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Elrich Marbh & Augustus O'Callaghan



 
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 K&L ± something under her skin

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Khéops Vandekeybus
howling at the moon

Khéops Vandekeybus
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Statut civil : là où un jour trônait une bague ne demeure que des cicatrices. Une idylle dont il a fait le deuil
Occupation : la semaine il dessine, illustre, le week-end il sert à boire.
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MessageSujet: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyDim 15 Mai - 20:50


SOMETHING UNDER HER SKIN
samedi soir ± 01:12
La semaine avait été de celles qui vous laissent sur les os. Épuisé. Ô oui, si j'avais eu le choix, je serais resté chez moi. Au calme. Tranquille. Avec juste Olive, un des seul être sur cette Terre qui ne soit pas doté d'un sens de l'exaspération et de l'ennuie meurtrier total. Les gens sont chiants. Les gens sont fatiguant. Ils sont emmerdants et ne s'en rendent même pas compte. Ils se ressemblent tous. Dans leurs petites vies, leurs petites voitures. Dans leurs petits vêtements qui ne montrent que leur petite personnalité. Des petits gens. De petits mots. De minuscules rêves et jamais d'audace. Navrant. N'y avait-il dont pas plus intéressant ? N'y avait-il que des larves et des victimes larmoyantes sur ce chemin ? Que l'on me donne une pelle, un râteau, une bêche, que j'aille tracer ma route ailleurs. Là où les âmes appellent à la curiosité. Là où l'Homme n'est pas si prévisible et assassin. Là où on ne t'arrache pas ton humanité d'un coup de griffe. Là où la lune n'est qu'un astre que l'on offre aux cœurs des romantiques en mal d'utopies. J'y creuserais volontiers ma route. Avec mes propres phalanges si cela était nécessaire. Avec mes ongles, mes griffes...mes crocs. Puisque désormais ce n'était plus que ce qui me restait. Mes mains. Mes mains pour servir à boire. Mes mains pour dessiner. Mes mains pour peindre. Mes mains pour faire taire. Mes mains pour contrôler. Non. Non. Je ne devais pas penser ainsi. Amsterdam était derrière moi et la personne que j'avais été là-bas est sensée être morte il y a un an lors de la pleine lune. Lorsque les crocs de Kaidan se sont refermés sur mon épaule. Khéops est mort cette nuit-là et je suis né. Mais quelle différence entre lui et moi ? Si ce n'est que désormais je n'étais plus qu'un être errant en quête d'un but, d'une cause. Cela faisait deux ans que j'étais à Glencullen, deux ans que je servais des bières le week-end et dessinais pour je-ne-savais-qui la semaine. Allais-je passer ma vie dans ce village qui ne m'inspirait rien ? Avec des gens qui me voyaient comme l'Egyptien arrivé y a pas si longtemps que ça. On me regardait encore dans la rue, quand j'étais en service ou tout simplement quand je faisais mes courses. Un bridé à Glencullen. Un étranger. Un mec qui parle pas de lui, qui sort que pour bosser et faire ses courses, surtout depuis la mort de sa nana. On a dit dans les journaux qu'elle avait été tuée par une bête sauvage dans la forêt, que son compagnon n'avait été que blessé partiellement, que la bête s'était concentré sur elle, que lui n'avait été épargné que par chance, par hasard. Ombe. Elle était morte en me laissant tout seul comme un con. Bordel, c'est elle qui voulait venir ici. Pas moi. Moi je voulais finir mes quelques minis jours à Amsterdam en tentant de garder la tête haute jusqu'à ce que mon cerveau soit même plus foutu de commander à mes poumons de respirer. Mais non. Glencullen. Et plus d'Ombe. Fait chier.

Respires Khéops. Inspires. Expires. J'avais la mauvaise tendance à partir dans mes pensées aux moments les moins pratiques. Comme là, en service. Le quarantenaire en face de moi me répéta sa commande d'une voix bourrue alors que je lançais un rapide coup d'oeil à l'horloge accrochée au-dessus de la porte d'entrée.
- je vous sers ça tout de suite.
- j'te jure ces jeunes...
Phrase classique du vieil alcoolo pas foutu de rester s'empoisonner chez lui avec du mauvais vin. Non. Fallait qu'il vienne ici, se saouler en public. Comme si ça allait changer quelque chose à sa solitude, à ses problèmes. Personne allait venir l'aider ce pauv' mec, je connaissais pas sa vie et vu son attitude j'aurais certainement jamais envie de la connaître. D'ailleurs, c'était pas mon job. Mon taf c'était de le servir, d'encaisser la monnaie et de le traîner dehors à la fermeture après lui avoir appelé un taxi et filé un petit pourboire au chauffeur pour s'être déplacé si tard. Ouai parce que vu la gueule du type, il allait rester jusqu'à la fermeture. A Amsterdam j'avais vu les même, j'étais juste pas de ce côté-ci du bar. Non. A Amsterdam, j'étais le petit con qui renvoie un verre si y a une trace de doigt grasse dessus. Le genre de mec qui a trop d'argent, qui sait plus qu'en foutre et dont le costard vaux plus d'argent que la totalité du prix de vente du pub. Ce Khéops me manquait parfois. Je suis certain qu'il aurait trouvé une bonne affaire dans ce trou paumé, qu'il aurait exploité le filon et serait devenu THE man of Glencullen. T'sais, le gars qu'il faut connaître et côtoyer. Le mec qui a réussi à baser une grosse entreprise dans un village auparavant sans saveurs aucunes. Ouai. Il aurait pu le Khéops d'avant. Mais pas moi. Plus moi. On me regardait comme un type basique, un peu froid et dont on sait rien. T'as pas envie de me parler quand tu me croises. J'ai le genre de visage et de regard qui te fais te sentir comme une sous-merde. C'est une histoire de formation osseuse, les pommettes peut-être. Mais aussi parce que souvent c'est ce que les gens sont. Ils ont grandis ici, ils prévoient de crever pas loin et d'être enterrés à côté de papy et mamie dans le cimetière commun au village d'à côté. Please. J'avais rien à faire là. Si je restais...c'était pour Caleb. C'était pour Kaidan. C'était parce qu'avec cette foutu histoire de meurtres je sentais que je devais rester. Ça allait péter à un moment ou à un autre et que ma défunte âme de connard me sifflait que ça allait être intéressant.

Je me tournais pour me saisir d'un pichet que je remplissais de bière avant de prendre un réceptacle en verre, déposant le duo sur le comptoir devant l'homme ayant passé commande précédemment. Je vais devoir vous encaisser tout de suite, que je glisse automatiquement. L'homme ronchonna, râla qu'avant c'était pas comme ça, que c'était mieux. Oui si tu veux Bob, mon fric maintenant. Il obtempéra après ses jérémiades désuètes et me tendit un billet que je pris. Je m'avança vers la caisse que j'ouvris pour en sortir le change. Je tendis la monnaie à l'homme qui avait déjà descendu la moitié du pichet. Please...je levais les yeux au ciel intérieurement avant de retourner à mon poste, évaluant l'occupation du lui. Un couple dans un coin, ils discutaient, parfois l'un essayait d'atteindre physiquement l'autre. La rupture semblait proche. Tension. Aigreur. L'un était en colère. Elle l'était. Je pris un verre dans l'évier, le passais sous l'eau, au liquide vaisselle. La routine du nettoyage. Plus loin du couple il y avait un groupe d'adolescents, enfin non pas vraiment, plus proches de la vingtaine, mais le niveau de culture était le même. Puis l'alcoolo du bar. En soit pas grand monde pour un samedi soir mais avec les événements récents, ce n'était pas très étonnant. Je sentais la fatigue grimper le long de mes épaules. Puis soudain, une odeur. Différente de celles qui avaient habitées le lieux au fil de la soirée. Une odeur, vive, douce, celle d'un gel douche sur une peau qui a été active toute la journée. Une peau en fin de soirée, fatiguée aussi, mais pétillante. Leanna ?

