identity card PRÉNOM(S) : On l’appelle Naomh. Un prénom qui glisse au palais, qui essouffle d’une prononciation, qui rappelle la vie. Ça fait sourire, ça réchauffe le cœur et pourtant il n’en est rien de la personne portant ce prénom.  AGE : Vingt-deux années se sont écoulées depuis cette nuit où elle a laissé son souffle résonner pour la première fois. Une nuit qu’elle aimerait pourtant effacer.  PROFESSION : L’envie de goûter au bonheur, à l’amour. Elle sait pourtant que cela lui est interdit. Alors elle capture ceux des autres. Partage leurs moments les plus précieux durant quelques secondes ou des décennies. Étudiante en école d’art, elle souhaite devenir photographe. Défier les lois du temps et rendre chaque instant éternel. STATUT SOCIAL : Ayant fait une croix sur toutes formes de sentiment, elle erre le cœur vide de vie. Se haïssant et ne se permettant d’aimer personne en retour, elle a peur. Une peur qui la ronge, qui la force à repousser toutes les personnes l’entourant. RACE : Une humaine fragile et faible. Inconsciente, insouciante, indifférente. Dotée d’une banalité sans égale. Elle n’est rien de plus qu’une évolution du primate cruelle et ratée. NATIONALITÉ : On l’a dit irlandaise sur ses papiers, écrit en lettre capitale elle a très vite compris qu’elle ne quitterait sûrement jamais cette terre l’ayant vu naître. ORIGINES : Oh, elle ne s'est jamais intéressée à ce genre de choses. Préférant chasser les papillons de ses rêves plutôt que d’apprendre d’où elle pouvait venir. Cependant elle surprit une conversation lui apprenant qu’elle avait sûrement quelques traces anglaises dans le sang. Elle qui déteste pourtant le thé et les bonnes conduites. FAMILLE : Naomh a toujours vu sa famille comme l’incarnation même de la perfection. Ses parents se montraient aimants et toujours à l’écoute, elle et ses sœurs avaient le droit à toute la liberté qu’elles désiraient. Malgré le fait qu’ils ne soient pas les plus riches du village, Naomh n’était pas malheureuse. Loin de là. En tant que petite dernière, elle aimait jouer avec les affaires de ses aînées et les objets qui trainaient un peu partout. En grandissant, elle a tout fait pour ne pas être un fardeau et tentait toujours de se rendre utile. Elle a assez mal vécu le départ d’Eilís et le fait que Nerys ne vienne plus aux repas de famille la met tout autant mal à l’aise. Peu à peu, elle voit cette famille parfaite se morceler sans qu’elle ne puisse rien y faire. Et elle se prend pour responsable comme toujours, se disant qu’elle n’a jamais réussi à être la petite sœur parfaite et qu’elle ne pourra jamais l’être malgré tous ses efforts. Parfois elle rêve de revenir à ses cinq ans, là où elle était trop innocente pour comprendre les malheurs qui l’entouraient.

