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Elrich Marbh & Augustus O'Callaghan



 
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 keep me in your memory (w: clarissa)

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MessageSujet: keep me in your memory (w: clarissa)   keep me in your memory (w: clarissa) EmptyLun 1 Fév - 11:46




When my time comes
Forget the wrong that I've done
Help me leave behind some
Reasons to be missed

Sans doute qu’il aurait dut partir. Oui, sans doute que c’était presque du suicide de sa part de rester là. Sans doute qu’il était vraiment stupide et qu’il faisait tout de travers. Dire que quelques mois plus tôt à peine sa vie était si… Douce. Le monde n’avait jamais été parfait et il avait eut droit à son lot de déceptions et de contrariétés au tout genre, mais il ne s’était jamais senti aussi dévasté qu’aujourd’hui. Il avait un but à l’époque et un chez-lui, un endroit où retourner, des gens à qui parler. Il avait une vie. Un but. Son monde était complet. La chasse le mettait en danger et il l’avait toujours sut, mais cela avait quelque chose de si grisant et ça lui donnait tellement le sentiment de faire le bien, de faire ce pour quoi il était fait. Le soir maudit de cette chasse qui avait mal tourné, gâchant sa vie à jamais, il était dans ce même état d’esprit éclatant. Il se souvenait être parti avec bonne humeur, armé et le cœur léger à l’idée de partir à la chasse et de faire ce pour quoi il avait été élevé. Chasser, nettoyer le monde, le purifier en éliminant les monstres tapis dans l’ombre et à même de blesser des innocents. Il croyait fermement en ce qu’il faisait et il y prenait un plaisir considérable. Il adorait rentrer à la maison, un grand sourire dessiné sur le visage et parler durant des heures de ce qui venait de se passer, de combien il avait apprécié de faire ainsi justice à sa façon, de se rendre utile. A l’époque, il était la part d’un tout et ce depuis sa toute petite enfance et la découverte de ce monde bien plus mystérieux qu’il n’y paraissait à la première allure. A l’époque sa vie avait un but. Mais il s’était fait mordre et à partir de là, sa vie avait brusquement tourné au cauchemar. Il ne parvenait plus à dormir, ses nuits étaient agitées et ses mauvais rêves se suivaient et se ressemblaient. Ses parents tenaient des rôles récurrents dedans. Il revoyait la lame d’argent scintillant dans la poigne de son père et ses cris rocs exaspérés. Il revoyait sa mère, jappant de le tuer, d’en finir une bonne fois pour toute. Il se revoyait, ayant perdu toute contenance, le cœur au bord des lèvres. C’était un film odieux qui n’avait de cesse de tourner encore et encore dans sa tête, lui brisant le cœur continuellement. Il aurait put avancer à présent. Il avait choisit de laisser sa famille derrière lui (ou du moins, ils avaient fait ce choix pour le lui, ne lui laissant guère franchement d’autres alternatives que la mort) et il devait désormais assumer. Assumer sa nature de loup et sa destinée de chasseur désormais meurtrie, enterrée avec son cadavre imaginaire. Il aurait dut passer outre, se faire violence. Trouver une meute, se fondre dans celle-ci et partir loin, très loin. Goûter au plaisir d’une nouvelle vie, à des kilomètres de celle qui lui avait été sauvagement arrachée en une nuit seulement. Mais il n’en avait pas la force et quand bien même il l’aurait, il ne se le permettrait pas. Car il était un monstre, un monstre horrible, révulsant, une abomination qui ne devrait même pas exister. Il aurait dut mourir, il aurait dut laisser son père l’achever. Il ne vivait plus vraiment depuis ce moment, de toute façon. Sa vie ne lui apportait aucun plaisir, au contraire. Il avait l’impression de se perdre, de se filer entre les doigts, un peu plus chaque jour et chaque nuit de pleine lune le laissait dans un état d’agonie morale. Il avait le sang d’êtres humains, de chasseurs, sur ses mains et cette pensée lui filait continuellement la nausée. Rester dans les parages, se torturer à la vue de chasseurs tout en s’imposant une solitude forcée, c’était sa façon de rétablir l’équilibre. Il engendrait de la douleur, mais il s’en infligeait aussi. C’était un cercle vicieux particulièrement immonde, mais qui régissait néanmoins désormais son quotidien.