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Leanna Killingworth
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Leanna Killingworth
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MessageSujet: Re: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyJeu 19 Mai - 21:08


❝ Something under her skin + ❞& KhéopsL'heure tourne et tu n'as pas bougé. Assise sur ton canapé tu zappes les chaînes de la télé. Sans trop savoir quoi regarder. L'ennui est profond mais tu ne veux pas l'admettre. Tu ne t'es pas encore complétement remise de la nuit de la Saint-Patrick. Ce massacre t'as véritablement marqué. La nuit il t'arrive de faire des cauchemars et de voir ces créatures ôter la vie des habitants de Glencullen. Alors, forcément le moral a baissé ces derniers temps. Et même ton statut de chasseuse ne te rassures pas. Tu ne peux rien contre ces créatures. Elles sont bien trop puissantes. Tu n'es pas allée chasser depuis une semaine ayant besoin de faire une pause générale tu t'es un peu éloignée de ton activité secrète. Donc tu restes chez toi, à la maison. Essayant de te remettre de ce petit traumatisme. Tu sais que ça va passer, même si au fond de toi tu sens que les choses ne vont pas s'améliorer pour Glencullen. La terreur s'est seulement installée et bientôt elle va régner.

L'écran noir, plus aucun bruit. Tu viens d'éteindre la télé, lassée des voix qu'elle émet. Tu te lèves et te diriges vers une fenêtre pour regarder un petit peu la vue extérieur. Il y a seulement quelques passants, la nuit tombe déjà. Tu soupirs. Tu t'ennuie fermement, tu ne sais pas quoi faire. Sortir en ville et prendre un verre ? Cette idée traverse ton esprit mais tu la chasse rapidement. Non tu ne vas pas sortir en ville, surtout à cette heure-là. Il est minuit passé. Et puis personne ne voudra sortir aussi tard. Tu laisses tomber et retournes airer dans ton appartement. Tu en profites pour nettoyer la vaisselle. Vraiment rien de bien intéressant. Tu soupirs encore. T'accoudant sur le rebord de ta cuisine tu fixes le vide sans trop vraiment réfléchir. Même ta tête est vide. Tu ne t'es jamais sentie aussi démotivée, toi en temps normal qui rayonne et redonne le sourire à chaque personne qui se trouvent sur ton chemin. Toi qui est une jeune femme active, toujours occupée. Ce soir tu es triste et ennuyée. T'en as marre, tu décides donc de sortir quand même. Pour au moins marcher un peu. Peut-être que la fraicheur de la nuit va te redonner vie.

Tu prends une douche rapide, après une soirée bien calme et vidée de joie. Tu enfile un jean slim ainsi qu'un t-shirt simple. Puis tu attrapes ta veste en cuir et sors de ton appartement. Tu n'es pas maquillée mais à ce stade tu t'en fiches. Tu sors donc au naturel. Une fois dehors la douce brise t'envahit et tu prends une grande inspiration. Déjà tu te sens un peu mieux. Tes pieds avancent tout seul et la balade commence. L'obscurité de la nuit ne te rassure pas vraiment, après tout les "nécromanciers" peuvent être n'importe où. Mais tu essaies de ne pas y penser. Tu marches et profite de l'air frais. La ville est calme ce soir, les gens sortent rarement ou du moins ne tarde pas trop. Les bars sont plus calme qu'auparavant. La ville est en pause. On attends tous que la bonne humeur revienne et que la sécurité soit à nouveau établie. Selon toi ce n'est pas pour maintenant. Tes collègues disent le contraire et ta famille reste sur ses gardes. Toi t'essaies juste de passer l'éponge en restant neutre. Comme si tu attendais le jugement dernier. Tu arrives enfin au cœur de la ville. Tu y croises un peu plus de gens. Tu ne surveilles pas l'heure mais il est bien minuit passé. Largement même. Tu ne te soucis guère du temps. À vrai dire tu ne sais même pas ce que tu es venue chercher au centre-ville. T'en as aucune idée, alors tu marches. Et reste attentive à ce qu'il t'entoure.

La plupart des bars sont en train de fermer. Si ce n'est ceux qui sont ouverts. Certaines personnes discutent dans la rue, verre à la main. Tu perçois quelques conversations sans t'y concentrer plus que ça. Tu marches toujours arrivée au bout de la rue, tu tournes et pénètres dans la rue voisine. Aussi calme que la précédente. La lumière d'un bar t'attires, celle du Johnnie Fox. Tu adores ce bar, tu y allais souvent. Avant. Ça fait bien deux semaines que tu n'y es pas allée, toi qui va y boire au moins un verre par semaine. Ça te fait bizarre de passer devant ce bar. Alors, tu t'arrêtes et regarde un peu l'intérieur, il n'y a pas grand monde. Les derniers clients sûrement. Puis tu aperçois un employé. Tu le reconnais parfaitement bien. C'est Khéops, tu l'as rencontré il y a quelques semaines de cela, il t'a parût très gentil et intelligent. Pour la première fois de la soirée tu esquisses un sourire. T'as comme envie d'aller le voir, de le saluer rapidement et pourquoi d'échanger quelques mots. Tu fais rarement de belle rencontre. Khéops fait partit de celle qui t'ont marqués. Finalement tu vas mettre un terme à cette petite promenade. Tu te diriges donc dans le bar, c'est la fermeture mais tant pis, tu ne comptes pas prendre un verre. Khéops est occupé à nettoyer des verres. Tu t'approches doucement, les mains dans les poches. Observant rapidement les clients, tu remarques un couple et des jeunes. Ainsi qu'un homme seul avec un pichet de bière. Tu n'es pas la seule à passer une soirée en solitaire visiblement.

Une fois près du bar, tu poses tes coudes sur le comptoir et dis ; "Salut Khéops, ça fait longtemps." suivit d'un sourire timide. "Longtemps" ça fait seulement trois semaines. Ce n'est pas vraiment très long mais bon. Tu le regardes, il a l'air un peu fatigué lui aussi. Mais pas pour les mêmes raisons que toi. La première fois que tu l'a vu, tu n'as pas été attentive quant à son physique. Mais maintenant que tu es sobre, plus calme et posée, tu remarques ses joues creusées, son regard sombre mais élégant. C'est un bel homme, oui, il n'y a pas photos. Mais tu ne portes pas trop attention au physique, tu as toujours préféré t'attacher à la personnalité des gens. Tu es comme ça, tu vois toujours la beauté intérieur en premier. Tu remercies l'éducation de tes parents pour ça. Après l'avoir salué tu décides d'enchaîner la conversation en demandant ; "Comment vas-tu ?" T'as pas envie de parler de toi, alors tu parles de lui pour commencer. Tu passes une soirée tellement étrange que tu ne sais même pas si tu pourrais répondre à un simple "ça va ?" Tu sais pas si tu vas bien. T'en as aucune idée. T'es perdue. Et c'est bien la première fois que cela t'arrive.

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Dernière édition par Leanna Killingworth le Mar 24 Mai - 17:03, édité 1 fois
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Khéops Vandekeybus
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MessageSujet: Re: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyVen 20 Mai - 20:55


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samedi soir ± 01:16
Les samedis soirs n'étaient clairement pas les plus fatiguant ou les plus compliqués. En fait, ils me permettaient souvent de me sortir la tête de mes dessins, de mes planches. De ces dizaines de paysages et personnages à qui j'essayais d'insufler ne serait-ce qu'une ombre de vie. Cette petite flamme dans la plume qui rend une courbe tranchante, un regard lumineux, une main agressive, un paysage angoissant ou l'absence de prunelle alertant. Sans cette frénésie d'intensité, un dessin n'était qu'une tâche de couleur sur du papier trop lisse. Je donnais vie, je créais, je voulais que mes personnages soient différents des autres, qu'on reconnaisse mes blancs et mes traits, les verts sapin et la forme de mes mains sur les pages glacées. A l'image d'une ballerine cassant ses pointes pour mieux y adhérer, je brisais les codes et les déjà-vu pour offrir quelque chose de nouveau, d'organique, d'intense. J'essayais. Et c'était ça, le plus fatiguant. C'était donner la vie. Pas servir de l'alcool aux même personnes chaque semaines en ne sachant pas différencier un samedi d'un autre. Les petits villages comme Glencullen, ça tournait vite en rond. Sauf certains. Dont elle.