characterization Yeux de vipère, lèvres des enfers. Jambes effilées des danseuses, pas maladroits aux pieds entremêlés. Gamine aux sourires égarés. C’est celle que l’on observe secrètement, regard lointain. Douce fleur fanée aux effluves macabres. Paupières noircies et yeux creusés par la fatigue. On l’évite, on la regarde de loin. Errant dans les couloirs déjà désertés par les âmes vagabondes. On la compare, mort-vivant, zombie, droguée, dépressive. Le souffle court depuis sa plus tendre enfance, un inhalateur qu’elle cache scrupuleusement. Les mots s’enchaînent, des sonorités qui ne font pas bon ménage au creux de ses oreilles. Un regard qui veut tout dire. Rien. Enfant bizarre aux allures maudites. Sourire distordu faisant fuir les manants. Résultat d’une triste alliance entre les enfers et le paradis. Honte, peine, dégoût sculptant ses traits au peigne fin. La malédiction que subissent les personnes commettant le péché ultime. Le regard fuyant, beaucoup de mots s’accrochent à ses longs cheveux, à ses cils, à ses lèvres. Des mots qu’elle seule ne parvient à comprendre. Vue pour ce qu’elle n’est pas, qualifiée de son contraire. Inconnue d’elle-même, elle se demande qui se cache derrière ce reflet aux milles teintes. Marionnette des cieux au passé des enfers. Trop innocente, trop insouciante, l’envie d’être comme tout le monde l’a corrompu, l’a transformé en un monstre sans nom qu’elle cherche maintenant à oublier et qui pourtant reste fermement accroché à son épiderme. Un sourire qu’on massacre, une larme qu’on écrase, un cri qu’on étouffe. Trop de sentiments renfermés, une cage qui ne tardera pas à exploser. Hantée par les fantômes du passé, il n’est pas si rare de l’entendre crier en plein sommeil. L’envie de crever, de s’évader. Certains la disent suicidaire sur les bords. La vie qui s’échappe de son souffle, la mort qui fait battre son cœur. Elle n’est pas bavarde, tout simplement parce que personne ne vient lui parler. Pas assez folle pour se mener une conversation à elle seule et pas assez saine pour tenter de s’intégrer. Consultant régulièrement un psychologue qui se moque pourtant d’elle. Une gosse perdue. Ayant fait ses adieux à la fillette des années disparues et cherchant à la retrouver malgré tout. Se rendant chaque semaine au cimetière pour se haïr toujours et encore plus, pour s’excuser auprès de cette personne qui n’a pas eu la chance de vivre par sa faute. Elle n’est plus la gamine souriante d’antan et ne le sera jamais plus. S’imprégnant des odeurs, des malheurs, des peurs – elle en devient facilement repoussante. Elle n’est pourtant pas méchante, juste craintive des vivants. De pierre et de glace. Une façade impénétrable. Un visage aux facettes innombrables. Ne sachant démêler le vrai du faux, on décide alors de s’enfuir. Ne se dévoilant qu’avec un appareil photo ou un pinceau entre les doigts, il est devenu rare de parler avec la véritable Naomh. Virant de la chaleur à la froideur. Une poupée difficile à manier, à faire marcher dans notre sens. La peur d’être incomprise, elle se terre et préfère se détruire. Vivant dans un mal la dévorant, une destinée auquel personne ne parvient à échapper.

depuis quand habitez-vous à Glencullen ? Et pourquoi avoir choisi cette ville ? : Des décennies à observer ces paysages verdoyants, ces forêts luxuriantes, ces plaines gigantesques et ces montagnes titanesques. Naomh, elle n’a pas eu le choix, elle est obligée de passer chacun de ses jours de vie dans ce petit village d’Irlande. Un lieu qu’elle aimerait pourtant quitter à tout jamais. Un endroit qui lui rappelle chacune des horreurs qu’elle a put dire, qu’elle a fait. Alors des fois elle se surprend à rêver d’un ailleurs idéal. S’imaginant des rues bondées, des bruits de klaxons incessants, des fumées grisâtres flottant au-dessus de sa tête. Avez-vous remarqué la présence de plusieurs créatures surnaturelles ? Croyez-vous en leur existence ? Si vous êtes vous-mêmes une de ces créatures, avez-vous conscience de la présence de chasseurs, ou vous pensez-vous plus fort qu'eux de toute manière ? : Elle a ce petit sourire enfantin accroché aux lèvres quant on lui parle de créatures. Naomh, ça la fait rêver toutes ces choses-là. Ça lui rappelle ces contes qu’on lui murmurait le soir avant d’aller au lit, ça lui permet de s’échapper d’un monde trop sombre à ses yeux. Et pourtant, Naomh, elle sait que ce ne sont que des histoires. Des légendes créées dans l’unique but de garder les enfants dans le droit chemin. Mais elle n’a pas été sage, elle. Et désormais elle va en payer le prix. Croyez-vous en l'existence de divinités quelconques ? Avez-vous une religion ? Si oui, laquelle ? La pratiquez-vous sur une base régulière, ou pas du tout ? : Naomh, elle n’a pas de religion à proprement dit. Pourtant elle se considère comme croyante de sa propre religion. Elle croit au destin et à une force supérieure chargée de les punir ou de les récompenser en fonction de leurs actions. Alors Naomh, elle prie souvent. Surtout ces dernières années, elle tente de se faire pardonner, de se renouveler. Mais elle sait bien que sa punition ne tardera pas à arriver.

