. Ce n’était jamais bon de sa part. Les paroles du brun avaient provoquées un court-circuit chez la stagiaire, l’incitant à faire les cent pas, presque, à ressortir la rage par-dessus l’hypocrisie de premiers instants. Ce n’était qu’une nuance de la haine qui pouvait l’habiter, d’habitude, notamment quand elle songeait au surnaturel et pourtant. Et pourtant, elle retrouva sa verve pleine d’amertume et la contestation de tout remerciement. Alors une flopée des paroles, des vérités blessantes, des faits-couteaux la poursuivirent alors qu’elle lui tourna le dos. « Oh, tell me again how much you would have loved it if I had suddenly started treating you like a weak little kitten too fragile to handle. Do you want me to have pity in my eyes because you got hurt ? » Oh mais crève. « Do you want that pity to remind you of what happened every single time I look at you ? How would you like that ? Being treated like a poor, poor girl. You’d go mad. » Elle ne voulait pas de sa satané pitié. Ne voulait rien. Rien ! De lui, de personne. Il ne pouvait donc pas la laisser tranquille ? Jouer le philosophe de pacotille ne lui allait décidément pas. « Mad? Why would I go mad? I know pity. Yet, here I am. Still sane. » Am I, really, though? Elle se tapota la tempe à l’aide de son index en évitant de développer sa pensée. Bien-sûr qu’elle connaissait la pitié. Bien-sûr qu’elle se souvenait des murmures, des regards, des excuses qui l’avaient poursuivie durant son enfance. Et puis bien-sûr qu’elle ne s’était pas laissée aller à la folie, alors qu’elle aurait pu. Mais bornée, Clare préférait se faire mordre par un loup-garou plutôt que de lui donner raison. You deserved it, and you know it. Tous les deux confrontés à l’Alètheia, ils ne faisaient que rejeter leurs démons, les ignorer jusqu’à ce qu’ils reviennent de plus belle, insistants et néfastes. Au fond, ils ne partaient jamais vraiment, non plus. Ils hantaient leurs consciences comme des fantômes. « Go to hell Killingworth.Sure thing. » Elle le préférait ainsi. A l’envoyer balader, l’éconduire avec une attaque à l’air d’une défaite, plutôt que de lui faire savoir sa science. (Mais n’est-ce pas toi, qui es en train de perdre, Clarissa ?) C’était peut-être tant mieux, qu’il n’ait pas de tact. Qu’il soit observateur, mais pas assez, jamais assez pour reconnaître ce que Clare cachait à l’intérieur de soi, sous son épiderme et les personnalités diverses dont elle se vêtait pour flouer sa propre authenticité. Morgenstern pouvait entrevoir quelques-unes de ses techniques, de ses caractéristiques, de sa mentalité illusoire, mais il ne saurait jamais tout.

Il l’avait menacée une fois. Deux fois. Et la brunette en avait marre de se laisser faire ainsi – aussi bien que Clare savait faire cela, se laisser faire. Clarissa était Clarissa, après tout. Alors au lieu de le laisser s’en sortir aussi facilement, elle avait construit une preuve. Une preuve fragile, mais qui ferait certainement hausser certains sourcils et faire relever des questions quant à son contexte. Quelques secondes s’étaient écoulées avant qu’une réaction ne le fasse bouger. Il avait sauté au-dessus le bureau et dorénavant la chasseuse se retrouvait dos au mur, alors qu’il la faisait avancer au fil de ses paroles. « And what do you think people will assume when you show them that you have a picture of me half naked on your phone ? » Oh, don’t you worry about that. « You don’t really want them to think we’re having sex do you ? Seeing as I disgust you so much. » Son dos rencontra le mur alors que son animosité paralysante atteignit le sommet du paroxysme. L’adrénaline dans ses veines érigea ses articulations. Un calme olympien vint pétrifier ses muscles. Son visage se renferma complètement en un masque funeste. Elle n’était plus qu’une machine. Plus qu’une toile vide, alors qu’il déposa une main sur sa taille, sans qu’elle ne se dérobe sous cette dernière. « See Clari you’re a smart girl but I’ve been playing this game for longer than you. All your