Avant je m'en fichais des gens. Ils ne m'intéressaient qu'à partir du moment où je voyais une opportunité qui serait un avantage pour moi. Dans le cas contraire, je ne faisais guère attention. Le respect, toujours, mais jamais plus. La politesse, dire bonjour, bonne soirée, bon week-end, tu peux prendre un peu plus de temps pour cette plaquette, bon travail, merci. J'étais conscient de la valeur des actes. J'étais conscient que ces gens autour de moi dans ce bar avaient certainement des choses très intéressantes à raconter, des anecdotes par centaine et une personnalité bien singulière. Mais sans façon, je ne voulais pas m'encombrer de ces gens qui ne m'attiraient pas naturellement. J'ai toujours basé mes relations et mes choix sur mes instincts, mes réflexes, mes avantages. Jamais l'inverse, jamais autrement. A vrai dire, je ne m'étais jamais penché sur la question. Pourquoi est-ce que je ne pourrais pas me forcer à m'intéresser aux autres ? J'y gagnerais sans doute des connaissances et des fréquentations plus diverses. Mais diversité n'était pas qualité et...non il n'y avait rien à faire. Je m'en fichais des gens. Je m'en sortais très bien tout seul. De ceux que je croise et que je ne retiens jamais. Mais pas elle.  

J'ai senti son odeur avant d'apercevoir sa silhouette. J'ai entendu ses pas avant de poser mes yeux sur son visage. Elle n'était pas maquillée. Son visage ainsi dépourvu d'artifices présentait l'être dans sa vérité la plus absolue. Ses yeux bruns m'aperçurent avant de réellement me voir et lorsqu'elle me considéra, la porte s'ouvrit. Et elle entra. Son odeur ne fut que plus présente, le bruit de ses pas plus intenses et la pièce se réchauffa à chaque pas en ma direction. Je fis mine de ne pas l'avoir encore vu. Après tout, je n'étais pas sensé être capable de déceler sa présence de la rue. Ce n'était pas normal, pas très humain. Peu de gens étaient au courant de ma condition, de la bête en moi. C'était mieux ainsi. Je ne voulais pas tomber sous les flèches et les balles. Je voulais vivre aussi normalement que possible. Bien sûr, cette puissance, parfois elle venait gonfler mes sens. Pourquoi me contenter d'être un gentil toutou assis parmi les chiens et les moutons quand je pourrais hurler à la lune, laisser s'échapper le monstre et trancher des gorges à n'en plus finir accompagné d'autres bêtes que j'aurais libéré de cette fausse paix. Mais l'absence de combat ouvert entre les meutes n'était pas la paix. Les mesquineries, les pics, les regard de travers. C'était des trucs de gamin. Pourquoi ne pas en finir, pourquoi ne pas cogner ceux qui dérangent ou manquent de respect ? Y avait trop de faiblesse ici bordel. J'avais limite plus d'estime pour les chasseurs qui s’entraînaient et prenaient les armes de façon réelle. Y avait pas de chichi, pas de "vivons bien ensemble". Merde quoi. Une balle dans la tête et c'était fini. Mais non, non. Je ne pouvais pas me permettre de me laisser aller à penser ainsi. Il y avait déjà eu trop de morts...j'avais promis à Ombe d'être quelqu'un de remarquable, dont on se souviendrait comme ayant été quelqu'un de bon. Je n'avais jamais essayé d'être bon avant. Jamais. Et maintenant que c'était le cas, la tâche me semblait tout les jours de plus en plus ardu...et elle n'était plus là pour m'y aider.

Après la mort de Ombe, je ne m'étais pas posé la question de ce qui allait advenir de moi, des autres. Combien de temps devais-je porter le deuil avant de m'autoriser à ressentir à nouveau ? Je m'étais éteins en même temps qu'elle. Peut-être qu'il était temps que je me rallume ? Que je cesse de m'empêcher de regarder les hommes, les femmes, les autres. La solitude me pesait parfois, mais j'étais bien seul. Cela n'aidait pas. Et puis, Glencullen ne comptait pas tant de personnes intéressantes que ça. Sauf peut-être elle. Elle, en face de moi, avec ses coudes sur le comptoir et ses prunelles noisettes caressant mon visage singulier. Il y avait comme une naïveté rafraîchissante chez Leanna. Ce sentiment similaire à celui qui parcours l'échine lorsqu'on rentre à la maison pour retrouver le calme et le réconfort de son nid protecteur. Sauf que c'était une personne, pas une maison.
- Salut Khéops, ça fait longtemps, me dit-elle en souriant et sa voix accoure jusqu'à mes tympans qui remerciaient la grâce d'une telle douceur après une soirée si peu agrèable. Pas épuisante, mais pas une partie de plaisir quand même.
- Bonsoir Leanna. que je répondais simplement.
Pas de grandes effusions. La simplicité. Oui, ça faisait longtemps. Un longtemps dont la valeur n'était que plus justifié de par les événements qui se déroulaient à ce moment-là dans le village. Parce que demain ces tarés pouvaient frapper à nouveau et me l'enlever avant même qu'elle ne soit mienne à perdre. Si tant est qu'elle puisse l'être un jour. Peut-être. On verra. Le fait que je l'envisage était déjà un grand pas en avant. Elle ne me repoussait pas d'emblée. Choses rare. Le contraire s'opérait même, c'était perturbant. Je n'aimais pas trop ça, mais pourquoi pas. Pour une fois. Je reposais le verre que j'étais en train d'essuyer et reposais le torchon sur mon épaule avant de poser le réceptacle à boisson à son emplacement d'origine. Sur l'étagère. La jeune femme posa sa question et j'eu un petit sourire en coin. Je me retournais, dos à elle, pour attraper deux autres verres à nettoyer. Je les posais derrière moi, sur la plateforme du côté des serveurs. Mes doigts fins et osseux glissèrent sur mon crâne pour discipliner quelques mèches de cheveux noirs corbeaux qui étaient venu chatouiller mon front. Je n'avais pas encore répondu à la question de Leanna, j'en avais bien conscience. Mais nous n'étions pas pressés, si ?
- Je vais...bien. Je ne suis pas le plus à plaindre ici. dis-je finalement d'un ton neutre et calme, mes mains s'activant déjà autour des verres et de l'évier. C'est dangereux de sortir à cette heure. Toute seule. Tu attends quelqu'un au moins ?
Mes doigts agiles continuèrent de frotter le sable métamorphosé, leur redonnant de leur propreté, de leur transparence, de leur valeur. J'en posais un sur l'étagère. Puis l'autre après l'avoir essuyé avec le torchon auparavant juché sur mon épaule droite. Je posais mes mains à plat sur le comptoir face à la jeune femme. Qu'elle me dise qu'elle attendait un ami et je serais rassuré. Pas que j'en avais grand chose à faire, mais un peu quand même. C'était assez rare pour le souligner encore une fois.   