PSEUDO : insane PRENOM : ayan AGE : devines COMMENTAIRE, SUGGESTION ? : vous êtes beaux bordel   AVATAR : maia mitchell GROUPE : humans PERSONNAGE : scénario de la famille Rhodes

13 janvier, cinq ans ; Le cœur affolé, le visage rougi par l’effort et les cheveux en bataille. Tout s’était recouvert d’un épais voile de neige à cette période de l’année. La plupart des villageois préféraient rester au chaud, près d’un feu les protégeant des bourrasques de vent frais. On retrouvait pourtant quelques enfants jouant dans les grandes couches poudreuses. Ils riaient, se jetaient parfois quelques boules de neige au visage ou construisaient de beaux bonhommes blancs. Parmi ces enfants se trouvait une petite fille pas très grande. Sûrement la plus jeune présente sur les lieux. Le visage dissimulé derrière une écharpe de laine trop grande et trainant par terre, elle se sentait compressée dans cette doudoune qui la faisait plus ressembler à un gigantesque beignet qu’autre chose. Sa mère lui avait pourtant déconseillé de sortir à cause du froid mais comme toujours elle n’en fit qu’à sa tête, elle voulait rejoindre ces enfants qu’elle désirait tant compter parmi ses amis. Alors d’un pas maladroit, elle s’approcha d’eux. Ses pas lourds s’enfonçant dans la neige, elle avait parfois du mal à les retirer de cette prison froide et cela provoqua les rires des spectateurs. Parents ou enfants, elle était devenue en quelque sorte le clown de la journée. Mais le sourire niais accroché aux lèvres, elle abaissa l’écharpe de son père sous son menton et tapota l’épaule d’une fillette qui ne devait pas être bien plus âgée qu’elle. « Je peux faire le bonhomme de neige avec vous ? » Qu’elle demanda d’une voix bien trop enjouée, elle regarda par-dessus l’épaule de la blonde et admira le corps gigantesque fait de neige. L’envie de les aider dans leur tâche se fit encore plus pressante, elle allait pouvoir se rendre utile. « Non, on veut pas que tu le touches ! T’es trop petite d’abord ! » La brunette se renfrogna légèrement, la bouche tendant instinctivement vers le bas. Elle se voyait déjà retourner à la maison bredouille mais elle se souvint d’avoir un argument plus que convaincant. Alors enfonçant sa main gantée dans sa poche elle en sortit un légume plus que primordial dans la construction d’un bonhomme de neige. « Mais j’ai une carotte ! » Dit-elle toute fière, comme si cela relevait du miracle. Et pourtant, les yeux de la blonde s’illuminèrent à la vue du légume orange. Mais pauvre gamine malheureuse, son argument ne fit pas avancer les choses dans le sens qu’elle désirait. La blonde lui arracha son trésor des mains avant d’afficher un sourire de triomphe. « Voilà tu nous as aidé, tu peux t’en aller maintenant ! » Sans même attendre la réponse de la fillette, elle se retourna et rejoignit sa bande de copines toutes de rose vêtues. Les poings serrés et les yeux larmoyants, la misérable rebroussa chemin plus que déçue jusqu’à l’entrée de sa maison. Oh non, elle n’était définitivement pas décidée à rentrer sans son bonhomme de neige. Alors, armée de ses petites mains aux gants troués, elle se mit à former un gros tas auquel elle donna une forme plus arrondie, plus douce. Elle fit de même avec un autre tas de neige qu’elle tenta tant bien que mal de soulever avant de poser ou plutôt d’abandonner sur le tas précédent. L’enfant constata bien vite que la tête se trouvait être plus grosse que le corps et que la neige, pas assez compacte, se mit à glisser de toute part. Alors le bonhomme de neige ne ressemblant plus qu’à un amas blanc ou à un fantôme informe, la petite fille tapa du pied devant cet ami à l’apparence misérable. « Je suis nulle ! » Cependant elle se rendit bien vite compte que celui-ci n’était pas terminé. Elle partit chercher les derniers éléments de sa création, enfonçant quelques cailloux à la place des yeux et de la bouche puis créa le nez à l’aide d’un bâton distordu. Le résultat n’était certes pas celui attendu mais elle avait tout de même réalisé son premier bonhomme de neige. Sans plus attendre elle alla chercher sa famille sans prendre garde aux trainées de neige qu’elle laissait sur son passage. Insouciante de ce qu’il se passait aux alentours, seul son nouvel ami de neige comptait à cet instant.