tricks backfire. For example, I know very well that you’ve been spitting in my coffee, doesn’t mean I’ll stop asking you to bring them. You’re smart. But it doesn’t matter. Because I know how you function. » murmura-t-il au creux de son oreille, la faisant presque trembler – de rage, de dérision – bien qu’elle se contint sans grand mal. Elle était vide, animée par le fantasme de le voir gémir à ses pieds. Comment elle aurait voulu pouvoir lui prouver le contraire de son assurance ; cela aurait été tellement facile, de sortir l’un de ses karambits avant qu’il ne le remarque. Le faire glisser sur la peau fine de son cou de façon à lui laisser un souvenir de ses fausses suppositions, une preuve de son méjugement. Une entaille non fatale, mais douloureuse, semblable à la brûlure qui ornait son torse. Elle aurait aimé que la lame s’infiltre sous son épiderme, de la même façon qu’il arrivait à le faire chez elle, avec ses remarques. Elle aurait aimé pouvoir faire couler son sang pour qu’il tache encore plus le tapis. Elle aurait aimé pouvoir le frapper ensuite, alors qu’il était par terre, de ses poings. Lui éclater la lèvre, le nez, tout. Lui faire comprendre qu’elle n’était pas sans défense, que cette fois-ci encore, il l’avait sous-estimée, elle, et qu’il s’était surestimé, lui. Juste parce qu’il avait le pouvoir, juste parce qu’il était son supérieur. Sûrement que ce tour-là le rendrait plus que surpris. Mais elle ne pouvait pas. Ce n’était pas permis. Clare le pensait humain. Un homme abject, mais un humain malgré tout. Et s’attaquer à ce qu’elle était censée protéger n’était pas légitime sous l’excuse qu’elle pensait être apte à fournir ensuite. Elle ne pouvait pas blesser les victimes des créatures surnaturelles avec l’une de ses armes ; cela allait complètement contre tout ce qu’on lui avait enseigné. Contre tout ce que sa cause représentait. Un sourire vint se nicher sur sa bouche, alors qu’elle baissa ses yeux. Un simple sourire, sans amertume, sans acrimonie. Un sourire qui avait des allures bizarres, sur la môme. Elle avait depuis longtemps oublié quel effet ça faisait, de transmuer ses traits sans arrière-pensées. « You’re absolutely right, sir. You read so perfectly in me, it’s almost like I’m being transparent... » Elle laissa la phrase en suspens. Puis son genou se releva. Heurtant violemment l’entre-jambe de Nephaël. « Absolutely right. » qu’elle répéta à mi-voix, alors que le sourire s’effaça, ne laissant derrière qu’un abîme creux, du néant apathique sur ses traits poupins et dans son palpitant glacial.
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Nephaël Morgenstern
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Nephaël Morgenstern
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MessageSujet: Re: tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)   tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa) EmptyVen 8 Avr - 9:25



Et sur quel pied devrait-on danser ? Aucun de vous ne sait quel ton prendre, la chaleur dans cette pièce monte alors que vous oscillez constamment entre la rage, l’hilarité autant nerveuse que sincère et… quelque chose d’autre. Je ne sais pas vraiment quoi. Je ne sais même pas si c’est si important. Tout ce que je sais c’est que dix mille volts encombrent l’air et que ce n’est qu’une question de minutes avant que quelqu’un ne se fasse électrocuter. Il y a pire comme fin. Il y a mieux. Ballet, opéra, grande mascarade, dur à définir mais vous êtes des comédiens de la pire espèce, perdus dans votre mise en abîme infinie. Masque sur masque cachant chacun une silhouette quasi identique. « You know, Morgenstern, you have one big problem, above everything else that is wrong with you. » Oh gamine, tu n’as pas idée de ce que tu viens de toucher. Parce que le Nephaël est une couche de problèmes sur croustillant de problèmes avec un peu de chantilly de problèmes et un coulis de problèmes dessus. Alors en choisir un qui les surpasse tous c’est une tâche herculéenne et purement