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MessageSujet: Re: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyMar 24 Mai - 17:02


❝ Something under her skin + ❞& KhéopsSortir une fois la nuit tombée est une habitude pour toi. Tu adores la nuit, l'obscurité et le calme qu'elle apporte. La ville prends une tout autre tournure et on y re-découvre des endroits d'une manière différente, on y croise des personnes qu'on ne voit pas habituellement. Oui la nuit te fascine. Elle a toujours été une sorte d'échappatoire au train quotidien de ta vie. Comme si le jour t'empêchais de faire certaine chose. Une fois le soir, tu te sens un peu comme un aventurière. En quête  de découverte et de nouvelles rencontres. Elle représente également une part de ton sang, ton devoir de chasseuse. Elle est également une porte ouverte sur le monde surnaturel. De temps à autres tu laisse de côté ton envie d'aventurière pour enfiler ta tenue de chasseuse et honorer le nom de ta famille. Oui tu adores la nuit, mais ça c'était avant. Avant cette attaque morbide. Pas la peine de ressasser les mauvais souvenirs, tu sais très bien ce que tu as vu. Désormais la nuit est synonyme de peur et de méfiance. Et si tu es sortie ce soir, c'est bien avec une boule au ventre. La peur de trouver la mort ou de ne pas pouvoir te défendre. Mais tu es quand même sortie. Seulement ton point de vue à changé, tu vois désormais la nuit d'une différente manière. Même si au fond, tu restes la même. Tu as toujours cette envie d'exploration et d'aventure, mais plus modérée. Tu seras toujours un enfant de la nuit, malgré tout ce qu'il peut arriver, tu resteras à ses côtés.

Malgré le vide dans la ville, tu as pu décerner quelques âmes vivantes, il faut croire que certaines personnes sont positives. Ou bien ignorante. Tu pencherais plus pour la deuxième option, même si tu ne rejettes pas la première. L'espoir a toujours été ta vertu. C'est même ta philosophie. Toi, la jolie brune au sourire joyeux, les yeux remplis d'amour. Tu as toujours été positive. Tu as le talent pour trouver l'espoir même dans les moments les plus difficiles. Oui, t'es comme ça, courageuse et rayonnante. C'est aussi pour cela que tu es sortie ce soir. Tu n'as pas envie de te laisser t'abattre, même si au fond tu ne te l'avoueras pas. Attirée par la lumière, les néons du bar t'ont fait venir. Très vite tu t'es retrouvée entourée de chaleur, de présence humaine et d'une atmosphère calme. Ce samedi soir est particulièrement silencieux. Étonnant pour un week-end mais logique pour une ville qui a connu de récentes morts. Alors, tu t'es laissé attirée par ce bar, car tu y as vu Kheops, un homme que tu as rencontré il y a peu. Et maintenant tu te trouves en face de lui, accoudée au bar. Il est occupé bien évidemment, c'est la fin de soirée et il s'occupe de nettoyer quelques verres.Tu t'es approché rapidement de lui pour le saluer et prendre des nouvelles. Il est bien la première personne qui t'intéresse ces derniers temps. Il y a comme une part de mystère en lui, tu n'arrives pas à lire en lui comme la plupart des gens. Alors, tu viens lui parler. Oui, tout simplement, tu as envie d'apprendre à le connaître. Au fond il te plaît, de plus cela fait un petit moment que tu vis seule. Tu ne dirais pas non à un peu de compagnie, surtout en ce moment. Mais bon tu ne te fais pas trop d'illusions, c'est pas ton genre d'établir des plans sur la comète. Khéops n'est qu'une nouvelle connaissance rien de plus pour le moment.

Il agite ses mains entre les verres, les nettoyant et les reposant délicatement à leurs emplacement respectif. Tu observes ses gestes avec attentions. Comme si tu étais hypnotisée, puis sa voix capte te ramène sur terre. Il a l'air détendu, mais quelques peu fatigué. La soirée a dû être ennuyante pour lui. Vu le peu de monde qui se trouve dans le bar. Il réponds alors à ta question, il te dit être en forme et ne pas être à plaindre. Tu comprends ses paroles et hoche doucement de la tête. C'est sûr qu'il n'est pas à plaindre, toi non plus d'ailleurs. T'es toujours envie c'est le plus important. Khéops continue son petit ménage lorsqu'il te pose une question à son tour. Un peu surprise de son inquiétude tu relèves les yeux dans les siens et dis ; "Pas le moins du monde, je suis juste sortie m’aérer la tête." tu réponds comme si tu n'avais rien à faire des derniers évènements. Comme si le danger ne pouvait te toucher. Tu fais une courte pause avant d'ajouter ; "C'est vrai que ce n'est pas raisonnable au vu des derniers évènements, mais visiblement je ne suis pas la seule à aimer me frotter au danger." Tu finis ta phrase en regardant les autres clients. Khéops a raison, tu n'aurais peut-être pas du sortir seule. À cette heure-là tu devrais dormir, ce serais bien plus raisonnable. Mais non, tu es dehors, dans un bar face à Khéops. Au fond tu n'es pas seule. Il est là mais pas vraiment là non plus. De plus ton objectif n'était pas de le retrouver ici, c'était un peu le hasard. Alors, oui tu rentreras chez toi ce soir seule. Mais ce n'est pas la mer à boire. Tu peux très bien te défendre, bien plus que la plupart des habitants de Glencullen. Tu ne sais pas si tu as peur ou pas, tu es juste perdue et tu aimerais qu'on t'aide à retrouver ton chemin. Alors, tu souris et tu poses tes mains sur le comptoir. Peut-être que Khéops a bientôt finis son service et pour une fois tu pourras enfin avoir une réel discussion avec lui. Tu dis alors, comme pour le rassurer ; "Mais ne t'inquiètes pas, je suis une grande fille." un peu ironique et enfantin mais tu préfères jouer sur le ton de la rigolade plutôt que d'être morose. Car malgré les circonstances, tu resteras toujours cette jeune fille joviale et radieuse.



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Khéops Vandekeybus
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MessageSujet: Re: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyMar 24 Mai - 22:40


SOMETHING UNDER HER SKIN
samedi soir ± 01:25
Je voyais tout ces gens s'activer en hâte, un peu plus chaque jour depuis la St Patrick. Au début, tout paraissait au ralenti. Comme si le village et ses survivants airaient en quête de réponses, de raisons, d'une justification. Un "parce que" au sang versé cette nuit-là. Danger. Les forces de l'ordre en ébullition, les esprits qui s'échauffaient, les créatures qui s'organisaient. Ou du moins essayaient. Peine perdue, jamais les sorciers et ceux de mon espèce ne réussiraient à s'entendre plus de trois minutes sur quoi que ce soit. C'était dans notre sang contaminé, c'était dans nos chairs maudites. Nous n'étions que des rats affamés lâchés dans une boîte trop petite pour s'ignorer éternellement. Un jour viendrait où les attaques se feront plus présentes, où les pics verbaux deviendront des sorts balancés dans le torse et où les morts ne seront plus qu'une triste vérité. Bien plus que ceux déjà expérimentés. La St Patrick...c'était triste, mais ce n'était rien. Rien comparé à ce qu'une guerre ouverte serait entre loups, sorciers et ces saloperies qui étaient apparus tout d'un coup en fauchant tout sur leur passage. J'aurais aimé pouvoir dire que je priais pour que ce jour n'arrive jamais. Mensonge. Je ne serais qu'un piètre menteur à prétendre craindre l'inévitable. Je ne voulais pas me cacher la vérité comme se plaisaient à le faire trop de gens ici. Cette rivalité durait depuis si longtemps, depuis le début des âges, depuis la naissance même de nos races respectives. Nous obliger à coopérer sur le long terme...ce serait comme enclencher le compte à rebours d'une bombe et l'empêcher d'exploser en lui fredonnant une berceuse faite de notions d'acceptation et de paix. Ca marche jusqu'au moment où l'horloge indique 0:00. Boum.

