Charon. Souffle rauque posé sur la langue, susurrant un plaisir soufré aux oreilles malentendantes de ce monde où il s'obstine à exister. Douce et fugace impression d'une existence mensongère susurrée dans la moiteur d'un baiser maladif. Furieuse et macabre délectation qui déjà s'esquissent sur ses lèvres minces. Le vif éclat de ses regards azurés ne reflètent que l'intelligence cultivée, mettant les uns derrières les autres les rouages d'un plan dont il arrange les lignes à mesure que la divine Séléné se permet d'ordonner. Figure enfantine arrachée à la mamelle de l'enfance, c'est elle qui domine sur l'être né pour conquérir, pas tant parce qu'elle l'aura à jamais souhaité que parce qu'il y trouve le compte macabre de ses pensées les plus dévastées. Portant le tare d'un vice trop longtemps taraudé, il se sait porteur de l'infamie et plus encore avide de ce sang maculant les plaies de ces autres rendus inanimés. Né pour annoncer la mort,  il se part du masque de la vertu tout en se couvrant du linceul de la cruauté dont le blanc n'est maculé que du sang de ceux qu'il aura sacrifié. Cruel papillon doucereux, il murmure à la mort ce qu'elle doit emporter, nul ne peut se mettre au travers de son chemin sans en éprouver les tourments d'un facétieux revers. Alors on attend, et on observe le moindre de ses fais gestes sans vraiment savoir pourquoi ; obsessionnellement on attend qu'il fasse un faux pas, mais rien ne vient, si ce n'est un silence de mort. Parfums macabres qui embaument les airs, tandis que ses lèvres s'ourlent de mots porteurs de maux, et autant de moqueries sauvages qu'il aura délivré sans avoir peur du déshonneur tant que les lauriers viennent à tomber. ▲ Il adore la couleur rouge, et le fait de rencontrer une femme portant un rouge à lèvre carmin le rend particulièrement extatique ▲ Il a toujours apprécié les femmes, et bien qu'il soit loin de se revendiquer féministe dans l'âme, il avoue bien plus apprécier le genre féminin et ses aspérités que le genre masculin. Néanmoins, il n'est pas rare que son appréciation se fasse au détriment de celles-ci tant l'homme revêt un caractère exécrable.  ▲ Contrairement à beaucoup d'hommes ou de femmes, il ne fume pas. L'odeur de la cigarette, d'ailleurs, l'indispose depuis son plus jeune âge. ▲ En revanche il apprécie l'odeur de l'amande et de l'eau de javelle, ce parfum lui rappelle l'odeur du désinfectant  mais surtout de la mort. Macabres passions qui abondent en son esprit.▲ Bien qu'il soit Britannique il cultive une aversion toute particulière pour le thé. Pour lui, il ne s'agit que d'eau chaude ayant un arrière goût de paille. ▲ Bien qu'il soit Irlandais, il ne semble pas non plus avoir une passion immense pour le whisky ou pour tout autre alcool. ▲  Il laisse souvent pousser ses cheveux autant que sa barbe, pas tellement parce qu'il aime ça, mais surtout parce qu'il manque de temps et de patiences pour se les faire couper. ▲ Il est sur le point de se fiancé. Choix étrangement diplomatique que sa mère pousse au travers de quelques échanges mouvementés, et secrets à peine susurrés. Plan ouvragé qui ne semble pas le déranger outre-mesure. ▲ Si l'homme est chaotique il ne s'agit là que de quelques apparences. Ordonner, trier, classer, sont une façon pour lui de garder un peu d'ordre dans sa vie désordonnée. Une attache, une ancre, néanmoins indispensables à son métier. ▲Alors seulement à cet instant, une voix douce et enchanteresse vient se faire entendre, lui demandant dans cette chaleur qui en émane, s'il n'aurait pas pu en être autrement. Elle le fait douter un seul instant, unique, et il révèle alors qu'il n'est pas cette machine qu'on l'imagine être. Colosse, certes, mais il reste un homme comme tant d'autre, sujet à la sentimentalité, à la pitié et pire à l'humanité. Il est tant de chose auxquelles il tente vainement d'échapper, il peut courir longuement, il peut fuir mais toujours cette petite voix le rattrape pour le faire douter de ses capacités alors qu'il s'enfonce un peu plus à chaques secondes passant dans le marasme de ses idées noires. Lentement il révèle qu'il n'est pas cet homme si terrible qu'il veut bien faire croire, lentement il dévoile ses faiblesses une à une, ses idéaux, et surtout ce cœur qu'il avait enfouit bien profondément sous cette couche empoisonnée d'obsessions de toutes horizons. Pas vraiment tendre, il se laisse pourtant aller à ses faiblesses devant un public sourd et aveugle, il n'y a jamais que cette impression, mauvaise impression, qui s'envole. Et soudainement, tout devient plus léger, son regard de glace semble se dégeler, et c'est presque dans la chaleur de l'instant qu'il se mêle. Mais comment s'en étonner ? Même les pires hommes ont un jour réussi à se faire aimer, même les hommes les plus infernaux et monstrueux ont un jour réussit à être heureux ne serait ce qu'une fraction de secondes. Seulement, la voix se fait lointaine et finalement s'efface, il ne l'oublie pas, mais préfère de loin l'enfermer à double tour dans les méandres de sa mémoire. Il n'a pas besoin de ça, pas maintenant, pas à cet instant alors qu'il touche du bout des doigts ce qu'il semble toujours avoir voulu atteindre, sa conscience pourra bien faire voler en éclat toutes ses défenses une fois qu'il embrassera ses rêves, mais en attendant, il remet se masque et se part encore de ce voile, ne laissant personne s'approcher de ses faiblesses, ne laissant personne voir au travers de ce déguisement dont il ne se défait que trop rarement.