A little puppy just for me. | Ezekiel

Date d'inscription : 12/02/2016

Ezekiel & Lullaby
Who's a good dog? Yes... You!

A little puppy just for me.

Je m’étais finalement endormie après l’horrible nuit que j’avais passée. La pleine lune, qu’est-ce que c’était horrible. Pourquoi n’étais-je pas née normalement, pourquoi j’avais ce... ce truc dans mes gênes. Je n’en avais aucune idée, mais j’aurais préféré être normale. Je dormais comme un bébé, à poings fermés, étalée sur le canapé sous une grosse couverture que Caleb m’avait donné quand nous sommes rentrés ce matin. Je rêvais de ma vie d’avant, quand j’avais encore ma mère et ma tante à mes côtés, que j’étais heureuse et que je n’avais pas de soucis… la vie était belle, et j’aurais vraiment préféré qu’elle le soit. Maintenant, je suis seule, entre les mains d’un homme que je connaissais à peine mais qui, je le savais, prendrait soin de moi comme il le faudrait. Je sais, c’est idiot de faire confiance à un inconnu. Mais… je le savais, il était l’un des nôtres. Dans son regard, je pus apercevoir sa douceur et la nervosité qu’il ressentait à mon égard… il m’avait dit que là où il m’emmenait, je serais chez moi. Il m’accueillait chez lui.

Je savais son prénom, son nom… c’est tout. Avait-il une femme, des enfants, une famille ? Je n’en avais aucune idée, en tout cas, ce qui était sûr, c’est qu’il avait un chien… « Arrête… », j’ai soupiré en me tournant sur le côté, me mettant dos à l’animal qui m’avait lâché le visage pendant mon sommeil… Somnolente, je ne mis que très peu de temps à me réveiller en sentant encore une fois sa langue humide passer sur ma joue, il était monté sur le canapé pour m’emmerder. Putain de clébard.« Stop… », je l’ai poussé pour le faire tomber du canapé puis j’ai ouvert les yeux pour finalement apercevoir… l’un des miens sous sa forme bestiale. Qu’est-ce qu’il foutait comme ça, lui ? Bien sûr, j’avais déjà vu des loups dans la forêt, je savais qu’on pouvait se transformer quand on le voulait, mais… rester comme ça, chez soi ? C’était quelque chose d’inconcevable pour moi, surtout après la pleine lune que je venais de vivre. Je baillais tout en mettant ma main devant ma bouche puis secoua la tête, un petit sourire timide aux lèvres. « C’est bon Caleb… c’était marrant, maintenant tu peux arrêter, s’il te plaît ? », Caleb… quel comique. Je me levais du canapé, vêtue d’un sweatshirt et d’un jogging gris que Caleb m’avait prêté pour dormir, puis je m’agenouille pour caresser l’animal, c’était tout de même drôle de voir un loup se laisser faire, il avait même l’air d’aimer ça. J’avais faim malgré la petite douleur que je ressentais à l’estomac mais je n’allais pas me servir, je n’étais pas chez moi. Mon ventre qui gargouilla le prouva. « Je peux déjeuner… ? »

Date d'inscription : 25/02/2016

Ezekiel & Lullaby
Who's a good dog? Yes... You!

A little puppy just for me.