Leanna répondit à mes questions, faisant au passage une remarque sur mes propos. Oui, il demeurait quelques esprits assez fous pour sortir en ces jours d'inquiétude. Ces sombres heures apportaient leur lot d'intrépides, ces personnes qui clament facilement qu'il ne faut pas s'arrêter de vivre pour autant. Le genre de personne que je n'étais pas, que j'aurais volontiers fait taire d'une tape sur l'arrière de la tête. Idiots. De tels propos minimisaient trop souvent les événements survenus. Comme si ce n'était toujours pas assez pour les inquiéter, comme si leur propre existence n'allait certainement pas se laisser influencer par la mort. Alors que tout le contraire s'opérait. C'était ce genre de personne qui ne sort d'avantage que pour se pavaner en balançant un faux courage sur la place publique. Vas-y, regardes, regardes comme je suis fort, comme je n'ai pas peur. Des grandes gueules. Des gens qui crevaient de trouille au fond de leur froc et qui n'admettront jamais ne chercher qu'une certaine reconnaissance et visibilité de par ses actes en temps d'horreur. Stupide. Tellement stupide. Je n'étais pas de ces gens à mépriser les habitants apeurés se barricadant chez eux et refusant de prendre le moindre risque. Ces gens-là se savaient faibles, ils savaient qu'ils risquaient leur vie dehors, alors ils faisaient la seule chose qui leur semblait valable. Ils s'emmuraient vivant.
Je n'étais ni de la première, ni de la deuxième catégorie. En continuant de me rendre au travail, en aidant la police avec mes talents de dessinateur, en sortant Olive le soir et à l'aube, je ne m'amusais pas à nier le danger. J'avais juste compris que peu importait mes actes, que je me terre, que je sorte, que je gueule aux adversaires "regardes comme j'ai pas peur de ta face", rien ne changera ma fin. Si ils voulaient me tuer, ils le feront. Que je sois derrière ce comptoir, dans la forêt ou sur mes chiottes. Bon sang. Était-ce si compliqué à comprendre que des murs n'arrêtent personne ? Surtout pas des assassins. Lancez une meute dans la forêt une nuit de pleine lune et il pourrait y avoir mille et une barrière et rivières que rien ne les arrêtera. Alors des...des "sorciers, mais pas les gentils sorciers"... 
-mais ne t'inquiètes pas, je suis une grande fille. me dit-elle sur un ton plus joyeux que ce que j'avais l'habitude d'entendre ces derniers jours.
- ô je vois. lui répondis-je sur le même ton ironique, un sourire venant sur former sur le coin gauche de mes lèvres.
Je me penchais pour ramasser un emballage de dose de sucre vide. Kaidan avait certainement dû le laisser tomber durant son service. J'aurais pu faire le chieur et lui en tenir deux mots à notre prochaine rencontre, mais je n'en ferais rien. Je n'étais pas là pour ça. Glencullen n'était pas mon terrain de jeu. Je devais m'efforcer de tenir ma promesse. Une promesse à un fantôme. Avant...avant j'aurais certainement racheté le pub, pour pouvoir en faire une machine à profit. Changement de la carte, changement de la déco, remplacement du personnel, refus de certains types de consommateur. Le genre de choses qui marchent, qui font d toi un patron mal-vu, mais au moins...au moins y a le contrôle. Au moins  j'aurais pu refuser la présence des sorciers ici. Quel déplaisir de devoir leur servir à boire. Je sentais mon sang bouillir à chacune des visites de l'un de leur espèce.
Je me relevais et jetais l'emballage à la poubelle avant de me tourner vers ma jeune camarade. J'ignorais son âge d'ailleurs...pas que je me retrouve à être dévisagé après avoir passé du temps avec une mineur passé minuit. Ce serait pas pro. Et j'avais légèrement pas envie de me faire remarquer. Comme si mon faciès me permettait de passer inaperçu au jour le jour...douce illusion qui s'arrêtait si-tôt que je rencontrais les yeux curieux d'un habitant ou d'un autre. D'où qui vient le jaune ? Il parle anglais t'crois ? et tellement d'autres...des remarques qui n'en finissaient pas de sceller la carapace crée au fil des mois et des années. Carapace essentielle à mon ancienne vie. Je croyais avoir laissé ces écailles à Amsterdam, je ne les avais retrouvé que plus brillantes au pied de cet arbre où avait jonché le cadavre d'Ombe de longues heures avant l'arrivée de la police. Le souvenir de son regard vide, de sa peau glacée...je chassais cet ensemble de mon esprit en une légère secousse de tête. Je ne devais pas penser à ça maintenant, pas alors que j'avais encore du travail. Le pub n'était pas fermé, ma porte d'entrée n'avait pas claqué sur mon ombre et Olive n'était pas affalée sur mon lit, la tête sur mon mollet droit. Ce n'était pas le lieu pour faiblir, ce n'était pas le moment pour m'effondrer. Et c'est tout ce qu'Ombe, son fantôme, son souvenir, réussissait encore à faire...me briser, me tacler dans les genoux, me faire mordre une poussière irritante et tenace. Je devrais me convaincre que je ne l'aimais pas tellement en vérité, que c'était juste la peur d'être seul face à la mort. J'aurais dû crever putain. On ne serait jamais venu ici. Elle serait veuve à l'heure actuelle et aurait touché mon assurance vie. Tout est bien qui fini bien.

Mais je n'aurais pas rencontré Killingworth. Je ne me serais jamais cassé la gueule dans ses yeux sombres.

Le couple au fond de la salle se leva et la femme prit rapidement le chemin de la sortie. L'homme restait immobile, son regard face à lui, perdu. La dispute n'avait certainement pas joué en sa faveur. Mais ce n'était pas mes affaires. Je cessais de regarder l'homme et poursuivit ma tâche, me tournant vers Leanna.
- tu veux que je te serve quelque chose ? dis-je doucement. Car oui, si elle était là, c'était pas seulement pour taper causette, je supposais.
L'homme arriva au comptoir et je lui tendis l'addition respectueusement. Il étudia la note, enfouie sa main dans sa poche et en sortie un porte-feuille d'où il tira le montant demandé. J'attrapais les billets du bout des doigts, le remerciant et lui souhaitant une bonne fin de soirée. Il m'adressa un regard noir et sorti sans hâte du pub. J'entendis le pauv' mec un peu plus loin m'injurier dans sa barbe avant de replonger sa tête dans son pichet de bière. Imbécile. Ce n'était pas mon travail de m'apitoyer sur le malheur des autres pendant le service. Point final. Je me tournais pour encaisser et revint sur mes pas, me penchant en avant vers la demoiselle. Son odeur fut plus intense l'espace de quelques instants et je dû me faire violence pour l'apaiser avant qu'il n'envahisse toute ma tête.
- mon service fini dans un peu moins de trente minutes, si tu veux tu peux m'attendre et...et on pourrait discuter. proposais-je en me surprenant un peu moi-même.
 

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MessageSujet: Re: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyMer 1 Juin - 14:22


❝ Something under her skin + ❞& KhéopsLa chaleur ambiante du bar t'entoures doucement de ses bras. Tu te laisses porter par les voix des clients tout en étant concentrée sur ce que fait Khéops. Il est calme et semble ne pas appartenir à ce monde, du moins à cette ville. Il est vrai que si tu l'as très rapidement remarqué c'est grâce à ses traits asiatique. Oui il n'est pas d'origine irlandaise c'est clair. Mais tu ne juges pas sur l'apparence, ce n'est pas ton style. Et puis voir des visages différents ça fait du bien, même si l'humain reste le même. La diversité tu aimes ça, alors forcément tu t'es dit que tu allais apprécier Khéops. Même si au fond c'est un peu stupide, tu ne vaut pas mieux que les personnes qui le regarde de travers. Car tu l'as jugé un peu sur son apparence, mais d'une façon positive. Oui il t'as attiré, tu l'admet complètement. Ça te fais du bien, toi qui avait l'impression d'avoir tiré un trait sur tes sentiments. Les voilà qui pointent leur bout de nez, comme un souvenir caché. Tu as été amoureuse une fois seulement, et cette sensation d'amour te paraît lointaine, voir irréel. Comme si l'amour ne pouvait être qu'une fiction. Un mirage que tu penses pouvoir attendre de temps à autre. Alors, tu as préféré laisser cette possibilité de côté. Depuis plusieurs années tu vis totalement libérée, même si au fond il te manque un quelque chose. Tu es comme un puzzle avec une pièce manquante. Cette pièce tu ne l'as toujours pas trouvé. Mais tu ne comptes pas la chercher elle viendra te trouver un jour, tôt ou tard.

