bn n’apprend pas à connaître le coeur d’un frère quand on n’a pas fait appel à lui dans la misère

Un mois. Voilà un mois que nous étions dans cette ville. Un mois que je cherchais à rendre nos existences plus facile, plus gérable. Il faut dire qu'en Écosse, certes nous avions une fortune colossale, néanmoins, notre liberté n'était absolument pas au rendez-vous. En tout cas la mienne. Puis l'amour, n'en parlons pas. Couché dans mon lit j'observais le mur en face de moi avec une attention particulière. Je venais de rentrer, ayant travaillé toute la soirée à l'hôpital. Kennocha c'était occupée de la petite famille avec Ailein, prenant soin des plus jeunes comme Hayden. Dans la famille de Brùn c'était celui qui avait le plus besoin de notre attention, de mon attention. Ça avait toujours été ainsi. Je ne m'en plains pas, j'aime mon frère même si nous ne sommes pas du même sang. Je me souviens encore de sa venue dans la famille. A l'époque je n'avais pas été fort sympathique, distant, froid mais je l'étais avec tout le monde. Puis, j'avais appris à l'aimer, il avait apprit à connaître mes expressions, mon comportement. Une fois rentré j'étais passé dans sa chambre mais il dormait déjà, du coup, je m'étais contenté de l'observer durant quelques minutes. Il était si chétif pour un loup, alors que moi...et bien, je portais le poids de cette famille sur mes épaules. Je ne regrettais en rien ce choix qu'ils avaient fait de me suivre, j'en étais heureux, ils avaient confiance en moi. Puis, ainsi, ils étaient en quelque sorte libre de vivre une vie normal. Je ne trouvais pas le sommeil, animé par diverses questions, diverses inquiétudes. C'est alors que j'entends le bruit de l'eau qui coule. Oreille tendue, je me demande qui peut bien prendre une douche à cette heure-ci...Peut-être Keir ou Fenella, ils n'étaient pas rentrés, étant à une soirée avec de nouveaux amis.

Je passe une main dans mes cheveux quand j'entends des bruits de pas venir vers ma chambre. On toque à la porte. « Entrez. » Je n'ai pas besoin de me demander qui c'est, l'odeur me percute rapidement et je connais celle-ci depuis des années. Hayden. Oui, je ne m'étais pas trompé quand je vis sa frêle silhouette apparaître dans la pièce, tremblant, il devait avoir fait un cauchemar. D'instinct, je me redresse dans mon lit. Je suis vêtu que d'un simple short, mais là n'est pas la question, Hayden m'avait déjà vu dans des états bien pire lors de mes transformations. « Un cauchemar ? » Ma voix est calme et tendre, presque possessive dirons-nous. Ma famille c'est ma famille, la mienne...Lorsque mon père avait commencé à se montrer trop brutale avec mon petit frère je m'étais directement interposé, refusant de voir celui-ci souffrir plus que de raison. Il avait toujours été celui que je protégeais le plus, peut-être étais-ce parce qu'il avait vraiment besoin de moi. Calmement je me recule sur le coin de mon lit, lui laissant de la place pour venir près de moi. « Allais, viens me raconter ça. » Je n'avais jamais entendu la voix de mon frère. Avec les années il c'était enfoncé dans un mutisme total, du coup, j'avais dû apprendre la langue des signes. Il n'est pas dépourvu de voix, non, mon père lui avait fait passer des testes cliniques. C'est juste que...ben, il ne voulait pas parler. J'avais pourtant essayé de lui faire dire un mot. Vous savez, le faire sortir de sa carapace, de le faire s'affirmer. Ça avait été peine perdue. Alors, j'avais décidé de laisser faire le temps. Néanmoins, quand je lui parlais je n'utilisais pas spécialement le langage des signes, utilisant simplement ma voix, espérant parfois que ça l'encourage à faire de même.