identity card PRÉNOM(S) : Luya. Presque fabriqué de toute pièce, un prénom rare sur le continent américain tout droit sorti de l’imagination de sa mère. De ces syllabes douces, elle a tiré la signification qu’elle s’était inventée.  Samuel, interprète de la parole divine, cadeau de Dieu à sa mère qu’on disait stérile. Un deuxième prénom évidemment imprégné du miracle qui plane autour de la naissance de l’enfant. AGE : Né à l’aube de la première journée du mois d’août, Luya a 26 ans. PROFESSION : Anciennement veilleur de nuit dans un hôtel haut de gamme de sa ville natale, il fut rapidement contraint de changer de métier suite aux nombreux incidents qu’il ne parvient toujours pas à s’expliquer, se produisant durant les nuits de pleine lune. Il est à présent réceptionniste dans un établissement bien plus modeste de Glencullen. STATUT SOCIAL : Il ne faut pas lui parler de ces choses-là. Il ne faut pas lui poser la question. Luya a bien trop honte et il pense que c’est justement ça qui est à l’origine du mal qui le ronge, de la folie qui empoisonne ses veines. Il tente vainement de se débarrasser de ses désirs, abjects, nauséabonds, contre-nature. Et chaque pensée qui le rapproche encore de cet idéal, de cet homme fort et rassurant, lui donne la nausée et lui rappelle que la lutte contre le Diable est un combat de chaque instant. RACE : Sorcier sans le savoir, il ignore tout de sa condition et prie chaque soir pour que la Lune l’apaise, que l’Enfer le reprenne ou que Dieu épargne son âme déchirée. NATIONALITÉ : Né à Los Angeles, Luya a grandi dans une banlieue californienne, aux États-Unis. ORIGINES : La mère de Luya avait de lointains ancêtres français, mais rien qui puisse encore persister dans le sang du jeune homme, digne héritier des Sparks, famille d’entrepreneurs américains. FAMILLE : En bonne famille pieuse qui se respecte, les Sparks vouent une importance toute particulière à Dieu. Mais leurs prières ne parvinrent pas à épargner Luya, le dernier de leur deux fils. Adam, l’aîné, populaire et adulé, finit par embrasser une carrière dans la publicité, marchant dans les pas de leur père, aux abonnés absents depuis la naissance de Luya, gamin trop frêle, trop fragile et trop sensible pour que le patriarche lui accorde la moindre attention.

characterization Peu bavard, Luya entame rarement de longs discours. Il écoute et il observe bien plus qu'il ne parle ou ne s'exprime. Il n'y a guère que sur son lieu de travail qu'il fait des efforts pour sourire à ses clients et bavarder avec eux. ◆ Très croyant, il espère que Dieu pourra le sauver ou lui pardonner ses pêchers. ◆ Malgré tout ce qu'on pourrait lui reprocher, Luya n'a jamais cédé à la tentation de la chair. Non seulement parce que ses désirs paraissent bien inavouables, mais aussi et surtout parce qu'il souhaite attendre d'être marié. ◆ Derrière sa grande timidité se cache également une sensibilité qui ne peut cohabiter avec sa condition de sorcier dont il n'a pas conscience. C'est bien là l'origine de la plupart de ses maux. ◆ Mélancolique, les desseins de Luya sont rarement réjouissants et il lui arrive souvent de passer des heures entières caché sous sa couette, là où le reste du monde ne pourra pas le trouver. Certains psychiatres de pacotille s'accorderaient sûrement à dire que cela doit lui rappeler les instants où il se trouvait encore dans le ventre de sa mère... Allez savoir. ◆ Luya ne boit pratiquement que du lait, sa boisson favorite. Il est également accro au chocolat et possède un tiroir dans sa cuisine consacré à cette seule gourmandise. Il raffole aussi des cupcakes. ◆ Incapable de cuisiner, il ne se risque jamais à préparer de bons petits plats ; la dernière fois qu'il a essayé, il a failli mettre le feu à tout l'immeuble. ◆ Il possède une cicatrice sur le torse qui part de la clavicule gauche et qui se termine près du flanc droit. Très complexé par cette marque, il ne se permet jamais de déambuler torse nu, même lorsqu'il est seul chez lui. ◆ Peu après son arrivée à Glencullen, Luya s'est laissé pousser la barbe. Un besoin cruel de contraster avec l'image nette et impeccable de l'ancien Luya, celui qu'il a laissé à Los Angeles. ◆ Il lui arrive parfois d'envier les femmes, leur manière de se tenir et de parler, leurs vêtements et leur maquillage. Il se ressaisit bien vite en se rappelant que c'est sans doute pour toutes ces raisons qu'il est devenu le monstre qu'il est aujourd'hui.