Les gestes de Khéops sont délicats et ferme à la fois. Tu as toujours été un peu fascinée par le métier de serveur, que ce soit dans la restauration ou dans un bar. Tu n’es pas vraiment adroite de tes deux mains que tu pourrais casser des verres. Oui, tu préfères tenir un arc dans tes mains ou un appareil photo. Tu les maîtrise bien plus et te sens plus à l’aise avec. Mais de la vaisselle, elle finirait sûrement par terre. Le fait est que tu as du mal à t’adapter à de nouvelles conditions ou de nouveaux éléments. Tu n’as jamais tenté de nouveaux métiers, par peur de ne pas réussir, tu as préféré rester dans ta zone de confort. Mais cela peu être un énorme défaut, avoir peur de la nouveauté ou de changements. Tu en es bien consciente et malgré tout, tu essaies de passer outre cette peur. Mais c’est aussi un atout, car tu excelle dans la photographie et tu es une très bonne chasseuse. Tes parents ne t’ont peut-être pas assez pousser à faire de nouvelles activités quand tu étais plus jeune, ou bien peut-être étaient-ils trop occupés à te former pour devenir une chasseuse hors pair. C’est très certainement pour ça, mais bon tu vis bien et ne te plains jamais de ta vie. L’heure tourne doucement, la chaleur du bar s’échappe peu à peu. C’est bientôt l’heure de la fermeture. Khéops continue de ranger le bar, il jette des choses à la poubelles et mon regard viens se poser sur le couple qui semble passer une mauvaise soirée. Le bonheur n’est pas réservé à tout le monde visiblement.

La voix de Khéops te fait tourner la tête instinctivement. Il te propose de te servir quelque chose. Tu n’avais pas vraiment penser à ça, de plus tu avais complètement oublié que tu te trouves dans un bar. Et puis tu n’as pas vraiment soif, alors par défaut tu réponds ; « Oh je veux bien un coca, s’il te plaît ! » oui parce que techniquement tu n’es pas censée pouvoir rester dans un bar sans consommer. Et puis ça va peut-être te réveiller, même si les boissons énergisantes ne fonctionne pas sur toi. Tu souris gentiment au barman alors qu’il va préparer ta boisson, tu ôtes ta veste pour te mettre un peu plus à l’aise. Il revient ensuite vers toi et t’annonces que son service se finis bientôt, puis il te proposes de passer du temps avec lui juste après. Tu ne t’attendais pas à cette proposition, mais ce n’est pas pour te déplaire ! Tu adorerais pouvoir discuter avec lui et en apprendre un peu plus sur lui. Tu acceptes donc sa proposition et dis tout sourire ; « Oui avec plaisir ! Je peux t’attendre, ce ne sera pas long et puis je suis patiente ! » Oui, tu l’es, la patience a toujours été ton plus grand atout. Attendre ne te dérange vraiment pas et puis si c’est pour pouvoir papoter avec Khéops après ça te dérange encore moins. Ensuite, il te sers ton verre et tu glisse tout de suite la monnaie pour payer. Tu connais les prix par cœur, étant une habituée des bars. Puis, tu t’installes un peu mieux sur ta chaise, attrapant ton téléphone pour le consulter laissant Khéops finir son service.

Les derniers clients sont partis, tu es seule désormais dans le bar. Tu as finis ton coca et ton téléphone est rangé dans ta poche. D’ici peu de temps Khéops va fermer le bar et vous allez passer un peu de temps ensemble. Étrangement tu as comme une boule au ventre, tu as hâte de lui parler, mais c’est un peu plus que ça. Tu n’arrives pas à savoir ce que c’est. Ça passera sûrement vite, après tout il est tard et ces dernier temps tes nuits n’ont pas été des plus reposantes. Cette petite boule au ventre ne signifie sûrement rien. Tu fais balancer tes pieds dans le vide, le bar est complètement silencieux, c’est bien la première fois que tu assistes à la fermeture d’un bar. L’ambiance n’est plus du tout la même. C’est amusant. Soudainement, un bruit de porte attire ton attention. Khéops arrive vers toi, il a ôté sa tenue de serveur et est habillé normalement. Il est même très élégant. Tu attrapes alors ta veste en cuire et l'enfiles doucement, puis lorsqu'il arrive enfin à ta hauteur tu lui souris doucement et dis ; « Ça te dis de marcher un petit peu tout en discutant ? Je ne sais pas si tu habites loin d'ici ou pas. » ça peu le déranger de marcher, on ne sait jamais. Tu préfères demander au cas où.

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MessageSujet: Re: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyMar 14 Juin - 18:56


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samedi soir ± 02:00
Au fond de moi je me posais une centaine de questions. Certaines plus lourdes de sens que d'autres. Les unes étaient stupides, les autres beaucoup trop sombres et importantes pour que je me permette d'y apporter des réponses trop rapidement. Sans y avoir réfléchis auparavant. J'étais le genre d'homme à me remettre sans cesse en question, sans jamais réellement réussir à changer qui j'étais. La remise en question, processus visant à changer ce qui ne va pas, comme un état des lieux après les tempêtes. Qu'elles ne soient qu'une brise ou un ouragan éternel. De ces longues heures à se demander ce qui n'allait pas, pourquoi et comment arranger les choses. Encore eut-il fallut que je désire arranger quoi que ce soit, encore eut-il fallut que je vois ce qui n'allait pas. Qui étais-je pour juger du bien fondé de chaque chose ? Je ne savais pas me remettre réellement en question. Je ne savais que justifier mes propos en masquant tout ça derrière de futiles introspections. Comme si tout les chemins que je pouvais faire mine d'emprunter ne pouvaient me mener qu'à une seule destination sans possibilité de changer de parcours. J'étais de ceux qui assure faire des efforts quand au final je ne savais même pas quoi changer. J'étais aveugle face à des fautes que je faisais assurément et pourtant je ne cessais de passer à la loupe les erreurs que je savais être mienne. Je vivais au rythme des "c'est de ta faute" et des "c'est ce que tu es". Un corps divisé entre être une victime et être l'épée de Damoclès. Je préférais le tranchant de le lame, le tranchant des crocs. J'en avais fini d'être une victime. J'en avais fini de dire pardon. Mais cet état d'esprit restera-t-il longtemps ? Rien n'était moins sûre. Mes humeurs changeaient aussi vite que les minutes s'écoulaient.  

Leanna me faisait me poser des questions. Le genre que je ne m'étais jamais posé, car je n'avais jusqu'à présent jamais réellement eu la possibilité de me les poser. Je n'avais pas un panel de conquêtes à tomber par terre. J'étais sorti rapidement avec un ou deux mannequins, je me souvenais à peine de ma première copine et si on venait à me demander qui avait été mon premier amour j'aurais répondu Ombe. Mais l'avais-je vraiment aimé ? Ne m'étais-je pas simplement accroché à elle comme un homme de glace s'accroche à la banquise ? Je n'avais qu'elle. Elle était la seule à prendre réellement le temps de décortiquer ma côte de maille. Peut-être n'avais-je été que reconnaissant. Il y avait eu de l'affection, c'était certain. Mais de l'amour...je n'en étais plus certain. Et pourtant, pourtant la douleur elle était bien présente. Cette douleur cuisante de la perdre, de vivre sans elle, de ne plus entendre sa voix me réveiller le matin quand j'avais malencontreusement loupé mon réveil. Ses étreintes me manquaient tout autant que son parfum. Je m'étais senti tellement perdu. Comme un con. Un gosse que l'on balance au cœur d'une arène dont il ne sait rien, où chacun arrive à la file indienne pour asséner ses propres coups. Mais..mais Leanna ? C'était différent. Elle me faisait me poser tant de questions...Est-ce que j'étais prêt ? Est-ce que c'était une bonne idée ? J'étais un loup-garou, le genre de créature qui d'une morsure achève une vie. Sa sécurité m'importait. Et j'étais dangereux. Peut-être fallait-il laisser le feu dans on brasier et ne pas l'attiser de vains moments partagés et appréciés. C'était dur. C'était vraiment dur. Parce qu'elle était là avec ses beaux yeux et ses promesses muettes.