subjective. Bien sûr toi, tu attends tranquillement sa révélation, la phrase qui va changer ta vie et te mettre face à toi-même, te révélant des choses que tu n’aurais jamais imaginées. Peut-être que tu trouveras Dieu après ça. Ah oui, merde, c’est vrai, tu l’as déjà trouvé et tu lui sacrifies une personne chaque mois. Dommage, tu passais vraiment à ça de l’épiphanie. « You assume things too much. You assume that you know me when you really really don’t, but then again, I don’t care about that. » Oh ça, ça se discutera. Tu as beau ne pas connaître son histoire, tu me sembles étrangement proche de sa nature. Mais si elle s’en fout de ça, pourquoi se sent-elle le besoin de le préciser ? Get to the point, woman. Le suspense est insupportable, mon cœur survivra-t-il à ce traumatisme de l’attente ? Ah oui, je n’ai pas de cœur, une conscience narrative est immatérielle. Pardon. Continue gamine, c’est intéressant. « What makes me laugh so much, is how you’re so sure about the way I think. You assume things, and it really doesn’t help your personnality. » Mais… Mais… C’est une paraphrase totale de sa phrase précédente ! Messieurs les censeurs, cette jeune fille est redondante ! Quant à sauver ta personnalité… Si elle avait la moindre idée d’à quel point tu es au-delà de tout possible sauvetage. Je ne sais pas depuis combien de temps tu as passé le point de non-retour, tout ce que je sais c’est que c’était il y a des années. Il n’y a aucune bouée pour aller chercher les cadavres coincés dans la carcasse du Titanic. Elle rit encore. C’est une manie. « Plus, it’s funny how you defend female prostitues, but not the male ones… Is it because you don’t sleep with them ? » Déjà, qui lui dit que tu ne couches pas avec ? Bon, ce n’est pas le cas. Mais tu pourrais. Donc voilà, ne jamais supposer des choses comme elle te reproche de le faire. C’est toi qui rit. « Well, way to assume things! Just because my sentence mentioned women doesn’t mean I don’t protect the others. Their dick doesn’t make them invincible so no, it’s not up to whether I fuck them. Sorry to disappoint by not being as much of an asshole as I could be. » Tu devrais avoir cette médaille de temps en temps. En mode ‘‘t’aurais pu être encore plus une pute que ça.’’ On prend ce qu’on peut. Et puis c’est quoi cette discussion sérieusement ? Vous, les gens les moins bisounours du commissariat, vous êtes en train de faire un concours pour être le meilleur Social Justice Warrior c’est ça ? Ridicule. Mesurez vos bites ça ira plus vite. Vous avez tellement d’autres concours à faire. Je sais pas moi, la vie la plus merdique, le caractère le plus insupportable, les possibilités sont infinies avec vous deux.

Et lequel de vous deux prend le mieux l’arrivée des nécromanciens. Un indice : je crois que cette fois-ci tu gagnes. « Mad? Why would I go mad? I know pity. Yet, here I am. Still sane. » Okay c’est bon, elle a perdu la tête. Pas complètement bien sûr, c’est cela la tragédie. C’est que sa façade est impressionnante. Mais à la voir ainsi, doigt contre la tempe, tu vois parfaitement qu’à la simple mention de l’évènement tout se fissure. Si ce n’est pas la pitié qui l’a eue c’est quelque chose d’autre. Tu peux comprendre. Tu ne peux pas juger. Bien sûr le fait de ne pas pouvoir juger de par ta situation ne t’a jamais empêché de le faire. Tu es, ne l’oublions pas, pourri jusqu’à la moelle. Pourtant tu ne la juges pas. Tu es juste obligé de constater qu’elle a beau être là, elle ne va pas aussi bien qu’elle le proclame. Elle tangue au bord du gouffre putain et elle n’a pas l’air d’être funambule professionnel. Tous les signes du désastre sont là, dans son visage, dans sa voix. Combien de temps encore elle va-t-elle pouvoir braver le vide sans en sentir son appel ? Mais elle t’envoie ta responsabilité dans la gueule et tu l’envoies en enfer. « Sure thing. » Vous respirez tellement plus librement en vous tirant dans les pattes simplement. Vos discussions ressemblent à l’épisode où Tom et Jerry vont attendre