depuis quand habitez-vous à Glencullen ? Et pourquoi avoir choisi cette ville ? : Voilà quelques mois maintenant que Luya s'est installé à Glencullen. Pour recommencer, pour faire le vide, pour quitter la fourmilière dans laquelle il a grandi et s’installer dans une ville à taille humaine. Pour s’éloigner de ses démons, oublier le sang sur ses mains ; sans savoir que c’est bien dans ses veines que le poison se répand. Avez-vous remarqué la présence de plusieurs créatures surnaturelles ? Croyez-vous en leur existence ? Si vous êtes vous-mêmes une de ces créatures, avez-vous conscience de la présence de chasseurs, ou vous pensez-vous plus fort qu'eux de toute manière ? : Luya ne sait rien, strictement rien. Il se croit fou, condamné, en fuite loin de son pays, loin de ses anciennes victimes, loin des pêchers qui ont embrasé sa peau et qui l’ont poussés à bout. Luya se croit enfin épargné, en sécurité. Il ne se doute pas un seul instant de l’existence de telles créatures, mais si on lui avouait, peut-être ne s’étonnerait-il pas. Satan lui a déjà prouvé son existence à de maintes reprises, il ne serait pas surpris d’apprendre que le Diable en personne a dispersé ses pions parmi les vivants. Savoir qu'il est l'un d'entre eux pourrait néanmoins causer sa perte. Croyez-vous en l'existence de divinités quelconques ? Avez-vous une religion ? Si oui, laquelle ? La pratiquez-vous sur une base régulière, ou pas du tout ? : La croix autour de son cou ne vous échappera pas si vous avez la chance de pouvoir lui parler. Le crucifix sur le mur de sa pièce à vivre ne laissera plus de place au doute. La bible et le chapelet posés sur sa table de chevet viendront parfaire le tableau résumant le quotidien de Luya. Il croit, à corps perdu, à en perdre haleine. Il croit au point de faire couler le sang des autres et même le sien. Il croit que Dieu pourra lui venir en aide ; il y croit depuis la première inspiration brûlante qui a embrasé ses poumons, jusqu’à son dernier souffle.

PSEUDO : un certain plop dans la section invités, potterbird pour les intimes PRENOM : appelez-moi Lulu, ça me va bien AGE : 23 ans, et ce serait bien que ça s’arrête à un moment donné. COMMENTAIRE, SUGGESTION ? : je vous ai embêté avec mes questions et me voilà enfin, en tout cas j’ai hâte de pouvoir vous rejoindre officiellement. AVATAR : Daniel Radcliffe GROUPE : Sorcerers. PERSONNAGE : un inventé sorti tout droit de mon esprit malade et fatigué.

I — Le souffle.

Une brise, pareille à sa première inspiration. Un souffle saccadé, désespéré, qui lui avait fendu la poitrine. Le vent se levait sur la place de l’église tandis que la mère de Luya le serrait contre elle. Haut comme trois pommes, Luya était ce gamin timide qui observait le monde de ses grands yeux bleus mais qui ne s’attendait pas à ce que le monde l’aperçoive en retour. Non, il aimait le calme et la chaleur, le confort des bras de sa mère. Il aimait se réfugier derrière elle lorsqu’un inconnu s’adressait poliment à eux durant leur promenade. Quelques années déjà et pas le moindre mot n’avait franchi ses lèvres, jamais, le garçon hochant doucement la tête pour répondre aux questions qu’on lui posait sans oser élaborer. Lui, qui devait tendre le cou pour croiser le regard des adultes qui prenaient rapidement des allures de géants de là où il se trouvait. Lui, et ses cheveux bruns, aussi sombres que la nuit ; sa mère lui confiait souvent que les rares reflets lumineux sur son front étaient sûrement dus à des étoiles qui étaient venues s’égarer là. Alors le garçon en avait déduit que c’était sans doute pour cela que les gens brillaient, qu’ils scintillaient légèrement, comme si le ciel étoilé leur était tombé dessus. Sur ses dessins, des tas d’humains encerclés de halos dorés ; des anges, partout.

Et sur la place, le vent dominical qui se levait tandis que les cloches retentissaient. Un son auquel Luya était habitué. Tout comme ce zéphyr, ce souffle qui venait pourtant de décoiffer sa mère, la pauvre femme se précipitant à la poursuite de son chapeau, posant Luya un instant pour le laisser à la merci de cette légère rafale, ce soupir divin qui venait les effleurer. Pourtant, les cheveux de Luya restèrent en place, impeccables. Imperturbables. Le col de sa chemise n’était pas plus dérangé que le reste, tandis que son grand frère Adam semblait lutter pour que sa tenue ne soit pas froissée. Les portes du lieu de culte s’ouvrirent, attirant l’attention de l’enfant à présent convaincu que la sensation de bien-être qui l’envahissait soudainement coïncidait avec l’heure de la messe, l’instant tant attendu, le moment consacré à la prière. De longues minutes de sérénité avant le constat foudroyant, l’angoisse. Le garçon tira sur un pan de la robe de sa mère, articulant sa première phrase, la voix tremblante et le regard perdu. « Mama, il y a un monsieur qui ne brille pas. » Un murmure, une confidence à demi-mot que le reste du monde avala aussitôt. Une découverte qui lui coupa le souffle.

II — L’appel.

En cours de rédaction.

III — La chute.

En cours de rédaction.

IV — Le soupir.

En cours de rédaction.

V — La fuite.

En cours de rédaction.