Les derniers clients disparurent et je soufflais quelques secondes avant de terminer ma tâche. Munie d'un torchon humide je fis le tour de la salle, nettoyant les tables avant de passer à une autre, puis autre, finissant par le bar. Je me saisis du verre désormais vide de Leanna, que je déposais rapidement derrière le comptoir. Posant le torchon, je repris mon ballet au coeur de la pièce, remontant les chaises en bois sur les tables. Silencieux, je préférais le calme aux paroles inutiles. Je ne voyais pas l’intérêt de faire croire que j'avais un semblant de discussion. Au contraire, j'étais plus silencieux que bruyant.

Laissant Leanna seule quelques minutes, je la gratifiais d'un je reviens, pressé. Je passais alors dans les cuisines, détachant le tablier sombre accroché autour de ma taille svelte et l'accrochait à son point d'origine. Je tendis le bras pour attraper mon blazer sombre que j'enfilais sans plus de cérémonie, en faisant tout de même attention à ne pas le tâcher par mégarde. J'y tenais, à ce blazer. En tout les cas, j'attrapais également mon portable laissé quelque part dans la cuisine pour ne pas être dérangé pendant mon service. Je pris quelques secondes pour lire les deux sms que j'avais reçu avant de ressortir de la cuisine, éteignant les lumières derrière moi. D'un œil attentif et précis je balayais du regard la salle, vérifiant de n'avoir rien oublié. Quand je fus satisfait de mon oeuvre, je me dirigeas à nouveau vers la jeune femme assise au bar. Elle m'avait attendu. Bien. Sa voix s'élève rapidement une fois que ses yeux notèrent ma présence à ses côtés. J'écoutais les mots, les sons, le sens. Mon esprit, vagabond, remarqua notre différence de taille et j'eus un léger sourire en coin. De ceux qui ne se remarquent que si l'on regarde bien.
- marcher me fera le plus grand bien. lui répondis-je doucement, ma voix chutant de quelques tons de par l'absence de bruit autour de nous. L'ambiance du lieu n'était plus la même, c'était...différent. Pas plus calme, car j'avais pleinement conscience de la bête en moi et que prétendre que quoi que ce soit puisse être calme en sa présence n'était que pur naïveté...mais différent. Je me dirigeais vers la porte d'entrée, l'ouvrant avant de me tourner vers ma camarade, après toi.
 
Une fois la silhouette de Leanna dehors, je refermais la porte, sortant la clé du bâtiment de ma poche afin de verrouiller le lieu. Hors de question que qui que ce soit y entre cette nuit, enfin, pour les quelques heures qu'il restait à la nuit. L'obscurité frappa nos corps de façon naturelle et je me tournais vers la jeune femme. Je l'examinais quelques secondes, l'odeur de son shampoing se mêlant aux divers arômes d'une nuit calme au milieu de la tempête à venir. Ça sentait le pavé, la pierre humide, de celle qui n'a pas encore récupéré d'une pluie vieille de deux jours. Ça et l'électricité, celle qui courrait dans les quelques lampadaires éparpillés au quatre coins de Glencullen. Puis au milieu de tout ça, au milieu du bois, de la brique, de l'humidité, il y avait l'odeur singulière que dégageait la jeune femme. Ses cheveux, le tissue de ses vêtements et quelque chose...quelque chose qui fit parcourir un frisson le long de ma nuque, le genre de signe qui dit attention, quelque chose cloche...quelque chose est dangereux. Mais je ne l'écoutais pas, je me disais que c'était la fatigue. Que Leanna, elle ne pouvait pas être dangereuse. Elle était trop jeune, trop fine, trop souriante pour être autre chose qu'une jeune femme totalement épanouie et naïve dans ce monde de monstre.
- je serais plus rassuré si je te savais en sécurité chez toi. Me permets-tu de te raccompagner ? Il se fait tard et je ne voudrais pas que tu manques de sommeil. dis-je doucement en me mettant en marche, les mains dans les poches de mon jean.
   

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MessageSujet: Re: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyVen 24 Juin - 22:01


❝ Something under her skin + ❞& KhéopsUne fois le bar vide et presque fermé, l'ambiance est totalement différente. C'est bien plus calme et reposant. Tu as l'impression d'être dans un lieu totalement différent, on ne dirait plus un bar. Alors que Khéops s'occupe de fermer les lumières et de ranger quelques derniers trucs, tu te tiens debout l'attendant près du bar. Lorsqu'il vient vers toi il semble reposé et un peu soulagé d'avoir terminé son service. Tu n'as jamais été serveuse, pourtant tu as fais pleins de petit boulot alors tu peux imaginer que c'est épuisant. Une fois près de toi, vous vous dirigez enfin vers la sortie et Khéops te laisse passer devant. Il est galant en plus de ça. Tu souris doucement face à son geste, tu es contente qu'il accepte de marcher un peu avec toi. Ce sera l'occasion de vous rapprocher un peu et d'en apprendre plus sur l'autre. Il ferma ensuite le bar et pris le temps de bien vérifier que le lieu est sécurisé. Je sentis ensuite son regard sur le mien. En temps normal je me sentirais observé, mais là je me sens juste en sécurité et à l'aise avec lui. Son regard posé sur moi ne me dérange pas. Bon je fais pareil aussi depuis tout à l'heure mais bon. J'ai comme l'impression que nous sommes tous les deux curieux de se connaître. Mais peut-être que je me trompe.

Alors que nous nous mettons en marche, Khéops propose de te raccompagner chez toi. Surprise tu tournes le visage rapidement vers lui. C'est bien la première fois qu'un homme te propose cela. Tu souris alors et dis ; "C'est très gentil, tu es sûr d'avoir le courage de me raccompagner jusque chez moi ? Après tout tu dois être fatigué aussi." Il est vraiment galant, et ça te plaît au fond. Il a l'air du genre protecteur et il n'est même pas obligé de faire cela. Surtout que vous vous connaissez à peine, bon tu l'as vu deux trois fois dans ce même bar mais ça ne résume pas une amitié naissante. Peut-être bien après tout vous pourriez très bien devenir ami. Khéops est le genre de personne avec qui tu t'entends à la perfection. Alors, après tout cette possibilité ne t'est pas impossible. Mais tu ne peux t'empêcher d'imaginer plus loin qu'une simple amitié. Tu sens comme une sorte d'attraction pour Khéops, mais peut-être est-il encore trop tôt pour l'affirmer ? Tu ne sais pas vraiment. Pour le moment tu profites de l'instant et de cette petite marche en compagnie de Khéops. La ville est calme, très calme. Les pavés sont encore mouillés par la pluie de la veille et certainement par la fraîcheur de la nuit. Tes pieds déposent une trace de chaleur sur le sol pluvieux. Ta respiration laisse des petits nuages de fumées sur le chemin, tout en marchant.