24 mars, dix-sept ans ; La sonnerie qui retentit dans ces couloirs aux allures macabres. Elle sentait ses pas incertains, peu sûrs d’où ils allaient. La lèvre tremblotante et les mains moites, elle faisait parti de ces enfants ayant une aversion pour l’école. Certain voyait ces établissements comme des prisons, d’autres comme des punitions ou des lieux humiliants. Pour elle, c’était un lieu de souffrance et d’angoisses incessantes. Elle n’était pourtant pas une mauvaise élève, elle avait toujours eu des notes correctes, pas excellentes mais correctes. Elle n’était pas douée en histoire-géographie, encore moins en mathématiques ou en sciences. Et la philosophie ce n’était même pas la peine, elle n’avait jamais compris un mot de ce qui pouvait se dire dans ce domaine-là. Elle était la banalité à l’état pur, l’incarnation même de la médiocrité. Aucun don, aucun talent, aucun futur rayonnant. Elle n’avait pas grand-chose pour elle comparée à ses aînées. Nerys était une déesse en natation, elle se souvient encore de la première fois où elle l’avait vu nager ou plutôt fusionner avec l’eau. Elle n’avait que cinq ans et pourtant elle avait pleuré tellement elle était contente de voir sa sœur ainsi, c’était la gamine qui n’avait cessé d’applaudir durant toute la représentation. Depuis ce jour, elle a toujours vu sa sœur comme une sirène. Eilís, quant à elle, avait toujours su transporter la brunette dans d’autres mondes. Elle aimait l’écouter discrètement jouer de son violon, collant son oreille aux murs avec ce sourire rêveur dessiné sur le visage. Chacune de ses notes prenait vie au sein de son esprit d’enfant plein d’imagination. Le La se transformait en un dauphin rose, le Do en un lapin jaune, le Mi en un oiseau aux couleurs de l’arc-en-ciel… Et malgré quelques fausses notes, elle était toujours là, souriante à attendre avec impatience la suite de la mélodie. Si elle devait choisir, sa composition favorite serait sûrement l’été de Vivaldi, elle ne s’en lassait jamais. Oh, elle a toujours voué et vouera toujours une admiration sans égales à ses grandes-sœurs. Elle se rappelait encore de ces longues heures où elle passait son temps à imiter chacun de leurs mouvements dans le but de leur ressembler et de tout faire comme il faut. Elle les aime ses sœurs, elles sont en quelques sortes les héroïnes de sa vie. Ne voyant que leurs qualités, elles représentent à ses yeux des princesses sorties tout droit de contes de fées.  Elle avait toujours sut qu’elle était le vilain petit canard de la fratrie mais cela lui importait peu tant que ses sœurs l’entouraient.