Ainsi, il restait, tout en sachant pertinemment qu’il aurait été plus judicieux de partir. Véritable petit berceau du surnaturel, cette ville fourmillait entre autres de chasseurs qui, à son instar lorsqu’il en était encore un, n’hésiteraient sans doute pas à le tuer s’ils le croisaient sur leur route. S’il voulait vivre, il n’avait rien à faire ici, mais justement… Il n’était pas sûr de vouloir vivre, Warner. Pas ainsi. Cela faisait seulement quelques mois et déjà, il n’en pouvait plus. Il n’avait rien d’un loup, il n’avait pas les tripes pour cela et quand bien même il les aurait eut, il ne voulait pas en être un. Il détestait les loups, profondément. Ce n’était pas car il avait été mordu, en grossissant ainsi les rangs, que son éducation avait été effacée. Dans sa tête, il demeurait un chasseur tant dans sa façon de penser que d’agir. C’est son instinct de survie qui l’avait poussé à décamper de la maison de ses parents avant que son père ne parvienne à l’empaler à force d’obstination et il persistait toujours. Si il n’y avait pas cela, son imprudence l’aurait fait tuer il y a longtemps. Il aurait aimé ne pas avoir ce besoin viscéral de se rattacher à sa vie misérable. En ville, il se baladait parfois, essayant de se donner l’illusion d’être encore un maître humain, même s’il ne se permettait absolument jamais d’oublier toute l’étendue de son évidente monstruosité. Il était nerveux, les mains enfoncées dans les poches de son sweat-shirt abimé et gardait la tête obstinément baissée, comme rasant les murs. Il avait désormais honte de ce qu’il était et il ne parvenait guère à le dissimuler. Alors qu’il s’apprêtait à battre en retraite, à se mettre à l’abri des regards, son regard en croisa un autre et il se figea brusquement. Il aurait reconnu ce regard n’importe où. C’était elle. Il savait qu’elle était en ville, ça n’aurait pas dut le surprendre à ce point, mais si. Il en restait pétrifié. La dernière fois qu’il l’avait vue… Bon sang, ça lui semblait être une éternité. Il resta planté là, le regard dans celui de sa vieille amie, avec l’impression vorace de prendre ses jambes à son cou, mais, soudain, ses jambes lui semblaient à nouveau inaptes à lui obéir. Il était coincé. Bon sang, il aurait vraiment dut se tirer de cette ville plus tôt.
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Clarissa Killingworth
we hunt those who hunt us

Clarissa Killingworth
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Pseudo : ganseys (kat).
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Crédits : av/ faust, icons sign/ kush coma.
Double compte : isadora agallon, la reine de beauté.
Image : keep me in your memory (w: clarissa) Tumblr_o76nlpFs5v1qhbeyao4_400
Âge : dix-neuf années qu'elle partage avec sa fausse jumelle, ciara et qui s'écoulent brutalement. dix-neuf années qu’elle s’éloigne de la petite fille qu’elle était avant le drame, avant la trahison et la mort. les mains immaculées se souillent, le coeur perd l’espoir, la légèreté d’autrefois.
Statut civil : célibataire, elle fuit l'amour, préfère s’égarer le temps d’un instant bref dans des étreintes inconnues.
Occupation : jolie stagiaire aux airs naïfs, elle s'est confortablement installée dans le poste de police de glencullen et plus particulièrement dans leurs archives.
Armes de prédilection : mis à part son corps qui est une arme à part entière, clare a une nette préférence pour les armes blanches. notamment son tashi ainsi que ses karambits, qui, avec son agilité, forment une combinaison mortelle entre ses mains.
Élément : mémoire effacée, souvenirs oubliés, pouvoirs mis sous verrou, clare ignore tout de ce qu'elle est véritablement; la nature de son vrai élément instaure en elle une peur d'enfant, terrible.
Date d'inscription : 16/01/2016

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MessageSujet: Re: keep me in your memory (w: clarissa)   keep me in your memory (w: clarissa) EmptyLun 1 Fév - 16:57


❊❊❊
"it's that look in your eyes, when the orchid dies,
and that cruelness inside must be joking.
it’s my feeling that i, i’m alive,
and this pain is living."

ft/ dorian warner.

le silence surplombait la pièce, tandis qu’elle parcourait des yeux un nouveau dossier. lacérations et diverses griffures. victime vidée de son sang. scène de crime sanglante. la cause : une attaque animale. l’horreur de l’incident, devenue une compagnie familière, la survolait sans jamais la faire réagir. seule l’allégation du légiste la fit lever les yeux au ciel le temps d’un court instant. affalée sur sa chaise, ses prunelles s’attardaient sur chaque mot clé, chaque tournure de phrase. superficiellement, puisque la môme stagnait sur la même ligne depuis tout à l’heure. futile tentative de s’occuper l’esprit, celui-ci ne voulait visiblement pas coopérer aujourd’hui. ses pensées n’arrêtaient pas de dévier vers son frère et plus particulièrement le désagrément que cela avait été de faire semblant d’être heureuse de le revoir; alors que sa seule envie, son seul désir était de lui planter une dague en plein cœur. une véritable catastrophe. elle ne savait pas comment ce dernier pouvait être tombé pour sa façade, tant clarissa avait été pathétique. un livre ouvert, ses ressentis étaient apparu dans chacune de ses actions et chacune de ses paroles. oublié, l’entrainement de chasseuse, oublié, le contrôle qu’elle avait sur soi-même. secouant la tête piteusement, elle fut tirée de sa contemplation par la voix de sa supérieure, qui lui annonça l’heure de sa pause. heureuse d’être débarrassée de la supercherie qu’on lui imposait à lire, la brunette lâcha un soupir pittoresque tout en lançant négligemment le dossier sur sa table. doucement, mais sûrement, la jeune fille pouvait presque se sentir devenir claustrophobe dans le sous-sol où elle était obligée de passer la plupart de ses journées. elle devait sortir. dès cette constatation faite, clare se força à attraper son manteau et de gravir les nombreuses marches qui la menèrent à la surface, puis aux couloirs divergents du poste de police.