le train qui les écrasera : hors de propos, décalées, une pause existentielle dans une simple guerre de slapstick. Vous insultez vous facilite la vie, repose votre cerveau. Et c’est plus drôle, largement, que de voir le vrai visage de l’autre. Tu t’amuses à l’acculer, à te rapprocher d’elle, que le contact soit étrange et inhabituel. Lorsque ta main agrippe sa hanche tu serres un peu plus que tu ne l’avais originellement prévu, sans y réfléchir. Tes instincts se manifestent, tu n’y penses même pas. Tu joues le prédateur en sachant bien qu’au fond, il ne s’agit pas ici du lion et de l’antilope mais bien du lion et de la lionne. Yeux dans les yeux votre guerre ne peut s’arrêter, les rôles tournent sans cesse, c’est un tango infernal. Quelqu’un finira blessé. Ta brûlure ne compte pas. Pas trop. Bref, quelqu’un finira plus blessé que ça, c’est obligé. Tu lis dans les prunelles de la brune tous les couteaux avec lesquels elle voudrait t’éventrer, sur ses lèvres toutes les insultes qu’elle voudrait proférer. Et tu t’étonnes que ses ongles ne se soient pas encore taillé leur part de ton visage ou de ton torse. Peu à peu les sentiments abandonnent son visage, elle fait de ses mimiques un canevas vierge, pour ne te renvoyer que ton propre visage et non pas tout ce que peuvent lui inspirer ta présence et tes mots. Tout cela est annonciateur d’une nouvelle humeur à venir. L’inquiétude avant l’ouragan. La mer qui se retire avant la vague destructrice.

Oh qu’il est carnassier le sourire qui dévoile ses dents. Et étrangement naturel. Elle est donc réellement un prédateur. « You’re absolutely right, sir. You read so perfectly in me, it’s almost like I’m being transparent... » Mayday, mayday! Cours Nephaël, cours, ceci n’est plus simplement un mauvais présage c’est une annonciation explicite de ton malheur à venir. Fais pas le con, repère l’indice et… Oooooh. Damn. Trop tard. Je t’avais prévenu pourtant, il fallait m’écouter. Le coup t’a coupé le souffle. Tu es plié en deux mais tu dois bien lui avoir un peu fait mal aussi puisque dans ton brusque mouvement tu lui as involontairement mis un coup de tête. Elle a de la chance que tu sois grand, tu n’as eu que son front. Tu n’as pas de chance qu’elle se soit rappelé le plus vieux tour du bouquin, elle t’a eu droit dans le mille. « Absolutely right. » Oh si tu pouvais voir le sourire être aspiré de son visage pour ne laisser qu’un vide abyssal. Malheureusement tu es trop occupé à juguler la douleur, encore penché. Ah ça, comme le dirait un grand homme vert flanqué d’un âne, ‘‘tu les as eues’’. Sorcier ou pas sorcier rien à foutre, la lune ne protège pas vos couilles. Tu reprends ton souffle, accusant la douleur et la traîtrise de cette attaque-éclair. Si tu veux mon avis tu l’as un peu mérité, tu aurais dû fuir quand elle a dit ‘‘sir’’. « Oh Jesus fucking Christ this fucking hurts! » Tu ne cries pas, par peur d’attirer quelqu’un, mais tu le fais presque. La vulgarité est un exutoire qui aide à ignorer la douleur, c’est prouvé. « Oh I was not expecting that – tu te tournes vers elle au milieu de ta phrase, grimaçant encore – well played Killingworth. » D’autant que tu l’avais pas mal mérité celui-là il faut bien l’avouer. Quand on est un connard fini il faut pouvoir assumer les conséquences. Alors malgré ton envie de meurtre tu ne fais rien, acceptant pour une fois la défaite. Souffre donc en silence. « « I should have seen it coming, this seems like a natural response. » Ah bah c’est naturel et pas qu’un peu. Surtout de la part d’une boule de rage comme Clarissa. Pourquoi est-ce que les gens petits sont toujours aussi… Violents ? Certains disent que c’est parce qu’ils sont plus proches de l’enfer. Théorie assez plaisante. Malheureusement, force est d’admettre que ta vingtaine de centimètres en plus ne t’a pas sauvé des griffes de Satan. Ou de la Mort, selon tes croyances c’est la mort qui vit en bas. Ceci dit, tu es son fils donc on peut se dire qu’effectivement, la taille ne ferait pas la différence.