Rapidement elle se retrouva emportée dans une foule de lycéens, elle tenta d’avancer dans cette marée noire malgré le fait qu’elle soit à contre-sens. Elle ne désirait pas vraiment arriver en retard à son cours de peinture, le seul cours où elle se sentait bien et dans son élément. Peut-être l’unique domaine où elle pouvait se dire douée. Naomh avait toujours eu les meilleures notes lorsqu’il s’agissait de créer, fabriquer, donner vie à des choses. Mais on lui donna un coup d’épaule, assez fort pour la faire tituber puis tomber au sol. Ses genoux nus s’éclatant contre le carrelage, elle grimaça sous la douleur et releva la tête vers la personne l’ayant faite tombée. En voyant de longs cheveux blonds onduler sur une poitrine volontairement trop dévoilée, elle comprit que cela était fait exprès. « Toujours aussi maladroite Naomh, tu ne changeras jamais depuis l’époque du bonhomme de neige ? » Elle pourrait aussi lui retourner la question mais elle se retint de s’attirer des ennuis. Trop timide, trop docile. Pas assez courageuse, la peur de se ridiculiser devant une cinquantaine de personnes. Elle savait bien qu’elle ne représentait rien face à cette belle blonde couronnée chaque année au bal du lycée. Elle l’admirait en quelques sortes pour ça, elle aimerait posséder sa capacité à parler sans gêne, à réussir à s’intégrer sans soucis. Alors en bonne fille, elle se releva, s’excusa et reprit sa route vers sa salle de classe. Un quotidien long à vivre. Devenue la cible d’une bande de filles parfaites, elle ne pouvait échapper à ce rôle de bouc émissaire qui semblait lui être destiné. Les insultes et les humiliations étaient devenues des choses communes. Une routine des plus anormales s’installant dans son monde trop fragile. Incapable de se défendre, d’user de violence. Elle craignait le regard des autres vis-à-vis de sa situation. Combien de fois avait-elle menti à ses parents, à ses sœurs pour cacher ce qu’on lui infligeait ? Les seaux d’eau glacée ou de sauces renversés sur la tête devenaient une malencontreuse chute dans la cafétéria. Les hématomes des pieds qui glissent en sport ou dans les escaliers. Et la douce adolescente, elle s’est toujours laissé faire. Sans protestations, se disant simplement que cela était normal.


6 mai, dix-sept ans ; Voilà bientôt deux semaines que la vie de la plus jeune des Rhodes avait pris un tournant plus qu’impensable. Du jour au lendemain la bande des filles les plus populaires du lycée lui avaient demandés de les rejoindre au sein de leur petit groupe très select. Et bien sûr, en adolescente naïve elle accepta sans hésitation. N’était-ce pas son rêve depuis son plus jeune âge ? Devenir leur amie, elle en avait tant rêvé. Se voir marcher à leurs côtés, se faire remarquer par les garçons. Tout ça était désormais devenu réalité. Et ses pétales s’étaient recouverts d’un long voile d’épines. Elle pavanait sans se soucier de ce qu’elle devenait, sans comprendre le mal qu’elle s’infligeait. Mais tout ça, son égo grandissant l’étouffait. Un égo alimenté par les compliments d’autrui, par les regards jaloux des autres. Se faisant bouffer par un vice inconnu, elle a sombré bien trop rapidement. Elle se croyait heureuse, le regard pétillant et le sourire en coin, mais elle ne faisait que rabaisser l’ancienne et véritable Naomh. Devenue son propre bouc émissaire. Elle commença à participer à des soirées, à sortir avec quelques garçons mais rien de bien extravagant. Elle avait toujours une voix qui lui imposait des limites. Une raison qui lui interdisait de devenir comme ces filles.