dehors, le temps était tout aussi morose que l’était son humeur et c'est donc avec un rictus agacé au coin des lèvres, qu’elle se lança dans une longue marche pour rejoindre les rues commerçantes. son besoin invariable d’être seule fut comblé quand la demoiselle n’y aperçu que quelques rares personnes, trainant devant les vitres de diverses boutiques ou encore marchant d’un pas pressé. sortant son paquet des cigarettes, elle s’en coinça une entre les lèvres avant de l’allumer et d’en tirer une longue bouffée. cette mauvaise habitude semblait prendre d’avantage de place dans son quotidien, indubitablement en témoignage à l’anxiété perpétuelle, qui l’habitait depuis son arrivée à glencullen. elle détestait cette ville, détestait ses habitants, détestait ses légendes et même son histoire. cependant les créatures surnaturelles y régnaient en maitre, ce qui l’obligeait à rester ici pour pouvoir aider les chasseurs du coin, l’ordre. une idée de ses parents, bien entendu. si ça ne tenait qu’à elle, la brune aurait laissé tout brûler dans des flammes dévastatrices ; de quoi asservir le village du surnaturel une bonne fois pour toute. c’était peut-être inhumain, mais clare ne voyait pas d’autre solution. les combattre individuellement n’y faisait rien. l’humanité était mal placée alors qu’ils se dépeuplaient de plus en plus, comme une maladie, un parasite destructeur. maussade face à son propre monologue intérieur, clare se laissa guider par les pavés sous ses talons, le regard se mouvant de personne à personne, de visage à visage. jusqu’à s’arrêter sur un, en particulier. un, bien dissimulé, mais qu’elle reconnaitrait toujours qu’importe les circonstances. un, qui fit rater quelques battements à son cœur. ahurie, sa cigarette s’échappa d'entre ses doigts fébriles et retomba lamentablement à ses pieds. elle n’arrivait pas y croire. c’était absurde ? peut-être. oui. définitivement oui.

« … warner? » l’appellation lui échappa dans un souffle incrédule. des taches lui parasitèrent la vue. clarissa n’osait pas espérer, n’osait pas croire que c’était vraiment lui. lui qui se tenait devant elle. a seulement quelques mètres. une vision qui lui coupa la respiration, tant celle-ci semblait réelle. il avait l’air affligé sous un poids invisible, des démons néfastes qui échappaient à l’œil nu ; une copie bien piètre du garçon que la chasseuse avait étudié en détails pour la dernière fois il y a (presque) une éternité. un écho désolant, mais vivant, vivant, vivant. non. la vérité la frappa de plein fouet, la transperça en son entier, paracheva de s’implanter dans sa cage thoracique. ce n’était qu’une hallucination, provoquée par le désir viscéral de revoir son... ami, lui, dorian, vivant. il ne pouvait pas en être autrement. la folie avait fini par annihiler ses sens, sa perception du monde réel. sa manifestation lui apparaissait sous la forme d’une chimère impitoyable. il était mort. et elle ne tarda pas à le lui dire, à se le dire. à affirmer la seule croyance qu’elle fuyait depuis des semaines et des semaines, depuis que sa mère lui avait annoncé la sombre nouvelle. « tu es mort. » clarissa secoua la tête et lâcha un rire, brisé, inusuel dans sa bouche. elle ne l’avait jamais déclaré à voix haute, ne s’était jamais hasardée à laisser l’évidence qui terrait dans son inconscient lui échapper. elle savait que c'était vrai, savait qu’il reposait maintenant six pieds sous terre, mais faire comme si ce n’était pas le cas, jouer à l’aveugle et la sourde, lui aidait à tenir debout. elle n’avait pas pleuré. elle n’avait pas laissé sa tristesse déborder. quand natalie killingworth lui avait énoncé la sentence fatale de l’autre chasseur, dans des mots si simples, si limpides. quand elle n’avait pas reçu de réponse aux mails envoyés aux warner, en quête d’une réponse, d’une justification. quand elle avait du anéantir les questions et les doutes. quand elle avait du se résigner. elle ne s’était pas laissée allée. pas une seule fois. maintenant, c’était presque facile de se mentir à soi-même. à ignorer le secret de polichinelle qui la poursuivait. alors la cruauté de cette illusion, ce mince retour à la réalité, lui fit l’effet d’une claque, provoqua en la demoiselle une épouvante ainsi qu’un deuil auxquels elle ne voulait toujours pas consentir. non. il était mort. « je deviens folle. » marmonna-t-elle entre ses dents serrés, sans bouger. elle n’osait pas fermer les yeux, n’osait pas dévier le regard autre part que du visage de ce fantôme, venu la hanter. clarissa ne voulait pas qu’il disparaisse. pour de bon, cette fois-ci. ne voulait pas qu’il s’effrite sous ses yeux pour révéler l’inévitable.
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