En toi gronde un désir de lui rendre la pareille. Mais pas de la même façon. Tu veux la désarçonner, que comme toi elle tombe des nues. « See, the thing though is that you preach against me but… You think you’ve figured me out too. You think I’m too cocky and that means you can predict everything I am and everything I’m gonna do. » Constamment elle te rabâche que tu ne la connais pas mais il n’y a qu’à la regarder deux secondes pour se rendre compte qu’elle est persuadée d’avoir tout compris de toi. Dans sa tête tu ne dois être qu’un antagoniste de comics aux motivations simples : être une ordure et potentiellement dominer le monde. On dit toujours de suivre ses propres conseils avant de les donner aux autres. Elle devrait essayer de temps en temps, le bon vieux coup du ‘‘regarde-toi dans un miroir’’. Et elle serait sans doute effrayée de voir dans les yeux de son reflet, une partie de toi. Tu t’es redressé, les répercussions du coup de genou s’étant effacées et tu lui fais à nouveau face, la regardant droit dans les yeux. Chacun de tes muscles est tendu par ta détermination. « Well you can’t Clari, not every time. » Un pas, il te suffit d’un pas pour être à quelques centimètres d’elle. Dans le même mouvement ta main a saisi son cou et tes lèvres se sont posées sur les siennes. Le contact ne dure quelque secondes mais alors que tout ceci n’était né que d’un désir de la dérouter, tu te surprends à apprécier le baiser bien plus que tu ne l’attendais. C’était peut-être ça ce quelque chose qui flottait outre la rage et l’hilarité. J’avais bien dit que quelqu’un finirait grillé mais en un seul geste je crois que tu vous a tous les deux condamnés à l’électrocution. Quelques secondes. Le toucher de ses lèvres devait être purement organique. Pourtant tu en ressors avec un orage dans la tête, à ne trop savoir si ces secondes étaient douces ou plutôt comme l’air incandescent au-dessus d’une flamme. Bien joué Nephaël, tu viens officiellement d’être pris à ton propre jeu. J’ai toujours su de toute façon que tu serais la cause de ta propre chute et que tu trébucherais un jour sur tes manigances. Elles sont trop nombreuses pour que tu puisses te souvenir de toutes, tu étais voué à faire une erreur. Et celle-ci, oh dieu, celle-ci va être intéressante.

hrp:
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Clarissa Killingworth
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Clarissa Killingworth
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Statut civil : célibataire, elle fuit l'amour, préfère s’égarer le temps d’un instant bref dans des étreintes inconnues.
Occupation : jolie stagiaire aux airs naïfs, elle s'est confortablement installée dans le poste de police de glencullen et plus particulièrement dans leurs archives.
Armes de prédilection : mis à part son corps qui est une arme à part entière, clare a une nette préférence pour les armes blanches. notamment son tashi ainsi que ses karambits, qui, avec son agilité, forment une combinaison mortelle entre ses mains.
Élément : mémoire effacée, souvenirs oubliés, pouvoirs mis sous verrou, clare ignore tout de ce qu'elle est véritablement; la nature de son vrai élément instaure en elle une peur d'enfant, terrible.
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MessageSujet: Re: tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa)   tu fais semblant, je fais comme si + (nephissa) EmptyMer 13 Avr - 2:41

there is nothing so ingenious about
another human who has pretended well.
they are, in fact, just another soul, perhaps more clever,
better at failing than you are. but not worth a second of intimidation.