"Et sinon, ça fait longtemps que tu travailles au Johnnie Fox ?" tu brises doucement le silence, mais tu en as envie d'en apprendre plus sur lui. Cette question est lambda mais tu ne voulais pas trop non plus paraître indiscrète. D'où il vient, sa vie avant Glencullen. Car il ne te semble pas être un habitué de la région. Mais après tout, pourquoi pas, tu es peut-être loin du compte. Tu attends sagement qu'il te réponde. Tu es étonnée de voir encore quelques lumières allumées à cette heure-ci. Tu n'es pas la seule à ne pas trouver le sommeil apparemment. Tu détournes le regard rapidement de Khéops pour t'attarder à ces lumières, puis tu te concentres à nouveau sur la conversation. Cette balade te détends. Tu dis alors, de façon un peu soudaine ; "C'est vraiment très gentil de me raccompagner, je crois que c'est la première fois qu'on le fait pour moi." Oui tu es sincère ce soir, et tu racontes très rarement ta vie à n'importe qui. Khéops sera peut-être surpris de cette soudaine confession. Mais peu importe, tu profites de l'instant présent. Car après tout, Khéops tiens un bon point, tu es en sécurité avec lui. Même si tu es très bien capable de te défendre toi même. C'est une autre sensation, un sentiment de protection bénéfique. Et cela fait longtemps que tu n'as pas ressenti cela.

La balade se continue et dans moins de quinze minutes tu seras chez toi. C'est toi qui mène la danse, montrant à Khéops le chemin à emprunter. Il est calme et semble relativement contente de passer du temps avec toi. Du moins c'est l'impression que tu as. Étrangement quand tu étais dans le bar, le temps passait doucement et maintenant dès que vous êtes ensemble, le temps te glisse sous le nez. Tu aimerais le rattraper mais il se fait tard. Être raisonnable ne te ferais pas de mal pour une fois. Mais une envie de parler te viens encore, tu vas sûrement passer pour une pipelette mais tant qu'à faire ce n'est pas tous les jours que tu pourras lui parler. Pas si vous vous revoyez. Alors, tu dis ; "Je suis contente de t'avoir rencontré en tout cas, tu à l'air sympa !" des paroles encore inutiles qui ne veulent rien dire. Bien sûr qu'il à l'air sympa. Il ne va pas te bondir à la gorge Leanna. Le danger n'est pas partout non plus. Mais c'est plus fort que toi, depuis les derniers évènements tu es encore plus vigilante qu'avant. Mais tu aimerais que cette paranoïa s'en aille. Que tout rentre dans l'ordre comme avant. Que ces nécromanciers n'aient jamais existé. Et que toutes ces morts n'aient jamais eu lieu. Mais la réalité est bien moins jolie. Mais tu as envie d'y croire, les choses vont rentrer dans l'ordre. Car si rien ne s'arrange, tous tes espoirs vont tomber à l'eau. Tu as du mal à imaginer ce que de bien pire pourrait arriver.


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Khéops Vandekeybus
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Khéops Vandekeybus
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MessageSujet: Re: K&L ± something under her skin   K&L ± something under her skin EmptyMer 6 Juil - 16:59

Out-Heroding Herod

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J'avais toujours préféré vivre la nuit. D'aucun diront que j'étais surement destiné à être une créature nocturne, de ceux dont on voit les crocs luire à la lueur de l'astre céleste. Je me contenterais de dire que c'est un heureux hasard. Le hasard m'avait mené à Glencullen. J'aurais pu me faire mordre n'import où. Ici. A Amsterdam. A Bruxelles. Au Caire. N'importe où. J'étais tombé sous les crocs de Kaidan ici, comme j'aurais pu crever sous un camion ailleurs. La vie n'était que hasard, dans un sens j'en étais persuadé. Puis d'un autre, je détesté cette illusion de contrôle que la vie nous donnait toujours quotidiennement. Dans les choix, des choix anodins. Quels vêtements portés, quoi manger, où aller, que faire, avec qui finir sa vie. Tant de choix qui en réalité n'en était pas vraiment. Je me souvenais vaguement d'un cours de sociologie, de ces leçons que l'on prend en option pour pouvoir atteindre son quota d'heures. Je n'aimais pas spécialement ce cours, mais c'était intéressant néanmoins. Un jour, nous parlions de Bourdieu et de son...son...ça ne me revenait plus. En tout les cas, cette théorie posait le fait qu'un être humain n'a jamais réellement le choix. Qu'il n'en a toujours que l'illusion. Ainsi jamais un fils d'ouvrier n'irait devenir président quand bien même il en aurait totalement la possibilité, mais ses gènes et son vécue (le sien et celui de ses ancêtres) n'implanterait pas la conception d'une telle destination professionnel dans son esprit. L'illusion du choix. Cette chose qui pousse une femme à rester debout contre la paroi du métro alors qu'une place assise est libre, mais qu'un homme est assis juste le siège voisin. Elle aurait pu  aller s'asseoir, mais son expérience ou ses gènes lui dictent le contraire et elle reste debout.

L'être humain était et restera quelque chose de passionnant à mon oreille. Dommage qu'il soit si faible.

Et cette faiblesse, je la ressentais en Leanna. C'était surement faux et elle devait en avoir sous le pieds pour pouvoir se permettre de paraître vulnérable...mais je ne pouvais m'ôter cette image candide de l'esprit. Si souriante, si humble et si jolie. Quelque chose clochait, il y avait forcément un truc. Mais j'ignorais quoi, j'ignorais encore ce qui sonnait au fin fond de ma tête la sonnette d'alarme. Parce que le meilleur masque d'un ennemi est celui d'un être de désir. Et si Leanna s'avérait être dans des rangs opposés au mien...alors son masque fut celui d'une grande joueuse. Une experte pouvant se faufiler dans les âmes les plus sombres, celles menaçant d'imploser à la moindre étincelle. J'étais un tonneau d'essence n'attendant que l'éclat d'une flamme. Qui laissera tomber l’allumette ?  

Son inquiétude quant à mon taux de fatigue m'arracha un sourire en coin. Décidément, bien trop gentille cette demoiselle. "Je peux bien puiser dans mes dernières réserves pour te raccompagner. Ne t'inquiètes donc pas. Et puis, Glencullen n'est pas si grand que ça." lui répondis-je d'un ton calme et serein. Je ne me sentais pas en danger, pas tout à fait. Et avec la pleine lune en approche, je savais avoir le dessus. C'était peut-être faux, mais qui étais-je pour remettre en question le masque vissé sur le visage de la demoiselle à mes côtés. Avec les informations en ma possession à cet instant précis, j'étais plus puissant, plus dangereux, qu'elle. Ce qui n'était pas une si bonne chose. Elle me posa une question et cela me força à sortir de mes pensées. Je baissais la tête vers elle et l'observa quelques secondes avant de répondre à sa question "ça doit faire quelque chose comme un an. Pas longtemps, et pour être honnête je n'hésiterais pas à rattacher le tablier si plus stimulant se présente ailleurs. Serveur, c'est pas pour moi." j'esquissais un petit rire discret. Non. Serveur, ce n'était pas fait pour moi.

Elle me remercia et se permit quelques confidences que j'accueillais les bras ouverts. Non pas tant pour leurs valeurs stratégiques ou dans de mauvais objectifs, mais tant pour leur honnêteté. Je la sentais honnête. L'était-elle sur toute la ligne ? Là était la vraie question. Une question que je ne pourrais certainement jamais poser. A l'allure où Glencullen sombrait, nous serions peut-être tout deux morts dans trois mois. Triste destinée que celles de nos pauvres âmes emprisonnées dans cette bourgade maudite.

Tu as l'air sympa...ô ma belle, si seulement tu savais à qui tu parlais. Sympa. Certainement. Mais le sourire du démon est bien plus attrayant que celui des anges. Je lui adressais un sourire et me rapprochais un peu d'elle pour que nous marchions plus proches. La nuit était mon antre autant que ma cage. J'avais appris à me méfier des ruelles et des bruits suspects. Je tendais l'oreille. Le silence. Le calme. Cette nuit était-elle réellement sans danger ? "Et toi Leanna, racontes moi quelque chose. N'importe quoi, un truc important, un truc idiot. Ce que tu veux." lui dis-je doucement, suivant ses pas vers sa demeure. Petit agneau, laisserais-tu entrer le grand méchant loup dans la bergerie ?
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