Le groupe ayant perdu son bouc émissaire, il leur en fallait désormais un nouveau et l’heureuse élue fut la jeune Hope. Naomh, elle la connaissait, plutôt bien même. La petite rousse avait sûrement été sa seule amie. Depuis l’école primaire, elles s’étaient toujours épaulées dans les moments difficiles. Elles avaient toujours été les risées de l’école, trop sensibles, trop gentilles. Toutes deux incapables de détester une personne, il  était bien trop simple de s’en prendre à elles. Elle faisait toujours rire Naomh avec ses tâches de rousseur et ses lunettes trop rondes. Elle était la seule personne du lycée qui se rappelait de son anniversaire et inversement. Mais en bonne égoïste, la brune ne fit rien pour empêcher le triste sort qui attendait son amie. Trop accrochée à ce rêve futile. Une obsession qui dévore. Elle n’était certainement pas d’accord avec ce que faisaient ces filles mais ne pouvait pas non plus faire une croix sur cette nouvelle Naomh plus populaire que jamais. Alors elle observa son amie couler, lentement et douloureusement. Obligée d’assister à chacune des scènes, à la déchéance d’une âme. La fin sonna cet après-midi là. Elles venaient de rater leur prestation de chant alors pour évacuer leur colère et leur honte elles s’enfermèrent aux toilettes avec la douce Hope. Et Naomh, mouton muet de la bande, resta dans son coin silencieusement comme toujours à regarder les horreurs défilant sous ses yeux. Son amie a subit ce qu’elle avait dut supporter par le passé et bien pire encore. Elles avaient commencé par l’asperger d’eau brûlante avant de la forcer à boire l’eau des toilettes. Le vilain petit canard n’était définitivement pas prêt à assister une nouvelle fois à ça, alors la gamine tenta de s’enfuir en vain. Une voix bien trop familière l’empêcha de franchir la porte. « Si tu t’en vas on devra trouver un moyen de te faire taire. Tu as déjà tenté de voler ? Ce serait regrettable qu’on ait à te jeter par-dessus le toit. » La pauvre adolescente savait qu’elles en étaient capables, après tout elles n’avaient pas de cœur ces filles-là. Comme elle d’ailleurs. Les rires fusèrent de toutes parts alors que les supplications de la belle Hope emplissaient l’esprit de la brune. Elle commença à se morceler à cet instant précis. Naomh, elle a comprit qu’elle n’était plus la même quand son regard croisa celui de la rouquine. Elle avait perdu cette étincelle d’innocence qui régnait encore dans les yeux de son amie. Tout n’était plus que noirceur et orgueil chez elle à présent. Elles se rendirent ensuite sur le toit du lycée, se balancèrent chacune leur tour le corps dévêtue de la rousse comme s’il s’agissait d’un simple ballon de foot. Et elle, elle filmait. Contrainte à participer à ces jeux monstrueux au risque de redevenir l’enfant maltraité d’antan. La gorge serrée, elle avait l’impression de suffoquer, comme si son souffle avait soudainement disparu. Elle pensa alors à une nouvelle crise d’asthme mais non, c’était simplement la peur qui l’étranglait. Une poupée de chiffon que l’on balançait d’une main à l’autre. Comme démembrée, désarticulée son corps l’avait abandonné. Elle n’était désormais plus qu’une triste marionnette que l’on se renvoie. Ces mains salissant sa peau de porcelaine à chaque contact, elle criait, hurlait, pleurait. Implorant une quelconque aide. Mais face au regard désarmé d’une amie disparue depuis bien longtemps, elle abandonna tout espoir la douce Hope. Laissant son corps massacré retomber mollement sur le goudron, elle se laissait taper, déshabiller, marcher dessus sans dire un mot. Il était trop tard de toute façon. Son unique amie ne venait-elle pas de la livrer à la mort ? Alors la belle rousse, elle fixa les yeux noisette de celle en qui elle avait toute confiance. Et elle, trop faible, abandonna tout ce que ses mains pouvaient tenir. Un appareil photo qui se brise, des bruits de pas affolés. Et elle avait déjà disparu dans la cage d’escalier. Ce qu’elle était lâche, l’horrible Naomh. Incapable de dire non, de s’opposer à une bande de gamines trop gâtées. Etait-elle si différente de ces personnes ? Elle ne savait plus, elle ne savait rien. Elle courrait c’est tout, à s’en couper le souffle, à en cracher ses poumons. Mais qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire maintenant qu’elle n’avait plus personne pour elle ? Courir jusqu’à atteindre sa maison, sa famille. Courir le plus loin possible de cet endroit. Les yeux qui partaient dans le revers, les jambes qui tremblaient à chacun de ses pas. L’impression trop forte de sentir son cœur s’échapper de sa cage thoracique, son visage dégoulinait de sueurs froides alors que la silhouette de sa maison se dessinait au loin. Il ne lui restait plus qu’une centaine de mètres. Comme si rejoindre ces lieux allait la protéger du monde extérieur, du monstre sommeillant en elle. Douces illusions. Elle regardait à chaque seconde derrière elle comme si des ombres vicieuses la poursuivaient mais ce n’était que les aurores des lampadaires qui ondulaient sous ses yeux terrorisés. Alors atteignant enfin sa demeure, son soi-disant refuge, elle se retrouva nez-à-nez avec des parents dont le sourire s’évanouit. Elle semblait avoir vu un fantôme, les lèvres tremblotantes elle les fixait avec des yeux dont les veines se faisaient trop visibles. Ils tentèrent bien de savoir ce qui lui arrivait mais tel un animal effrayé elle fuit. Comme toujours. Pas assez forte pour faire face à une réalité pourtant évidente. Elle s’enferma dans sa chambre, laissant son corps trop fatigué s’appuyer contre le mur. Elle ne pouvait définitivement pas faire comme  si de rien n’était, elle ne pouvait pas juste s’enfermer dans son cocon et se terrer comme un rat. Alors elle s’empara de son portable, décidée à s’excuser, à affronter ses erreurs. Plusieurs appels mais la ligne continuait de sonner dans le vide. Désespérée, elle se prépara à poser son portable quand il vibra dans sa main. Un message des parents de Hope. Retenant son souffle, elle se mit à lire les quelques mots laissant sa seule voix résonner dans la pièce. « En cette triste nuit de printemps, un bout d’espoir, une douce parcelle de lumière a décidé de prendre son envol trop tôt. Hope, une enfant discrète et pourtant remplie de miracles. Que Dieu la garde. » Et là, elle a été achevée. Muette, aveugle, sourde pendant de longues secondes. L’esprit embué, le regard embrouillé. Une rage et une tristesse enterrées depuis trop longtemps qui refirent surface soudainement. C’était fini, elle avait craqué. Toutes ces années de mensonge pour cacher celle qu’elle était réellement. Tout tombait à l’eau. Des efforts aussi inutiles qu’elle. Le téléphone s’échappa de ses doigts et se brisa comme le silence. Un cri, un cri qui lui vrillait les tympans mais qu’elle ne pouvait arrêter. S’agrippant les cheveux, se griffant les bras. Tout ça ne lui suffisait pas, non, elle devait tout détruire. Du miroir à l’armoire, du bureau à ses propres tableaux. Tout termina en milles morceaux. Et elle, elle tomba parmi ces fragments de verre. Qu’importe si cela lui tranchait la peau ou lui crevait les yeux, elle n’avait tout simplement plus la force de se tenir debout. Abattue, détruite, écrasée, brisée. Elle était désormais comparable à ce miroir poussiéreux dont il ne restait plus que quelques bouts de verre ensanglantés.