(play) Troqués les masques de Dr. Jekyll, ils l’avaient remplacés par l’assurance de Mr. Hyde, parallèles l’un face à l’autre. Deux monstruosités, qui n’ignoraient en rien leurs véritables natures et ne tentaient plus de les cacher avec de fausses excuses, des voix mielleuses et des politesses forcées. Le rire de Clarissa fendit l’air, créant une vision rare, qui n’était pas prête de se reproduire. Elle était bien au-delà des craintes face à ses propres actions ; l’avait-elle déjà un jour été, inquiète de ce qu’elle faisait, des conséquences, qui allaient lui retomber dessus, nul doute, comme une bombe dont elle était le bouton d’enclenchement et la victime, les deux à la fois ? Probablement pas. L’impulsivité était innée chez la chasseuse et la cause de nombreux maux de tête pour son entourage. Est-ce qu’elle allait y changer quelque chose, se remettre en question pour autant ? Certainement pas. Son supérieur avait le don de lui ressortir ses pires défauts au visage, avec ses mots, les vérités, qu’elle s’efforçait d’écouter, malgré une terrible envie de le faire taire du moyen le plus violent, qui s’offrait à elle. « Well, way to assume things! Just because my sentence mentioned women doesn’t mean I don’t protect the others. Their dick doesn’t make them invincible so no, it’s not up to whether I fuck them. Sorry to disappoint by not being as much of an asshole as I could be. » Elle aurait voulu soupirer et montrer à quel point cette conversation ne menait à rien, mais cela avait trop le goût d’une capitulation. De plus, rien de ceci ne ressemblait à leur routine habituelle. Si à l’accoutumée la brune lui apportait habilement son café, en prenant le soin de cracher dedans pour montrer son déplaisir, discuter – ou plutôt débattre – en sa compagnie n’était pas exactement quelque chose qu’ils faisaient souvent. Mis à part les répliques mordantes par-ci et par là, impossibles à éviter au vu de leurs caractères, rien de ceci ne correspondait à la demoiselle. Clare ne se laissait jamais aller ainsi, quand on s'évertuait à la provoquer. Calme. Elle l’avait depuis longtemps perdu son calme et son air placide. Le monde était peut-être sur le point de finir, tant ce jeu d’échecs mental prenait un tournant de plus en plus insolite. « Don’t worry, you’re already one of the biggest assholes I know. elle fit un geste négatif avec ses mains. No disappointment here. » And that was saying something. Entre les garçons, qui s’étaient baladés sous ses yeux depuis la petite enfance, comme les rois de leur propre petit monde, et ces mêmes garçons, qui s’étaient transformés dans des paons en grandissant, avec leur nez relevés haut en l’air et les lèvres tournées en dérision, les abrutis n’étaient pas ce qui manquait à son quotidien. Et elle ne voulait même pas parler des femmes ; le sexe dominant chez les chasseurs, celui qui gouvernait et se devait de montrer l’exemple. Exemple de rien du tout, oui. Elles se passaient probablement toutes le message en naissant. Apprenaient l’art d’être la plus dantesque des enflures alors qu’elles réalisaient leurs premiers pas et prononçaient leurs premiers mots, le tout en même temps. C’était un héritage. Un héritage, qui se cassait la gueule, mais qui rendait les réunions de famille hautes en couleur. Et bien-sûr, en disant que Nephaël était le plus grand connard qu’elle connaissait, Clarissa s’excluait de sa propre phrase. Elle se savait déjà sur le podium, avec au moins le trophée de bronze d’assuré. On ne vivait pas avec des bêtes, sans devenir un peu une bête nous-mêmes, right ? Si certains préféraient les moqueries, Clare se tournait vers l’ignorance totale des sentiments d’autrui, à la façon d’une autruche, qui terrait sa tête dans le sable. Alors oui, elle était bien consciente de ses défauts, de ce qui faisait d’elle quelqu’un de détestable plus qu’autre chose. Mais cela la déroutait d’avouer qu’elle avait une (plusieurs) chose en commun avec le Morgenstern. Il ne fallait pas abuser non plus.