La pleine lune. S’il y a quelque chose que tu détestes, bien plus que ton père, c’est bien ça. Tu en as pourtant vécu plus d’une, mais tu auras toujours ce sentiment envers cette nuit. Elle force les loups à se transformer, les forçant à chasser, arrachant leur humanité, pour leur laisser que leur instinct sauvage de prédateur. Certains arrivent à garder la maîtrise d’eux-mêmes, un peu comme toi, mais rien n’est jamais facile, tes instincts sont toujours poussés à leur paroxysme. L’appel de la chasse, les hormones, même si tu gardes une maîtrise de toi-même tu n’échappes pas à cette poussée d’hormones. C’est comme mettre un bijou d’une valeur inestimable dans les mains d’un voleur et de lui demander d’aller le rendre à son propriétaire, il aura beau avoir une conscience, son instinct pour l’argent facile sera toujours là pour le tenter.
Cela dit, que ça soit la pleine lune ou non, il est rare de te voir enfermé quelque part la nuit. Si la journée en dehors de squatter la maison de Caleb ou de vagabonder dans le cimetière, tu passes ta journée sous ta forme humaine, tu préfères de loin chasser la nuit et passer cette même soirée sous ta forme de Loup. Tu tiens bien évidemment éloigné des humains pendant ta chasse, t’orientant vers les animaux tels que les lapins ou les chevreuils, non pas que ça soit moins cruel, mais dévorer un être humain ne te traverse simplement pas l’esprit. Après tes nuits de traque, tu rentres généralement directement, mais celle-ci avait été particulièrement, éprouvante pour une grande partie des loups et sorciers de Glencullen, tu avais préféré t’isoler le temps que les effets secondaires de cette nuit s’effacent petit à petit. Et il faut être honnête, traverser les bois totalement nu, n’était pas ton passe-temps favoris, non pas que tu n’es jamais essayé, mais disons qu’on t’a rabâché que ce n’était pas normal, que n’importe qui pourrait te voir.

Tu étais donc rentré plus tard, dans la matinée, l’heure t’était inconnue, mais le soleil se trouvait déjà bien haut dans le ciel. Tu aurais pu rester à l’extérieur et continuer à gambader dans les bois, ou aller en ville, mais tu voulais t’assurer que Caleb se portait bien. Car même si sous la pleine lune, les loups se retrouvent plus féroces, c’est aussi sous celle-ci que les chasseurs sont tous de sortie. Cela dit, s’il avait été blessé, rien ne laissait dire que tu le trouverais chez lui, mais il vaut mieux y jeter un œil. Tu allais sûrement encore l’entendre raller, comme quoi tu mets des poils partout, ou que tes griffes vont finir par abimer son parquet, mais avec un peu de chance il devait être en train de dormir, donc tu n’allais rien n’entendre. Du moins pas dans l’immédiat. On pouvait voir tes traces de pattes dans la maison, à cause de la boue, avec un peu de chance, tu allais pouvoir prendre une douche avant qu’il ne se réveille, tu nettoieras après.
C’était un bon programme. Jusqu’à ce que ton odorat se retrouve attiré par une odeur inconnue. Tu avais donc modifié ton trajet, pour te rendre dans le salon, pour y trouver une fille allongée sur le canapé. Une fois suffisamment prêt, tu étais venu lui lécher le visage. Drôle de façon de saluer une inconnue cela dit, mais tu n’étais pas complètement fou, tu pouvais sentir l’odeur de Caleb sur elle. Et avec la pleine lune, tu te doutais bien que ce n’était pas juste une humaine. Puis une seconde léchouille, avant qu’elle ne te fasse tomber du canapé en se retournant. « C’est bon Caleb… c’était marrant, maintenant tu peux arrêter, s’il te plaît ? » Elle te prenait pour Caleb ? Tu n’avais pas eu le temps de faire une quelconque grimace ou mimique pour montrer ton désaccord qu’elle était venue te caresser la tête. Tu laissais tes oreilles se coucher en arrière et ta queue remuer, tout en fermant tes yeux. Déjeuner ? À ce mot un de tes sourcils s’était haussé, tu ne connaissais rien à tout ça toi. Qu’est-ce que tu devais lui préparer ?
Tu l’avais finalement laissé seul quelques instants, avant de revenir, la bouche pleine, tes crocs transperçant la boule de poils blancs aux oreilles pointues. Tu venais de lui ramener un lapin, mort, mais un lapin. Tu déposais l’animal à ses pieds, assis sur tes pattes arrière, tu te tenais droit, comme pour montrer que tu étais fier de toi, avant de pousser l’animal mort avec ton museau davantage vers ses pieds.