23 janvier, vingt-deux ans ; La tête baissée, elle enfonça ses mains glacées dans ses poches à la recherche d’une quelconque source de chaleur. Le vent vint lui mordre les joues et décoiffer son chignon mais Naomh n’y prêta pas d’attention. Cela n’était pas important. Rien n’était plus important de ce qui se tenait face à elle. Comme chaque semaine, elle se retrouvait à ce même endroit lugubre. Entourée de fantômes invisibles, d’amours du passé. Elle aimait pourtant ces moments écoulés ici. Ça lui permettait de s’excuser, de se repentir de son acte monstrueux. Alors elle continua d’observer cette pierre tombale plus propre et plus brillante que les autres. Elle y prenait soin, ne laissant aucune mauvaise herbe y élire domicile et ne permettant à aucune saleté de rester sur les lieux. C’était toujours comme ça, elle venait, nettoyait la tombe, changeait les fleurs pour en mettre des nouvelles toujours plus belles que les précédentes. Parfois elle passait des journées entières assise face à son amie. Elle parlait à un fantôme, se rappelait des bons moments et pleurait sa perte. Naomh elle avait bien changé depuis ces dernières années. Elle était, elle aussi, devenue un fantôme. Perdant toute joie de vivre, plus personne n’eut la chance de revoir son sourire après ce triste évènement. On observait son regard vide, vaguant entre deux mondes. La voyant errer comme une enveloppe charnelle sans vie, elle se contentait de manger, étudier et dormir. Prenant ses distances avec sa famille et ses connaissances, elle devenait lentement mais sûrement un mort-vivant. Elle avait connue une période sombre, l’envie de s’évader à jamais la torturait jour et nuit. Mais elle n’avait jamais été très courageuse la pauvre. Alors elle était toujours là, présente sur cette terre qu’elle détestait plus que tout. Se raccrochant à un idéal pourtant inaccessible, elle vaguait. Il lui restait encore un peu d’espoir sinon elle ne viendrait pas sur cette tombe, elle ne prierait pas chaque soir, elle ne rêverait pas de ce futur lointain. Elle tentait de se reconstruire, de devenir une personne nouvelle. Mais son passé sera toujours là, comme un vieux démon déformant chacun de ses pas vers un monde meilleur.
« Au revoir Hope. » Elle prit le bouquet fané puis s’en alla le jeter dans une poubelle à l’entrée du cimetière. Naomh marcha, elle ne courrait plus, elle n’en avait plus la force désormais. Arrivée à sa voiture, elle retira une enveloppe glissée sous l’essuie-glace. Son cœur rata un battement, comme toujours son sang se glaça et ses doigts furent pris de tremblements. Comme toujours, il était là. Tapi quelque part aux alentours à attendre le moindre faux pas de sa part. Il la voulait morte. Venger sa défunte sœur semblait être devenu son unique but. Naomh elle l’a déjà vu à un coin de rue, le regard noir et empli de haine. Il ne craignait pas la mort comparé à elle qui en tremblait rien que d’y penser. Ils avaient bien joué ensemble plus jeunes mais désormais tout avait changé. Il la haïssait de toute son âme, lui envoyait quelques fois des menaces, des avertissements. Les cinq adolescentes qui, comme elle, avaient poussés Hope à la mort, avaient disparues. Et elle, elle était pas bête. Elle savait bien qu’elle serait la prochaine à apparaitre sur la liste de ces disparitions. Naomh, elle ne lui en voudrait pas s’il venait à la tuer, elle en avait peur mais elle ne le détestait pas. Après tout, n’était-ce pas elle le monstre ?

Wow, trop cool, t'es enfin des nôtre mon p'tit ! Alors avant de commencer le blabla un peu chiant, je vais quand même te dire ce que j'ai pensé de ta fiche : la baby rhodes, trop contente de la voir ici, en plus t'en as fait un truc vraiment trop cool .

Et maintenant, parlons bien parlons peu, parlons de tout ce que tu peux faire maintenant que tu es validé. Alors déjà sache que la première chose que tu dois faire, et c'est très important, c'est de recenser ton avatar. Si tu ne le fais pas et que quelqu'un d'autre le prend, c'est toi qui devra changer. Tu peux donc faire ça ici. Ensuite, tu auras peut être envie de te trouver des potes, non ? Tu peux aller t'ouvrir un répertoire de liens, mais si jamais ce n'est pas assez, tu peux aussi te faire un scénario. N'oublie pas non plus d'aller te recenser dans les différents répertoires. Et puis si tu cherches un rp, ne cherche plus, va directement faire une demande !
Voilà, c'est tout ! N'hésite pas à venir flooder avec nous !