Et paradoxalement, la Killingworth ne savait que faire cela en la compagnie du sorcier connecté à l’air. Abuser. Sans surprise sa jambe vint rencontrer l’aine de son interlocuteur, le forçant à se plier de douleur et à s’éloigner d’elle, au profit d’entrechoquer son menton contre le front de la brunette. Sous l’affliction ondoyante portée à son crâne, qui n’arrangea rien à sa pénible céphalée, elle se lésa l’intérieur de la joue déjà mise à mal et la parfaite toile vierge lui servant de visage se distordit en une grimace teintée de consternation et d’agacement. « Oh Jesus fucking Christ this fucking hurts! » She hoped it did hurt, because goddamn it, her poor head was probably going to explode at this point. Frottant l’endroit de la collision à l’aide de ses doigts, elle coula un regard satisfait dans sa direction tout en abordant une moue carnassière, lorsqu’il admit sa douleur. « Oh I was not expecting that, well played Killingworth. » (Well played indeed, Clarissa, you dumbass.) « I should have seen it coming, this seems like a natural response. » Elle eut un reniflement dédaigneux. « Maybe you should stop trying to intimidate me, then. » Pas d’hésitation dans ses mots. Depuis dix bonnes minutes qu’elle le devinait en train de tenter de la mettre en mauvaise posture, de la rendre mal à l’aise, de lui offrir la position de faiblesse et d’exploiter la situation. Et force était de constater, il avait réussi jusqu’à là, à son plus grand malheur. Pas qu’elle ne le lui avait montré ; plutôt crever. La violence était alors une réponse machinale et logique de sa part. Comme l’avait été son action, un peu plus tôt, de laquelle était issue maintenant une jolie brûlure, qui n’allait pas guérir d’aussitôt. Du moins, elle l’espérait, la garce. Qu’il souffre encore un peu plus longtemps. Qu’il se souvienne qu’il n’était pas préférable de se frotter à elle, de la prendre pour sa servante.

« See, the thing though is that you preach against me but… You think you’ve figured me out too. You think I’m too cocky and that means you can predict everything I am and everything I’m gonna do.Oh, so you’re not the least bit cocky, huh ? » minauda-t-elle à voix haute, penchant sa tête sur le côté pour accompagner sa question ridicule et masquer son ressentiment. En vérité, la jeune femme commençait à se sentir nerveuse. Non pas à cause des paroles de Nephaël, mais face au lourd pressentiment, qui naissait au fond de son ventre. Elle pouvait aisément deviner qu’il n’allait pas la laisser s’en tirer aussi facilement, après ce qu’elle avait dit et fait, sans avoir riposté à son tour. Toutefois, elle se força à paraître aussi narquoise, qu’elle l’était avant son excès de violence. Yeux dans les yeux, ambre contre bronze, elle ne savait pourtant pas quoi en penser ; n’arrivait pas à deviner le futur avancement des choses. Ce qu’il procéderait à faire. De quelle façon le Morgenstern voudrait lui faire comprendre qu’il avait raison et qu’elle avait tort, qu’elle avait toujours tort. Que qu’importe ce qu’elle faisait, ou disait, il allait toujours avoir le dessus, toujours avoir le contrôle sur la situation. Sur elle. « Well you can’t Clari, not every time.Don.. » prononça-t-elle qu’à moitié, l’œil soudain plus vif. Son rictus s’effaça. L’atmosphère semblait atteindre l’apothéose de la pesanteur, alors qu’il fit quelque chose d’inimaginable, quelque chose qui la prit totalement de court – il avait réussi, le salaud. Les mots se perdirent sur sa langue dans un hoquet de stupeur alors que le temps s’immobilisa, ou peut-être qu’au contraire, il accéléra. Les rouages de son esprit se suspendirent le temps d’un battement alerté de son cœur, tandis que l’inspecteur s’avança vers elle, dans une répétition si symétrique et pourtant si différente des fois précédentes. Si son air déterminé et sa main, qui glissa sur sa nuque – le geste la faisant écarquiller des yeux – l’alarma naturellement, elle ne put réagir alors qu’il plaqua ses lèvres contre les siennes dans une frénésie soudaine, aspirant toute trace restante de son