Elle n'a peur de rien, Tamsin, c'est ce qu'on dit. Elle est vive. Elle est dynamique. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds. Oui, cette jeune femme ne semble rien craindre. Et, pourtant, elle n'a aucune estime d'elle. Te pardonner? Elle le fera, pour peu que tu lui dis qu'elle est belle. Susurres-lui des compliments, souffles-lui des baisers, et elle est tienne. Parce qu'elle est fragile, cette Tamsin. Oh, bien sûr, elle s'emporte dans ses colères furieuses. Elle frappe, elle insulte, elle énerve. Mais c'est parce qu'au fond, elle ne va pas bien. Donne-lui ton attention, et elle fléchira. Découvre ses secrets, et elle t'obéira.  Oh, elle paraît rusée, de ses hauts airs, de son regard parfois hautain, mais c'est qu'elle manque sincèrement de culture générale. Parce qu'elle a été internée, cette belle. Parce qu'elle ne s’intéresse qu'à elle. Et un peu aux autres, aussi. Surtout s'ils sont bons avec elle. Il faut dire aussi qu'elle sait être bonne avec les autres. Elle sait être utile, remercier. Car elle est de bonne compagnie, malgré tout. Et oui, elle rit, cette Tamsin! De son rire cristallin, qui envoûte plus d'un, les entraîne dans son chant. C'est une vraie boule d'énergie, qui croque la vie à pleine dent. On l'adore, ou on la déteste. On joue avec elle, on la manipule, et elle n'y voit que du feu, on s’ennuie, on l'abandonne. Elle crie, elle va chercher son attention, elle pleure, on la retrouve. Lorsque ses yeux s'élargissent, son souffle s'accélère, on sait qu'on l'a poussée à bout. Alors on la regarde se déchaîner, voir cette force de la nature, qui s'épuise peu à peu. Et on se rend compte qu'elle peut bien être caractérielle parfois, on ne s'amuse jamais autant que lorsqu'on la torture.