PRÉNOM(S) : murmure dans la nuit, nehemiah, lettres accrochées autour du cou d'un errant, la solitude qui ne s'accorde pas de nom, vulgaires arabesques sur les papiers, nom qu'on ne rappelle qu'à des esprits vagues, au marqueur noir sur une petite étiquette, jeté comme de l'eau sur du feu aux visages des curieux, il échappe, s'échappe, n'a plus d'importance, plus de sens, sembler appartenir à quelqu'un d'autre. neh pour les autres, un simple bruit. AGE : années volées, perdues, face au miroir incapable de compter, chiffrer chaque stries sur le visage, donner un âge à ces yeux éteints, qui ont vu, qui ne sauraient faire revivre correctement les cauchemars, yeux fermés qui voient plus qu'ouverts quand dansent les spectres derrières les paupières lourdes, trente-neuf ans, aube de quarante, aube de jours qui défilent dépourvus de sens, s'étalent, ombre portée sur la vie ombre qui poursuit, il manque un an comme il en manque trop le dédale des neurones. PROFESSION : où s’égarent les âmes perdues, affichés les sanglots perchés dans le vide, les esprits incompris, cris figés dans le temps en des courbes carmines, arts résonnent dans les murs, gravitent dans ce paysage presque devenu maison, gardien de musée, gardien des confidences, murs qui parlent, chantent à l'imagination toujours affamée odes de cauchemars esseulés, le veilleur, l'oeil toujours ouvert, gardé sur les toiles comme ci elles pouvaient se mouvoir dans le noir, fuir la nuit, fuir les cris, fuir le sommeil. STATUT SOCIAL : des mots sans impact, orphelin, veuf, termes qui ne résonnent que grâce au sens des mots, qui n'ont de prises que parce qu'ils désignent l'absence, caractérise le vide fantôme qui loge dans le coeur, balle coincée dans le palpitant qui persiste, bat, tambour sans fanfare, il vit, avance, mort-vivant, derrière lui les cadavres, le souvenir d'une enfant, d'un sourire doux, caresses volatiles d'une mère, sourire de "frères", solitude. a elle seule résume une situation qui subsiste, plus qu'elle n'existe, comme-ci l'âme était anesthésiée. RACE : aux crocs ardent, luisant sous la lune, les chasseurs qui mordent, les animaux, les bêtes à la fourrure moirée, être calqué sur l'astre, l'argent qui brille, fait peur, teintes familières, mortelles, le loup, chassé, être chassé, la vie menacé, la peur des soirs quand madre étend ses rayons chatoyants, nature détestée, la rage, la haine, les souvenirs qu'on n'ose croire, le mal qu'on embrassé, sous la peau, double jeu, si humain et pourtant pas assez, un égaré, seul et perdu, un prédateur désarmé, contraint et désorienté sans sens pour le guider. NATIONALITÉ : irlandais du berceau jusqu'à la tombe, héritage d'une famille, héritage de cendres, continent jamais quitté et pourtant bien souvent les yeux se sont posé sur l'opaque océan avec le désir d'avoir des ailes pour s'envoler, les horizons à jamais éloignés, ces mondes qui resteront inexplorés, terres visitées à travers les peintures, les clichés, une ville, un pays pour un homme qui n'est que moitié, son terrain,  connu et reconnu, s'évader serait mourir, pas de place ailleurs pour les types comme lui. ORIGINES : on lui a raconté, florence, paris, mélange culturel explosif, le père ermite, jamais présent, on ne sait où quand le sang coule, génitrice du coins, jadis une maison familiale qu'on passait de génération en générations, boulangère, gens normaux, irlandais pure souche, maman la belle rousse, papa le voyageur qui ne savait rester sur ses terres de naissance. FAMILLE : décédée, sonne le clairon, un alignement de stèles sans corps, un cimentière mental pour pleurer les oubliés qui n'auront jamais de repos, des visages flous sur des photos brûlées, perdues, la famille sauvagement assassinée, chassée pour avoir le verbe exact, rayée de la carte avec une simplicité étonnante, du jour au lendemain, plus rien, souvenirs ébréchés.