sourire satisfait. Le roi avait renversé la reine – si on pouvait les appeler ainsi – dans un moment inattendu. Echec et mat. Killingworth avait perdu la partie. Elle, eux. Le contrôle espéré leur avait échappé des mains. Il était stupidement passé par la fenêtre dès lors que le contact fugace s’était fait. Celui-ci ne dura pas longtemps. Une seconde. Ou bien deux, qu’elle resta paralysée face à cet assaut. Et la confusion, qui avait alourdit son être, se dissipa alors, ne laissant qu’une protestation inévitable dans son petit corps, une tempête en pleine réverbération. Contre ses instincts et le temps que cela leur prenait de se réveiller. Puis contre lui aussi. Lui. Lui qui l’avait embrassée, pour lui prouver quoi au juste ? Qu’il était ô combien imprévisible ? Qu’il avait le dessus ? Ha. Alors qu’il était sur le point de se détacher d’elle, la demoiselle força ses lèvres à s’entrouvrir pour y glisser sa langue, tout en laissant ses mains, coincées entre leurs corps, se poser sur ses côtes. Peau contre peau, une caresse brève à laquelle elle ne prêta pas attention, la chasseuse l’attira totalement contre elle, arquant son dos, avant de les forcer tous les deux à se retourner, inversant leurs positions respectives. Approfondissant le baiser un peu plus, elle en profita pour venir mordre sa lèvre inférieure avec toute la hargne dont elle pouvait faire preuve, mettant une fin irascible à la proximité qui les liait.

Ses paumes se détachèrent d’elles-mêmes et son corps se dégagea le plus loin possible avec plusieurs pas précipités en arrière. « What a stupid stupid thing to do. » Les mots acerbes lui étaient revenus aussitôt, son moyen de défense le plus sûr et le plus accessible, alors qu’elle mit encore plus de distance entre eux, brisant complètement l’environnement des instants précédents. « Well, bravo. You’ve made your point. You’re oh so fucking impredictable. Are you happy now ? » C’était une violente bouffée de rage viscérale, qui lui brûlait la gorge et la faisait parler, la faisait réagir bêtement, la suffoquait presque de sa puissance. Relevant son menton après une courte inspiration outrée, un air glacial déforma ses traits, dans un masque, qui lui ressemblait bien plus. Il y avait cette lueur dans son regard. Cette envie de le faire saigner, bien plus présente que tout à l’heure. Il avait la possibilité d’entrevoir la façade de la meurtrière en face de lui, le minois de la tueuse qu’elle avait été entraînée à être. « Burn in hell, Morgenstern, and next time, go get your damn coffee yourself or I’ll do more than just smolder you with it. » Ce n’était certainement pas intelligent de sa part de l’envoyer en enfer, de le menacer de la sorte ; ça ne l’était carrément pas, même. Mais Clare s’en fichait. Elle n’avait eu ni le pouvoir, ni l’envie de se taire ; elle n’en avait que faire des conséquences, encore et toujours, et surtout après ce qui s’était déroulé un peu plus tôt. Ses lèvres se retroussèrent d’un affront sur la fin de son soliloque, alors qu’elle le toisa une dernière fois – une dernière fois, qu’elle le regarda de tout le mépris vénéneux dont elle se sentait capable, avant de tourner des talons. Killingworth prenait la fuite, comme une lâche, comme une perdante, car c’était ainsi qu’elle se sentait. Une putain de perdante, qui avait été prise à son propre piège et à qui, maintenant, l’envie de frapper quelque chose dévorait les entrailles. Elle espérait seulement que sa courte prise de contrôle sur la situation avait pu le surprendre, lui aussi. Un espoir, qui l’obséda tout le long de son chemin jusqu’aux archives, jusqu’aux cachots, jusqu’à son domaine, à elle. Et alors dès la porte refermée sur sa silhouette et à l’abri des regards, elle se permit de venir cogner le mur le plus proche de son poing. Un endolorissement fugace et lancinant paralysa ses doigts ainsi que son bras, qu’elle rabattit contre sa cage thoracique, mais l’adolescente était satisfaite. Elle pouvait au moins contrôler ça – sa propre douleur.

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